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Après une présentation des transformations historiques de la jeunesse et du cadre de la sexualité, cet article aborde la manière dont l’adolescence est devenue une période de préparation à la sexualité. La jeunesse sexuelle constitue à l’époque contemporaine une période d’autonomie privée, qui n’est plus régentée par les adultes. Un contrecoup de cette fin du contrôle direct sur les jeunes est l’explosion des inquiétudes adultes. L’analyse de la consommation de pornographie et de sa perception permet de s’interroger sur les composantes de la panique morale adulte. Elle s’inscrit dans une perception très genrée des rôles de chacun dans le travail affectif et contribue au maintien d’une asymétrie amoureuse selon le sexe.
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L’année 2004 marque l'émergence en France d'un nombre significatifs de travaux de recherche, mais aussi de l’acmé de deux polémiques: celle relative à la prostitution, et plus particulièrement à la mobilisation des personnes prostituées et des travailleuses du sexe contre la Loi sur la Sécurité Intérieure (2002), et celle relative au port du voile. C’est dans ce contexte que la question de l'intrication, voire l’intersectionnalité, des rapports de pouvoir de genre, de sexualité, de couleur, de “race”, de classe, mais aussi de religion, de nation, de génération..., est devenu en France et en Europe l'une des questions les plus controversées et les plus urgentes pour les études féministes et de genre.
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La reconnaissance du rôle de la subjectivité dans la production de connaissance a suscité nombre de travaux féministes dont l’objet était de repenser les standards de l’objectivité tout en évitant le relativisme radical. Ces travaux relèvent des ‘épistémologies féministes’ qui, quoique recouvrant des approches très hétérogènes, remettent toutes en question une théorie de la connaissance ignorant le contexte du sujet épistémologique. Dans ce cadre, cet article vise à saisir dans quelle mesure les diverses postures épistémologiques du ‘point de vue’ concilient l’engagement politique féministe et certains critères d’objectivité. Il analyse les conditions qui permettent que la subjectivité soit considérée, non comme un obstacle, mais comme une ressource pour la production de la connaissance scientifique.
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La société vénézuélienne exclut la femme lesbienne de la nation, de l’histoire, de la connaissance et de l’agenda politique. La littérature a été le vecteur par lequel le thème a connu une meilleure présence. L’article rend compte des représentations littéraires lesbiennes et de leurs relations avec le féminisme, la nation et la modernité au Venezuela.
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Qu'est-ce qui dans l'expérience des femmes produit une perspective spécifique sur la réalité sociale? Comment émergent une vision et une interprétation de la vie propres au groupe des femmes ? Qu'arrive-t-il de particulier aux femmes pour qu'elles aient des intérêts en commun, au principe d'une conscience commune ? Comment les qualités que nous nommons « masculines » ou « féminines » sont-elles socialement créées et imposées au quotidien ? Les réponses sont dans le traitement des femmes comme objets sexuels dans la société, puis dans les esprits, de l'appropriation par le regard aux rapports sexuels forcés, pour finir par les meurtres sexuels.
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Cet article porte sur les constructions télévisuelles de l’homosexualité féminine depuis 1995, moment marquant une augmentation de la visibilité des gays et lesbiennes sur le petit écran. A partir de Tous les papas ne font pas pipi debout (1999) et La surprise (2007) , je repérerai les tendances dominantes des fictions montrant en prime-time sur une chaîne de service public, des modes de vie supposément alternatifs afin d'analyser comment se construit la transgression (s’il en est) de ces héroïnes différentes (ou pas ?) à la télévision française depuis la fin du siècle dernier (après le Pacs donc). Le rôle de la maternité et le statut de mère des protagonistes seront également envisagés.
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Malgré le fait que le concept d’homophobie ait été critiqué pour sa portée limitée et sa tendance à la psychologisation, il demeure plus populaire que l’hétérosexisme et l’hétéronormativité dans la littérature scientifique ainsi que dans les sphères de l’activisme et de l’intervention sociale. En examinant les modes d’infériorisation que chacun de ces concepts est en mesure de recenser ainsi que les pistes d’intervention qu’« homophobie » et « hétérosexisme » rendent respectivement possibles, il est plus facile de mettre en lumière les limites de l’homophobie. Sans nécessairement proscrire le concept, il convient de le subordonner clairement à un cadre d’analyse rendant compte du caractère politique de l’infériorisation des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans* et queer.
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Dans ce chapitre extrait de son ouvrage Black Sexual Politics (2004), Patricia Hill Collins s’intéresse à la nouvelle configuration de la question raciale aux États-Unis, qu’elle nomme le « Nouveau Racisme ». Il s’agit d’une logique discriminante, dans une Amérique post mouvement des Droits civiques, qui ne place plus uniquement le biologique comme facteur explicatif d’une prétendue déviance des Noir.e.s mais qui justifie davantage l’exclusion et le contrôle d’une large partie de celles-ci en arguant et en se basant sur des facteurs culturels. La culture populaire noire constitue alors un espace stratégique de lutte pour la définition de l’identité noire. En examinant notamment les représentations de genre racisées (black gender ideology) produites dans la musique rap, en lien avec les médias de masse, la sociologue américaine interroge plus généralement la compréhension de l’identité noire par la société américaine, qui reste toujours hantée par l’histoire de l’esclavage.
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Trois années sont passées et j’essaie de m’imaginer à quoi ressemble la nouvelle lectrice ou le nouveau lecteur de Bridge. Qu’avez-vous besoin de savoir ? J’ai entendu à travers des lettres et lors de mes voyages, que le livre avait aidé à changer l’esprit de certaines personnes (et, je l’espère, également leur cœur), mais personne n’aura été plus transformé par ce livre que les femmes ayant contribué à son existence. Il a provoqué un changement tellement fondamental dans ma vie qu’aujourd’hu...
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Voyant une supercherie dans la distinction sexe-genre, Monique Wittig préconisa de reprendre la notion de sexe, qui est toujours, puisque défini par la société, un sexe social. À travers les œuvres de fiction et théoriques de cette écrivaine et militante, l’article repense le masculin comme universel et analyse comment opère la hiérarchie sexuée, notamment par la langue. Le « chantier littéraire » si cher à Wittig sert à dépasser les limites du connu, du dicible, afin d’engager d’autres paradigmes d’abord dans l’imaginaire, puis dans le réel. La base de l’utopie wittigienne est l’abolition des sexes, et par extension d’une pensée dichotomique, que ce soit les genres grammaticaux, les étiquettes « mâle/femelle », voire le choix de partenaire en fonction de catégories préétablies... Revenir sur le sexe à la place du genre comme catégorie d’analyse facilite son abolition comme obligation sociale défavorable aux femmes. Selon Wittig, tant qu’existent les sexes, l’inégalité persistera. Par la littérature, elle expérimente des solutions pour aller au-delà de la construction sexuée, en faveur d’une pluralité d’identités humaines.
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Cet article traite du contexte intellectuel et social qui génère le questionnement sur les alternatives aux épistémologies occidentales. À cet égard, l'auteur énumère les défis qui attendent la tradition critique occidentale : l'ancien et le nouveau ; la perte des termes critiques ; la relation fantomatique entre la théorie critique et la transformation sociale ; la fin du capitalisme sans fin ; la fin du colonialisme sans fin. Il oppose « la sociologie des émergences » , c'est-à-dire l'accroissement des connaissances, des pratiques et des agents, à « la sociologie des absences » , c'est-à-dire les formes de non-existence (« l'ignoré » , « le résiduel » , « l'inférieur » , « le local » , « l'improductif »). Enfin, à propos des nouvelles orientations épistémologiques, il suggère que les épistémologies du Sud sont fondées sur « l'écologie des savoirs » et sur « la traduction interculturelle ».
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Au Canada, on voit émerger un malaise face à la persistance des stéréotypes sexuels et sexistes dans les médias. Ces stéréotypes sont en effet perçus comme étant des freins à la réalisation d’une pleine égalité entre les femmes et les hommes. Le présent article, rédigé dans le cadre d’une recherche portant spécifiquement sur la régulation de la discrimination dans l’industrie de la radio et télédiffusion, analyse la mise en œuvre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte de l’autoréglementation. Plus précisément, j’y explique comment l’État canadien a confié aux diffuseurs sur son territoire le mandat d’exclure de leur programmation les contenus médiatiques discriminatoires. Je regarde ensuite comment les diffuseurs s’acquittent de cette tâche. Mots-clés: égalité, stéréotypes, radio, télédiffusion
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This article argues that Rachel Maddow has become one of a growing number of new public lesbians. This is a subject position that makes no secret of or apology for lesbian identity. Nor does it seek to make explicit political claims for liberation or separation. Maddow uses this subject position as host of her own cable news show, The Rachel Maddow Show, combined with her presence in other media, where she presents as a butch lesbian and comments on her more conservative look on her television show, to create a lesbian presence that disrupts heteronormativity, offers alternatives to heterogender, and in particular as a news show, tells a more inclusive liberal humanist story.
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L’écrivaine Monique Wittig se projette au-delà des contraintes temporelles, tout en s’inspirant de l’époque révolutionnaire des années 1970. La culture est recréée, puisant dans l’Antiquité et la Préhistoire réelles et/ou inventées. Cette notion transtemporelle est récurrente chez des écrivaines d’utopies, servant déjà d’inspiration pour Christine de Pizan au XVe siècle. Elle rassembla par son écriture une population de femmes du passé, du présent et de l’avenir dans une « Cité des Dames », où elles vivront ensemble en dehors des contraintes temporelles et spatiales. Dans l’ensemble, les utopies littéraires féministes s’intéressent à la réinvention du temps, qui devient non plus une notion linéaire, mais circulaire. Aussi le symbole du cercle sert à ordonner les écrits de Wittig, notamment dans Les Guérillères. Cette « épopée » affirme une chronologie, mais non pas celle des horloges ou des calendriers. Les écrivaines utopistes relient le passé est l’avenir, avec une communication immédiate et facile entre les époques. Le présent, étant pollué par la hiérarchie et la domination, est secondaire dans ses manifestations courantes, mais primordial dans le sens que toute l’œuvre est dédiée à l’amélioration immédiate et constante de notre condition humaine.
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L’écoféminisme, terme issu de la contraction des mots « écologie » et « féminisme », a été introduit par Françoise d’Eaubonne en 1972. Selon la thèse essentielle de l’écoféminisme, les femmes comme la nature sont victimes de la domination masculine. Ainsi, aucune révolution écologique ne saurait faire l’économie d’une révolution féministe qui, elle seule, peut apporter un remède au système de domination des hommes sur la nature et les femmes.
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Cette publication rend compte des réflexions féministes, théoriques et pratiques majoritaires dans une perspective décoloniale. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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Asian butch-dykes have been overlooked in analyses of Chinese cinema, studies that often concentrate on “feminized” transgender roles. This article examines cinematic representations of Asian butch-dykes through film analysis of Enter the Mullet (2004), a five minute short, and in-depth interviews with the filmmaker, Donna Lee, a Chinese-Canadian in Vancouver. Lee’s film is inspired by Enter the Dragon (1973), starring Bruce Lee, the most recognized icon of Asian masculinity. Combining with the mullet hairstyle, which is often associated with White working-class, the filmmaker introduces viewers to the hybrid masculinity of Asian butch-dykes. The article argues that Asian female masculinity can be a strategic means of destabilizing the hegemony of White–male–middle-class masculinity
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Cet article examine les représentations sociales de l’équité en santé sexuelle à partir de données d’entrevues auprès de 30 enseignantes et enseignants des écoles secondaires de la région d’Ottawa, incluant cinq municipalités périphériques de l’est et du centre‐est ontariens.Partant d’un cadre d’interprétation féministe des principaux écueils des interventions en éducation sexuelle, notamment l’âgisme, le naturalisme, l’essentialisme, l’hétérosexisme et l’ethnocentrisme, l’analyse révèle l’omniprésence d’une conception biomédicale de la sexualité qui, nourrie par l’imaginaire du risque, parvient difficilement à rompre les résistances en matière de plaisir, d’autoérotisme et d’intégration des différences sexuelles, « raciales » ou ethniques.
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One of the hallmarks of sex education traditionally has been its Cartesian endorsement of mind/body dualism; we have preferred to equate ‘self’ as synonymous with ‘mind’, and have invested heavily in believing in the valence of rationality‐based sexualities education. We generally do not consider the way ‘self’ negotiates, interprets and relates to sexual knowledge in all of our complexity, including our messy, embodied and emotional lives. In this paper I address what I think are several much‐needed conversations for a holistic pedagogy of sexualities to incorporate, including the falseness of the mind/body split, reconsidering what counts as sexual knowledge, the role of the performative in communicating our sexual knowing, and the importance of considering affect in learning about sexualities. The second part of the paper examines pedagogical considerations currently absent in dialogues of sexualities education, such as incorporating transformational learning strategies in teaching sexualities, and what it means to educate toward being a sexual citizen. Finally, I will outline how discussions of epistephenomenology (our relationship to and how we experience knowledge) can contribute to moving toward a vision of a critical, cultural sexualities education.