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In Living a Feminist Life Sara Ahmed shows how feminist theory is generated from everyday life and the ordinary experiences of being a feminist at home and at work. Building on legacies of feminist of color scholarship in particular, Ahmed offers a poetic and personal meditation on how feminists become estranged from worlds they critique-often by naming and calling attention to problems-and how feminists learn about worlds from their efforts to transform them. Ahmed also provides her most sustained commentary on the figure of the feminist killjoy introduced in her earlier work while showing how feminists create inventive solutions-such as forming support systems-to survive the shattering experiences of facing the walls of racism and sexism. The killjoy survival kit and killjoy manifesto, with which the book concludes, supply practical tools for how to live a feminist life, thereby strengthening the ties between the inventive creation of feminist theory and living a life that sustains it. https://www.saranahmed.com/
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Cet article entend rendre compte de différents discours émanant de femmes noires engagées à différentes époques des années 1910 à 2016. Afin de ne pas tomber dans l’écueil (fréquent lorsque l’on travaille sur des objets numériques) du « tout nouveau », et de ne pas se laisser aller à appréhender les discours des féministes noires contemporaines comme totalement coupés d’un passé - trop vite considéré comme sans résonance de nos jours -, nous avons choisi d’analyser les modalités discursives et sémiotiques des prises de parole des femmes noires sur Internet à la lumière des discours de groupes constitués dans le passé. Nous nous sommes en particulier penchées sur les discours en ligne émanant du collectif afro-féministe Mwasi.
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Entre mai 2011 et novembre 2013, se sont tenus les États généraux de l'analyse et de l'action féministes (ÉG), organisés à l'initiative de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Pendant toute la durée du processus, la perspective intersectionnelle est apparue et restée au cœur des discussions et débats. Une réaction est toutefois devenue manifeste face à la mise de l'avant de la nécessité de réfléchir à l'imbrication des différents systèmes d'oppression dans la vie des femmes, notamment en portant un éclairage soutenu sur les rapports de pouvoir entre femmes. À partir d'une ethnographie par observation participante et non-participante menée lors des ÉG (novembre 2012 à février 2014), je propose d'analyser comment se met en place une structure temporaire de pouvoir au sein du mouvement des femmes du Québec, sur la base du concept de champs d'action stratégique (Fligstein et Mc Adam, 2011). Puis, à l'aide de la théorie des cadres de l'action collective (Benford et Snow, 2000), je suggère l'idée qu'un cadre de l'action collective intersectionnel s'impose dès le début des ÉG comme cadre d'injustice dominant, et que cela suscitera au sein de la démarche une dispute de cadres avec le cadre féministe universaliste. Finalement, à partir de la théorie du backlash (Mansbridge et James, 2012), je présente une lecture des rapports de pouvoir entre militantes féministes à travers ce que j'appelle une résistance négative au nouveau cadre de représentation collective ou un backlash intramouvement. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Backlash, Champs d'action stratégique, Cadres de l'action collective, Intersectionnalité, Universalisme, Laïcité, Rapports de pouvoir, Domination, États généraux de l'action et de l'analyse féministes, Fédération des femmes du Québec, Féminisme, Mouvement des femmes du Québec, Inclusion.
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À l’heure où des crises environnementales, économiques, politiques et humanitaires se croisent et menacent jusqu’à la vie sur Terre, il est troublant de constater que nous ne faisons toujours pas de la défense du vivant une priorité. Et si le travail de soin, les modes de vie égalitaires et durables souffraient du même mépris qui a longtemps occulté le savoir et l’action des femmes? Ce livre postule l’urgence de l’écoféminisme. Comprendre les similitudes dans le fonctionnement du patriarcat et de l’exploitation de la nature permet de revaloriser de puissantes stratégies de résistance. Les auteures de ce recueil réfléchissent à la décentralisation du pouvoir, à la décolonisation, aux droits des animaux, à la crise de la reproduction, aux grands projets d’exploitation des ressources, au retour à la terre, à la financiarisation du vivant, à la justice entre générations. Toutes sont engagées sur plusieurs fronts pour freiner la destruction du monde. Et pensent que nous n’y arriverons pas sans rompre radicalement avec l’idéologie de domination.
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This groundbreaking study by the Georgetown Law Center on Poverty and Inequality provides—for the first time— data showing that adults view Black girls as less innocent and more adult-like than their white peers, especially in the age range of 5–14. The report builds on similar results that have emerged from studies of adult perceptions of Black boys. In 2014, for example, research by Professor Phillip Goff and colleagues revealed that beginning at the age of 10, Black boys are more likely than their white peers to be misperceived as older, viewed as guilty of suspected crimes, and face police violence if accused of a crime.1 SNAPSHOT OF THE DATA Compared to white girls of the same age, survey participants perceive that • Black girls need less nurturing • Black girls need less protection • Black girls need to be supported less • Black girls need to be comforted less • Black girls are more independent • Black girls know more about adult topics • Black girls know more about sex These results are profound, with far-reaching implications. Our findings reveal a potential contributing factor to the disproportionate rates of punitive treatment in the education and juvenile justice systems for Black girls.
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L'anthropologue explique que le loup et le musulman sont deux grandes figures fantasmatiques apparaissant comme une menace pour la civilisation, régie par la domestication et la volonté de gouverner. En effet, selon lui, le crime écologique et le crime racial relèvent d'une illusion domesticatrice, dans la mesure où ni le climat ni les âmes ne peuvent être gouvernés.
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Cette thèse a comme origine la question suivante : comment la laïcité est-elle devenue un enjeu majeur pour les féministes au Québec? Alors que les débats publics sur la laïcité se sont succédé durant la dernière décennie, ils ont été l'occasion de reformuler les frontières identitaires de l'appartenance nationale. La problématique de cette recherche peut être formulée en deux temps. D'une part, comment les féministes « blanches » francophones au Québec se sont représenté « la religion » et « la laïcité », des années 1960 aux années 1990, et quels ont été les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme? D'autre part, comment les féministes dans leur diversité se représentent actuellement « la religion » et « la laïcité » et quels sont les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme? Pour y répondre, la thèse est divisée en trois parties. La première partie est introductive. À travers une revue de la littérature scientifique pertinente, elle revient sur différentes conceptions sociologiques et philosophiques des religions et de la laïcité, parcourt l'historiographie québécoise sur la laïcisation et la laïcité au Québec et balise le nouveau champ de recherche féministe sur l'articulation entre féminismes et laïcités. Elle explicite ensuite le cadre théorique choisi, soit celui du féminisme poststructuraliste et du féminisme antiraciste, ainsi que les outils théoriques qui seront mobilisés dans l'analyse : intersectionnalité, racisme, nationalisme, mythe d'une société postraciale, islamophobie et blanchité. Elle présente trois grands récits modernes, déconstruits par les féministes poststructuralistes et antiracistes : un récit séculariste opposant des religions dépassées à la modernité progressiste, un récit féministe « blanc » opposant des religions patriarcales à la laïcité égalitaire et un récit nationaliste racontant l'avènement d'une nation moderne, laïque et égalitaire au Québec. Enfin, cette partie se clôt avec l'approche méthodologique structurant la recherche. Il s'agit d'une approche généalogique des problématisations, c'est-à-dire une histoire contextualisée de la construction comme problème de « la religion » et de « la laïcité », entre continuités et discontinuités. Il s'agit aussi d'une analyse critique du discours, considérant les représentations discursives comme un domaine du pouvoir. Critique, cette recherche ne vise ni à repérer le meilleur féminisme, ni à fonder un programme féministe laïque, mais à mettre en évidence les effets politiques des représentations féministes se posant comme discours de vérité. Dans cette perspective, la recherche ne vise pas la neutralité axiologique et reconnaît que la chercheure est située au sein des rapports de pouvoir analysés. La seconde partie analyse les représentations de « la religion » et de « la laïcité » par les féministes « blanches » francophones au Québec, des années 1960 aux années 1990, ainsi que les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme. Quatre chapitres portent chacun sur une des quatre décennies parcourues. Ils reviennent sur un certain nombre d'événements féministes aujourd'hui régulièrement remémorés comme « nos » luttes féministes contre la religion : la Commission royale d'enquête sur l'enseignement (1961-1966); la loi sur la capacité juridique de la femme mariée (1964); les luttes pour le droit à l'avortement (1969-1988); la visite du pape Jean-Paul II au Québec (1984); la première affaire du foulard à l'école (1994); les consultations sur la déconfessionnalisation scolaire (1999). La pluralité des féminismes et des contextes analysés permet de briser la binarité opposant religions et féminismes, ainsi que l'association entre féminismes et laïcités. Cela ne signifie pas pour autant que l'opposition entre les couples religion/patriarcat et féminisme/laïcité n'est pas reprise par les féministes elles-mêmes durant ces quatre décennies. La recherche met en outre en évidence la production d'un « nous-Québécoises » aux frontières ethniques. La troisième partie analyse les représentations de « la religion » et de « la laïcité » et les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires des féministes dans leur diversité, au cours des débats qui ont scandé la dernière décennie, soit lors des consultations publiques de la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (2007), du projet de loi 94 (2010) et du projet de loi 60 (2013). Je distingue trois grandes tendances féministes : féministe moniste, féministe antiraciste et féministe intermédiaire. Quatre chapitres reviennent sur quatre aspects de ces débats laïques : la construction du contexte actuel comme contexte de crise et ses contestations; la construction des signes religieux comme problème féministe et ses contestations; la construction des religions, des intégrismes et de la laïcité comme problème féministe et ses contestations; les représentations du racisme, de l'intégration et du féminisme. Cette troisième partie permet d'avancer que les débats actuels sur la laïcité sont structurés racialement et que les représentations de « la religion » et de « la laïcité » sont indissociables de la (re)production et de la contestation des frontières de l'appartenance nationale. La thèse se conclut en soulignant notamment deux apports majeurs de cette recherche. D'une part, l'histoire des problématisations de « la religion » et de « la laïcité » ainsi réalisée permet d'avancer que les débats féministes actuels sur la laïcité ne s'inscrivent pas d'abord au sein de l'histoire des critiques féministes de la religion mais bien plutôt de l'histoire de la (re)production et de la contestation des frontières de l'identité nationale et de l'identité féministe. D'autre part, la recherche permet de montrer que ces deux histoires ne sont pas pour autant complètement distinctes, car les représentations de « la religion » sont aussi situées et traversées par des rapports de pouvoir.
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Cet article analyse différents moments du mouvement québécois francophone en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs à travers le prisme analytique de la justice reproductive. Il s'articule autour de deux critiques développées à l'encontre du mouvement mainstream pro-choix étatsunien, soit la focalisation sur l'avortement et l'absence d'intégration d'une analyse complexe de l'imbrication des rapports de pouvoir déterminant les différentes limites auxquelles font face les femmes en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs. À l'opposé d'un schéma historique linéaire, il brosse un portrait nuancé des outils théoriques développés dans le champ féministe et des transformations de la pratique militante que les auteures analysent à quatre moments précis : la lutte pour l'avortement libre et gratuit dans les années 1970 et 1980, la Coalition «Avortons leur congrès!» en 2005, le renouvellement en cours du cadre théorique de la Fédération du Québec pour le planning des naissances et le collectif La Riposte féministe (2016).
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Malgré les avancés en termes d'égalité entre les hommes et les femmes et la révolution sexuelle, la sexualité des femmes demeure sous l'emprise d'un plus grand contrôle social que la sexualité des hommes. L'usage de termes comme « pute » et « salope » à l'encontre des femmes témoignent de cet écart genré. Dans le but d'analyser comment le stigmate de pute affecte les femmes « ordinaires » (c'est-à-dire, non-travailleuses du sexe), nous nous sommes attardés sur l'expérience de recevoir l'étiquette de pute, sur les significations de ce mot et sur son impact dans la vie sociale et sexuelle des femmes. Par l'entremise d'une méthodologie qualitative, dix entretiens semi-dirigés ont été menés avec des femmes d'âges, d'orientations sexuelles et d'appartenances ethnoculturelles variés. Le fait de se faire traiter de pute est vécu comme une insulte blessante pour la majorité des femmes. Elles se font principalement traiter de pute lorsqu'elles expriment une certaine autonomie sexuelle (avoir plusieurs partenaires sexuels, mettre fin à une relation amoureuse), lorsqu'elles sont habillées d'une manière sexy ou féminine, ou lorsqu'elles circulent dans l'espace public. Deux significations contradictoires de « pute » ont été présentées, soit celle de la prostituée de rue déchue et méprisée et celle de la femme forte et indépendante. La principale répercussion dans la vie des participantes est d'ordre psychologique : les femmes, après s'être fait traiter de pute, doutent d'elles-mêmes en remettant en question non seulement leurs comportements, mais bien leur identité tout entière. Malgré les normes sociales rigides qui pèsent sur les femmes, elles expriment aussi une certaine agentivité lorsqu'il est question de sexualité. Toutefois, elles doivent naviguer dans une tension entre leurs propres désirs sexuels et le contrôle social de leur sexualité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Stigmate de pute, slut shaming, stigmatisation, double standard sexuel, sexualité des femmes, agentivité sexuelle, sexologie, féminisme.