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En 1949 en Côte-d’Ivoire, deux mille femmes marchent d’Abidjan à la prison de Grand-Bassam pour exiger la libération de prisonniers politiques. De 1952 à 1960, des femmes participent massivement à la lutte du peuple kikuyu contre les autorités coloniales au Kenya. Dans les années 1960 au Mozambique, le FRELIMO crée des camps d’entraînement militaire dédiés aux femmes. Aux quatre coins du monde, tout au long de l’histoire de la colonisation, des femmes se sont mobilisées pour résister aux conquêtes, renverser les rapports de force, mettre fin aux discriminations ou arracher la liberté. Partout ou presque, l’histoire a oublié leurs noms. Ce livre veut remettre en lumière une partie de ces oubliées qui ont résisté, pris les armes, ou qui ont milité, manifesté, soigné, nourri, caché. Ces femmes qui ont dit non à la colonisation.
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En France, le seul emploi du mot "islamophobie" provoque des froncements de sourcils, du fait de la campagne soutenue menée par une grande partie de l'intelligentsia et des médias pour le discréditer et nier la réalité objective qu'il propose de décrire. De la même manière, l'idée qu'il puisse exister des similitudes entre l'antisémitisme et l'islamophobie soulève les passions, car elle semble s'attaquer au principe de l'unicité de la Shoah et à la théorie de la "nouvelle judéophobie" . Malgré cette hostilité, les travaux sociologiques et historiques portant sur l'islamophobie moderne ont connu de grandes avancées ces dix dernières années. Beaucoup d'entre eux soulignent que les musulmans sont racialisés, au prétexte non pas de différences morphologiques ou "biologiques" , mais de caractères culturels et religieux. Les juifs d'Europe ayant été le premier groupe religieux à être perçu et représenté comme une race distincte, une étude croisée avec l'antisémitisme s'impose comme l'une des approches les plus adéquates. Ce livre propose une synthèse historique et théorique rigoureuse à l'usage du grand public. Si son objectif principal est d'élucider la relation exacte entre la racialisation du juif et celle du musulman en Occident du milieu du xixe siècle à nos jours, il voudrait également fournir un cadre théorique pour une approche globale des différentes formes de racisme.
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Après avoir cofondé la première revue homosexuelle canadienne, la poète Elsa Gidlow, 21 ans, décide de quitter Montréal en 1920, déçue par le manque de possibilités amoureuses que lui offre alors la ville. Le réseau d'amis masculins homosexuels qu'elle a intégré au cours des années précédentes ne manque cependant pas d'occasions de trouver des partenaires. En effet, même si l'homosexualité est considérée comme un crime depuis l'époque coloniale, une culture gaie masculine, qui était pratiquement inexistante avant 1880, s'est largement épanouie depuis le début du siècle. Grossières indécences retrace les origines de cette culture clandestine complexe et fascinante. Dominic Dagenais a consulté à rebours des archives produites en grande partie par la surveillance et la persécution, soit des dossiers judiciaires, des articles de journaux, de la correspondance, des archives personnelles, des publications médicales et des dossiers d'enquêtes publiques pour mettre au jour le contexte répressif dans lequel les identités homosexuelles contemporaines se sont construites et pour découvrir les espaces publics investis par le monde homosexuel montréalais au tournant du XXe siècle. Dans une ville marquée par le fleurissement des loisirs commerciaux et les trépidations de son quartier chaud, des hommes, mais aussi quelques femmes, ont déployé diverses stratégies pour se rencontrer et pour nouer des relations. Des rencontres risquées se produisent ainsi dans les rues, ruelles, magasins, parcs, théâtres et toilettes publiques de la ville. Un monde homosexuel riche et diversifié prend forme à Montréal au tournant du XXe siècle, en dépit d'une surveillance policière de plus en plus élaborée et des lourdes sanctions pénales auxquelles s'exposent les individus se livrant à des rapports homosexuels, envisagé alors comme une grossière indécence et comme le pire des vices. Ce livre documente son histoire inédite.
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La vérité a souvent un goût amer. Nous ne savons comment accepter nos histoires. Faut-il s’en tenir aux faits et dire la vérité ? Cet ouvrage monumental si richement documenté est précieux, il nous tire de l’oubli et du silence. Que savons-nous de l’esclavage au Canada ? Que savons-nous de la répression exercée sur les femmes et les hommes noirs ? Que savons-nous du racisme systémique ? Que savons-nous de la détresse des Autochtones, des sans-papiers, des personnes réfugiées ? Enfin fort peu… Parce que l’État construit et déconstruit les récits à travers les institutions. Les citoyen.ne.s sont ainsi condamné.e.s à reproduire une histoire qui nous échappe.
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Engagées dans le Mouvement pour la santé des femmes dans les années 1970, Barbara Ehrenreich et Deirdre English enquêtent sur les racines historiques de la professionnalisation du corps médical. Portant un regard féministe sur les chasses aux sorcières en Europe et la suppression de la profession de sage-femme aux Etats-Unis, elles s'interrogent : et si, derrière ces événements, se cachait une véritable monopolisation politique et économique de la médecine par les hommes de la classe dominante, reléguant peu à peu les femmes à la fonction subalterne d'infirmière docile et maternelle ? Depuis sa parution aux Etats-Unis en 1973, cet essai concis et incisif a ouvert la voie à de nombreux travaux de recherche et prises de conscience. Cette traduction s'ouvre sur une préface inédite des deux auteures.
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Silvia Federici revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes. Elle nous invite à réfléchir aux rapports d’exploitation et de domination, à la lumière des bouleversements introduits à l’issue du Moyen Âge. Un monde nouveau naissait, privatisant les biens autrefois collectifs, transformant les rapports de travail et les relations de genre. Ce nouveau monde, où des millions d’esclaves ont posé les fondations du capitalisme moderne, est aussi le résultat d’un asservissement systématique des femmes. Par la chasse aux sorcières et l’esclavage, la transition vers le capitalisme faisait de la modernité une affaire de discipline. Discipline des corps féminins dévolus à la reproduction, consumés sur les bûchers comme autant de signaux terrifiants, torturés pour laisser voir leur mécanique intime, anéantis socialement. Discipline des corps d’esclaves, servis à la machine sociale dans un formidable mouvement d’accaparement des ressources du Nouveau Monde pour la fortune de l’ancien. Le capitalisme contemporain présente des similitudes avec son passé le plus violent. Ce qu’on a décrit comme barbarie et dont aurait su triompher le siècle de la raison est constitutif de ce mode de production : l’esclavage et l’anéantissement des femmes n’étaient pas des processus fortuits, mais des nécessités de l’accumulation de richesse. L’auteur nous invite à partager son son regard d’historienne et de féministe sur la situation actuelle et sur ses mécanismes.
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Conférence de Joan W. Scott présentée en anglais le 18 octobre 2012 par l’Institut de recherches et d'études féministes. Joan W. Scott est titulaire de la Chaire de recherche Harold F. Linder en sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton au New Jersey. Autrice de nombreux articles et ouvrages traduits dans plusieurs langues, elle est bien connue pour son élaboration théorique du concept de genre comme catégorie d’analyse.
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La vie de nombreuses lesbiennes ayant grandi avant 1965 reste entourée de mystère. Les historien.nes ont éclairé le monde des « amies romantiques » de la classe moyenne supérieure et des femmes butch et femmes de la classe ouvrière qui fréquentaient les bars lesbiens dans les années 50 et 60. Cependant, la majorité des lesbiennes étaient des femmes de classe moyenne inférieure qui cachaient leur identité sexuelle en s'engageant dans des relations sociales et sexuelles discrètes. S'appuyant sur de la correspondance, des entrevues, des revues et des articles de journaux, Awfully Devoted Women offre un portrait nuancé de la vie des lesbiennes de la classe moyenne dans les décennies précédant le mouvement pour les droits des homosexuel.les au Canada anglais. Les récits et explorations des pratiques sexuelles de ces femmes, les réflexions sur le désir homosexuel et les relations avec les ami.e.s et la famille dévoilent un monde de relations privées, de fêtes à la maison et de réseaux sociaux discrets. Cette étude intime de la vie de femmes forcées d'aimer en secret remet non seulement en question l'idée selon laquelle les relations lesbiennes dans le passé étaient asexuées, mais révèle également le courage qu'il fallait aux femmes pour explorer le désir à une époque où elles étaient censées en savoir peu sur le désir. sexualité. Awfully Devoted Women est le premier livre d'étude sur la sexualité, les relations et la communauté lesbiennes au Canada avant 1965. Il intéressera les étudiant.e.s et les praticien.nes de l'histoire canadienne et des études féminines ainsi que toute personne intéressée par l'histoire de la sexualité.
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Le sexe du militantisme propose une analyse de la (re)production des rapports de pouvoir au travers des pratiques militantes, saisissant les logiques par lesquelles les inégalités de genre, de classe et de race imprègnent le militantisme, qu'il soit de gauche ou de droite, progressiste ou conservateur. Premier ouvrage en français à explorer le militantisme dans une perspective de genre à partir de recherches empiriques sur les partis, les syndicats et les mouvements sociaux, il rassemble des politistes, sociologues, anthropologues et historiennes dont le souci est de ne pas appréhender les luttes politiques comme si elles étaient « neutres » et non sexuées. Une contribution majeure à l'étude des mobilisations collectives qui complète les analyses classiques, aveugles aux rapports de genre.
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C'est dans la perspective de l'amélioration du sort de la moitié de l'humanité que nous avons conçu ce lexique fondamental expliquant la genèse et le fonctionnement de la violence, du travail, de l'inégalité conjuguées au féminin, dans l'espoir que les jeunes générations y réfléchiront et agiront en famille, sur le marché du travail, dans l'agora et les médias. Nous espérons que ce regard (sociologique, historique, méthodologique) sur la situation des femmes contribuera à l'approfondissement de la connaissance et compréhension de nombreuses problématiques concernant " le monde des femmes ", ainsi qu'à la dissolution de ce que Pierre Bourdieu appelle la violence symbolique, exercée essentiellement par les voies symboliques de la communication et de la connaissance, ou plus exactement de la méconnaissance qui a transformé l'histoire en nature et l'arbitraire culturel en naturel. Nous avons essayé aussi de tisser des liens entre les champs des recherches produites dans le monde francophone et celui anglophone, liens absolument indispensable dans la société contemporaine mondialisée. Nous estimons que cet ouvrage sera utile à tous ceux / celles interpellées par les grands problèmes du monde contemporain et désireux de participer au changement social. Les philosophes ont interprété le monde, disait Marx, mais l'important c'est de le changer ; et on peut le changer en comprenant le passé et le présent afin de préparer l'avenir.
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L‘antiféminisme se nourrit du ressentiment explicite à l’égard des femmes et de leurs avancées vers l’égalité. Pilier du sexisme qui perdure sur le plan des mentalités, des structures et des institutions, l’antiféminisme ordinaire s’appuie sur une représentation essentialisée des femmes pour soutirer leur conformité aux diktats de l’ordre patriarcal et récuser la conception égalitaire des rapports entre les femmes et les hommes. Le présent texte cherche à illustrer comment, encore aujourd’hui, les grands archétypes du féminin, qui constituent le « prêt à penser » de la tradition patriarcale, sont au coeur des représentations sociales, préjugés et stéréotypes véhiculés par l’antiféminisme et tissent la trame de fond de sa contre-offensive actuelle.
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L'auteur retrace l'histoire du concept d'hétérosexualité. Il analyse les textes d'auteurs comme Freud, Richard von Krafft-Ebing, Michel Foucault, Betty Friedan ou Kate Millet. Il nous montre que la distinction homosexuel/hétérosexuel ne repose pas sur une nature immuable mais constitue une façon récente de classer et de juger la société. [SDM].