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Il existe plusieurs formes de sorcellerie. L’une agit dans le sens de la destruction de la santé des êtres vivants et des milieux ; une autre, dans le sens de son amélioration. Ce livre se range résolument du côté de cette dernière. La lumière des sorcières y brille comme la lumière de vies affranchies, en porte-à-faux avec les normes hétérocis et l’ordre patriarco-colonial. Pourtant, ce n’est pas sur la figure de la sorcière que porte cet essai, mais sur une grande variété de textes littéraires en tant que contributions à une sorcellerie anti-oppressive appelée ici sorcellerie de l’émancipation. Plus d’une cinquantaine de récits, de pièces de théâtre, d’essais, de poèmes, de chansons – de Maya Angelou à Édouard Louis en passant par Bikini Kill – sont ici examinées sous un nouvel éclairage non pas en tant que paroles de sorcières, mais en tant que paroles sorcières en elles-mêmes. Sorcières parce qu’elles produisent, activent, mettent en circulation des agencements qui donnent la vie ou la libèrent là où elle est séquestrée, comprimée, oblitérée. « La sorcellerie de l’émancipation n’envoûte pas, ne sidère pas, n’emprisonne pas. Ses opérations sensibles et intelligibles consistent plutôt à canaliser, à amplifier l’énergie vitale et le pouvoir-du-dedans, de là à orienter le sens des événements vers un surcroît de vie plurielle et autodéterminée. »
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"Ils sont tournés les uns vers les autres. Ils s'observent et s'écoutent. Ils s'échangent des idées, des armes, de l'argent ou des femmes. Dans cet univers clos réservé aux hommes, le pouvoir se relaie et se perpétue à la façon d'une chorégraphie mortifère. Le boys club n'est pas une institution du passé. Il est bien vivant, tentaculaire : État, Église, armée, université, fraternités, firmes... et la liste s'allonge. À la manière d'une chasse à l'image, c'est dans les représentations au cinéma et à la télévision que Martine Delvaux le traque. Véritable plongée en eaux noires, ce livre nous invite à considérer l'entre-soi des hommes comme un phénomène régressif. Un dispositif à profaner, déconstruire, refuser, parce que nos vies comptent"--Page 4 de la couverture.
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Gynoïdes, sorcières, vampires, chiennes et souris de laboratoire : toutes sont liées à la cyborg de Donna Haraway. Reprenant la liste d'auteurs et autrices de science-fiction féministe citées à la fin du Manifeste cyborg, Ïan Larue redéfinit cette figure fondatrice dans la pensée de la philosophe :"La cyborg, c'est l'esclave noire qui apprend à lire dans un roman d'Octavia Butler ; la jeune fille encapsulée qui, loin de se sentir handicapée, connaît des milliers de connexions ; la fille-orque transportée dans les étoiles. La cyborg est l'hybride suprême, hybride entre une femme réelle et un personnage de roman qui se superpose à elle pour la doter de mille nouvelles possibilités dont celle, fondamentale, de faire éclater capitalisme, famille et patriarcat."
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Activiste féministe lesbienne radicale depuis les années 1970, Dorothy Allison a connu le succès avec ses romans (L’Histoire de Bone, Retour à Cayro). En 1994, elle publie Peau, un recueil d’essais. Elle y parle de son enfance, d’inceste, de lesbophobie. Elle raconte son engagement féministe, sa sexualité, les « Sex Wars » des années 1980. Elle partage ses réflexions sur la littérature : comment écrire l’extrême misère sociale, comment écrire sur le sexe ? Un livre tout à la fois intime, décapant et profondément politique, réédité avec sept textes inédits en français.
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merged in the last quarter of the twentieth century. Through personal essays, criticism, interviews, testimonials, poetry, and visual art, the collection explores, as coeditor Cherríe Moraga writes, the complex confluence of identities--race, class, gender, and sexuality--systemic to women of color oppression and liberation. Reissued here, forty years after its inception, this anniversary edition contains a new preface by Moraga reflecting on Bridge's living legacy and the broader community of women of color activists, writers, and artists whose enduring contributions dovetail with its radical vision. Further features help set the volume's historical context, including an extended introduction by Moraga from the 2015 edition, a statement written by Gloria Anzaldúa in 1983, and visual art produced during the same period by Betye Saar, Ana Mendieta, Yolanda López, and others, curated by their contemporary, artist Celia Herrera Rodríguez. Bridge continues to reflect an evolving definition of feminism, one that can effectively adapt to and help inform an understanding of the changing economic and social conditions of women of color in the United States and throughout the world.
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Je me propose donc, en faisant usage de toutes les libertés et licences de la romancière, de vous raconter l'histoire des deux jours qui ont précédé ma venue ici – comment, courbée sous le poids du sujet dont vous aviez chargé mes épaules, je l'ai soupesé, je l'ai mis à l'épreuve de ma vie quotidienne. Virginia Woolf Publié pour la première fois en 1929, Un lieu à soi est composé d'une série de conférences consacrée au thème des femmes et de la fiction que Virginia Woolf donna à l'université pour femmes de Cambridge en 1928. La romancière explique dès les premières lignes comment ce sujet a fait naître une tout autre question, celle qui donne son titre à l'essai : « Une femme doit avoir de l'argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction. » Avec humour et ironie, et une saisissante honnêteté intellectuelle, Virginia Woolf propose de retracer les quelques jours qui ont précédé cette conférence. À la manière d'un roman, elle déroule ainsi le fil de sa pensée et le cheminement qui l'a conduite vers cette réflexion sur le lieu et l'argent. Ce chef-d'œuvre de la littérature féministe prend un éclairage différent sous la plume de Marie Darrieussecq. Cette nouvelle traduction remet en perspective la question essentielle des femmes et de l'écriture, et de leur place au sein de la littérature contemporaine
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Des corps féminins en rangées, qui se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de cheveux. Les filles en série créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, filles-marchandises, filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie. Les filles sont des filles parce qu’elles sont en série. Mais la figure des filles en série est double: à la fois serial girls et serial killers de l’identité qu’on cherche à leur imposer. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, cassent le party, libèrent la poupée et se mettent à courir. Cet essai percutant, paru pour la première fois en 2013, se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, depuis les Cariatides jusqu’aux Pussy Riot. Dans cette édition revue et augmentée, Martine Delvaux s’attaque à la blancheur des filles en série et analyse de nouvelles formes de résistance investies par les ballerines, les survivantes d’agressions et Beyoncé.
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Les deux textes réédités ici pour la première fois ensemble sont sans doute les écrits les plus célèbres d’Hélène Cixous : publiés en 1975, mais inaccessibles en français depuis plusieurs décennies, Le Rire de la Méduse et Sorties ont fait le tour du monde. Traduits très vite en anglais, ensuite dans des dizaines d’autres langues, ils sont devenus des classiques de la théorie des genres (gender theory), et ont fait de leur auteur l’une des chefs de file du « New French Feminism ». Ces textes qui annoncent une nouvelle approche de la vieille question de la différence sexuelle ont eu une nombreuse descendance, surtout dans leur diaspora extra-francophone, dans tous les champs de recherches qui sont issus du féminisme et de la lutte des femmes des années 1970 : women’s studies, gender studies, queer theory. Ils figurent dans un grand nombre d’anthologies, et ils sont incontournables dans les programmes des cursus universitaires touchant aux problématiques théoriques et politiques de la sexualité et de la différence sexuelle. L’« événement » inouï que représenta et que continue à représenter ce double texte, dans de nouveaux espaces ou dans de nouvelles générations de lecteurs, provient de sa combinaison inédite et merveilleusement réussie de la réflexion philosophique, de l’écriture poétique et du manifeste politique. En France, ce texte parut à un moment où le mouvement « féministe » était en pleine effervescence. Hélène Cixous en faisait déjà partie, autant par ses écrits antérieurs que par son activité politique surtout au sein de l’Université. On sait qu’après avoir fondé en 1968 la structure enseignante de l’Université de Paris-VIII, elle y avait créé en 1974 le premier Doctorat en Études féminines d’Europe. Cependant, Le Rire de la Méduse parlait une autre langue et adoptait des positions bien plus révolutionnaires que les textes féministes qui le précédèrent, l’entourèrent ou même le suivirent. Son inclusion dans un numéro de la revue L’Arc élaboré par Catherine Clément et consacré à Simone de Beauvoir rend un son presque ironique, étant donné la distance qui sépare l’écriture et les positions d’Hélène Cixous de l’auteur objet de cet hommage. Le Rire de la Méduse prend bien sûr la défense des « femmes » à un moment où, comme Cixous elle-même l’a maintes fois rappelé, il fallait se prononcer haut et fort contre les structures patriarcales qui les opprimaient – bien que, dès le début, le texte nous prévienne contre l’existence d’une « femme générale, une femme type ». Ici, Hélène Cixous déconstruit deux « mythes » qui ont défini la féminité de façon négative tout au long de l’histoire. Le premier est celui qui qualifie la femme de « continent noir », laissant entendre qu’elle doit être pénétrée, colonisée, pour être connue et cartographiée, pour apprivoiser sa différence comme celle de tous les autres sujets hors norme. Freud va jusqu’à affirmer que la femme et sa sexualité sont une « énigme ». Le Rire de la Méduse déclare que « Le “Continent noir” n’est ni noir ni blanc ni inexplorable ». Il s’attaque ensuite au second faux mythe, celui de la femme fatale représentée par la figure mythologique de Méduse : « Il suffit qu’on regarde la méduse en face pour la voir : et elle n’est pas mortelle. Elle est belle et elle rit ». Le Rire de la Méduse parle à la première personne du pluriel et s’adresse aux « femmes », mais cela ne signifie pas que son discours exclut les « hommes ». En fait, et c’est l’originalité majeure du texte, sous ces dénominations Cixous ne se réfère pas aux deux sexes dans un sens biologique : elle souligne que les différences sexuelles, toujours au pluriel puisqu’elles sont multiples – il ne s’agit surtout pas simplement d’une opposition binaire –, traversent tous les individus, dans un mouvement perpétuel. La libération, autant pour les « hommes » que pour les « femmes », ne peut donc venir que de la déconstruction des structures phallogocentriques. Et cela ne peut se faire que grâce à l’écriture, qui est dite « féminine », c’est-à-dire inappropriable, expatriée, quand « elle se sauve » comme le dit Hélène Cixous, quand elle échappe à ces structures prépondérantes dans la pensée et la culture, que l’auteur s’appelle Jean (Genet) ou Marguerite (Duras). Le Rire de la Méduse nous invite puissamment à lirécrire – selon le beau néologisme créé plus tard par Cixous – « pour se forger l’arme antilogos », libérant ainsi notre pensée de même que notre corps (« Texte, mon corps » est une de ses belles phrases). Marta Segarra
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J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. V.D.
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Cette collection d'essais tant attendue se compose d'écrits sélectionnés parmi les nombreuses apparitions de la boursière Guggenheim Marlene Nourbese Philip dans des magazines, des journaux et des revues, y compris FUSE . Mordant, élégant, tour à tour farouchement interrogateur, magiquement lyrique et doucement explorateur, l'examen par Philip des questions contemporaines de race et de culture est toujours éloquent et impérieux.
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Entre l’écriture rassemble sept textes qui, sur une dizaine d’années, de 1975 à 1984, ont posé la question de l’« écriture féminine » : réflexion sur un des points les plus controversés des nouveaux féminismes. Tout en poursuivant une critique aiguë et gaie de l’écriture au masculin, et en donnant parallèlement une œuvre de fiction abondante, Hélène Cixous explore, depuis La Venue à l’écriture, l’espace où s’affirme de la différence. Écrire n’est jamais neutre, le geste, le texte sont sexués : « J’écris-femme. Quelle différence ? » C’est la question que tous ces textes relance, d’une langue à l’autre, d’un sexe à l’autre, de l’art de peindre à l’art d’écrire. La venue à l’écriture.
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An Antane Kapesh signe un réquisitoire accablant contre les Blancs : « Quand le Blanc a voulu exploiter et détruire notre territoire, il n'a demandé de permission à personne, il n'a pas demandé aux Indiens s'ils étaient d'accord. »