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Cet article propose de revisiter Awa : la revue de la femme noire à travers le prisme du genre, par une étude des modalités de présence et de représentation des femmes et des hommes qui écrivent dans le mensuel de 1964 à 1973. Il convoque à cette fin deux paramètres du magazine dont il élucide les enjeux littéraires et sociaux : les signatures des articles, entre anonymat, patronymat, prénonymat et pseudonymat, d’une part ; les correspondant·e·s rendu·e·s visibles, notamment dans la rubrique « La boîte à lettres » qui leur est consacrée, d’autre part. L’auctorialité des femmes dans ce magazine apparaît alors partagée, avec les hommes et entre elles : alors que les contributeurs participent par leurs signatures, particulièrement de textes littéraires, à cautionner Awa tout en en surveillant les contenus, les rédactrices y sont beaucoup plus souvent anonymes ou insérées au sein de collectifs susceptibles de les rendre individuellement invisibles. En avançant masquées et groupées, elles proposent des modes d’émancipation plus pratiques que théoriques, toujours susceptibles de reconduire des hiérarchies genrées en une période où l’accès au statut et à l’autorité d’auteur·e est bien moins assuré pour les femmes que pour les hommes. Leurs stratégies d’écriture et leurs trajectoires sociales n’en révèlent pas moins l’existence, autour du périodique, d’un espace vivant de solidarité et d’inventivité vis-à-vis des normes de genre.
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Durant la décennie qui suit la Seconde Guerre mondiale, le Cameroun sous tutelle française, comme tous les territoires de l’Empire colonial français, connaît une effervescence sociale et politique. Celle-ci se traduit par des mobilisations de Camerounaises et une montée en puissance de revendications nationalistes, face à l’insuffisance des réformes politiques et sociales mises en place. Cet article examine la manière dont, en s’inscrivant dans un paysage politique majoritairement masculin, des Camerounaises essayent de faire entendre leur voix en s’organisant pour défendre leurs intérêts. L’analyse des ressorts sur lesquels reposent les mobilisations féminines au Cameroun, met en évidence la dualité qui régit la présence des femmes sur la scène publique dans le contexte colonial. Dans une certaine mesure, leur démarche se situe dans un prolongement de l’imaginaire social dominant, mettant en avant des valeurs domestiques pour justifier une intervention des femmes sur la scène politique. Mais les mobilisations féminines visent également la défense d’un agenda propre aux femmes, ainsi que l’émergence d’un nouvel imaginaire social régi par l’égalité des sexes.
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"Femmes rebelles " porte sur la nouvelle génération d'écrivainsfemmes africaines francophones des dix dernières années et l'évolution frappante de leur écriture dans ce court laps de temps. Aux premières oeuvres de témoignage du début des années 80 s'est substituée une deuxième phase montrant une écriture plus agressive, plus revendicatrice : . Ce livre examine le mécanisme de rébellion que les écrivains femmes ont instituées à cet effet dans leur critique de l'Afrique d'aujourd'hui.