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Ferdulis Zita Odome Angone commente deux chapitres de la thèse soutenue en 2022 par Patricia Picazo Sanz et intitulée Modelos de mundo y discursos literarios saboteadores en Guinea Ecuatorial : la construcción de una identidad decolonial y sus límites [Modèles-monde et discours littéraires saboteurs en Guinée Equatoriale : la construction d’une identité décoloniale et ses limites]. Elle se concentre sur l’écriture et la réception d’un roman écrit en langue fang, pour souligner les relations entre identités subalternes et « discours saboteurs ».
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Le premier tome de la trilogie autobiographique de Jovette Marchessault, Le crachat solaire, raconte le voyage cosmique de la narratrice vers la terre, sa naissance, ainsi que ses voyages dans le ventre d’un autobus Greyhound à travers les Amériques à l’âge adulte qui la met en lien avec « la terre amérindienne ». Après un long périple, elle sent le besoin de revenir à Montréal, un récit de retour qui rejoint celui de sa chute sur terre dans l’enveloppe charnelle de son corps physique. Les deux récits qui s’entrecroisent offrent une vision alternative de l’histoire à travers un récit de soi, de sa famille, de ses ancêtres et d’un récit de création féministe. Unique, ce texte féministe paru en 1975 articule la domination patriarcale à la violence du colonialisme dans un effort d’offrir une version féministe et anticoloniale de l’histoire de Montréal, du Québec, et plus largement des Amériques. À partir de ma position comme féministe colonisatrice blanche, j’analyse comment le récit autobiographique de Marchessault pousse à une prise de conscience anticoloniale pour les féministes québécoises et encourage un regard critique sur l’histoire du colonialisme au Québec.
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Cet article explore la politique féministe telle qu’elle est représentée dans le roman Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie, ainsi que la manière dont ce féminisme s’entremêle avec des formes de care. Je cerne les contours de l’engagement affiché de l’autrice pour le féminisme intersectionnel, tout en pointant quelques angles morts. Après avoir situé l’oeuvre d’Adichie dans le contexte des féminismes postcolonial, populaire et décolonial, j’étudie l’importance des cheveux et la question plus générale de l’agentivité. Dans la dernière partie, je démontre que la poétique du care développée dans le roman n’adhère pas totalement au féminisme décolonial en raison de l’invisibilité relative des structures néo-coloniales à l’oeuvre au Nigeria pendant la période contemporaine.
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À travers l’analyse de l’essai A Small Place et des romans The Autobiography of My Mother et See Now Then, le présent mémoire interroge la manière dont le bonheur oriente l’oeuvre de l’autrice Jamaica Kincaid. Ce mémoire repose sur la prémisse suivante : la notion de bonheur est le produit d’une narration; elle n’est pas une chose en soi, mais se construit, plutôt, par l’entremise d’un récit. En ce sens, le récit du bonheur a une fonction de contrôle social puisqu’il sert à établir une marche à suivre pour l’atteindre et à distinguer les personnes heureuses de celles qui sont malheureuses. L’objectif du mémoire est de relever comment, dans l’oeuvre de Kincaid, le produit de cette narration, qui sera nommé « récit hégémonique du bonheur », est constitué par le white gaze qui réifie les personnes racisées et historiquement colonisées. À l’aide des théories du Black feminism et du point de vue situé, nous verrons comment Kincaid fait un usage politique du malheur et investit la narration du point de vue situé des femmes noires pour venir déstabiliser, déconstruire et tourner au ridicule le white gaze. Ainsi, elle oppose au discours dominant des discours contrehégémoniques qui permettent de penser les portées esthétiques et politiques du malheur. Chacune des narratrices à l’étude est associée à une figure rabat-joie développée par la philosophe Sara Ahmed — la killjoy postcoloniale, la willful subject et la melancholic migrant —, incarnations qui font contrepoids au point de vue blanc et masculin. Pour débuter, un chapitre théorique effectue un bref historique de la notion de bonheur en Occident et détaille les approches théoriques et concepts qui seront au centre de l’analyse (point de vue situé, white gaze, figures rabat-joie) Les trois chapitres subséquents sont respectivement dédiés à l’analyse d’une oeuvre à l’étude et de la figure qui lui est associée. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jamaica Kincaid, bonheur, rabat-joie, blanchité, hégémonie, A Small Place, The Autobiography of My Mother, See Now Then, killjoy, willful subject, melancholic migrant, Black feminism, point de vue situé, subjectivité
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Dans ce texte, tiré du premier chapitre de son livre Differencing the Canon (1999) [1], Griselda Pollock propose un véritable programme de recherche pour repenser l’histoire de l’art comme discipline. En s’appuyant notamment sur les travaux de la philosophe et psychanalyste Sarah Kofman et sur les recherches menées par les théoriciennes féministes de l’art depuis trente ans, elle s’interroge sur le rôle que le féminisme, le genre et les études postcoloniales ont pu et peuvent encore avoir dans la redéfinition du ‘canon’ à la fois andro et ethnocentré qui structure toujours notre appréhension de la création et de la figure ‘du’ créateur, via les disciplines artistiques et les institutions culturelles.[1] Traduction française pour les Cahiers du Genre du chapitre 1 de Differencing the Canon: Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories (London & New York, Routledge, 1999, p. 3-21), publiée avec l’aimable autorisation de Griselda Pollock et de son éditeur. Pour des raisons de place, certains passages, indiqués par des […], ont été coupés.
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À l’heure où se développent des débats sur le passé/présent colonial de la France, voici la première introduction générale au très riche champ des postcolonial studies à être publiée en français, ouvrage de référence rédigé dans une perspective critique par certains des meilleurs spécialistes anglophones de la question. Trente années de recherches et de discussions sont ainsi rendues accessibles au public francophone au moment où ce domaine d’investigation transdisciplinaire arrive à maturité et opère un retour critique sur sa propre histoire. Les lecteurs trouveront dans ce volume un exposé des concepts clés, des méthodes, des sources intellectuelles, des théories et des débats qui se sont développés au sein des études postcoloniales. Les différents contributeurs de Penser le postcolonial explorent à la fois les grandes expériences historiques qui constituent le passé et le présent de la «condition postcoloniale» (l’impérialisme, l’anticolonialisme, la décolonisation, la globalisation) et les conditions historiques, sociologiques et idéologiques de l’émergence des études postcoloniales, ainsi que leurs implications théoriques et politiques.
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This volume provides an essential key to understanding the issues which characterise post-colonialism, explaining what it is, where it is encountered and why it is crucial in forging new cultural identities. As a subject, post-colonial studies stands at the intersection of debates about race, colonialism, gender, politics and language. In the language of post-colonial studies, some words are new, others are familiar words charged with new significance.