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Cet article propose la notion d' activisme spirituel de Gloria Anzaldúa comme une lentille théorique plus productive à travers laquelle analyser le féminisme de Zaynab al-Ghazali, comme en témoignent ses mémoires, Return of the Pharaoh, et articulé dans ses articles et interviews. L'activisme spirituel d'Anzaldúa fonctionne ici comme une théorie décoloniale qui remet en question la conception occidentale de la spiritualité en tant qu'épistémologie passive et d'évasion. Dans cette analyse des mémoires d'al-Ghazali, l'activisme spirituel signifie un activisme à la fois spirituel et politique. Aussi oxymore que cela puisse paraître, l'activisme spirituel d'Anzaldúa sert de modèle non pas nécessairement à imiter mais à décoloniser le féminisme islamique en montrant ses limites et ses limitations dans l'analyse des œuvres des femmes musulmanes. En prenant les mémoires d'al-Ghazali comme étude de cas, cet article va au-delà de la controverse entre les féministes (laïques ou islamiques) et les binarismes occidentaux et ouvre la porte vers une théorie et une pratique féministes islamiques décoloniales plus solides profondément enracinées dans la spiritualité et la politique.
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À quoi ressemble la joie dans les milieux de lutte? Qu'est ce qui nous rend collectivement et individuellement plus capables, plus puissant.e.s et pourquoi, parfois, les milieux radicaux produisent tout l'inverse et nous vident de tout désir? C'est à ces questions que Joie militante tente de répondre, combinant propositions théoriques, analyses de cas pratiques et entretiens avec des militant.e.s issu.e.s de luttes diverses : féminisme, libération Noire, résurgence Autochtone, squat, occupations, luttes queer, anti-carcérales, d'autonomie des jeunes, anarchisme, autonomisme, écologie radicale. La joie, au sens spinoziste du terme, renvoie à notre capacité à affecter et être affecté.e.s, à prendre activement part à la transformation collective, à accepter d'en être bouleversé.e.s. La joie telle qu'elle nous est ici proposée est une façon d'habiter pleinement nos mondes, nos attachements, plutôt que de chercher à les diriger. Ce livre, paru aux États-Unis en 2017, y est déjà devenu un incontournable pour penser différemment le militantisme et les luttes. Il s'agit maintenant d'ouvrir également ces discussions au contexte français
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"Y a-t-il quelque chose de commun entre la mort de Joyce Echaquan en 2020 et celle de Marie-Joseph Angélique en 1734? La militante de longue date Alexandra Pierre en aurait long à dire sur le sujet. Dans ce livre, elle s'entretient avec neuf femmes racisées et engagées dans leur communauté, afin de connaître leurs traditions de résistance et faire apparaître le fil qui les unit les unes aux autres. Elle en tire un matériau inédit, ancré dans les luttes passées et futures, et détaché des grandes trames du féminisme blanc et du militantisme de gauche. Habilement orchestré, alternant de l'intime au politique, cet essai personnel nous fait découvrir la perspective décoloniale d'une penseuse insoumise. "Cet ouvrage [...] illustre l'importance d'ouvrir des portes, quitte à les défoncer, et de les tenir ouvertes pour celles qui suivront. Pour se soutenir, il faut d'abord cultiver sa présence, prendre soin de son déracinement, se faire de nouvelles racines dans les liens que l'on crée. Ce n'est qu'en s'écoutant que l'on peut s'offrir la bienveillance nécessaire à l'épanouissement, celle qui génère de la force et permet d'affronter les eaux tumultueuses. C'est notre travail pour les générations à venir." (préface)"-- Publisher's description.
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Comment tenter de trans/former la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit, des tensions sociales et raciales et en quête de changements politiques significatifs ? Trois types de textes se font ici écho : six auteur·e·s analysent les « rencontres radicales » organisées entre Palestinien·ne·s et Israélien·ne·s ; bell hooks écrit sur l’éducation à/par l’émancipation dans le contexte des discriminations raciales aux États-Unis ; enfin, trois participant·e·s à des groupes de rencontre en Kanaky/Nouvelle-Calédonie nous proposent un troisième point d’ancrage en cette année de référendum d’autodétermination. Un ouvrage collectif qui vise à donner voix ensemble aux militant·e·s et aux théories, engageant un dialogue qui offre un répertoire d’actions et de réflexions puissant et décapant au confluent du féminisme, de l’analyse de la colonialité et d’une radicalité revendiquée. Essais de bell hooks, Rabah Halabi, Michal Zak, Nava Sonnenschein, Ramzi Suleiman, Ahmad Hijazi, Tal Dor, Angélina Perrochaud, Pascal Hébert, Pierre Wélépa et Nassira Hedjerassi.
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Il l’a appelée race cosmique, la raza cósmica, une cinquième race englobant les quatre principales races du monde. Contrairement à la théorie de l’Aryen pur, comme à la politique de pureté raciale que pratique l’Amérique blanche, sa théorie est inclusive. À la confluence d’au moins deux courants génétiques, là où les chromosomes se recombinent constamment, ce mélange de races, au lieu de produire un être inférieur, crée une descendance hybride, une espèce mutable et plus malléable, dotée d’un riche bassin génétique. De cette pollinisation croisée, raciale, idéologique, culturelle et biologique, une conscience venue d’ailleurs [alien] est en train de se former —une nouvelle conscience mestiza, una conciencia de mujer3. C’est une conscience des Frontières.
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Christine Delphy nous propose avec ce recueil des «interventions» qui s'inscrivent dans le déroulement de la politique du mouvement féministe en France. L'actualité des questions qui se posent au mouvement féministe et de celles que ce mouvement pose à la société, année après année, constitue la ligne de force des «interventions» publiées ici. Ces textes sont pour beaucoup des éditoriaux que l'auteure, rédactrice en chef de la revue Nouvelles Questions féministes, a rédigés au cours des mois et des années. D'autres sont des entretiens qu'elle a donnés à diverses revues; ou encore des chroniques proposées à l'hebdomadaire Politis. Constater, avec un recul de trente ans, la permanence de certaines questions, ou l'émergence de thèmes qui s'affirment de plus en plus au cours des années, comme celui de l'identité nationale, a donné à Christine Delphy l'idée de constituer ce recueil. En somme, il doit son unité à une permanence, la surdité entêtée de l'establishment aux revendications des femmes, et à une « nouveauté », le refus du même establishment d'entendre la revendication d'autres exclus, les «issus de l'immigration». Les interventions ont été regroupées en cinq chapitres: «Ponctuation historique», «L'exception française», «Violences», «Le post-colonial en France», «Un universalisme si particulier».
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In this groundbreaking work, Sara Ahmed demonstrates how queer studies can put phenomenology to productive use. Focusing on the “orientation” aspect of “sexual orientation” and the “orient” in “orientalism,” Ahmed examines what it means for bodies to be situated in space and time. Bodies take shape as they move through the world directing themselves toward or away from objects and others. Being “orientated” means feeling at home, knowing where one stands, or having certain objects within reach. Orientations affect what is proximate to the body or what can be reached. A queer phenomenology, Ahmed contends, reveals how social relations are arranged spatially, how queerness disrupts and reorders these relations by not following the accepted paths, and how a politics of disorientation puts other objects within reach, those that might, at first glance, seem awry. Ahmed proposes that a queer phenomenology might investigate not only how the concept of orientation is informed by phenomenology but also the orientation of phenomenology itself. Thus she reflects on the significance of the objects that appear—and those that do not—as signs of orientation in classic phenomenological texts such as Husserl’s Ideas. In developing a queer model of orientations, she combines readings of phenomenological texts—by Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty, and Fanon—with insights drawn from queer studies, feminist theory, critical race theory, Marxism, and psychoanalysis. Queer Phenomenology points queer theory in bold new directions. https://www.saranahmed.com/
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Devon Abbott Mihesuah, spécialiste de l'Oklahoma Choctaw, offre un regard franc et captivant sur les identités complexes et évolutives des femmes autochtones américaines d'aujourd'hui, leurs luttes en cours contre un héritage séculaire de déresponsabilisation coloniale et la façon dont elles sont vues et représentées par elles-mêmes et par les autres. Mihesuah examine d'abord comment les femmes autochtones américaines ont été perçues et représentées par les non-autochtones, y compris les universitaires, et par elles-mêmes. Elle met ensuite en lumière l'impact omniprésent du colonialisme et de la pensée patriarcale sur les rôles tribaux traditionnels des femmes autochtones et sur leur participation au milieu universitaire. Mihesuah examine comment les relations entre les femmes et les hommes autochtones à travers l'Amérique du Nord continuent d'être modifiées par le christianisme et les idéologies euro-américaines. Le sexisme et la violence contre les femmes autochtones se sont intensifiés; les disparités économiques et le factionnalisme intratribal et le « culturalisme » menacent les liens entre les femmes et avec les hommes ; et de nombreuses femmes souffrent de stress psychologique parce que leurs positions économiques, religieuses, politiques et sociales sont dévalorisées. Dans la dernière section, Mihesuah explore comment les femmes autochtones américaines modernes se sont autonomisées sur le plan tribal, national ou académique. De plus, elle examine le rôle négligé que les femmes autochtones ont joué dans le mouvement Red Power ainsi que certaines différences clés entre les femmes autochtones « féministes » et « activistes ».
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An Antane Kapesh signe un réquisitoire accablant contre les Blancs : « Quand le Blanc a voulu exploiter et détruire notre territoire, il n'a demandé de permission à personne, il n'a pas demandé aux Indiens s'ils étaient d'accord. »