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« Les femmes noires qui aiment les femmes : résistance aux rapports de pouvoir enchevêtrés » aborde les questions de survie d’un point de vue queer et diasporique. Cette thèse soutient que les pratiques et positionnements au quotidien des participantes se situent dans les failles d’un système qui criminalise l’existence même des personnes noir.e.s. L’analyse des conditions de vie de ces femmes permet de mieux comprendre le panorama complexe des systèmes de pouvoir à l’intersection des rapports de classe, de genre, de race et de l’hétéropatriarcat. Elle permet également de reconnaitre leur capacité à créer un espace alternatif, un univers des possibles qui s’oppose aux catégories normatives et hégémoniques. Les réalités des participantes génèrent donc des points de départ où l’altérité devient outil de pensée critique, moyen de résistance et fondement d’un futur substantiellement différent infusé par l’espoir de l’amélioration. Cette recherche se base sur l’autoethnographie, une ethnographie de la participation et des entretiens semi-dirigés de 22 personnes qui s’identifient comme femmes, noires et ayant des rapports sexo-affectifs avec d’autres femmes. Cette thèse porte donc sur le désir et s’appuie sur de multiples apports, majoritairement de théoriciennes racisées, qu’elles soient issues du milieu académique ou fassent partie de mon cercle privé. Elle est formée par de puissants récits, mais également par des silences tout aussi évocateurs, par une attention accrue au domaine du micro et à la description, par une autoethnographie de la participation et par la volonté de dépeindre sur quelques pages ne serait-ce qu’un extrait de la flamboyance de ces femmes.
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Cet essai auto-théorique explore la femme et la butch en tant qu'identités différentielles, exprimées à travers les performances de genre très spécifiques de l'identité lesbienne : la féminité et la masculinité. Nous revisitons une nuit passée ensemble comme moyen de cocréer la compréhension de l'habitus lesbien et de l'espace qu'occupent les lesbiennes lorsqu'elles se réunissent sexuellement. Nous nous interrogeons sur ce que cela signifie pour nos propres performances de genre et expressions de pouvoir, tant au sein de notre relation que dans le monde en général. En commençant par le terme fé(me)inité et en passant par l’appel à l’érudition féministe pour créer un nouveau langage, nous proposons la mas(k)ulinité comme une nouvelle façon d’encadrer la performance subversive de la butchness. Nous suggérons que les espaces créés par les couples femme/butch, qui manifestent la féminité et la masculinité, réorientent le pouvoir au sein des relations et ont le potentiel de perturber les formes patriarcales de contrôle genré.
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Je ne suis pas un homme je ne suis pas une femme je ne suis pas hétérosexuel je ne suis pas homosexuel je ne suis pas bisexuel. Je suis un dissident du système sexe-genre. Je suis la multiplicité du cosmos enfermée dans un régime politique et épistémologique binaire...Je n'apporte aucune nouvelle des marges. Je vous offre un morceau d'horizon.
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En 1903, à Berlin, Anna Rueling appelait le mouvement homosexuel et le mouvement des femmes à s’entraider puisque tous deux luttaient pour la liberté et l’autodétermination individuelle. Plus d’un siècle plus tard, quelles convergences peut-on observer entre féminismes et luttes contre l’homophobie? Sur le plan de la pensée, quels rapprochements contemporains peut-on établir entre le champ des études féministes et celui de la diversité sexuelle et de genre? Comment s’articule l’intersection entre ces deux systèmes de différenciation hiérarchique que sont le sexisme et l’hétérosexisme ? Quels théories et concepts y circulent de manière transversale, et avec quelles redéfinitions? Ces questions ont guidé l’organisation du colloque «Féminismes et luttes contre l’homophobie: zones de convergence» tenu dans le cadre du congrès de l’ACFAS 2014 à l’Université Concordia, Montréal, le 16 mai 2014.
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Activiste féministe lesbienne radicale depuis les années 1970, Dorothy Allison a connu le succès avec ses romans (L’Histoire de Bone, Retour à Cayro). En 1994, elle publie Peau, un recueil d’essais. Elle y parle de son enfance, d’inceste, de lesbophobie. Elle raconte son engagement féministe, sa sexualité, les « Sex Wars » des années 1980. Elle partage ses réflexions sur la littérature : comment écrire l’extrême misère sociale, comment écrire sur le sexe ? Un livre tout à la fois intime, décapant et profondément politique, réédité avec sept textes inédits en français.
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Conférence d’ouverture présentée dans le cadre du colloque «Féminismes et luttes contre l’homophobie: zones de convergence» de la Chaire de recherche sur l’homophobie et de l’Institut de recherches et d’études féministes au congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) 2014. Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine, Université d’Anger, Directrice du programme de recherche, projet de recherche Genre et discriminations (GEDI).
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— Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? me demande-t-elle en feuilletant le carnet écarlate. — Le meilleur de moi-même. — Vraiment ? Alors je dois lui faire l’amour. Elle lèche une page comme s’il s’agissait de mon sexe, effaçant petit à petit de sa salive tout ce que j’avais écrit, puis offre à ma bouche un petit bout de langue bleue. Vedette anarcha-féministe du wild wild web, Anne Archet fait son entrée officielle dans la littérature papier avec ce recueil joyeux et sans complexe. À la fois torride et tendre, cruel et hilarant, Le carnet écarlate réunit des centaines d’aphorismes et microrécits sulfureux mettant en scène l’érotisme lesbien sous toutes ses formes. Un livre cochon et féministe qui vous fera rire aux éclats, pour un public large (d’esprit).
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En trente ans, le regard sur l'homosexualité en France a bien changé : les homosexuels vivent et parlent plus librement de leur orientation sexuelle au quotidien. Néanmoins, rappelle Marina Castañeda, malgré cette meilleure acceptation globale, il reste difficile à des jeunes d'annoncer leur choix à leur famille. Certains sont rejetés du foyer familial comme s'ils étaient marginaux. Plus généralement, les homosexuels se sentent encore obligés d'annoncer à leur entourage leur préférence sexuelle, comportement qui semblerait surprenant pour un hétérosexuel. On ne peut donc pas faire comme si tous les préjugés sociaux avaient disparu et nier les difficultés rencontrées.
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What constitutes lesbian identity? The term homonormativity describes current prevailing idealized assumptions about lesbian identity. This concept, however, marginalizes subgroups within the greater lesbian population. Challenging Lesbian Norms: Intersex, Transgender, Intersectional, and Queer Perspectives dynamically confronts homonormativity in lesbian communities by presenting expert multidisciplinary discussion about what is a definable lesbian identity. This text sensitively explores difficult issues about gender policing and the viewpoints in lesbian communities that hold that transgender, intersectional, and queer individuals are considered to have 'false consciousness.' Consequences of lesbian normativity, both for lesbian communities and for marginalized groups are examined through literary criticism, lesbian, feminist, and queer theories, corporeal philosophy, film, television, cultural criticism, personal narratives, public health, and field research. The issue of the authenticity of lesbian identity causes rifts between some lesbian communities and the groups that strive to be included, yet are still marginalized. Challenging Lesbian Norms directly exposes practices and beliefs within lesbian communities that lead to the assumption of the prototypical lesbian. The book courageously reveals the similarities of lesbian normative stances with other views such as Christian conservative rhetoric, and reviews the health consequences of being marginalized within the lesbian communities. This text actively challenges the foundational notion within lesbian communities that a stable, immutable lesbian sex exists.
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Après en avoir retracé rapidement la genèse, cet article rapporte les principales critiques adressées au concept d’homophobie, notamment son réductionnisme qui tend vers des explications de nature psychologique ainsi que l’éviction de la hiérarchie des sexes/genres. Nous discutons ensuite deux pistes théoriques permettant de contourner les limites précédemment identifiées. La première examine le potentiel de l’approche intersectionnelle. La seconde voie invite à une redéfinition du concept d’homophobie, lui reconnaissant une portée exclusivement descriptive, et non plus en tant que concept explicatif, justifiant ainsi sa subordination au concept d’hétérosexisme qui offre une perspective systémique. Nous examinons ces concepts en fonction de leur capacité à rendre compte de l’oppression des lesbiennes.
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« Les Chroniques Mauves » racontent les histoires de vie et les aventures parallèles de lesbiennes de plusieurs générations sur une soixantaine d'années. Cela commence en 1950, à la naissance de Christiane, « Chris », et ça se termine au moment du défilé de la Marche des Fiertés à Paris en 2011. Pendant tout ce temps, les personnages évoluent, apprennent à vivre, vieillissent, dévoilent leurs paradoxes.. Les personnages se croisent, parfois sans se connaître. Les différentes générations ne se comprennent pas forcément. Les illustratrices se sont vues confié un ou plusieurs épisodes. La consigne était de suivre le scénario, bien sûr, mais de dessiner les personnages « chacune à sa manière ». Ce qui fait qu'un même personnage n'est pas interprété de la même façon d'un épisode à l'autre, tout en restant identifiable. On peut dire que « Chris » est le personnage principal de cette série. Elle apparaît quasiment dans tous les épisodes. Elle sert de fil rouge, de conductrice. On la voit évoluer et vieillir de sa naissance jusqu'à ses 61 printemps. Autour d'elle, cinq ou six autres personnages récurrents l'accompagnent : Fanny, les petit(e)s jeunes du Crew des Bordelais, Charlotte, Sabine, Colette...
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Explorez le large éventail d'attitudes et de comportements lesbiens sains en matière d'amour, d'amitié, d'image de soi et de société ! Ce livre pionnier pose une hypothèse révolutionnaire : que les femmes lesbiennes et bisexuelles sont normales, voire moyennes. . Au lieu de se concentrer sur les bizarreries familiales ou génétiques qui pourraient produire des lesbiennes, ces études se concentrent sur la description des façons saines dont les lesbiennes interagissent entre elles, avec les femmes hétérosexuelles et avec la société. Le résultat est une exploration significative d'un territoire inexploré. Lesbian Love and Relations examine la vie des femmes lesbiennes et bisexuelles de l'adolescence à la vieillesse, abordant les questions de classe et de race ainsi que l'orientation sexuelle. Il englobe la théorie, la recherche empirique et les mémoires sur des sujets aussi divers que l'apparence physique, les amitiés intergénérationnelles, les problèmes butch-femme et la sexualité lesbienne. Il aborde également des questions difficiles et douloureuses telles que la violence domestique lesbienne et l'impact de l'homophobie sur les couples lesbiens. Lesbian Love and Relations pose des questions personnelles, politiques et psychologiques, notamment : comment les jeunes lesbiennes se retrouvent ? Qu'est-ce qui fait que les relations lesbiennes réussies durent ? Comment la classe sociale affecte-t-elle les relations lesbiennes afro-américaines ? comment était-ce de grandir lesbienne dans le Sud pendant la Seconde Guerre mondiale ? la « mort lesbienne au lit » existe-t-elle ? Ce recueil propose des recherches originales et passionnantes dans un domaine négligé. Amour et relations lesbiennes est une ressource essentielle pour toute personne intéressée par la vie et la sexualité des femmes ainsi que pour les chercheur.e.s dans le domaine.
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L'amitié est un champ d'études peu exploré et cependant d'importance vitale pour les études genre et féministes. En revisitant l'histoire des écrits féministes sur les amitiés entre femmes, l'article explore l'importance qui est donnée à l'amitié par les premières générations de féministes tout au long du XXe siècle. En se concentrant sur les considérations polémiques, théoriques et empiriques à l'égard de l'amitié, l'article suggère que l'amitié a été historiquement fondamentale pour les politiques, les identités et les communautés féministes. Il conclut par un argument en faveur de la place centrale de l'amitié - avec le même sexe, hommes et femmes, mais aussi entre les sexes - dans les programmes de recherche féministes, aujourd'hui et dans l'avenir. Le prisme de l'amitié conduit à une remise en question radicale de l'hétéronormativité des sciences sociales, et attire notre attention sur les façons dont la vie intime a été reconfigurée au début du XXIe siècle.
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« Ce sont des garçons manqués », « C’est un choix féministe », « Il y a plus de gais que de lesbiennes », « Elles n’ont pas trouvé le bon », « Entre femmes, ce n’est pas vraiment du sexe », « Elles ne devraient pas avoir d’enfants » … Dépassant, entre autres, le cliché de la « camionneuse », l’auteure nous invite ici à découvrir cette homosexualité féminine qui, depuis Sapho, gêne et inquiète parce qu’elle transgresse les normes sociales.
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A partir d'une enquête par entretiens auprès de 21 lesbiennes et d'une observation de terrain, cette thèse se propose de rendre compte de l'élaboration des normes socio-sexuelles des lesbiennes. Au-delà de l'analyse des discours sur les pratiques sexuelles, ce sont les manières dont les lesbiennes se pensent et se situent par rapport aux contraintes normatives de genre qui sont mises à jour dans cette étude. Par-delà la diversité des parcours pèse sur le processus de formation de soi des gais et lesbiennes la contrainte normative à l'hétérosexualité, mais la force de cette contrainte n'opère pas de la même façon pour les deux sexes. En effet pour les lesbiennes, la question de l'invisibilité est intrinsèquement liée au statut social femme. Le but de cette recherche est de révéler, en s'appuyant sur les conceptions contemporaines du lesbianisme (mode de nomination de soi, pratiques de couple, composition du script sexuel), une réalité peu analysée en sciences sociales, et de contribuer à interroger la catégorie "femme" et l'organisation hétérosociale dans laquelle elle se définit. Analyser les trajectoires lesbiennes permet d'interroger par la marge un ensemble de normes sociales régissant la sexualité, le couple, les représentations sexuées inhérentes à la norme androcentrée. Il en découle les questions suivantes : comment se définit-on lesbienne dans un contexte hétérosexiste? Par quel processus peut-on se penser et se présenter aux autres? Comment définit-on le couple quand les catégorisations de sexe ne sont pas le principal référent? Et enfin, comment s'organise la sexualité quand elle ne repose pas sur la division hiérachisée des sexes?
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Cet impressionnant recueil de prose, de poésie, de chansons et d'art visuel rédigé par des lesbiennes handicapées est la première de deux anthologies liées (la seconde est un recueil d'essais). Dans son introduction percutante (« Nous sommes ici. Nous sommes handicapés et queer. Habituez-vous-y »), la rédactrice en chef Shelley Tremain appelle à la reconnaissance et à la compréhension du monde selon les lesbiennes handicapées. La collection elle-même est colérique, compatissante, drôle et surtout émouvante. Sherree Clark présente des extraits de son recueil de poésie et d'art Living with Arthritis. Margot K. Lane célèbre la sexualité dans un merveilleux poème intitulé « Full day ». Le récit posthume de Kathleen Martindale sur le cancer du sein est un appel à l’action contre le personnel médical insensible, tout comme la chronique de Kathleen Rockhill sur sa guérison d’un accident de voiture dévastateur. Combinant colère et célébration, Pushing the Limits est une révélation.
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En Grèce ancienne et dans la Rome antique, on ne parle pas d’« homosexuel.l.es » ni d’« hétérosexuel.l.e.s » car ces catégories n’ont pas cours à ces époques. Les pratiques sexuelles ne sont pas passées sous silence pour autant, mais elles sont perçues et évaluées selon des critères qui engagent la citoyenneté, la maîtrise de soi, ou encore l’âge ou les modalités du rapport érotique. Certaines de ces pratiques, cependant, échappent à ces critères et ont été peu étudiées jusqu’à présent : il s’agit des relations sexuelles entre femmes. Loin de ce que l’on imagine aujourd’hui de l’« Amazone » ou de la femme débauchée et adonnée à la luxure, loin également des images d’Épinal des amours saphiques et éthérées, la littérature et les documents figurés se font l’écho d’attitudes et de représentations que Sandra Boehringer entreprend ici de recenser, de déchiffrer et d’analyser. Ce faisant, elle esquisse la cartographie d’un système antique de genre, révélant une organisation sociale fortement codifiée. Dans le monde grec et romain, les lois du désir sont très différentes des nôtres, et l’érotisme s’invente là où l’on ne l’attend pas.