Votre recherche
Résultats 18 ressources
-
En octobre 2017, #MeToo se propageait sur les réseaux sociaux, et le monde ne serait plus jamais comme avant. Si l’on sait que ce mouvement marquera l’histoire, on peine encore à en mesurer toutes les conséquences, tant il est en évolution permanente et ouvre des fronts de lutte multiples. Cinq ans plus tard, ce collectif dirigé par Rose Lamy réunit neuf femmes et autrices. Elles sont journalistes, militantes, musiciennes, étudiantes, philosophes, chercheuses ou essayistes, d’origine et d’âge différents, et portent un regard singulier sur cette révolution féministe. Le mouvement a-t-il réellement commencé en 2017 ? Y a-t-il eu une « vague » en France ? A-t-il profit à toutes les femmes ? Que veulent les victimes de violences sexistes ? Quelles forces s’organisent contre #MeToo ? À l’heure où le conservatisme reprend ses droits partout dans le monde, menaçant des acquis qu’on ne pensait plus avoir à défendre comme l’avortement, où le soupçon de mensonge ne cesse de peser sur les victimes, elles livrent chacune un point de vue documenté, urgent et passionné, au-delà du hashtag.
-
"En 1990, Julie Delporte n'a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s'identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main. Dans ce roman graphique qui fait suite à Moi aussi je voulais l'emporter, l'autrice retrace l'histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l'hétéronormativité."--
-
Cette thèse en histoire de l’art s’intéresse à l’effet des normes de beauté féminine dans la perception et la réception d’oeuvres d’art montrant des corps féminins. La problématique de la beauté féminine a été retenue puisqu’elle suscite de nombreux débats tant en l’histoire de l’art que dans la théorie esthétique et, plus largement, dans la société. Pour guider l’analyse des oeuvres, le cadre théorique se déploie à partir d’une approche inédite nommée esthétique de la proximité. Cette approche adopte une posture critique qui remet en question le comportement esthétique occidental face aux oeuvres d’art et la perception de la beauté comme caractéristique détachée des sujets. L’esthétique de la proximité cherche à expliciter les attentes et les désirs des personnes qui produisent des discours sur les oeuvres. En interrogeant les processus normatifs qui sont à l’origine de notre appréciation de l’art et ceux qui fondent notre appréhension encorporée (embodied) du monde, cette approche explicite comment il est possible de prendre acte de la manière dont les discours sur les oeuvres contribuent à la normativité tant artistique que genrée. Pour développer le cadre théorique de l’esthétique de la proximité, un retour sur le concept d’autonomie tel que développé à travers l’histoire de l’art et de l’esthétique est effectué. L’autonomie est positionnée comme constituant la norme de l’art, c’est-à-dire que ce concept permet de donner une place spécifique à l’art dans l’ensemble des productions culturelles des sociétés en Occident. Le survol de ce concept permet de montrer en quoi nos attentes et nos désirs concernant l’expérience de l’art sont constitués par des structures idéologiques, sociales et politiques rendues invisibles grâce à des processus normatifs qui neutralisent l’expérience artistique. Une fois ces processus dégagés, il est possible d’élaborer plus précisément le cadre de l’esthétique de la proximité sur lequel se fonde l’analyse du corpus. Ce cadre s’appuie sur trois concepts issus des théories féministes et queers, soit l’encorporation, l’objectivation/subjectivation et la normativité. Chacun de ces concepts pousse à réfléchir l’expérience esthétique comme une expérience située influencée par nos connaissances, notre posture encorporée et nos horizons d’attente à l’égard des oeuvres. Cette approche permet de mettre en évidence comment chacune des pratiques étudiées en dialogue avec les discours sur celles-ci fait ressortir des enjeux spécifiques en lien avec les normes du monde de l’art et de la société en général. L’analyse du corpus est divisée en trois thématiques. Le premier chapitre d’analyse regroupe des pratiques qui récupèrent les codes de représentation du corps féminin dans les médias de masse. Les oeuvres de Vanessa Beecroft et de Katy Grannan qui ont été retenues ont en commun de mettre en scène une certaine ambivalence à l’égard des normes de beauté et de la représentation de la beauté, malgré leur apparente complicité avec celles-ci. La seconde thématique explore la problématique de l’abject en rapport avec les représentations du corps féminin. L’étude des nus monumentaux de la peintre Jenny Saville permet de mettre en parallèle l’exclusion des femmes grosses du spectre de la féminité désirable avec la présence sensuelle et tactile des corps représentés. La dernière thématique regroupe des archétypes féminins normatifs : la mariée, la mère et la putain. Ces trois figures touchent à la régulation de la sexualité des femmes et donc, par extension, au corps de celles-ci. Le désir d’incarner une mariée vêtue d’une magnifique robe blanche est interrogée dans l’oeuvre L’essayage (2009) de Marie- Andrée Houde. La figure de la mère apparait dans Selfportrait/Nursing (2004) de la photographe Catherine Opie. L’archétype de la putain est finalement personnifié par Andrea Fraser dans Untitled (2004). L’analyse de ces archétypes à travers les trois oeuvres sélectionnées permet de montrer la manière dont les processus normatifs de la féminité sont indissociables des normes de beauté. L’esthétique de la proximité permet de mettre en relation nos attentes face aux oeuvres afin d’expliciter en quoi les discours sur l’art peuvent participer à la consolidation de normes contraignantes. Dans cette thèse, les normes de la féminité sont abordées à travers l’angle des normes de beauté féminine en rapport avec les normes de représentations du corps féminin tant dans les arts visuels que dans les médias. Toutefois, la féminité normative ne s’arrête pas à la seule régulation de l’apparence corporelle, comme le laisse entrevoir l’analyse des oeuvres du dernier chapitre. Le cadre d’analyse développé dans cette thèse contribue à la critique des normes entamée par l’histoire de l’art féministe et queer. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art féministe, représentations du corps, normes de beauté féminine, esthétique, phénoménologie féministe et queer, discours normatifs, féminités critiques
-
Ce livre est l'histoire de douze textes survivants, rescapés, qui, faute de ressources, auraient pu ne jamais voir le jour. Traversés par le thème de la pauvreté, ces récits troublent le rapport à la famille, à l'éducation, au corps, à la mode, à la nourriture, à la mémoire, à la dette ; les voix, éloquentes et poignantes, s'y font écho autant qu'elles adressent les silences qui persistent.
-
Comment le fait d’être métis égypto-québécois·e influe-t-il sur ma manière de composer, d’écrire, de dessiner ? Et le fait d’être queer, neurodivergent·e, pauvre, ou encore d’avoir souffert de troubles de santé mentale ? Autrement formulé : comment, à partir d’une posture intersectionnelle, peut-on s’inscrire dans un cadre artistique donné et communiquer nos codes à un public qui ne les possède majoritairement pas ? Comment parler de ma voix propre, particulièrement minoritaire, afin d’éviter que d’autres s’approprient ma réalité ? Voilà les questions principales qui sont abordés dans cet article où je présente mon travail où partitions graphiques, poésie et arts visuels ont constitué le socle de ma démarche artistique au fil de plus d’une décennie de création. Pour y répondre, j’aborderai certains concepts-clés (intersectionnalité, tiers-espace, etc.) centraux dans ma réflexion, deux projets qui adressent de front ces questions et réalités, et, surtout, de nombreuses digressions proposant des bribes d’imaginaires les sous-tendant. Les projets abordés sont d’abord mon premier opéra, Le Désert mauve, d’après un texte éponyme de Nicole Brossard — chef-d’oeuvre des littératures lesbiennes, queers et québécoises. Puis le spectacle L’Outre-rêve et plus spécifiquement ma pièce L’amour des oiseaux moches, commande de l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+), où mes mots, ma musique et mes visuels donnent vie à quatre personnages imbus de réalisme magique (Djinn, Louve, Vieux Clown et Eunuque que j’aime) par l’entremise de pièces pour voix, scie musicale, accordéon et orchestre.
-
À travers l’analyse de l’essai A Small Place et des romans The Autobiography of My Mother et See Now Then, le présent mémoire interroge la manière dont le bonheur oriente l’oeuvre de l’autrice Jamaica Kincaid. Ce mémoire repose sur la prémisse suivante : la notion de bonheur est le produit d’une narration; elle n’est pas une chose en soi, mais se construit, plutôt, par l’entremise d’un récit. En ce sens, le récit du bonheur a une fonction de contrôle social puisqu’il sert à établir une marche à suivre pour l’atteindre et à distinguer les personnes heureuses de celles qui sont malheureuses. L’objectif du mémoire est de relever comment, dans l’oeuvre de Kincaid, le produit de cette narration, qui sera nommé « récit hégémonique du bonheur », est constitué par le white gaze qui réifie les personnes racisées et historiquement colonisées. À l’aide des théories du Black feminism et du point de vue situé, nous verrons comment Kincaid fait un usage politique du malheur et investit la narration du point de vue situé des femmes noires pour venir déstabiliser, déconstruire et tourner au ridicule le white gaze. Ainsi, elle oppose au discours dominant des discours contrehégémoniques qui permettent de penser les portées esthétiques et politiques du malheur. Chacune des narratrices à l’étude est associée à une figure rabat-joie développée par la philosophe Sara Ahmed — la killjoy postcoloniale, la willful subject et la melancholic migrant —, incarnations qui font contrepoids au point de vue blanc et masculin. Pour débuter, un chapitre théorique effectue un bref historique de la notion de bonheur en Occident et détaille les approches théoriques et concepts qui seront au centre de l’analyse (point de vue situé, white gaze, figures rabat-joie) Les trois chapitres subséquents sont respectivement dédiés à l’analyse d’une oeuvre à l’étude et de la figure qui lui est associée. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jamaica Kincaid, bonheur, rabat-joie, blanchité, hégémonie, A Small Place, The Autobiography of My Mother, See Now Then, killjoy, willful subject, melancholic migrant, Black feminism, point de vue situé, subjectivité
-
Avec Thérèse St-Gelais, directrice de l'Institut de recherches et d'études féministes et professeure au Département d'histoire de l'art.
-
Cette dissertation se penche sur les interactions entre le jazz, l'identité, la nation et la modernité durant le soi-disant âge d'or du jazz à Montréal (1925-1955). À la croisée de la musicologie, des études de la condition féminine (études féministes noires et méthodes de recherche féministes en particulier), des études des médias et des études culturelles, je propose une réécriture critique de l'histoire du jazz montréalais, attentive au rôle que les femmes racisées et ethnicisées ont joué dans le développement de la scène jazz, et plus largement dans la formation des identités, des plaisirs, et des sons de la modernité québécoise. Le statut particulier de Montréal comme ville-spectacle en fait un riche laboratoire pour étudier les relations de collaboration créative entre les artistes (musiciens.ennes, chanteurs.euses, danseurs.euses) actifs sur le circuit du spectacle de variété noir du début du XXe siècle. Cette recherche met également en lumière la relation discursive qu'entretiennent le jazz et le vice dans l'entre-deux-guerres québécois, en particulier quant à l'incarnation sexuée et racisée de la moralité. Finalement, cette dissertation présente la première écoute critique ainsi que les premières notes biographiques détaillées d'artistes féminines de jazz montréalaises telles que les pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, des ensembles féminins comme les Sœurs Spencer et le Montreal Melody Girls Orchestra, des danseuses et chanteuses de variété noires telles que Tina Baines Brereton, Bernice Jordan Whims, Mary Brown, Natalie Ramirez, et Marie-Claire Germain, ainsi que l'enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney et les enseignantes de danse Ethel Bruneau et Olga Spencer Foderingham.
-
« À quel âge ai-je commencé à me sentir flouée d’être une fille? » C’est autour de cette interrogation initiale que s’articule Moi aussi je voulais l’emporter, réflexion personnelle sur le genre qui devient au fil des pages un véritable récit d’apprentissage féministe. Inspirée par la figure de Tove Jansson, créatrice des Moomins à laquelle devait d’abord être consacré l’ouvrage, Julie Delporte se remet ici en question en tant que femme, tout en s’interrogeant sur la place qu’occupent celles-ci dans le monde. Avec une sincérité désarmante, elle expose ses doutes et ses craintes et tente de leur donner un sens. Moi aussi je voulais l’emporter est un essai autobiographique où l’intime entre en résonance avec le social. Porté par le dessin lumineux de Delporte, le livre trouve son équilibre quelque part entre la douceur et la douleur.--[Pow Pow].
-
Le Lindy Hop et les danses Jazz africaines américaines du début du XXe siècle font aujourd’hui l’objet d’une sous-culture internationale. Leur popularité se nourrit en grande partie de la mise en valeur de leur joie et d’un cadre social hospitalier. Bien que cette culture soit aujourd’hui majoritairement investie par des danseurs non africains-américains, elle bénéficie d’une relation privilégiée avec plusieurs aînés, anciens habitués du Savoy Ballroom de Harlem, le lieu mythique où la danse s’est initialement développée. À leur côté, les processus de recréation, d’actualisation et de transmission de ces danses historiques présentent le terrain complexe d’une appropriation culturelle, celle d’un savoir situé afrocentrique et de la représentation de sa joie inhérente. À partir du paradigme épistémologique de la théorie critique, féministe et intersectionnelle du point de vue, cette recherche examine la démarche de traduction transculturelle, où le sens des récits des aînés et l’expression de leur affect en viennent à être substitués par des stratégies racialisées d’équivalence et d’identité et des rapports savoir/pouvoir non examinés. L’analyse s’est particulièrement centrée sur une lecture du cadre idéologique de la sous-culture, de sa « volonté de savoir » et du rapport « mythologique » (Roland Barthes) des danseurs à l’histoire et à l’authenticité. Le terrain s’est défini par une approche interdisciplinaire, multisite, ethnographique et phénoménologique située, représenté par trois études de cas localisées. Une observation participante a eu lieu dans le plus grand rassemblement international annuel de danseurs au Herräng Dance Camp suédois (1). Elle a mis en lumière un système de référence dominant et hégémonique qui perpétue les bases d’une marginalisation sociale et racialisée, malgré l’importance donnée à l’africanité de la danse et la promotion de valeurs d’ouverture, de participation, de communauté et de liberté proactive. Cette communauté culturelle, caractérisée par une volonté libérale de « bonne pratique » sociale, a aussi été le contexte d’émergence de figures « killjoy » (Sara Ahmed) (2) mettant en évidence l’homogénéité sociale structurelle de la sous-culture. L’affirmation féministe noire de ces dernières a également permis de contextualiser et de situer la dynamique politique, raciale, genrée et économique du récit des Anciens et de leur expérience du Harlem Renaissance qui a donné naissance à la danse. À partir d’une posture éthique et critique contre-hégémonique, soutenue par une articulation de la pensée d’Hannah Arendt et de la théorie postcoloniale, la conclusion de la recherche s’est réalisée autour d’une recherche-action participative dans l’école de danse Cat’s Corner à Montréal (3). Elle a été le terrain d’une remise en cause appliquée d’un système culturel et pédagogique stabilisé par un régime hégémonique de la blanchité. Les résultats se sont concrétisés dans une réforme pédagogique de l’enseignement des danses Jazz, fondée sur une approche plus holistique et non conformiste de leur tradition et sur l’intégration d’une éthique renouvelée de la relation.
-
Sur l'écran, sous les feux de la rampe, la souffrance est divine pour la foule. La même souffrance dans la rue et dans les chambres closes, cela s'appelle du déshonneur. [...] Il y a quelque chose de plus fort que le courage, la tendresse, le dévouement, le sacrifice; il y a plus fort que toi, l'Amour, et toi, la Mort ; plus fort que tout, plus fort que vous tous, il y a la Vie.
-
This research-creation dissertation focuses on the emergence of electroclash as a dominant form of electronic dance music in the late 1990s and early 2000s. Electroclash combines the extended pulsing sections of techno, house and other dance musics with the trashier energy of rock and new wave. The genre signals an attempt to reinvigorate dance music with a sense of sexuality, personality and irony. Electroclash also emphasizes, rather than hides, the European, trashy elements of electronic dance music. This project addresses the following questions: what is distinct about the genre and its related practices, both in and out of the studio? Why do rock and electro come together at this point and in this way? Why is electroclash affectively powerful for musicians, audiences and listeners? And, what does the genre portend in terms of our understandings of the politics of electronic music? The coming together of rock and electro is examined vis-à-vis the ongoing changing sociality of music production/distribution and the changing role of the producer. Numerous women, whether as solo producers or in the context of collaborative groups, significantly contributed to shaping the aesthetics and production practices of electroclash, an anomaly in the history of popular music and electronic music where the role of the producer has typically been associated with men. These changes are discussed in relation to the way key electroclash producers often used a hybrid approach to production involving the integration of new(er) technologies, such as laptops containing various audio production software with older, inexpensive keyboards, microphones, samplers and drum machines to achieve the ironic backbeat laden hybrid electro-rock sound.
-
"Explorant les enjeux du corps, du texte et de l'identité dans l'écriture des femmes, cet essai traverse l'histoire sociale, culturelle, esthétique et littéraire du sujet féminin à l'ère de la modernité. Solidaire des héroïnes de papier de Claire de Duras, Claude Cahun, Leonora Carrington, Unica Zürn et Élise Turcotte, l'auteure accompagne ces femmes écrivaines et artistes de ses analyses, mais aussi de ses propres images et textes de fiction. L'entrelacement des voix, la résonance des points de vue, le décloisonnement des frontières génériques et l'ouverture de l'espace livresque au jeu des regards d'autrui permettent de concevoir le recueil comme un livre de dialogue, toujours à renouer."
-
Fine analyste de discours idéologiques et libre flâneuse de parcours urbanistiques, Régine Robin, historienne, sociologue, écrivain, s’est toujours préoccupée, en lisant, en écrivant et en marchant, des questions politiques d’identité, de culture et de mémoire. Arrivée à Montréal en 1977, professeur et citoyenne, pugnace républicaine devenant Canadienne et prêtant serment d’allégeance à la reine d’Angleterre (elle aurait préféré le faire sur la bible de Proust), l’auteur de La Québécoite, au bout de trente ans de résidence première, évoque, convoque et disloque tout ce qui fait qu’elle est « devenue d’ici » même si, comme elle l’écrit, « je ne me suis jamais sentie chez moi ». Dans ce livre qui inaugure la collection « Liberté grande », on trouve une indéniable et cinglante analyse du nationalisme québécois et un questionnement inquiet sur la transculture et l’écriture migrante. Bilan d’une « allophone d’origine française ».
-
« Romancière avant tout, Ying Chen a tout de même rédigé, au fil des ans, des textes dans lesquels elle tente de réfléchir simplement, modestement, en adoptant le mode de l’interrogation, du souvenir et de la lettre familière plutôt que celui de l’analyse ou de la théorie, à ce que sont pour elle - et peut-être pour ses lecteurs - la portée et la signification de son art, le sens de son itinéraire personnel de femme, d’exilée et d’écrivain, ou la place de la littérature dans le monde éclaté d’aujourd’hui. Il en résulte une série d’essais brefs, écrits dans une prose aussi sobre que directe, qui constituent d’une certaine manière l’accompagnement ou l’écho méditatif de cette parole qui se fait entendre dans ses romans et à travers la voix des personnages auxquels elle a donné vie. »
-
No single item of clothing has had greater influence on Western images of Middle Eastern and North African women than the veil. The fascination of Western writers, artists, and photographers with the veil reflects the voyeuristic nature of our interest in what is strange and "other." Veil, which accompanies an exhibition organized by the Institute of International Visual Arts in London, explores the representation of the veil in contemporary visual arts. Providing a context for the commissioned essays are a number of classical historical texts crossing religions, cultures, genders, and ages--from Greek myths to articles published in the aftermath of September 11, 2001. Some of the contemporary artists and scholars write autobiographically about the meaning of the veil in their lives. Others take a more political approach, discussing, for example, how the events of September 11 changed the use and reception of veil imagery throughout the world. Still others take a historical approach, examining how nineteenth-century technological developments in travel and photography led to photographic depictions of both the veiled and unveiled body in relation to landscape. A number of essays look at the art historical precedents for the current interest in artwork addressing the veil, while others examine how codes of modesty and gender segregation have affected the making and viewing of films in postrevolutionary Iran. The essays are by Jananne Al-Ani, David A. Bailey, Alison Donnell, Ghazel, Salah Hassan, Reina Lewis, Hamid Naficy, Zineb Sedira, and Gilane Tawadros. The artists represented include Faisal Abdu'Allah, Kourosh Adim, Ghada Amer, Jananne Al-Ani, Farah Bajull, Samta Benyahia, Gaëtan de Clérambault, Marc Garanger, Shadafarin Ghadirian, Group AES, Emily Jacir, Ramesh Kalkur, Shirin Neshat, Harold Offeh, Gillo Pontecorvo, Zineb Sedira, Mitra Tabrizian, and Elin Strand.
-
In Generations and Geographies, the challenge of contemporary feminist theory encounters the provocation of the visual arts made by women in the twentieth century. The major issue is difference: sexual, cultural and social. Generations points to the singularity of each artist's creative negotiation of time and historical and political circumstance; Geographies calls attention to the significance of place, location and cultural diversity, connecting issues of sexuality to those of nationality, imperialism, migration, diaspora and genocide.Generations and Geographies is framed by theoretical debates in cultural analysis by Griselda Pollock, Mieke Bal, Elisabeth Bronfen and Irit Rogoff, and two historical analyses of representations of the female nude by Rosemary Betterton and Nanette Salomon. Essays on international contemporary art discuss artistic practice by women working in both western and non-western contexts, focusing on themes of the mother, the body, the land and history/memory. The artists discussed include the French performance artist Orlan, the Cuban American artist Ana Mendieta and Jenny Saville from Britain, the Chilean artist Cecilia Vicuna, Shimada Yoshiko from Japan, the Korean artist Re-Hyun Park and the Korean/Canadian artist Jin-me Yoon, Bracha Lichtenberg Ettinger from Israel and the American artist Cindy Sherman. British/Zanzibari artist Lubaina Himid provides specially commissioned artists' pages on the theme of history, location and displacement.
-
The Decade Show is a provocative examination of artistic production in the 1980s, embracing 113 artists and artists’ groups (including Ida Applebroog, Luis Cruz Azaceta, Gran Fury, Edgar Heap-Of-Birds, Komar & Melamid, Adrian Piper and Shu Lea Cheang) who - whether visible or invisible in the mainstream - are critical to an understanding of the period. Fourteen essayists, among them David Deitcher, Thelma Golden, Julia P. Herzberg, Micki McGee, Sharon F. Patton, Susan Quist and Lowery Stokes Sims, contribute to this extensive survey. As a collaborative effort between the Museum of Contemporary Hispanic Art, The New Museum and The Studio Museum in Harlem, The Decade Show reflects true community diversity, as well as the museum’s interest in examining “parallel cultures” obscured by traditional aesthetics. “This is not a patronizing exhibit of the art of ‘exotica’ put together by the philanthoropic goodwill and high-art-world curiosity of a few white curators. It is an exhibit attempting to construct a multivocal art world. It begins to suggest that the notion of a ‘center’ and a ‘margin’ is anachronistic and that maintaining such a model represents a desire to wield exclusive power and control.” -Eunice Lipton, “Here Today, Gone Tomorrow,” p. 20.