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"Le Québec s’inscrit dans un contexte particulier où la production des connaissances sur et par les femmes et les personnes non binaires noires et racisées est invisibilisée et où celles-ci sont sous-représentées dans les milieux de recherche. Partant de ce constat, le projet PARR (Promotion des Actrices Racisées en Recherche), affilié à l’organisme Relais-femmes, vise à comprendre quels sont les obstacles structurels auxquels font face les femmes et les personnes non binaires noires et racisées impliquées en recherche partenariale et quelles sont les stratégies individuelles et collectives, actuelles et envisagées, pour les surmonter et pour se préserver soi et ses communautés d’appartenance. Pour le faire, le projet PARR emploie une méthodologie qualitative par/pour/avec et s’appuie sur vingt entrevues semi-dirigées et deux groupes de discussion avec des femmes et des personnes non binaires noires et racisées ayant été impliquées dans des projets de recherche partenariale au sein de la province du Québec.
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L’article traduit ici en français s’inscrit précisément dans cette démarche d’interpellation critique des féministes non-palestiniennes, y compris juives et racisées. Le titre « Justice is indivisible » reprend une déclaration de Martin Luther King Jr., et le sous-titre, « Palestine as a feminist issue », est inspiré d’un texte d’Angela Davis. Le texte est paru en 2017 dans un numéro spécial intitulé « Palestine Lives » de la revue aujourd’hui en dormance, Declonization : Indigenity, Education & Society, qui proposait aussi des articles comparant l’apartheid sud-africain et israélien (Leigh-Ann Naidoo) ou le colonialisme de peuplement aux États-Unis et en Israël (Johanna Fernandez). La traduction de ce texte est une initiative du Chantier sur l’antiféminisme du Réseau québécois en études féministes (RéQEF). En termes politiques, il y a alors une dizaine d’années que la bande de Gaza, minuscule territoire où s’entasse une population pauvre, y compris dans des camps de réfugié·es, est sous le contrôle du Hamas. Cette force politique islamiste en a expulsé de manière plutôt brutale le parti laïque du Fatha, du président palestinien Mahmoud Abbas qui contrôle encore aujourd’hui la Cisjordanie, menacée par les attaques de colons. En Occident, le Hamas est souvent diabolisé par la majorité comme l’équivalent palestinien de l’État islamique en Irak et en Syrie ou des talibans afghans, une force autoritaire, voire totalitaire, réactionnaire et patriarcale. Rappelons pour mémoire que bien des féministes aux États-Unis ont appuyé l’invasion militaire de l’Afghanistan par la coalition menée par les États-Unis, en 2001, tant elles espéraient voir les talibans vaincus, pour libérer les Afghanes. Pour leur part, bien des Afghanes rappelaient que leur problème principal restait la désolation que leur apportaient la guerre et la violence de l’occupation militaire occidentale, des propos qui font échos à ceux de Nada Elia au sujet de la Palestine écrasée par l’armée israélienne. Ce texte est aussi une réaction à la période 2015-2016, marquée par un regain de tensions meurtrières entre Israël et la Palestine, y compris quelques attaques aux couteaux menées par des Palestiniens à Jérusalem, qui ont attirées l’attention sur la scène internationale. En termes de rapports de force et de capacités de lutte, ces attaques aux couteaux doivent pourtant être comparées à la puissance de feu de l’armée israélienne, et même de colons, qui provoque évidemment bien plus de morts et blessés du côté palestinien qu’Israélien. L’armée israélienne, par exemple, compte 10 fois plus de chars d’assaut que l’armée française et 20 fois plus que l’armée canadienne. Le Hamas n’a pas de chars d’assaut… La publication de cette version française a été en grande partie motivée par la turbulence provoquée par l’offensive des troupes du Hamas lancée le 7 octobre qui a provoqué plus de 1 000 victimes du côté israélien, et surtout la réplique israélienne qui, à ce jour, a provoqué plus de 30 000 victimes du côté de Gaza, ainsi qu’un déplacement de plus de la moitié de la population et la destruction d’une ampleur inégalée, y compris d’hôpitaux, d’universités, d’écoles et de bibliothèques (sans parler des morts qui s’accumulent aussi en Cisjordanie). Cette violence à grande échelle a provoqué des ondes de choc dans les réseaux universitaires, y compris féministes, en Amérique du Nord et en Europe, alors que des voix (pro)palestiniennes ont été muselées par les directions d’établissement (voir, à ce sujet, Francis Dupuis-Déri, « Où sont les défenseurs de la liberté universitaire ? », Le Devoir, 25 janvier 2024). Même si le texte de Nada Elia est plutôt pessimisme à ce sujet, et traduit un terrible isolement politique, notons que quelques féministes juives se mobilisent aujourd’hui contre le génocide, dont la célèbre Judith Butler, qui réclame publiquement un cessez-le-feu, le droit de retour pour la population palestinienne et le démantèlement des structures coloniales, ainsi que Rosalind Pollack Petchesky, 81 ans, qui avait étudié l’antiféminisme et la nouvelle droit dans les années 1980, qui a codirigé en 2021 avec Esther Farmer et Sarah Sills l’ouvrage A Land With A People : Palestinians and Jews Confront Zionism et qui a été récemment arrêtée à deux reprises à New York dans des mobilisations du groupe Jewish Voice for Peace contre le gouvernement israélien et l’appui qui lui offre le gouvernement des États-Unis. Pendant ce temps, le Palestinian Feminist Collective appelle pour le 8 mars à participer à la campagne Third World Women Resist, à Chicago, Détroit, Los Angeles et San Francisco, déclarant qu’on « constate que des “féministes” sionistes, colonialistes et impérialistes s’approprient le vocabulaire des droits des femmes pour discréditer la lutte de libération palestinienne » et qu’« il n’y a pas de place pour des génocidaires et leurs alliées dans des mouvements féministes anti-impérialistes et décoloniaux. »
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Dans cet article, nous proposons de poser les balises d’une approche interculturelle dite critique qui dépasserait les concepts clés de l’approche interculturelle, à savoir la culture et les compétences interculturelles (Cohen-Emerique et Rothberg, 2015; Legault, 2000). Au-delà de la considération des aspects communicationnels et subjectifs de l’interaction entre les cultures et les identités, il s’agit pour nous d’identifier, de reconnaître et d’intégrer les inégalités structurelles, les tensions contemporaines et le « nano-racisme » (Mbembe, 2016), c’est-à-dire celui qui se manifeste au quotidien à travers des interactions sociales. En d’autres mots, au-delà d’une approche interculturelle subjectiviste et interactionniste, nous proposons essentiellement de considérer de façon systémique le racisme pour promouvoir une approche interculturelle critique
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Ce projet porte sur les liens entre les pratiques artistiques et le changement social dans la lutte contre le racisme. Il a pour but d’étudier la réception de la fresque La vie des Noir·e·s compte, réalisée sous la direction de Never Was Average, et implique de porter attention non seulement sur l’oeuvre et l’appréciation de celle-ci, mais aussi sur les modalités de sa production au Québec et à Montréal, en particulier. Les objectifs poursuivis sont les suivants : (1) recueillir et documenter le point de vue de celles et ceux qui ont vu la fresque ; (2) identifier les réflexions et les actions par rapport au racisme anti-Noir·e·s ; (3) outiller les milieux artistiques et militants noirs ; (4) contribuer à la recherche sur/de la race en travail social féministe. Théoriquement, la recherche s’ancre dans trois axes d’analyse, à savoir : les féminismes noirs, la théorie critique de la race (Critical Race Theory), et les Cultural Studies. J’adopte également la notion d’intersectionnalité pour appréhender la subjectivité des participant·e·s (genre, race, classe, etc.) et les processus qui les sous-tendent. L’épistémologie féministe et la méthodologie qualitative interprétative critique permettent une démarche exploratoire, féministe et engagée. Un focus groups a réuni cinq personnes qui ont discuté l’appréciation de la fresque, la compréhension du message, et les réflexions générées chez elles par la fresque. L’analyse des données de l’entrevue par catégories conceptualisantes mène vers la théorisation enracinée des retombées de la fresque en lien avec la lutte au racisme anti-Noir·e·s. Le détail des résultats contribue à offrir une vision complexifiée du médium artistique, entre autres, dans une perspective de résistance, mais aussi de la langue et de la politisation des vies noires. Le poids de la langue, ici la langue française, révèle, une diversité d’enjeux allant des représentations culturelles qui circulent en société aux dynamiques sociopoliques qui marginalisent les personnes Noires. La manipulation politique perçue par les participantes entourant l’oeuvre évoque des sentiments de déception et la perte de confiance à l’égard des pouvoirs politiques. La discussion critique de ces éléments met en lumière des espaces où se joue la racialisation et les rapports de pouvoir dans le contexte québécois. En conclusion, des pistes de réflexion pour la recherche critique de la race en travail social, ainsi que des suggestions pour la pratique sont proposées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : arts, artivisme, réception, travail social, travail social féministe critique, race, racisme, Montréal, féminismes, féminismes noirs, Québec.
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« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es ». Cette recherche part du postulat que l'identité des mangeurs peut se lire à travers ce qu'ils ingèrent, comment ils l'ingèrent et pourquoi ils l'ingèrent. En d'autres termes, les alimentations permettent aux hommes et aux femmes du Moyen-Âge d'afficher leur appartenance à un groupe social, voire à un genre, à travers des éléments de distinction. L’étude de ces derniers dans le cadre de l’alimentation permettant alors, dans un mouvement inverse, de révéler les systèmes hiérarchiques qui prévalent à cette époque. Cette analyse vise donc à aiguiser notre regard sur les sociétés médiévales du XIIe au XIVe siècle à travers les alimentations de l'Occident chrétien et de l'Andalousie musulmane au prisme du genre. Il s'agit ainsi de s'inscrire dans le sillage des historiens du genre et de l'alimentation en questionnant le genre des aliments, l'identité des mangeurs et plus généralement les rapports de sociaux de sexe qui s'articulent autour du fait alimentaire. De ces interrogations découle la problématique suivante : dans quelle mesure le fait alimentaire constitue-t-il un vecteur de différenciation des sexes à l'époque médiévale en Occident chrétien et en Andalousie musulmane? Plusieurs sources ont été défrichées pour mener à bien cette analyse. Pour le volet diététique, les traités de Hildegarde (XIIe siècle) et de Ibn Halsun (XIIIe) ont fait l’objet d’une analyse lexicométrique, articulée pour l’essentiel autour de la notion de genre et qui a permis de mettre en lumière la prévalence de la théorie des humeurs dans les représentations de genre des savants médiévaux musulmans et chrétiens. À cette analyse discursive, s’est ajoutée une étude des pratiques qui entourent les boissons et les aliments et les cadres socio-culturels de leur consommation. Des sources juridiques et littéraires, autant que des documents iconographiques ont constitué un levier de connaissance substantiel qui a permis d’évaluer, dans une perspective intersectionnelle, la prégnance des critères sociaux de classe sur la commensalité féminine en Europe chrétienne comme en Andalousie musulmane. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Moyen-âge; femmes; genre; alimentation; Occident; islam; christianisme
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Organizational sociologists argue that informal and formal rules within workplaces function to increase employee productivity and effectiveness, but can also have negative emotional consequences. Feeling rules, which are the emotional norms that regulate interpersonal interactions within the workplace are not applied equally; white women and professionals of color are expected to display deference in the face of emotionally-charged experiences at work, while their counterparts are given more flexibility in how they could display anger or annoyance. Scholars note that feeling rules work to reproduce extant gendered and racial hierarchies when expectations regarding worker productivity, effectiveness and outcomes are restricted on the basis of social identities. Analyzing sixteen semi-structured interviews with LGBTQ Center staff, we demonstrate the feeling rules are organized around employees’ ability to (1) (re)produce trauma in themselves during training sessions and (2) minimize students’ and their own anger throughout the workday. © 2021 Taylor & Francis Group, LLC.
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« Publié originalement en 1997 aux États-Unis, Le contrat racial du philosophe Charles W. Mills expose les failles du contrat social, qui est avant tout un contrat racial. Ce contrat a façonné le système de domination européenne qui fait exister les Blanc·he·s en tant que personnes à part entière et les non-Blanc·he·s en tant que sous-personnes. Charles W. Mills place la justice raciale au centre de ses analyses. Réfutant l’idée du contrat social, Mills évoque plutôt le contrat racial où l’ordre racial crée les assises de nos sociétés, la reconduction des privilèges et la domination. La présente édition a bénéficié d’une nouvelle préface de l’auteur, rédigée à l’occasion du 25e anniversaire de la parution du livre. »-- Résumé de l'éditeur.
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Ferdulis Zita Odome Angone, enseignante chercheure à l’UCAD au Sénégal et autrice du livre « Femmes noires francophones: Une réflexion sur le patriarcat et le racisme aux XX-XXIe siècles » était présente dans le cours FEM-7000-31, le 12 octobre 2022, afin d’échanger avec les personnes étudiantes et le public.
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Dévoilement des résultats de la recherche Justice pour les femmes marginalisées victimes de violences sexospécifiques : ce que la littérature et les intervenantes nous apprennent (2022).
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« Les femmes noires qui aiment les femmes : résistance aux rapports de pouvoir enchevêtrés » aborde les questions de survie d’un point de vue queer et diasporique. Cette thèse soutient que les pratiques et positionnements au quotidien des participantes se situent dans les failles d’un système qui criminalise l’existence même des personnes noir.e.s. L’analyse des conditions de vie de ces femmes permet de mieux comprendre le panorama complexe des systèmes de pouvoir à l’intersection des rapports de classe, de genre, de race et de l’hétéropatriarcat. Elle permet également de reconnaitre leur capacité à créer un espace alternatif, un univers des possibles qui s’oppose aux catégories normatives et hégémoniques. Les réalités des participantes génèrent donc des points de départ où l’altérité devient outil de pensée critique, moyen de résistance et fondement d’un futur substantiellement différent infusé par l’espoir de l’amélioration. Cette recherche se base sur l’autoethnographie, une ethnographie de la participation et des entretiens semi-dirigés de 22 personnes qui s’identifient comme femmes, noires et ayant des rapports sexo-affectifs avec d’autres femmes. Cette thèse porte donc sur le désir et s’appuie sur de multiples apports, majoritairement de théoriciennes racisées, qu’elles soient issues du milieu académique ou fassent partie de mon cercle privé. Elle est formée par de puissants récits, mais également par des silences tout aussi évocateurs, par une attention accrue au domaine du micro et à la description, par une autoethnographie de la participation et par la volonté de dépeindre sur quelques pages ne serait-ce qu’un extrait de la flamboyance de ces femmes.
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Lieu commun dans les sciences sociales et dans certains cercles militants, féministes et antiracistes en particulier, la notion d’intersectionnalité alimente dernièrement l’une des grandes paniques morales dont notre époque est coutumière : elle serait synonyme de « communautarisme », de « séparatisme ». Ce n’est absolument pas le cas, comme le montre ce livre riche, synthétique et vivant, qui a pour ambition d’introduire le concept auprès d’un large lectorat. Il s’agit d’un outil d’analyse des situations de tort, généralement constituées d’oppressions imbriquées. L’analyse intersectionnelle ne consiste pas à plaquer des notions génériques (la triade « race, classe, genre ») sur des faits, mais à développer une perception fine et située du caractère relationnel des oppressions. L’intersectionnalité est en outre une pratique critique ayant la justice sociale pour horizon. En ce sens, elle ne se réduit pas au champ académique, loin de là. Les autrices font commencer son histoire dans les années 1960-1970, avec les pratiques intellectuelles et politiques de femmes non blanches et, plus spécifiquement encore, avec le féminisme noir et chicano de cette période. Puis elles expliquent comment cette approche s’est institutionnalisée et mondialisée à partir de la fin des années 1980. La pédagogie critique inspirée de Paulo Freire constitue un autre axe généalogique, plus inattendu, développé dans l’ouvrage. Ni communautariste, ni individualiste, ni victimaire, l’approche intersectionnelle souligne donc le caractère social et concret des identités, individuelles comme collectives, dans une perspective émancipatrice.
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Cet ouvrage collectif en sciences de l'information et de la communication étudie les représentations du genre dans les médias. Y sont abordées les dimensions tant sémiotiques et discursives que sociales et politiques des médiations du genre dans les dispositifs médiatiques. Après un chapitre introductif qui revient sur la généalogie de la prise en charge du genre dans le champ des SIC, cet ouvrage déploie sept études de cas médiatiques inédites. Chacune propose des analyses communicationnelles innovantes de différentes problématiques ayant trait au genre dans des corpus médiatiques situés (presse spécialisée ou généraliste, films, affiches) sur diverses thématiques (mode, violences faites aux femmes, grossesse et sport, cinéma, peopolitique, congé paternité, intersectionnalité). L'ouvrage comporte deux parties : la première s'attache à penser la dimension corporelle des technologies du genre que sont les médias étudiés tandis que la seconde examine des discours médiatiques à l'aune du genre comme matrice politique signifiante.
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« Ce document présente différents outils pour développer un projet concerté dans un approche ADS+. Il est particulièrement pertinent pour les urbanistes souhaitant adopter des perspectives participatives » [Résumé équipe ORPCC]
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La présente recherche vise à pallier le manque de données sur la stérilisation imposée de femmes des Premières Nations et Inuit au Québec. Il s’agit d’une occasion unique pour les femmes des Premières Nations et Inuit au Québec de faire connaître leur histoire et de témoigner dans un cadre respectueux des principes de recherche avec les peuples autochtones (Asselin et Basile, 2012). À notre connaissance, aucune étude n’a encore été menée sur le sujet au Québec, si bien que ce projet semble tout à fait inédit et permet de répondre à un réel besoin de faire avancer la recherche sur cette problématique. Dans cette intention, la recherche sur la stérilisation imposée des femmes des Premières Nations et Inuit permet de mettre en lumière les enjeux sous-jacents de cette problématique. Ainsi, la notion de consentement libre et éclairé est au coeur de la recherche, tout comme l’étude du racisme et de la discrimination systémique vécue par les femmes autochtones au sein du système de santé.
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In light of global environmental crises and the need for sustainable development, the fields of public health and environmental sciences have become increasingly interrelated. Both fields require interdisciplinary thinking and global solutions, which is largely directed by scientific progress documented in peer-reviewed journals. Journal editors play a critical role in coordinating and shaping what is accepted as scientific knowledge. Previous research has demonstrated a lack of diversity in the gender and geographic representation of editors across scientific disciplines. This study aimed to explore the diversity of journal editorial boards publishing in environmental science and public health. The Clarivate Journal Citation Reports database was used to identify journals classified as Public, Environmental, and Occupational (PEO) Health, Environmental Studies, or Environmental Sciences. Current EB members were identified from each journal’s publicly available website between 1 March and 31 May 2021. Individuals’ names, editorial board roles, institutional affiliations, geographic locations (city, country), and inferred gender were collected. Binomial 95% confidence intervals were calculated for the proportions of interest. Pearson correlations with false discovery rate adjustment were used to assess the correlation between journal-based indicators and editorial board characteristics. Linear regression and logistic regression models were fitted to further assess the relationship between gender presence, low- and middle-income country (LMIC) presence and several journal and editor-based indicators. After identifying 628 unique journals and excluding discontinued or unavailable journals, 615 journal editorial boards were included. In-depth analysis was conducted on 591 journals with complete gender and geographic data for their 27,772 editors. Overall, the majority of editors were men (65.9%), followed by women (32.9%) and non-binary/other gender minorities (0.05%). 75.5% journal editorial boards (n = 446) were composed of a majority of men (>55% men), whilst only 13.2% (n = 78) demonstrated gender parity (between 45–55% women/gender minorities). Journals categorized as PEO Health had the most gender diversity. Furthermore, 84% of editors (n = 23,280) were based in high-income countries and only 2.5% of journals (n = 15) demonstrated economic parity in their editorial boards (between 45–55% editors from LMICs). Geographically, the majority of editors’ institutions were based in the United Nations (UN) Western Europe and Other region (76.9%), with 35.2% of editors (n = 9,761) coming solely from the United States and 8.6% (n = 2,373) solely from the United Kingdom. None of the editors-in-chief and only 27 editors in total were women based in low-income countries. Through the examination of journal editorial boards, this study exposes the glaring lack of diversity in editorial boards in environmental science and public health, explores the power dynamics affecting the creation and dissemination of knowledge, and proposes concrete actions to remedy these structural inequities in order to inform more equitable, just and impactful knowledge creation.
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Ce mémoire s’intéresse à la reproduction de la violence dans une perspective à la fois littéraire, sociologique et intersectionnelle. Son objectif est d’analyser les mécanismes de l’exclusion et de la honte comme vecteurs de la dominance dans les œuvres auto(socio)biographiques En finir avec Eddy Bellegueule (2014), Histoire de la violence (2016) et Qui a tué mon père (2018) d’Édouard Louis. Ces textes, lorsqu’analysés dans leur ordre de parution chronologique, donnent à voir le surgissement de la violence non pas comme une donnée naturelle et objective, mais comme le résultat d’une conception culturelle structurante sur laquelle on peut agir : la domination sociale. Aussi bien sur le plan narratif que thématique et formel, le projet littéraire d’Édouard Louis vise à déconstruire le principe de hiérarchisation qui persiste entre les communautés marginalisées, en plus de questionner la (re)production de la violence au sein même de la littérature canonique qui, par définition, ne peut se constituer comme telle qu’en excluant des voix, des identités et des réalités. Ce faisant, l’écrivain appelle à une compréhension des différentes oppressions, à la fois comme distinctes et transversales, ainsi qu’à la révolte des dominé·es face aux agent·es qui perpétuent les structures de pouvoir, qu’elles soient politiques, judiciaires ou culturelles. Ma démonstration se décline en trois chapitres : le premier sert à définir deux concepts de Pierre Bourdieu, qui sont l’habitus de classe et la loi de conservation de la violence. En les arrimant aux travaux de Michel Foucault sur les disciplines et la construction de la norme comme principe d’exclusion, ainsi qu’aux réflexions de Didier Eribon sur l’injure et les verdicts sociaux, je propose que les corps des personnages louisiens sont le lieu premier de l’inscription de la violence. Prenant appui sur l’analyse intersectionnelle, j’observe le croisement entre le corps masculin prolétaire, le corps cisféminin, le corps queer et le corps racisé, puis entre ceux-ci et les lieux où ils sont familiers ou étrangers, exclus ou prisonniers. Dans le deuxième chapitre, à partir d’une compréhension de la dépossession et de la honte comme composantes de la subjectivité minorisée, et en m’inspirant de la pensée développée par Sara Ahmed sur l’idéologie du bonheur, ainsi que par Arlie Russell Hochschild sur le travail émotionnel, je déploie le concept inédit de « fausse agentivité » selon une lecture féministe des représentations féminines dans les récits à l’étude. Le troisième chapitre, avec l’aide des notions bourdieusiennes de mystification, de domination culturelle, de vérité objective et de pratiques oppositionnelles, telles que repensées par Geoffroy de Lagasnerie, s’attarde aux stratégies formelles et énonciatrices mobilisées dans l’écriture d’Édouard Louis comme geste d’extériorisation de la honte, cette colère rentrée. Je m’intéresse au report de cette honte sur les responsables de la violence sociale, et à la transformation de la colère, toujours individuelle, en mouvement collectif : la révolte. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : classes sociales, reproduction de la violence, honte, exclusion, sociologie de la domination, hiérarchie, fausse agentivité, intersectionnalité.
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Cette recherche-création s’intéresse à l’expression artistique des femmes survivantes d’agression.s sexuelle.s (A.S.) sur leur vécu traumatique. Ancrée dans une démarche d’arts communautaires, cette étude a pour objectifs principaux l’accessibilité et l’appropriation de certains médiums artistiques par le groupe de femmes victimes d’A.S. participantes, s’affirmant ici comme des femmes créatrices. Pour répondre à cette envie, j’ai mis en place un processus de création en collectif d’environ trois mois, constitué d’ateliers de théâtre, d’écriture et d’arts visuels à destination de huit femmes membres du Centre d’Aide et de Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel Trêve Pour Elles (CALACS TPE). Ces ateliers ont abouti à la présentation publique d’une installation immersive et participative intitulée « Libère ta parole. Crier avec l’art ». Cette dernière, grâce à sa forme interactive, aura permis aux spectateur.rice.s d’expérimenter la position d’allié.e, en lien avec le sujet. Ces dix ateliers de création ont été l’occasion de mélanger les théories et les méthodologies des arts communautaires avec celles de l’intervention féministe intersectionnelle. J’ai alors procédé à une étude qualitative s’appuyant sur l’observation active et sur trois questionnaires diffusés aux femmes à différents moments du projet. Ma démarche a naturellement été inspirée par des pratiques artistiques et des pratiques sociales qui placent au coeur de leurs approches les personnes directement concernées par le sujet, soit les femmes survivantes d’A.S. dans mon cas. J’ai par conséquent dialogué avec des artistes tel.le.s qu’Augusto Boal et son théâtre de l’Opprimé, l’autrice Sonia Chiambretto concernant son rapport à l’écriture spontanée et le plasticien Alain Alberganti au sujet de sa vision de l’installation. Je me suis également intéressée à l’intervention féministe telle qu’explicitée par Francine Ouellet afin de traiter les participantes comme des collaboratrices en action, qui parviennent à s’approprier les moyens d’expression explorés ici. Ce processus de création a été l’occasion pour elles de voir et de porter autrement leur vécu d’A.S., souvent avec plus de légèreté. Il a également été facteur d’’empouvoirement, de reprise de confiance en elles et d’une meilleure connaissance de leurs capacités personnelles. Ces acquis ont permis aux participantes de s’affirmer et d’asseoir leur légitimité à parler artistiquement de leurs vécus d’A.S. dans l’espace public et ce, afin d’aspirer à certains changements sociaux. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agression.s sexuelle.s, processus de création, arts communautaires, féminisme intersectionnel