Votre recherche
Résultats 22 ressources
-
Ce mémoire s’intéresse à la reproduction de la violence dans une perspective à la fois littéraire, sociologique et intersectionnelle. Son objectif est d’analyser les mécanismes de l’exclusion et de la honte comme vecteurs de la dominance dans les œuvres auto(socio)biographiques En finir avec Eddy Bellegueule (2014), Histoire de la violence (2016) et Qui a tué mon père (2018) d’Édouard Louis. Ces textes, lorsqu’analysés dans leur ordre de parution chronologique, donnent à voir le surgissement de la violence non pas comme une donnée naturelle et objective, mais comme le résultat d’une conception culturelle structurante sur laquelle on peut agir : la domination sociale. Aussi bien sur le plan narratif que thématique et formel, le projet littéraire d’Édouard Louis vise à déconstruire le principe de hiérarchisation qui persiste entre les communautés marginalisées, en plus de questionner la (re)production de la violence au sein même de la littérature canonique qui, par définition, ne peut se constituer comme telle qu’en excluant des voix, des identités et des réalités. Ce faisant, l’écrivain appelle à une compréhension des différentes oppressions, à la fois comme distinctes et transversales, ainsi qu’à la révolte des dominé·es face aux agent·es qui perpétuent les structures de pouvoir, qu’elles soient politiques, judiciaires ou culturelles. Ma démonstration se décline en trois chapitres : le premier sert à définir deux concepts de Pierre Bourdieu, qui sont l’habitus de classe et la loi de conservation de la violence. En les arrimant aux travaux de Michel Foucault sur les disciplines et la construction de la norme comme principe d’exclusion, ainsi qu’aux réflexions de Didier Eribon sur l’injure et les verdicts sociaux, je propose que les corps des personnages louisiens sont le lieu premier de l’inscription de la violence. Prenant appui sur l’analyse intersectionnelle, j’observe le croisement entre le corps masculin prolétaire, le corps cisféminin, le corps queer et le corps racisé, puis entre ceux-ci et les lieux où ils sont familiers ou étrangers, exclus ou prisonniers. Dans le deuxième chapitre, à partir d’une compréhension de la dépossession et de la honte comme composantes de la subjectivité minorisée, et en m’inspirant de la pensée développée par Sara Ahmed sur l’idéologie du bonheur, ainsi que par Arlie Russell Hochschild sur le travail émotionnel, je déploie le concept inédit de « fausse agentivité » selon une lecture féministe des représentations féminines dans les récits à l’étude. Le troisième chapitre, avec l’aide des notions bourdieusiennes de mystification, de domination culturelle, de vérité objective et de pratiques oppositionnelles, telles que repensées par Geoffroy de Lagasnerie, s’attarde aux stratégies formelles et énonciatrices mobilisées dans l’écriture d’Édouard Louis comme geste d’extériorisation de la honte, cette colère rentrée. Je m’intéresse au report de cette honte sur les responsables de la violence sociale, et à la transformation de la colère, toujours individuelle, en mouvement collectif : la révolte. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : classes sociales, reproduction de la violence, honte, exclusion, sociologie de la domination, hiérarchie, fausse agentivité, intersectionnalité.
-
Ce mémoire a pour but d'examiner l'éventuel impact qu'a eu la quatrième vague du féminisme sur la situation des femmes dans le champ littéraire. Dans sa première partie de contextualisation, il trace les contours d'une histoire littéraire au féminin marquée par l'invisibilisation, l'exclusion et la marginalisation. Dans sa seconde partie, il fait état d'une série de transformations ayant récemment agité le monde de l'édition depuis la déferlante #MeToo, la plus notable étant l'essor inédit pris par l'édition d'ouvrages de non-fiction féministes, une pratique qui témoigne tantôt de l'engagement profond d'une série de nouvelles maisons d'édition indépendantes, tantôt de la pratique du "feminism washing" par les grandes maisons généralistes. La troisième et ultime partie vise à répondre à la question suivante : les inégalités de genre, de quelque nature qu'elles soient, affectent-elles autant le champ littéraire depuis #MeToo? Y seront abordées les questions du plafond de verre, des inégalités salariales, du capital symbolique accordé aux autrices et du harcèlement sexuel au sein du milieu littéraire.
-
Cet article est un texte réflexif sur mon recours à une écriture auto-ethnographique dans ma recherche doctorale à propos de la migration arabe queer. En tant que chercheure arabe queer migrante, je puise dans la notion de positionnement, qui permet de considérer les expériences des groupes minorisés et racialisés comme une source pertinente de savoir. Inspirée de la tradition auto-ethnographique, je procède en incluant des fragments de récit de soi tirés de mes propres échanges de la vie, pour ainsi problématiser les identifications arabe et queer composant mon positionnement.
-
Un article de la revue Études littéraires africaines, diffusée par la plateforme Érudit.
-
Performing Auto/biography: Narrating a Life as Activismanalyzes the rhetorical strategies employed in five authors' auto/biographical texts, examining their representations of identities and the public implications of writing individual identity. Exploring the ways race, class, culture, ethnicity, gender, and sexuality might affect the form(s) in which writers choose to write (e.g., memoir, fictional autobiography, poetry), questions how autobiographers challenge notions of genre, truth, and representation. This builds on the argument that constructing identity is a Performing Autobiography performance, one that can simultaneously use and subvert traditional notions of rhetoric and genre. By examining the auto/biographical texts of Zora Neale Hurston, Audre Lorde, Dorothy Allison, Joyce Johnson, and Shirley Geok-lin Lim together, the book theorizes self-representation and genres as rhetorical performances, and therefore their texts can be seen as "performative auto/biography"--transgressive archives where readers are asked to consider their own identities and act accordingly. In doing so, this book contributes to growing theories in feminist rhetorics and auto/biography studies, arguing that these performative genres advocate for life narratives as political and social activism.
-
Ce livre est l'histoire de douze textes survivants, rescapés, qui, faute de ressources, auraient pu ne jamais voir le jour. Traversés par le thème de la pauvreté, ces récits troublent le rapport à la famille, à l'éducation, au corps, à la mode, à la nourriture, à la mémoire, à la dette ; les voix, éloquentes et poignantes, s'y font écho autant qu'elles adressent les silences qui persistent.
-
Cet article propose d’observer, dans deux fictions québécoises, la représentation des personnages d’origine latine, particulièrement celle de la jeune fille latino-américaine, car cette dernière — trop peu étudiée — se situe au confluent des rapports de genre et de race, lesquels divisent particulièrement, avec les rapports de classe, l’ensemble du continent. À travers l’analyse de Soudain le Minotaure (2002) de Marie-Hélène Poitras, et de Quelque part en Amérique (2012) d’Alain Beaulieu, je cherche à évaluer si ces figures sont empreintes de préjugés et correspondent à certains mythes historiquement associés à la représentation de la « señorita ».
-
Cet article propose une étude comparée entre les derniers romans de Léonora Miano (Crépuscule du Tourment, deux tomes) et ceux de Virginie Despentes (Vernon Subutex, trois tomes), oeuvres qui se rejoignent dans le « dérangement » des normes, tant sociales que littéraires – notamment romanesques – qu’elles instaurent. La représentation de la masculinité dans ces oeuvres en est un exemple, d’autant plus qu’elle croise tour à tour la question de la classe et celle de la race. Il s’agira de montrer comment, en puisant dans les marges, tant esthétiques que culturelles, ces fictions proposent des alternatives à ces formes de conditions multiples et comment elles instituent finalement des espaces d’émancipation pour les personnages, leurs auteures et plus globalement pour les instances de réception.
-
Les deux romans Blues pour Élise de Léonora Miano et Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie mettent en scène des personnages qui déjouent les représentations monolithiques et/ou stéréotypées, à la fois des femmes noires et des rôles traditionnels de genre. Pour ce faire, les écrivaines privilégient un genre hybride qui brouille les frontières entre le littéraire et la culture populaire et où se côtoient librement le roman d’amour, la partition de blues, le blog, la nouvelle et la série télévisée. Cet article se propose d’étudier comment les écrivaines critiquent les modèles dominants en matière d’identité et défient le système traditionnel de catégorisation des genres (littéraires et sexuels).
-
Based on the true stories of Indigenous women throughout the world, Deer Woman: An Anthology is an extension of the Deer Woman: A Vignette, comic book that itself is a powerful expression and weaves the stories of Deer Woman into a modern narrative of the struggles of Indigenous women in North America. This anthology features the work of more than a dozen Native women sharing stories of survival, empowerment, and healing. Edited by Elizabeth LaPensée and Weshoyot Alvitre and featuring the work of: Patty Stonefish, Allie Vasquez, Mia Casesa, Darcie Little Badger, Tara Ogaick, Kimberly Robertson, Barbara Kenmille, Maria Wolf Lopez, Tatum Bowie, Jackie Fawn, Rebecca Roanhorse, Carolyn Dunn, Nashoba Dunn-Anderson, and more, this anthology is an important addition to the current conversation about violence against women, especially Native women.-from publisher's website.
-
L'humour, malgré toute la légèreté qu'on peut lui prêter, ne se pratique pas en état d'apesanteur sociale. Loin d'être un discours sans conséquence ou un miroir plus ou moins poli de la société, il participe bien souvent à exclure et à stigmatiser plusieurs groupes sociaux et à reconduire – parfois de façon ironique – des rapports de pouvoir. Le présent mémoire propose d'étudier trois humoristes stand-up pratiquant un humour libéré de stéréotypes dégradants et critique des structures de pouvoir. À partir d'outils conceptuels empruntés aux féminismes intersectionnels, la grammaire d'un humour « émancipateur » sera débroussaillée. Les stratégies d'écriture de Margaret Cho, de Chelsea Peretti et d'Hari Kondabolu serviront d'exemples afin de révéler comment la forme artistique du stand-up peut participer à construire des espaces de résistance et de transformation politiques. Les monologues de ces humoristes, comme ceux de la plupart de leurs semblables, s'ancrent dans le quotidien en observant sous un angle nouveau des habitudes et des mentalités. Les trois humoristes se distinguent toutefois par quatre grandes stratégies : 1) par des humours orientés non pas vers les exclu-e-s et les précaires, mais vers les structures de pouvoir; 2) par de longues prémisses partageant les référents nécessaires à la compréhension de blagues; 3) par des recadrages participant à politiser le quotidien; 4) par l'utilisation de procédés humoristiques rarement mobilisés en stand-up. Phénomène remarquable, aucun-e des humoristes ne se réclame d'un humour « politique », et chacun-e privilégie un mode humoristique distinct : le confessionnel chez Cho, l'absurde chez Peretti et l'observationnel chez Kondabolu. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Humour, stand-up, féminisme, intersectionnalité, stéréotypes, patriarcat, racisme, suprématie blanche, sexisme, cissexisme, hétérosexisme.
-
Introduction du numéro "Intersectionnalité" de la revue Recherches féministes, nov 2015.
-
merged in the last quarter of the twentieth century. Through personal essays, criticism, interviews, testimonials, poetry, and visual art, the collection explores, as coeditor Cherríe Moraga writes, the complex confluence of identities--race, class, gender, and sexuality--systemic to women of color oppression and liberation. Reissued here, forty years after its inception, this anniversary edition contains a new preface by Moraga reflecting on Bridge's living legacy and the broader community of women of color activists, writers, and artists whose enduring contributions dovetail with its radical vision. Further features help set the volume's historical context, including an extended introduction by Moraga from the 2015 edition, a statement written by Gloria Anzaldúa in 1983, and visual art produced during the same period by Betye Saar, Ana Mendieta, Yolanda López, and others, curated by their contemporary, artist Celia Herrera Rodríguez. Bridge continues to reflect an evolving definition of feminism, one that can effectively adapt to and help inform an understanding of the changing economic and social conditions of women of color in the United States and throughout the world.
-
Le présent mémoire porte sur les traumatismes vécus pendant la jeunesse par les filles aux États-Unis à travers la lecture de The Bluest Eye de Toni Morrison et de Bastard Out of Carolina de Dorothy Allison. Nous montrons que ces traumatismes sont liés à l'existence d'une hiérarchie à la base de la société américaine, et qu'elle opprime les individus. Imposée aux filles, la « féminité » est un acte de violence qui les rend vulnérables et leur apprend la passivité, même face au pire. À l'aide des théories féministes qui étudient les rapports de pouvoir, de même qu'à l'aide de l'intersectionalité, nous montrerons également que la « féminité » est racisée et classisée et que la violence que les filles subissent est un instrument social destiné à les intégrer de force à une société qui les qualifie d'inférieures. Nous situerons les œuvres des auteures dans le contexte américain de la fin du XXème siècle, puis nous nous pencherons sur la construction de l'identité sexuée et la création de l'« Autre » féminin et sur les violences qui accompagnent ce processus. Nous explorerons ensuite le mensonge et l'échec de la « féminité » dans The Bluest Eye et explorerons l'impossible rejet de la féminité dans Bastard Out of Carolina avant de conclure sur l'idée que les violences de genre, de race et de classe se trouvent banalisées dans les rapports sociaux, et que la classe dominante de la société américaine, patriarcale, en bénéficie. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Toni Morrison, Dorothy Allison, The Bluest Eye, Bastard Out of Carolina, littérature américaine, classe, race, féminité, filles, violence, altérité, féminisme intersectionnel.
-
Des corps féminins en rangées, qui se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de cheveux. Les filles en série créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, filles-marchandises, filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie. Les filles sont des filles parce qu’elles sont en série. Mais la figure des filles en série est double: à la fois serial girls et serial killers de l’identité qu’on cherche à leur imposer. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, cassent le party, libèrent la poupée et se mettent à courir. Cet essai percutant, paru pour la première fois en 2013, se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, depuis les Cariatides jusqu’aux Pussy Riot. Dans cette édition revue et augmentée, Martine Delvaux s’attaque à la blancheur des filles en série et analyse de nouvelles formes de résistance investies par les ballerines, les survivantes d’agressions et Beyoncé.
-
Black women are generally displaced as victims of rape. The police response to the sexual assault of black women in general and lower-class black women in particular is illustrative of how sexual ideologies help construct complex social hierarchies that in turn structure rights. How the law currently deals with rape places black women outside of the narrative frames that legitimate entitlement. Rape continues to stand in for, and effectively obscure, other social, political, and economic concerns. Unpublished and often ignored, the rape narrative is a ripe site to supply oppositional interpretations of national experience and transmit some of the structural problems in the criminal justice system. Pulling from over two thousand “real” rape cases of low-income black women ignored and not investigated in Philadelphia between 1995 and 2000, this article reads black female rape narratives as case studies in order to discuss the way personal narratives of rape victims are structured by competing and overwhelming sociolegal narratives that undercut their reception. As the fastest growing prison population, the presence of the law to punish black women stands in stark contrast to the absence of the law to protect them.
-
Consideration of sexual pleasure in the lives of people with disabilities plays little part in lay consciousness, and practically none in social policy. This article investigates such repression by engaging with a cultural imaginary that fears nonnormative sexuality as being a potential point of societal breakdown. Recent work in disability studies gives a very different understanding of the sexuate body that opens up the parameters of sexuality for everyone. This work challenges current social policy’s supposedly rational utilitarian basis and the principle of equality that together ground a sociopolitical economy of disability predicated on rehabilitation or compensation. Nonetheless, the call for sexual citizenship for people with disabi lities is fraught with difficulties, not least regarding the potential extension of govern mentality. An effective approach not only will take into account the sociopolitical aspects of this issue but also will respond to both the full embodiment of disability and its significance in mainstream culture.
-
As the interdisciplinary field of disability studies develops its own theoretical paradigms, it necessarily borrows from various sources. Such borrowing means that disability scholars have not had to reinvent the wheel but have been able to build on the conceptual foundations of identity-based theories that have grown out of other interdisciplinary fields, such as gender studies and critical race studies. But disability studies offers as much to its predecessors as it borrows from them. This essay explores the productive reciprocity between queer theory and disability studies, queer identity and crip identity, queer activism and crip activism.
-
Explorations in Contemporary Feminist The Battle Against Oppression for Writers of Color, Lesbian and Transgender Communities is a work that bridges issues of oppression across diverse communities within the contemporary feminist movement. Fictional writings by authors such as Toni Morrison, Maya Angelou, Rose Tremain, and others are addressed in regard to their content of social messages. The major focus of this book is the need for personal-redefinition by members of marginalized communities seeking a ground of self-determination and respect, as expressed by various authors. The connections between authors' perspectives are rasied and a critical gaze is directed at the claim that personal choice equates with freedom.
- 1
- 2