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Avec Rachel Chagnon, membre de l'Institut de recherches et d'études féministes et professeure au Département des sciences juridiques.
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Tout en soulignant qu’il s’avère illusoire de vouloir séparer les situations personnelles des conditions historiques et politiques de leur émergence, cet article propose une réflexion critique de la notion de libre choix, que l’auteure inscrit dans un réseau de facteurs macrosociaux tels que les tensions internationales ou encore la violence et la pauvreté structurelles. La notion de « libre choix » possède une charge idéologique qui se reflète dans la distinction souvent établie entre les femmes occidentales libérées et la femme musulmane dépourvue de libre choix et victime passive de l’oppression patriarcale. Le libre choix tend aujourd’hui à (re)devenir un critère discriminatoire permettant de distinguer les sociétés les « plus civilisées » (choix et liberté pour les « Occidentales ») de celles qui le sont moins (contrainte et servitude pour les « Orientales »). La violation du libre choix des femmes peut alors contribuer à légitimer l’intervention des industries humanitaire et militaire pour « sauver les musulmanes », comme cela a été le cas dans la guerre d’Afghanistan, à la suite des événements tragiques du 11 septembre 2001. Qui a le pouvoir de réduire « l’Autre », et particulièrement les musulmanes, à des sujets assujettis incapables d’émerger comme sujets agissants ? Des musulmanes souffrent d’un libre choix limité, mais ceci est-il réductible à l’islam ? Le libre choix des Occidentales relève-t-il d’un idéal fantasmé ? Faudrait-il plutôt investiguer la notion de libre choix dans sa complexité intrinsèque reliée aux relations de pouvoir ? Réduire les vies poignantes et tellement complexes des femmes musulmanes à une question de choix plus ou moins libre et éclairé est d’une totale insatisfaction pour l’anthropologue. Afin de mieux saisir cette complexité, l’auteure puise dans son travail ethnographique s’échelonnant sur une vingtaine d’années en milieu rural égyptien pour souligner l’importance du travail (micro)ethnographique qui permet de dépasser les généralités et les simplicités galvaudées par certains médias et romans à sensation (« pulp nonfiction ») qui font et défont l’opinion publique. L’auteure compare ces généralités essentialisantes avec des exemples de vies socialement complexes et ethnographiquement riches de villageoises égyptiennes.
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« Comment tenter de transformer la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit, des tensions sociales et raciales et en quête de changements politiques significatifs? Trois types de textes se font ici écho: six auteurs analysent les "rencontres radicales" organisées entre Palestiniens et Israéliens ; bell hooks écrit sur l'éducation à/par l'émancipation dans le contexte des discriminations raciales aux États-Unis ; enfin, trois participants à des groupes de rencontre en Kanaky/Nouvelle-Calédonie nous proposent un troisième point d'ancrage en cette année de référendum d'autodétermination. Un ouvrage collectif qui vise à donner voix ensemble aux militants et aux théories, engageant un dialogue qui offre un répertoire d'actions et de réflexions puissant et décapant au confluent du féminisme, de l'analyse de la colonialité et d'une radicalité revendiquée. »--Quatrième de couverture.
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As we write this chapter about reinterpreting women’s roles in peacebuilding, Colombia is at a turning point. On November 24, 2016, the Revolutionary Armed Forces of Colombia—People’s Army (FARC-EP) and the national government signed a historical agreement that ended the 60-year-long armed conflict. How this peace and the social reconciliation that it requires will be implemented remain to be seen. At the peace negotiations roundtable, throughout the early years of the conversations, women were underrepresented, and even now gender inequality within public participation is far from being resolved. Although women have been acting equally with their male counterparts as rotating negotiators in these peace negotiations, the High Commissioner for Peace (Alto Comisionado para la Paz) affirms that only 25 percent of the plenipotentiary negotiators are women, and that while the Gender Subcommittee is an interesting accomplishment, it is still insufficient. Additionally, Colombia is facing the challenge of FARC-EP’s reintegration to civil society: between 33 percent and 40 percent of their troops are women and most of the DDR processes do not show a serious focus on gender in their programs.
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Fondé sur ce que l’autrice nomme l’« approche féministe de la décolonisation des savoirs », cet article aborde la place du féminisme noir dans la philosophie politique. L’autrice montre que la pensée féministe noire est une philosophie de la justice sociale. À partir de la notion de « modestie épistémique » proposée par Eva Feder Kittay, l’autrice examine comment l’ignorance du système de valeurs et des expériences des femmes noires dans les théories libérales constitue une injustice herméneutique pour les intellectuelles qui édifient le Black feminism comme théorie de la justice raciale et de genre.
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Cette note de recherche propose de nouvelles pistes de réflexion sur l’expérience combattante féminine. Se focalisant sur la participation des femmes aux groupes armés non étatiques après la Seconde Guerre mondiale et s’intéressant plus particulièrement à l’expérience latino-américaine, elle traite deux aspects du sujet. D’une part, elle formule l’hypothèse d’une émancipation par les armes, étudie les ressorts de l’engagement des femmes au sein des insurrections armées dans un contexte de décomposition des empires coloniaux et d’émergence de mouvements de « libération nationale », et montre que cette participation féminine est influencée par l’émergence des théories féministes pendant la même période. D’autre part, elle examine les conséquences de l’engagement des femmes dans les conflits armés sur l’ensemble de leur trajectoire de vie en posant la question de leur réinsertion dans la vie civile. La sortie de conflit s’accompagne généralement d’une injonction faite aux femmes combattantes de retrouver leur rôle traditionnel au sein de la sphère domestique. La note met enfin en relation l’analyse de l’expérience combattante féminine et l’étude des conflits armés contemporains.
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"À l'initiative du collectif "Décoloniser les arts", Leila Cukierman, Gerty Dambury et Françoise Vergès analysent, avec quinze artistes, la colonialité à l'œuvre dans le monde des arts et de la culture en France et proposent des pistes pour une décolonisation des formations, des institutions et des contenus. Décolonisons les arts!, vaste et passionnant objectif, est abordé à partir de pratiques et de textes critiques qui étudient l'absence de formes de narrations prenant à rebours le récit national. L'ouvrage est une invitation à ouvrir le regard et à prêter l'oreille à la transversalité des récits, un appel à se rassembler pour transformer le champ culturel et artistique où la décolonisation vise à l'émancipation créatrice et à une nécessaire et urgente transformation du monde."--Page 4 de la couverture.
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Comment tenter de trans/former la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit, des tensions sociales et raciales et en quête de changements politiques significatifs ? Trois types de textes se font ici écho : six auteur·e·s analysent les « rencontres radicales » organisées entre Palestinien·ne·s et Israélien·ne·s ; bell hooks écrit sur l’éducation à/par l’émancipation dans le contexte des discriminations raciales aux États-Unis ; enfin, trois participant·e·s à des groupes de rencontre en Kanaky/Nouvelle-Calédonie nous proposent un troisième point d’ancrage en cette année de référendum d’autodétermination. Un ouvrage collectif qui vise à donner voix ensemble aux militant·e·s et aux théories, engageant un dialogue qui offre un répertoire d’actions et de réflexions puissant et décapant au confluent du féminisme, de l’analyse de la colonialité et d’une radicalité revendiquée. Essais de bell hooks, Rabah Halabi, Michal Zak, Nava Sonnenschein, Ramzi Suleiman, Ahmad Hijazi, Tal Dor, Angélina Perrochaud, Pascal Hébert, Pierre Wélépa et Nassira Hedjerassi.
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We are pleased to announce the publication of Whose Land Is It Anyway? A Manual for Decolonization; inspired by a 2016 speaking tour by Arthur Manuel, less than a year before his untimely passing in January 2017. The book contains two essays from Manuel, described as the Nelson Mandela of Canada, and essays from renowned Indigenous writers Taiaiake Alfred, Glen Coulthard, Russell Diabo, Beverly Jacobs, Melina Laboucan-Massimo, Kanahus Manuel, Jeffrey McNeil-Seymour, Pamela Palmater, Shiri Pasternak, Nicole Schabus, Senator Murray Sinclair, and Sharon Venne. FPSE is honoured to support this publication.
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Misogynoir : un terme qui résume parfaitement la réalité sociale et identitaire des femmes noires aux États-Unis, comme en France hexagonale : il désigne tous les manifestations et comportements discriminatoires à l’égard des femmes noires et de couleur basés tout à la fois sur le sexisme, le racisme ou le colorisme. Si cette terminologie est récente, le phénomène est aussi ancien que le monde binaire (blanc vs noir) dont il procède : le système plantationnaire et ses avatars. Par ailleurs, on ne peut négliger les aspects intersectionnels de la période-même avec les classes phénotypico-sociales. Dans cet article, nous interrogerons la place et le positionnement des Caribéennes francophones dans le cadre des mouvements féministes de Paris. Ainsi, prendrons-nous en compte la pluriethnicité des communautés féminines noires de France et les liens qu’elles tissent avec ces différentes aires d’implantation : Région parisienne, Caraïbe et Amérique noire.