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Fondée en 2010 par un groupe d'enseignants cher-cheurs réunis au sein du Cercle des Chercheurs en Lettres et Sciences Sociales (CEDI-MA5) de la Facul-té des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Douala, Abá est une revue internationale pluridisciplinaire qui publie des articles à perspective théorique et pratique portant sur tout domaine d'intérêt scienti-fique avéré dans le vaste univers des lettres et des sciences sociales. Les changements de la société africaine ont mis à jour, et très probablement exacerbé les iniquités de statuts, d'attitudes et d'estime d'une classe de la société. Nous faisons l'hypothèse que la violence comme mode de pénétration de l'Afrique dans la modernité occidentale a eu une influence sur la condition de la femme : elle a subi, avec plus de violence encore l'agression de la colonisation, du colonisateur et du colonisé. L'Afrique peut-elle faire face à ses défis en s'aliénant une partie de sa diversité humaine ? Si la question est fréquemment examinée dans les sciences de l'homme, la forte capacité d'abstraire et de concevoir les problématiques sociales de la littérature lui donne une orientation décisive. La représentation littéraire nous ouvre, avec des émotions différentes, à des univers singuliers. L'éclectisme des exégèses, l'actualité des oeuvres et des questions qui leur sont posées sur la femme sont factuels. On n'en attendait pas moins.
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Cet article examine les potentialités réparatrices et réconciliatrices de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) qui a été mise en place au Canada de 2008 à 2015 en réponse aux traumatismes vécus par les autochtones dans les pensionnats. L’auteure conclut que ces potentialités sont relativement limitées. Les principales limites tiennent à l’absence d’un espace de dialogue entre les victimes et les responsables, à une centration sur les narratifs traumatiques des victimes mais aussi à une conception dépolitisée du principe de la réconciliation. La CVR du Canada n’a pas inscrit la décolonisation comme vecteur de réconciliation mais a préféré s’engager dans la voie d’une pacification des relations entre les peuples. Or, l’auteure soutient que la réconciliation entre les peuples autochtones et l’État nécessite de dépasser les gestes de guérison et de réparation matérielle ou symbolique. La décolonisation des institutions, la redistribution des territoires et une réforme constitutionnelle en profondeur restent les seules avenues possibles pour parvenir à réconcilier avec ses oppresseurs un peuple victime d’un génocide culturel.
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Quel féminisme pourrait aujourd'hui réunir les Nords et les Suds? Sans nul doute un féminisme non hégémonique, qui prenne en compte les spécificités des unes et des autres mais qui, ce faisant, ne cherche pas à opposer centre et périphérie. Ces caractéristiques, qui représentent autant d'exigences, sont précisément celles d'un « féminisme de la frontière », capable de se projeter, qui croise sans recouper, et qui rejette aussi bien la fusion que l'hybridation: un féminisme « transversal », foncièrement décolonisé. Cet ouvrage se propose de déconstruire des catégories classiques assimilées ou appliquées au féminisme, comme le care ou l'empowerment, dans une approche qui emprunte tout à la fois à la philosophie sociale et à la pensée décoloniale, pensée qui se définit à la fois contre la postmodernité et la postcolonialité. Féminismes du Nord et du Sud d'hier et d'aujourd'hui sont ainsi soumis a une critique à la fois historique et épistémologique, s'agissant aussi bien de décoloniser la Shéhérazade médiévale que la Fat(i)ma adepte du féminisme dit musulman, et les femmes du Kazanistan rawlsien autant que celles de la Tunisie post-révolutionnaire.
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This essay examines Palestinian women’s struggles following the 1948 Nakba, when many challenged their uprooting by attempting to return back to their homes and land. Analyzing women’s narratives recounting their experiences from 1948 to 1953 within the context of the settler-colonial regime of control, the essay reveals Israel’s criminalization of the return of Palestinian refugees as acts of “infiltration,” and the unspoken gendered history of trauma that infiltrates the intimate space of women’s families, bodies, and lives. By sharing women’s voices and their embodied memories about childbirth, menstruation, intimate family life, their homes, and domestic life, the article works to provide gender analyses of the political work of suffering, to demonstrate how women were uniquely targeted and affected by such criminalization. Unmasking the political history of trauma and suffering and borrowing meanings from women cast out as illegal by the Israeli state, positions women returnees as frontliners against the political illegality and criminalization of settler colonialism.