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L’article traduit ici en français s’inscrit précisément dans cette démarche d’interpellation critique des féministes non-palestiniennes, y compris juives et racisées. Le titre « Justice is indivisible » reprend une déclaration de Martin Luther King Jr., et le sous-titre, « Palestine as a feminist issue », est inspiré d’un texte d’Angela Davis. Le texte est paru en 2017 dans un numéro spécial intitulé « Palestine Lives » de la revue aujourd’hui en dormance, Declonization : Indigenity, Education & Society, qui proposait aussi des articles comparant l’apartheid sud-africain et israélien (Leigh-Ann Naidoo) ou le colonialisme de peuplement aux États-Unis et en Israël (Johanna Fernandez). La traduction de ce texte est une initiative du Chantier sur l’antiféminisme du Réseau québécois en études féministes (RéQEF). En termes politiques, il y a alors une dizaine d’années que la bande de Gaza, minuscule territoire où s’entasse une population pauvre, y compris dans des camps de réfugié·es, est sous le contrôle du Hamas. Cette force politique islamiste en a expulsé de manière plutôt brutale le parti laïque du Fatha, du président palestinien Mahmoud Abbas qui contrôle encore aujourd’hui la Cisjordanie, menacée par les attaques de colons. En Occident, le Hamas est souvent diabolisé par la majorité comme l’équivalent palestinien de l’État islamique en Irak et en Syrie ou des talibans afghans, une force autoritaire, voire totalitaire, réactionnaire et patriarcale. Rappelons pour mémoire que bien des féministes aux États-Unis ont appuyé l’invasion militaire de l’Afghanistan par la coalition menée par les États-Unis, en 2001, tant elles espéraient voir les talibans vaincus, pour libérer les Afghanes. Pour leur part, bien des Afghanes rappelaient que leur problème principal restait la désolation que leur apportaient la guerre et la violence de l’occupation militaire occidentale, des propos qui font échos à ceux de Nada Elia au sujet de la Palestine écrasée par l’armée israélienne. Ce texte est aussi une réaction à la période 2015-2016, marquée par un regain de tensions meurtrières entre Israël et la Palestine, y compris quelques attaques aux couteaux menées par des Palestiniens à Jérusalem, qui ont attirées l’attention sur la scène internationale. En termes de rapports de force et de capacités de lutte, ces attaques aux couteaux doivent pourtant être comparées à la puissance de feu de l’armée israélienne, et même de colons, qui provoque évidemment bien plus de morts et blessés du côté palestinien qu’Israélien. L’armée israélienne, par exemple, compte 10 fois plus de chars d’assaut que l’armée française et 20 fois plus que l’armée canadienne. Le Hamas n’a pas de chars d’assaut… La publication de cette version française a été en grande partie motivée par la turbulence provoquée par l’offensive des troupes du Hamas lancée le 7 octobre qui a provoqué plus de 1 000 victimes du côté israélien, et surtout la réplique israélienne qui, à ce jour, a provoqué plus de 30 000 victimes du côté de Gaza, ainsi qu’un déplacement de plus de la moitié de la population et la destruction d’une ampleur inégalée, y compris d’hôpitaux, d’universités, d’écoles et de bibliothèques (sans parler des morts qui s’accumulent aussi en Cisjordanie). Cette violence à grande échelle a provoqué des ondes de choc dans les réseaux universitaires, y compris féministes, en Amérique du Nord et en Europe, alors que des voix (pro)palestiniennes ont été muselées par les directions d’établissement (voir, à ce sujet, Francis Dupuis-Déri, « Où sont les défenseurs de la liberté universitaire ? », Le Devoir, 25 janvier 2024). Même si le texte de Nada Elia est plutôt pessimisme à ce sujet, et traduit un terrible isolement politique, notons que quelques féministes juives se mobilisent aujourd’hui contre le génocide, dont la célèbre Judith Butler, qui réclame publiquement un cessez-le-feu, le droit de retour pour la population palestinienne et le démantèlement des structures coloniales, ainsi que Rosalind Pollack Petchesky, 81 ans, qui avait étudié l’antiféminisme et la nouvelle droit dans les années 1980, qui a codirigé en 2021 avec Esther Farmer et Sarah Sills l’ouvrage A Land With A People : Palestinians and Jews Confront Zionism et qui a été récemment arrêtée à deux reprises à New York dans des mobilisations du groupe Jewish Voice for Peace contre le gouvernement israélien et l’appui qui lui offre le gouvernement des États-Unis. Pendant ce temps, le Palestinian Feminist Collective appelle pour le 8 mars à participer à la campagne Third World Women Resist, à Chicago, Détroit, Los Angeles et San Francisco, déclarant qu’on « constate que des “féministes” sionistes, colonialistes et impérialistes s’approprient le vocabulaire des droits des femmes pour discréditer la lutte de libération palestinienne » et qu’« il n’y a pas de place pour des génocidaires et leurs alliées dans des mouvements féministes anti-impérialistes et décoloniaux. »
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"Comment expliquer qu’Israël, malgré ses attaques meurtrières à Gaza et sa violation du droit international, reste à l’abri de toute véritable critique? Pourquoi de nombreuses féministes du Nord global, si promptes à dénoncer l’impact du «fondamentalisme islamique» sur les femmes palestiniennes, restent-elles silencieuses quand il s’agit de décrier l’occupation et le génocide que perpétue l’État israélien en Palestine? En déconstruisant les associations fallacieuses entre antisionisme et antisémitisme, la professeure et militante palestinienne Nada Elia, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, rappelle la place des femmes et des personnes queers dans la lutte pour la libération de la Palestine, et revendique le démantèlement des structures coloniales qui écrasent la population à Gaza et en Cisjordanie."-- Site de l'éditeur.
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"La politique internationale est un monde d'hommes », disait en 1988 la féministe étatsunienne Ann Tickner, théoricienne des relations internationales. Il semble que cette constatation soit toujours d'actualité quelque trente années plus tard. Dès la création de la première chaire de recherche dans ce domaine, en 1919, c'est une vision masculine et occidentale du monde qui a prédominé. Les choses sont en train de changer, lentement, avec la place de plus en plus grande que prennent divers groupes de femmes au sein des facultés universitaires et des instances de pouvoir, et ce, partout dans le monde.Cet ouvrage au pari ambitieux - relevé avec brio - présente la variété et la richesse méthodologique et théorique des perspectives féministes sur les relations internationales, qui déconstruisent un certain récit conservateur de la discipline et offrent une vision approfondie des débats internationaux. Vingt-neuf chercheuses et deux chercheurs d'une douzaine de pays, associés à une vingtaine d'institutions, proposent des contributions sur la gouvernance mondiale, l'économie politique, la sécurité internationale et les mouvements transnationaux dans leur imbrication avec le genre, l'hétéronormativité, le racisme systémique, le colonialisme, les enjeux autochtones ou l'immigration."-- Fourni par l'éditeur.
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Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique. Il est dédié à toutes les résistantes anonymes au quotidien des violences les plus crasses, à celles qui embrasent les tribunaux, cassent des genoux et brisent les vitrines, à celles qui inventent mille tactiques imperceptibles pour survivre et se mettre à l’abri, à la mémoire de celles dont les noms recouvrent les murs de nos villes la nuit, à la puissance des collectifs qui se font, à ceux qui se sont défaits, qui se sont (re)constitués ailleurs ou autrement, à ce qui nous lie.
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Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique. Il est dédié à toutes les résistantes anonymes au quotidien des violences les plus crasses, à celles qui embrasent les tribunaux, cassent des genoux et brisent les vitrines, à celles qui inventent mille tactiques imperceptibles pour survivre et se mettre à l’abri, à la mémoire de celles dont les noms recouvrent les murs de nos villes la nuit, à la puissance des collectifs qui se font, à ceux qui se sont défaits, qui se sont (re)constitués ailleurs ou autrement, à ce qui nous lie.
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This paper is broadly concerned with the question of what epistemic decolonization might involve. It is divided into two parts. The first part begins by explaining the specifically epistemic problem to which calls for epistemic decolonization respond. I suggest that calls for decolonization are motivated by a perceived epistemic crisis consisting in the inadequacy of the dominant Eurocentric paradigm to properly theorize our modern world. I then discuss two general proposals, radical and moderate, for what epistemic decolonization might involve. In the second part, I argue that the inadequacy of Eurocentric epistemic resources constitutes a hermeneutical injustice caused by an irreducible form of epistemic oppression. I then argue that addressing this form of epistemic oppression requires thinking ‘outside’ of the Eurocentric paradigm because the paradigm might fail to reveal and address the epistemic oppression sustaining it. This lends further plausibility to the radical proposal that epistemic decolonization must involve thinking from ‘outside’ the Eurocentric paradigm, but also accommodates the moderate proposal that adopting critical perspectives on Eurocentric thought is an important part of epistemic decolonization.
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Une colère rouge recouvre le ciel. Les vagues s’agitent, l’eau monte, les forêts tombent et les corps s’enfoncent dans ce sanguinaire gouffre marin. Les cieux tonnent encore devant ce spectacle : le monde est en pleine tempête. Derrière sa prétention d’universalité, la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l’environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice. Penser l’écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d’une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l’impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d’un « habiter ensemble » qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l’ambition d’une « écologie décoloniale » qui relie les enjeux écologiques à la quête d’un monde au sortir de l’esclavage et de la colonisation. Face à la tempête, ce livre est une invitation à construire un navire-monde où les rencontres des autres humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l’horizon d’un monde commun.
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En Bolivie, plusieurs organisations de femmes et féministes s'engagent dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Des autrices constatent que les femmes indigènes se mobilisent surtout autour d'enjeux ethniques et économiques et sont peu interpelées par les enjeux liés au genre, un concept qu'elles conçoivent davantage selon des notions propres aux traditions indigènes boliviennes (Rousseau, 2009). Toutefois, l'étude du processus de l'Assemblée constituante (Rousseau, 2011) démontre que plutôt que de manifester un désintérêt envers les enjeux liés au genre, les femmes indigènes se mobilisent face à des enjeux prenant non seulement compte de leur position de femme, mais également de l'imbrication de leur double position de femmes et indigènes. Ces constats mènent à explorer les pratiques et les carrières d'engagement des femmes indigènes contre les violences faites aux femmes, à partir de la question de recherche suivante : quelles sont les carrières et pratiques d'engagement dévoilées dans les récits des femmes indigènes dans le domaine des violences faites aux femmes en Bolivie? Un séjour à Sucre, en Bolivie, entre les mois d'octobre 2017 et février 2018, m'a donné l'opportunité d'observer une variété de pratiques d'engagement social dans ce domaine et de réaliser sept entretiens auprès de femmes engagées contre les violences faites aux femmes issues de différents contextes sociaux. Les données récoltées ont été analysées à partir des deux premiers axes du dispositif d'analyse proposé par Mathieu (2011), soit l'approche dispositionnaliste des carrières d'engagement et celle inspirée de la sociologie pragmatique de l'engagement. Ce cadre théorique m'a permis de déployer les carrières et les pratiques d'engagement social contre les violences faites aux femmes des actrices interrogées en plus d'en dégager les dispositions, les compétences et les difficultés racontées ou observées. Ma posture épistémologique s'inscrit au confluent des perspectives poststructuralistes, féministes postcolonialistes et décoloniales et fait appel à deux méthodes de collecte de données : l'observation participante et les entretiens de type récit de vie orientés sur la thématique de l'engagement social contre les violences faites aux femmes. L'adoption de cette approche m'a évité de basculer dans l'analyse structurelle des mouvements sociaux, pour plutôt proposer une étude exploratoire de l'engagement des femmes indigènes boliviennes en situation. La discussion engage également une réflexion sur ma posture qui tend vers une approche décoloniale et examine la notion d'indigénéité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : engagement social, femmes indigènes, violences faites aux femmes, féminisme, luttes autochtones, approches décoloniales, Bolivie, Amérique latine.
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Cet ouvrage pédagogique multidisciplinaire conçu pour les cours de premier cycle présente les principaux enjeux théoriques et pratiques de l'heure en matière de genre, féminismes et développement. Misant sur la capacité d'agir et le pouvoir de transformation sociale des femmes des Suds, ce livre examine les enjeux du genre et du développement. Ce manuel féministe, clair et facile à consulter, est spécifiquement conçu pour les cours de premier cycle universitaire sur les femmes, le genre et le développement international. Organisé en sept sections, il offre un panorama aussi vaste que possible des préoccupations féministes reliées au genre et au développement, alimentant ainsi les réflexions et les études de cas dans le domaine. Issu du colloque « État des lieux sur les perspectives féministes en développement international » du Congrès international des recherches féministes dans la francophonie (CIRFF), l'ouvrage propose des contributions de professeures-chercheuses et de militantes européennes, canadiennes et des Suds dédiées à l'avancement des connaissances féministes, à leur diffusion plus large et à leur vulgarisation. Publié en français
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« Le développement international est un territoire contesté. À cause de l'aggravation des écarts entre le Nord et le Sud, de l'accroissement de la pauvreté mondiale et de l'urgence écologique, de nouveaux défis sociétaux émergent, s'accumulent et conduisent à des besoins criants qu'une aide internationale parvient de moins en moins à combler. Malgré ces tensions, des communautés du Nord et du Sud tentent de reprendre les choses en main et de réinventer le développement autour de principes clés : le respect de la diversité humaine ; le droit de vivre dignement ; le lien organique qui lie les êtres humains ; la vie non humaine ; la nature ; et l'importance de la participation ainsi qu'une démocratie qui dépasse les limites étroites dans lesquelles elle est présentement confinée. Cette édition nouvelle et actualisée regroupe des chercheurs de contextes divers, à travers le monde, qui s'unissent pour comprendre non seulement le « pourquoi » de cette situation critique, mais aussi le « comment », qui permettrait de remettre le monde, et le développement, à l'endroit.»
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As we write this chapter about reinterpreting women’s roles in peacebuilding, Colombia is at a turning point. On November 24, 2016, the Revolutionary Armed Forces of Colombia—People’s Army (FARC-EP) and the national government signed a historical agreement that ended the 60-year-long armed conflict. How this peace and the social reconciliation that it requires will be implemented remain to be seen. At the peace negotiations roundtable, throughout the early years of the conversations, women were underrepresented, and even now gender inequality within public participation is far from being resolved. Although women have been acting equally with their male counterparts as rotating negotiators in these peace negotiations, the High Commissioner for Peace (Alto Comisionado para la Paz) affirms that only 25 percent of the plenipotentiary negotiators are women, and that while the Gender Subcommittee is an interesting accomplishment, it is still insufficient. Additionally, Colombia is facing the challenge of FARC-EP’s reintegration to civil society: between 33 percent and 40 percent of their troops are women and most of the DDR processes do not show a serious focus on gender in their programs.
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Cette note de recherche propose de nouvelles pistes de réflexion sur l’expérience combattante féminine. Se focalisant sur la participation des femmes aux groupes armés non étatiques après la Seconde Guerre mondiale et s’intéressant plus particulièrement à l’expérience latino-américaine, elle traite deux aspects du sujet. D’une part, elle formule l’hypothèse d’une émancipation par les armes, étudie les ressorts de l’engagement des femmes au sein des insurrections armées dans un contexte de décomposition des empires coloniaux et d’émergence de mouvements de « libération nationale », et montre que cette participation féminine est influencée par l’émergence des théories féministes pendant la même période. D’autre part, elle examine les conséquences de l’engagement des femmes dans les conflits armés sur l’ensemble de leur trajectoire de vie en posant la question de leur réinsertion dans la vie civile. La sortie de conflit s’accompagne généralement d’une injonction faite aux femmes combattantes de retrouver leur rôle traditionnel au sein de la sphère domestique. La note met enfin en relation l’analyse de l’expérience combattante féminine et l’étude des conflits armés contemporains.
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We are pleased to announce the publication of Whose Land Is It Anyway? A Manual for Decolonization; inspired by a 2016 speaking tour by Arthur Manuel, less than a year before his untimely passing in January 2017. The book contains two essays from Manuel, described as the Nelson Mandela of Canada, and essays from renowned Indigenous writers Taiaiake Alfred, Glen Coulthard, Russell Diabo, Beverly Jacobs, Melina Laboucan-Massimo, Kanahus Manuel, Jeffrey McNeil-Seymour, Pamela Palmater, Shiri Pasternak, Nicole Schabus, Senator Murray Sinclair, and Sharon Venne. FPSE is honoured to support this publication.
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Misogynoir : un terme qui résume parfaitement la réalité sociale et identitaire des femmes noires aux États-Unis, comme en France hexagonale : il désigne tous les manifestations et comportements discriminatoires à l’égard des femmes noires et de couleur basés tout à la fois sur le sexisme, le racisme ou le colorisme. Si cette terminologie est récente, le phénomène est aussi ancien que le monde binaire (blanc vs noir) dont il procède : le système plantationnaire et ses avatars. Par ailleurs, on ne peut négliger les aspects intersectionnels de la période-même avec les classes phénotypico-sociales. Dans cet article, nous interrogerons la place et le positionnement des Caribéennes francophones dans le cadre des mouvements féministes de Paris. Ainsi, prendrons-nous en compte la pluriethnicité des communautés féminines noires de France et les liens qu’elles tissent avec ces différentes aires d’implantation : Région parisienne, Caraïbe et Amérique noire.
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In reaction to the indigenous femicide in Canada, and to the inaction of the canadian government, the victim's relatives and grassroots indigenous women groups created various memorials. The author focuses on the commemorative art installation Walking With Our Sisters, project of the Métis artist Christi Belcourt. Thus, the author led a field survey, to better understand if it was an empowering experience for the women participants. She will also question the definition of western feminism, in contrast with indigenous feminism.
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"En 1685, le Code noir défendait " aux esclaves de porter aucunes armes offensives ni de gros bâtons " sous peine de fouet. Au xixe siècle, en Algérie, l'État colonial français interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut tirer dans le dos d'un adolescent tout en prétendant qu'il était agressif, armé et menaçant. Une ligne de partage oppose historiquement les corps " dignes d'être défendus " et ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce " désarmement " organisé des subalternes et des opprimés au profit d'une minorité jouissant d'un droit permanent à porter des armes et à en user impunément pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense. Du jiu-jitsu des suffragettes aux pratiques insurrectionnelles du ghetto de Varsovie, des fusils des Black Panthers aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie philosophique de l'autodéfense politique. Derrière l'histoire officielle de la légitime défense, il est ici question du récit des " éthiques martiales de soi ", ces histoires ensevelies où le Sujet ne préexiste pas à sa propre défense, où le fait de se défendre en attaquant apparaît à la fois comme la condition de possibilité d'un soi et la matière des mythologies politiques. Cette histoire - une histoire de la violence - conditionne la définition même de la subjectivité moderne. Elle s'écrit à la lumière d'une relecture critique de l'histoire de la philosophie politique, où Hobbes et Locke sont à confronter avec Franz Fanon, Michel Foucault ou Judith Butler."--Page 1 et 4 de la couverture.
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Cet article examine les potentialités réparatrices et réconciliatrices de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) qui a été mise en place au Canada de 2008 à 2015 en réponse aux traumatismes vécus par les autochtones dans les pensionnats. L’auteure conclut que ces potentialités sont relativement limitées. Les principales limites tiennent à l’absence d’un espace de dialogue entre les victimes et les responsables, à une centration sur les narratifs traumatiques des victimes mais aussi à une conception dépolitisée du principe de la réconciliation. La CVR du Canada n’a pas inscrit la décolonisation comme vecteur de réconciliation mais a préféré s’engager dans la voie d’une pacification des relations entre les peuples. Or, l’auteure soutient que la réconciliation entre les peuples autochtones et l’État nécessite de dépasser les gestes de guérison et de réparation matérielle ou symbolique. La décolonisation des institutions, la redistribution des territoires et une réforme constitutionnelle en profondeur restent les seules avenues possibles pour parvenir à réconcilier avec ses oppresseurs un peuple victime d’un génocide culturel.
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This essay examines Palestinian women’s struggles following the 1948 Nakba, when many challenged their uprooting by attempting to return back to their homes and land. Analyzing women’s narratives recounting their experiences from 1948 to 1953 within the context of the settler-colonial regime of control, the essay reveals Israel’s criminalization of the return of Palestinian refugees as acts of “infiltration,” and the unspoken gendered history of trauma that infiltrates the intimate space of women’s families, bodies, and lives. By sharing women’s voices and their embodied memories about childbirth, menstruation, intimate family life, their homes, and domestic life, the article works to provide gender analyses of the political work of suffering, to demonstrate how women were uniquely targeted and affected by such criminalization. Unmasking the political history of trauma and suffering and borrowing meanings from women cast out as illegal by the Israeli state, positions women returnees as frontliners against the political illegality and criminalization of settler colonialism.
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In cities and towns across Canada, Indigenous girls are being hunted, harassed, and criminalized by local law enforcement agents and the Royal Canadian Mounted Police. These normalized outbreaks of state control, often punctuated by the use of deadly force, are not isolated incidents in an otherwise just and fair social order. Rather, they are reflective of Indigenous girls’ daily realities embedded within the structure of an ongoing settler colonial social context that has strategically invented the criminal justice system to secure and maintain settler sovereignty. As such, this paper aims to redirect our critical analysis of the policing and caging of Indigenous girls through the geopolitics of settler colonialism. In the wake of mass protests against colonial state violence throughout 2014, resistance decrying the justice system and insisting that #BlackLivesMatters and that Indigenous lives matter, I argue that we have an urgent need to listen to the stories that Indigenous girls have to tell. These are not just any stories, but narratives that profoundly destabilize the hubristic portrayal of Canada as a humanitarian nation cleansed of settler colonial rule.
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