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"Comment expliquer qu’Israël, malgré ses attaques meurtrières à Gaza et sa violation du droit international, reste à l’abri de toute véritable critique? Pourquoi de nombreuses féministes du Nord global, si promptes à dénoncer l’impact du «fondamentalisme islamique» sur les femmes palestiniennes, restent-elles silencieuses quand il s’agit de décrier l’occupation et le génocide que perpétue l’État israélien en Palestine? En déconstruisant les associations fallacieuses entre antisionisme et antisémitisme, la professeure et militante palestinienne Nada Elia, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, rappelle la place des femmes et des personnes queers dans la lutte pour la libération de la Palestine, et revendique le démantèlement des structures coloniales qui écrasent la population à Gaza et en Cisjordanie."-- Site de l'éditeur.
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Au travers de sa conception du biopolitique, Michel Foucault a démontré que la (re)production est un élément central des politiques eugénistes postcoloniales visant à contrôler racialement le corps de la future nation. Selon Nikolas Rose (2006), cette biopolitique étatique traditionnelle a été remplacée par une nouvelle forme d’eugénisme libéral. Dans la bioéconomie actuelle, ce n’est plus l’État, mais les consommateurs et consommatrices qui font des choix en matière de procréation. Le marché de la procréation médicalement assistée (PMA) au Mexique sert de cas empirique dans cet article pour montrer que l’eugénisme libéral qui y est pratiqué ne remplace pas la biopolitique étatique traditionnelle, mais la transforme. Cette reconfiguration s’impose quand l’auteure examine (1) l’accès racialisé aux programmes mexicains de gestation pour autrui (GPA) ; (2) la survalorisation des gamètes de personnes blanches et ; (3) la dévaluation des traits génétiques des femmes non-blanches durant les processus de sélection et de classification des travailleuses de la procréation. En analysant les géographies transnationales du marché mexicain de GPA, cet article montre comment les futurs corps sont blanchis par les pratiques biomédicales et les choix des consommateurs·trices qui sont eux-mêmes influencés et renforcés par les imaginaires esthétiques et (post)coloniaux de la blanchité
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Les liens entre art contemporain, histoire coloniale, postcolonialisme et mouvements décoloniaux sont anciens et multiples. Des artistes, en Occident et ailleurs, depuis plusieurs décennies déjà, revisitent opportunément des concepts que les études postcoloniales ont approfondis ou inventés - agency (agentivité), mimicry (mimétisme/simulacre) ou essentialisme stratégique -, en autant d'outils utiles à démêler la complexité des relations coloniales et, au-delà, de toutes les relations de domination. Des auteurs, relevant de ces champs d'études conservant aujourd'hui toute leur actualité politique, théorique et polémique, disent en retour tout l'intérêt qu'ils portent à la création contemporaine. Associant vingt historiens de l'art et chercheurs en littérature, philosophie, droit ou psychanalyse, Postcolonial/Décolonial. La preuve par l'art réunit des textes portant sur des productions artistiques (Betye Saar, Fred Wilson, Sarkis, Lidwien van de Ven, Voluspa Jarpa, Iris Kensmil, Jean Renoir et bien d'autres), des propositions institutionnelles (Centro de Arte y Comunicación de Buenos Aires, Biennale de Venise ou Van Abbemuseum d'Eindhoven), l'historiographie de l'histoire de l'art ou celle du droit. Une place particulière est réservée aux singularités artistiques, théoriques et juridiques en Amérique latine, lieu d'émergence des théories décoloniales--Page 4 de la couverture.
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"Misant sur la capacité d'agir et le pouvoir de transformation sociale des femmes des Suds, ce livre examine les enjeux du genre et du développement. Ce manuel féministe, clair et facile à consulter, est spécifiquement conçu pour les cours de premier cycle universitaire sur les femmes, le genre et le développement international. Organisé en sept sections, il offre un panorama aussi vaste que possible des préoccupations féministes reliées au genre et au développement, alimentant ainsi les réflexions et les études de cas dans le domaine. Issu du colloque « État des lieux sur les perspectives féministes en développement international » du Congrès international des recherches féministes dans la francophonie (CIRFF), l'ouvrage propose des contributions de professeures-chercheuses et de militantes européennes, canadiennes et des Suds dédiées à l'avancement des connaissances féministes, à leur diffusion plus large et à leur vulgarisation."
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« Le développement international est un territoire contesté. À cause de l'aggravation des écarts entre le Nord et le Sud, de l'accroissement de la pauvreté mondiale et de l'urgence écologique, de nouveaux défis sociétaux émergent, s'accumulent et conduisent à des besoins criants qu'une aide internationale parvient de moins en moins à combler. Malgré ces tensions, des communautés du Nord et du Sud tentent de reprendre les choses en main et de réinventer le développement autour de principes clés : le respect de la diversité humaine ; le droit de vivre dignement ; le lien organique qui lie les êtres humains ; la vie non humaine ; la nature ; et l'importance de la participation ainsi qu'une démocratie qui dépasse les limites étroites dans lesquelles elle est présentement confinée. Cette édition nouvelle et actualisée regroupe des chercheurs de contextes divers, à travers le monde, qui s'unissent pour comprendre non seulement le « pourquoi » de cette situation critique, mais aussi le « comment », qui permettrait de remettre le monde, et le développement, à l'endroit.»
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Les différences d’insertion dans l’emploi entre immigrés et natifs sont étroitement liées à l’origine nationale et au genre. Alors que le désavantage des hommes immigrés non occidentaux est souvent expliqué en termes de discrimination et de transférabilité du capital humain, celui des femmes immigrées repose plutôt sur un argumentaire culturel, selon lequel la participation des femmes au marché du travail serait le reflet des rôles de genre dans la région d’origine. En utilisant les données d’enquête sur les travailleurs sélectionnés au Québec, nous examinons la rapidité avec laquelle les immigrés accèdent à l’emploi selon la nationalité et le genre. Ces derniers sont tous des requérants principaux de la catégorie des travailleurs qualifiés au Québec. Les facteurs liés aux « barrières culturelles », censés freiner l’accès des femmes à l’emploi, sont ainsi neutralisés dans l’analyse des différents groupes se destinant au marché du travail. Des modèles de Cox avec interactions montrent que l’effet de genre se juxtapose à celui de l’origine nationale des immigrés et révèlent des différences de genre pour l’accès au premier emploi, qui sont principalement modulées par les connaissances linguistiques. Au contraire, l’accès à un emploi conforme au niveau d’éducation diffère selon l’origine nationale, indépendamment du genre.
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This essay examines Palestinian women’s struggles following the 1948 Nakba, when many challenged their uprooting by attempting to return back to their homes and land. Analyzing women’s narratives recounting their experiences from 1948 to 1953 within the context of the settler-colonial regime of control, the essay reveals Israel’s criminalization of the return of Palestinian refugees as acts of “infiltration,” and the unspoken gendered history of trauma that infiltrates the intimate space of women’s families, bodies, and lives. By sharing women’s voices and their embodied memories about childbirth, menstruation, intimate family life, their homes, and domestic life, the article works to provide gender analyses of the political work of suffering, to demonstrate how women were uniquely targeted and affected by such criminalization. Unmasking the political history of trauma and suffering and borrowing meanings from women cast out as illegal by the Israeli state, positions women returnees as frontliners against the political illegality and criminalization of settler colonialism.
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Qu’est-il arrivé à la recherche et à la théorie féministe dans notre culture universitaire néolibérale ? Les transformations globales et nationales dans l’activisme du mouvement social et les projets de recherche féministe ont-ils dépolitisé les projets intellectuels féministes, antiracistes, femmes-de-couleur1 et transnationaux ? J’examine ici les diverses façons dont mon propre travail a voyagé et ce qu’il a perdu (et trouvé) en étant traduit dans différents contextes, pour offrir quelques réflexions sur les effets des paysages géopolitiques néolibéraux obsédés par la sécurité nationale et sur les cadres intellectuels postmodernes, ainsi que sur la théorisation féministe intersectionnelle et le travail de solidarité transnationale. La façon dont mon travail a été adapté et développé dans certaines communautés de chercheuses et d’activistes féministes marginalisées me semble offrir notamment d’intéressantes leçons pour nous toutes, les féministes universitaires, en indiquant les limites des projets de savoirs féministes postmodernes dans l’Université néolibérale.
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Dans de nombreux pays d'Europe, l'expansion des emplois domestiques (aide aux personnes âgées, ménage) s'articule autour de la progression des migrations internationales. L'externalisation du travail gratuit, traditionnellement accompli par les femmes dans les familles, a créé un besoin d'emplois non qualifiés et flexibles, auquel répondent des travailleurs et travailleuses migrant.e.s. Ce livre examine les processus par lesquels ces emplois féminisés sont construits comme non qualifiés, au regard de l'articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et du racisme. À travers l'analyse ethnographique des pratiques de recrutement, de placement et de formation professionnelle des employé.e.s domestiques migrant.e.s, il montre le rôle crucial du racisme dans les nouveaux arrangements de la division sexuelle du travail, dans deux sociétés aussi différentes à cet égard que la France et l'Italie. Un de ses apports originaux est d'éclaircir les mécanismes de la discrimination raciste dans l'aide à domicile en France, et leurs implications du point de vue de la professionnalisation de ces emplois.
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Cet article aborde la question de la situation de femmes combattantes à partir du cas colombien. En reprenant ce que les femmes démobilisées disent, ce que l’on dit d’elles ou ce qu’on leur fait dire, l’analyse proposée vise à exposer les difficultés propres au contexte colombien dans le contexte où la compréhension de cette problématique peut sembler utile à une politique de démobilisation non discriminatoire, ainsi qu’à la mise en oeuvre des mesures du droit international de promotion et de protection des femmes à l’occasion des confrontations armées.
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Parler de familles immigrantes en intervention sociale, c’est souvent parler des problèmes intergénérationnels et des difficultés d’intégration. À partir d’une recherche menée auprès de trios de femmes réfugiées au Québec (des grands-mères, des mères et des filles), ce texte s’intéresse aux processus originaux de circulation des savoirs et de construction de nouvelles pratiques entre ces générations de femmes. Leurs rapports à l’autonomie, mais aussi à la famille, au travail, à la santé ou à la collectivité se transforment et se modulent différemment selon les générations et les événements de leur trajectoire. Ces échanges intergénérationnels sont importants pour l’insertion des divers membres des familles immigrantes et il est nécessaire que les intervenants en aient une compréhension renouvelée.
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L’article problématise la circulation de l’« identité homosexuelle » dans l’entre-deux de l’Occident et de l’Afrique. À partir de l’exemple camerounais, il montre comment des « tensions postcoloniales » parasitent le débat autour de l’homosexualité en se cristallisant notamment sur l’affrontement symbolique entre ordres moraux opposés. Au-delà des identifications sexuelles, l’analyse aborde aussi la situation des individus qui tentent par la migration d’échapper au régime de contrainte camerounais et se retrouvent dans la posture de « réfugié (homo)sexuel » en France, sans que pour autant la question de leur « identité » sexuelle soit « résolue ».
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Résumé Cet article analyse les usages de savoir-faire genrés dans la création contemporaine autochtone canadienne. Ils sont considérés dans leur caractère doublement situé, culturel et sexué. Comment analyser les usages des savoir-faire dits « féminins » (couture, broderie) dans les œuvres de plasticiennes contemporaines ? La réflexion s’appuie sur l’étude des trajectoires biographiques et des œuvres de trois artistes canadiennes autochtones. Une double stigmatisation de ces artistes, marquée de stéréotypes ethniques et genrés, est repérée dans les conditions d’exposition de leurs œuvres en tant qu’autochtones (musées d’ethnologie) et en tant que femmes (musées locaux, statut non professionnel des créatrices). Leurs démarches pourront être qualifiées de postcoloniales, interrogeant les frontières normatives entre arts « majeurs » et arts « mineurs », ainsi que la place des arts « premiers » et des femmes créatrices dans l’histoire de l’art
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Cet article explore la grand-maternité telle qu’elle est construite et vécue chez les Inuits du Nunavik, à partir d’une recension de la littérature ainsi que des résultats préliminaires d’une recherche qualitative visant à connaître le point de vue des grands-mères inuites sur leur place et leurs rôles au sein de la famille. L’étude met notamment en lumière la place centrale et indispensable des grands-mères dans les soins et l’éducation des petits-enfants. Elle soulève également certains questionnements quant à la pertinence des programmes psychosociaux actuellement en place. Ces observations tendent en faveur d’une reconnaissance du rôle essentiel des grands-mères inuites à travers la mise en place de programmes et de services mieux adaptés à cette clientèle.
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Cet article étudie la manière dont le discours de l’égalité-de-genre-et-des-libertés-sexuelles, qui a acquis un statut central dans les débats sur la citoyenneté et l’intégration en Occident, est amené à travailler la définition des frontières du « nous/non-nous » dans le contexte des récentes controverses autour des accommodements religieux au Québec. Alors que l’État-nation constitue le cadre le plus saillant dans lequel les frontières ethnoculturelles sont produites, le Québec, avec son ambigüité quant à la dominance ethnique et son projet irréalisé mais encore actuel de définition nationale et de souveraineté politique (sa séparation du Canada), s’avère un cas intéressant pour l’étude des processus de définition de frontières. L’examen des arguments relatifs à l’égalité de genre présents dans la couverture du débat sur les accommodements religieux proposée par la presse révèle des pratiques discursives de patrouille de frontières (boundary patrolling), comme le ravalement des conceptions minoritaires sur la féminité, la masculinité, le mariage et la sexualité au rang d’archaïsmes ou de pathologies. Non seulement ces pratiques discursives contribuent-elles à délégitimer les idéaux et les accommodements multiculturels, mais elles présentent le Québec, qui se qualifie lui-même de « tard-venu de la modernité », comme un promoteur de l’égalité de genre et des libertés sexuelles dont le statut exemplaire doit être protégé contre l’altérité religieuse.
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A critique of how the World Bank encourages gender norms, Developing Partnerships argues that financial institutions are key players in the global enforcement of gender and family expectations. By combining analysis of documents produced and sponsored by the World Bank with interviews of World Bank staffers and case studies, Kate Bedford presents a detailed examination of gender and sexuality in the policies of the world’s most influential development institution.
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La notion d’ « empowerment » occupe aujourd’hui une place de choix dans le discours en vogue des institutions internationales sur la « participation des pauvres » au développement. L’article retrace l’histoire du mot dans le champ du développement international : ses origines et ses sources d’influence, son émergence dans les théories des féministes du Sud et des activistes radicaux dans les années 1980, puis son institutionnalisation progressive dans le vocable politique des organismes internationaux de développement. L’article montre comment avec sa cooptation, l’empowerment passe d’un processus de conscientisation et de mobilisation politique venant de la base et visant la transformation radicale des structures de pouvoir inégalitaires, à un concept vague et faussement consensuel, qui assimile le pouvoir aux choix individuels et économiques, dépolitise le pouvoir collectif, et est instrumentalisé pour légitimer les politiques et les programmes de développement top-down existants.
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L’idéologie dominante nous enjoint de tolérer l’Autre. Les textes de Christine Delphy nous montrent que celui qui n’est pas un Autre, c’est l’homme, et l’homme blanc. C’est sur la base du sexe, de l'orientation sexuelle, de la religion, de la couleur de peau et de la classe que se fait la construction sociale de l’altérité. L’Autre c’est la femme, le pédé, l’Arabe, l’indigène, le pauvre. La république libérale tolère, c’est-à-dire qu’elle tend la main, prenant bien garde à laisser le toléré-dominé suspendu au vide. L’homo est toléré s’il sait rester discret, le musulman est toléré s’il se cache pour prier, la femme est tolérée si ses revendications égalitaires n’empiètent pas sur le salaire et le pouvoir de l’homme, l’oriental est toléré s’il laisse les armées américaines tuer sa famille pour le libérer de la dictature – et libérer sa femme de lui-même par la même occasion. L’injonction à s’intégrer est surtout une sommation à être semblable, à suivre les règles officieuses mais bien réelles de "l’Occident". Parité, combats féministes et homosexuels, Afghanistan, Guantanamo, indigènes et société postcoloniale, loi sur le voile : autant de prismes pour analyser les dominations, tant hétérosexistes, racistes, que capitalistes. Ceux et celles qui refusent ces règles, ceux et celles qui se montrent pour ce qu’ils et elles sont, le paient le prix fort, combattant-e-s d’une guerre qui sera longue. Écrits dans un style offensif, incisif et souvent drôle, ces textes nous forcent à déplacer notre regard, à mettre en lien des événements toujours cloisonnés, et nous apportent ce supplément d’intelligence qui seul permet de comprendre le monde tel qu’il va.
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