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Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d'extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une "pensée décoloniale" infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble. Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l'objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal. Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches? Quelle solidarité avec les hommes racisés? Quelles sont les premières vies menacées par le capitalisme racial? Pourquoi les néofascismes s'attaquent-ils aux femmes racisées? Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c'est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société.
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Avec Rachel Chagnon, membre de l'Institut de recherches et d'études féministes et professeure au Département des sciences juridiques.
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Tout en soulignant qu’il s’avère illusoire de vouloir séparer les situations personnelles des conditions historiques et politiques de leur émergence, cet article propose une réflexion critique de la notion de libre choix, que l’auteure inscrit dans un réseau de facteurs macrosociaux tels que les tensions internationales ou encore la violence et la pauvreté structurelles. La notion de « libre choix » possède une charge idéologique qui se reflète dans la distinction souvent établie entre les femmes occidentales libérées et la femme musulmane dépourvue de libre choix et victime passive de l’oppression patriarcale. Le libre choix tend aujourd’hui à (re)devenir un critère discriminatoire permettant de distinguer les sociétés les « plus civilisées » (choix et liberté pour les « Occidentales ») de celles qui le sont moins (contrainte et servitude pour les « Orientales »). La violation du libre choix des femmes peut alors contribuer à légitimer l’intervention des industries humanitaire et militaire pour « sauver les musulmanes », comme cela a été le cas dans la guerre d’Afghanistan, à la suite des événements tragiques du 11 septembre 2001. Qui a le pouvoir de réduire « l’Autre », et particulièrement les musulmanes, à des sujets assujettis incapables d’émerger comme sujets agissants ? Des musulmanes souffrent d’un libre choix limité, mais ceci est-il réductible à l’islam ? Le libre choix des Occidentales relève-t-il d’un idéal fantasmé ? Faudrait-il plutôt investiguer la notion de libre choix dans sa complexité intrinsèque reliée aux relations de pouvoir ? Réduire les vies poignantes et tellement complexes des femmes musulmanes à une question de choix plus ou moins libre et éclairé est d’une totale insatisfaction pour l’anthropologue. Afin de mieux saisir cette complexité, l’auteure puise dans son travail ethnographique s’échelonnant sur une vingtaine d’années en milieu rural égyptien pour souligner l’importance du travail (micro)ethnographique qui permet de dépasser les généralités et les simplicités galvaudées par certains médias et romans à sensation (« pulp nonfiction ») qui font et défont l’opinion publique. L’auteure compare ces généralités essentialisantes avec des exemples de vies socialement complexes et ethnographiquement riches de villageoises égyptiennes.
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« Comment tenter de transformer la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit, des tensions sociales et raciales et en quête de changements politiques significatifs? Trois types de textes se font ici écho: six auteurs analysent les "rencontres radicales" organisées entre Palestiniens et Israéliens ; bell hooks écrit sur l'éducation à/par l'émancipation dans le contexte des discriminations raciales aux États-Unis ; enfin, trois participants à des groupes de rencontre en Kanaky/Nouvelle-Calédonie nous proposent un troisième point d'ancrage en cette année de référendum d'autodétermination. Un ouvrage collectif qui vise à donner voix ensemble aux militants et aux théories, engageant un dialogue qui offre un répertoire d'actions et de réflexions puissant et décapant au confluent du féminisme, de l'analyse de la colonialité et d'une radicalité revendiquée. »--Quatrième de couverture.
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As we write this chapter about reinterpreting women’s roles in peacebuilding, Colombia is at a turning point. On November 24, 2016, the Revolutionary Armed Forces of Colombia—People’s Army (FARC-EP) and the national government signed a historical agreement that ended the 60-year-long armed conflict. How this peace and the social reconciliation that it requires will be implemented remain to be seen. At the peace negotiations roundtable, throughout the early years of the conversations, women were underrepresented, and even now gender inequality within public participation is far from being resolved. Although women have been acting equally with their male counterparts as rotating negotiators in these peace negotiations, the High Commissioner for Peace (Alto Comisionado para la Paz) affirms that only 25 percent of the plenipotentiary negotiators are women, and that while the Gender Subcommittee is an interesting accomplishment, it is still insufficient. Additionally, Colombia is facing the challenge of FARC-EP’s reintegration to civil society: between 33 percent and 40 percent of their troops are women and most of the DDR processes do not show a serious focus on gender in their programs.
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Fondé sur ce que l’autrice nomme l’« approche féministe de la décolonisation des savoirs », cet article aborde la place du féminisme noir dans la philosophie politique. L’autrice montre que la pensée féministe noire est une philosophie de la justice sociale. À partir de la notion de « modestie épistémique » proposée par Eva Feder Kittay, l’autrice examine comment l’ignorance du système de valeurs et des expériences des femmes noires dans les théories libérales constitue une injustice herméneutique pour les intellectuelles qui édifient le Black feminism comme théorie de la justice raciale et de genre.
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Cette note de recherche propose de nouvelles pistes de réflexion sur l’expérience combattante féminine. Se focalisant sur la participation des femmes aux groupes armés non étatiques après la Seconde Guerre mondiale et s’intéressant plus particulièrement à l’expérience latino-américaine, elle traite deux aspects du sujet. D’une part, elle formule l’hypothèse d’une émancipation par les armes, étudie les ressorts de l’engagement des femmes au sein des insurrections armées dans un contexte de décomposition des empires coloniaux et d’émergence de mouvements de « libération nationale », et montre que cette participation féminine est influencée par l’émergence des théories féministes pendant la même période. D’autre part, elle examine les conséquences de l’engagement des femmes dans les conflits armés sur l’ensemble de leur trajectoire de vie en posant la question de leur réinsertion dans la vie civile. La sortie de conflit s’accompagne généralement d’une injonction faite aux femmes combattantes de retrouver leur rôle traditionnel au sein de la sphère domestique. La note met enfin en relation l’analyse de l’expérience combattante féminine et l’étude des conflits armés contemporains.
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"À l'initiative du collectif "Décoloniser les arts", Leila Cukierman, Gerty Dambury et Françoise Vergès analysent, avec quinze artistes, la colonialité à l'œuvre dans le monde des arts et de la culture en France et proposent des pistes pour une décolonisation des formations, des institutions et des contenus. Décolonisons les arts!, vaste et passionnant objectif, est abordé à partir de pratiques et de textes critiques qui étudient l'absence de formes de narrations prenant à rebours le récit national. L'ouvrage est une invitation à ouvrir le regard et à prêter l'oreille à la transversalité des récits, un appel à se rassembler pour transformer le champ culturel et artistique où la décolonisation vise à l'émancipation créatrice et à une nécessaire et urgente transformation du monde."--Page 4 de la couverture.
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Comment tenter de trans/former la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit, des tensions sociales et raciales et en quête de changements politiques significatifs ? Trois types de textes se font ici écho : six auteur·e·s analysent les « rencontres radicales » organisées entre Palestinien·ne·s et Israélien·ne·s ; bell hooks écrit sur l’éducation à/par l’émancipation dans le contexte des discriminations raciales aux États-Unis ; enfin, trois participant·e·s à des groupes de rencontre en Kanaky/Nouvelle-Calédonie nous proposent un troisième point d’ancrage en cette année de référendum d’autodétermination. Un ouvrage collectif qui vise à donner voix ensemble aux militant·e·s et aux théories, engageant un dialogue qui offre un répertoire d’actions et de réflexions puissant et décapant au confluent du féminisme, de l’analyse de la colonialité et d’une radicalité revendiquée. Essais de bell hooks, Rabah Halabi, Michal Zak, Nava Sonnenschein, Ramzi Suleiman, Ahmad Hijazi, Tal Dor, Angélina Perrochaud, Pascal Hébert, Pierre Wélépa et Nassira Hedjerassi.
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We are pleased to announce the publication of Whose Land Is It Anyway? A Manual for Decolonization; inspired by a 2016 speaking tour by Arthur Manuel, less than a year before his untimely passing in January 2017. The book contains two essays from Manuel, described as the Nelson Mandela of Canada, and essays from renowned Indigenous writers Taiaiake Alfred, Glen Coulthard, Russell Diabo, Beverly Jacobs, Melina Laboucan-Massimo, Kanahus Manuel, Jeffrey McNeil-Seymour, Pamela Palmater, Shiri Pasternak, Nicole Schabus, Senator Murray Sinclair, and Sharon Venne. FPSE is honoured to support this publication.
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Misogynoir : un terme qui résume parfaitement la réalité sociale et identitaire des femmes noires aux États-Unis, comme en France hexagonale : il désigne tous les manifestations et comportements discriminatoires à l’égard des femmes noires et de couleur basés tout à la fois sur le sexisme, le racisme ou le colorisme. Si cette terminologie est récente, le phénomène est aussi ancien que le monde binaire (blanc vs noir) dont il procède : le système plantationnaire et ses avatars. Par ailleurs, on ne peut négliger les aspects intersectionnels de la période-même avec les classes phénotypico-sociales. Dans cet article, nous interrogerons la place et le positionnement des Caribéennes francophones dans le cadre des mouvements féministes de Paris. Ainsi, prendrons-nous en compte la pluriethnicité des communautés féminines noires de France et les liens qu’elles tissent avec ces différentes aires d’implantation : Région parisienne, Caraïbe et Amérique noire.
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Ce numéro s’intéresse aux rapports singuliers entre l’art et les féminismes. En tenant compte de la multiplicité des subjectivités et de l’hétérogénéité des femmes, il s’agit de faire connaitre comment les multiples pratiques et les théories sur l’art participent à déconstruire les oppressions et les limites liées au genre. On présente une sélection de pratiques féminines et féministes, militantes ou non, issues d’approches et de communautés diverses. Les différentes revendications, prises de position et affirmations témoignent de la diversité des artistes : subversion, soulèvement protestataire, remise en question des archétypes de genre et d’hétéronormativité, approche féministe postcoloniale, résurgence des pratiques ancestrales, représentation de soi, utilisation consciente et assumée de la séduction sont autant de manières de dire, encore, la nécessité des féminismes.
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In reaction to the indigenous femicide in Canada, and to the inaction of the canadian government, the victim's relatives and grassroots indigenous women groups created various memorials. The author focuses on the commemorative art installation Walking With Our Sisters, project of the Métis artist Christi Belcourt. Thus, the author led a field survey, to better understand if it was an empowering experience for the women participants. She will also question the definition of western feminism, in contrast with indigenous feminism.
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Intersectional Pedagogy explores best practices for effective teaching and learning about intersections of identity as informed by intersectional theory. Formatted in three easy-to-follow sections, this collection explores the pedagogy of intersectionality to address lived experiences that result from privileged and oppressed identities. After an initial overview of intersectional foundations and theory, the collection offers classroom strategies and approaches for teaching and learning about intersectionality and social justice. With contributions from scholars in education, psychology, sociology and women’s studies, Intersectional Pedagogy include a range of disciplinary perspectives and evidence-based pedagogy.
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"In the resistance to the violence of gender-based oppression, vibrant - but often ignored - worlds have emerged, full of nuance, humour, and beauty. Correcting a glaring omission of writing about contemporary feminist work by Canadian artists, Desire Change considers the resurgence of feminist art, thought, and practice in the past decade by examining artworks that respond to themes of diversity and desire. Essays by historians, artists, and curators present an overview of a range of artistic practices including performance, installation, video, textiles, and photography. Contributors address the desire for change through three central frames: how feminist art has significantly contributed to the complex understanding of gender as it intersects with sexuality and race; the necessary critique of patriarchy and institutions as they relate to colonization within the Canadian national-state; and the ways in which contemporary critiques are formed and expressed. The resulting collection addresses art through an activist lens to examine intersectional feminism, decolonization, and feminist institution building in a Canadian context. Heavily illustrated with representative works, Desire Change raises both the stakes and the concerns of contemporary feminist art, with an understanding that feminism is always and necessarily plural."-- Provided by publisher.
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"En 1685, le Code noir défendait " aux esclaves de porter aucunes armes offensives ni de gros bâtons " sous peine de fouet. Au xixe siècle, en Algérie, l'État colonial français interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut tirer dans le dos d'un adolescent tout en prétendant qu'il était agressif, armé et menaçant. Une ligne de partage oppose historiquement les corps " dignes d'être défendus " et ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce " désarmement " organisé des subalternes et des opprimés au profit d'une minorité jouissant d'un droit permanent à porter des armes et à en user impunément pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense. Du jiu-jitsu des suffragettes aux pratiques insurrectionnelles du ghetto de Varsovie, des fusils des Black Panthers aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie philosophique de l'autodéfense politique. Derrière l'histoire officielle de la légitime défense, il est ici question du récit des " éthiques martiales de soi ", ces histoires ensevelies où le Sujet ne préexiste pas à sa propre défense, où le fait de se défendre en attaquant apparaît à la fois comme la condition de possibilité d'un soi et la matière des mythologies politiques. Cette histoire - une histoire de la violence - conditionne la définition même de la subjectivité moderne. Elle s'écrit à la lumière d'une relecture critique de l'histoire de la philosophie politique, où Hobbes et Locke sont à confronter avec Franz Fanon, Michel Foucault ou Judith Butler."--Page 1 et 4 de la couverture.