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Même si la misogynie et les agressions sexuelles sont des problèmes bien connus et depuis longtemps dénoncés par des féministes militant dans les réseaux de gauche et d’extrême-gauche, les textes d’analyse sur l’antiféminisme de gauche restent relativement rares dans la vaste production d’études sur l’antiféminisme en général
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« Par quel étrange paradoxe le contrat social, censé instituer la liberté et l'égalité civiles, a-t-il maintenu les femmes dans un état de subordination ? Pourquoi, dans le nouvel ordre social, celles-ci n'ont-elles pas accédé, en même temps que les hommes, à la condition d'« individus » émancipés ? Les théories du contrat social, héritées de Locke et de Rousseau, et renouvelées depuis Rawls, ne peuvent ignorer les enjeux de justice que soulève le genre. Carole Pateman montre, dans cet ouvrage désormais classique, que le passage de l'ordre ancien du statut à une société moderne du contrat ne marque en rien la fin du patriarcat. La philosophe met ainsi au jour l'envers refoulé du contrat social : le « contrat sexuel », qui, via le partage entre sphère privée et sphère publique, fonde la liberté des hommes sur la domination des femmes. Il s'agit là moins d'exploitation que de subordination, comme le démontre l'autrice en analysant le contrat de mariage, mais aussi l'ensemble des contrats touchant à la propriété de la personne, de la prostitution à la maternité de substitution, jusqu'à l'esclavage et au salariat. Ainsi s'engage, à partir du féminisme, une critique de la philosophie politique libérale dans son principe même : pour Carole Pateman, un ordre social libre ne peut en aucun cas être de type contractuel. »-- Quatrième de couverture.
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Quelles formes peut prendre la résistance des femmes en contexte de violences sexuelles et genrées? Suspicious River (1996), le premier roman de l’États-Unienne Laura Kasischke, offre un terrain fertile pour réfléchir à cette question. Le présent mémoire retrace les tensions entre aliénation et agentivité de Leila Murray, narratrice et protagoniste, jusque dans la mécanique de l’économie figurée du texte. Au moyen d’un dispositif narratif atypique, la jeune femme arrive à dire ses multiples traumas en les traduisant en un foisonnement figuré qui déplace les marques de son intériorité et de sa subjectivité. Grâce aux figures liées aux isotopies du contact et de la distance ainsi qu’à la coprésence des points de vue parfois contradictoires de la protagoniste et de la narratrice, Leila est en mesure de déjouer le script de son anéantissement et de raccommoder son rapport au monde, aux autres et à elle-même. Nous établirons d’abord le cadre d’une aliénation qui serait propre aux femmes, de l’invisibilisation des violences dirigées contre elles à l’intériorisation d’une féminité conventionnelle en passant par les mécanismes d’interpellation genrée et l’hétérosexualité hégémonique, ce facteur de dépolitisation des rapports sociaux de sexe. Nous aborderons ensuite la relation entre identité et agentivité, en pensant celle-ci comme une force contextuelle et créatrice permettant à un sujet de se positionner par rapport à l’ordre établi. Notre concept d’agentivité langagière désigne la rencontre d’une subjectivité langagière (Benveniste) et de l’énonciation figurative (Tamba-Mecz) pour penser la résistance de Leila à même le texte. Nous verrons que dans Suspicious River, l’aliénation, loin d’être une fatalité paralysante, se manifeste rarement sans l’agentivité, et que ces deux états renseignent sur une ambivalence fondamentale – du pouvoir et du sujet –, où elles peuvent cohabiter et redéfinir les modes de résistance. À la jonction des études littéraires, féministes et de l’énonciation, le présent mémoire puise dans la philosophie, la sociologie et la narratologie pour explorer les possibilités agentives liées au langage figuré dans le contexte d’une prise de parole fictionnelle faisant retour sur des événements traumatiques. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agentivité, aliénation, langage figuré, traumas, violences genrées, violences sexuelles, énonciation, Suspicious River, Laura Kasischke
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Les violences psychologiques et économiques au sein du couple, qu'est-ce que c'est ? En quoi sont-elles différentes d’un conflit ordinaire ? Comment s’installent-elles ? Quelles en sont les conséquences et comment s’en sortir ? Mêlant l'analyse du Docteur Emmanuel Escard, Médecin adjoint responsable de l'Unité Interdisciplinaire de Médecine et de Prévention de la Violence (UIMPV) et de nombreux extraits de témoignages d'anciennes victimes, Poussière apporte un éclairage sur ces questions. Vous ou l'un-e de vos proches êtes concerné-e-s par les violences au sein du couple ? Vous n'êtes pas sûr-e ? Posez votre question sur www.violencequefaire.ch et un-e professionnel-le vous répondra dans un délai de trois jours ouvrables. Un podcast de VIOLENCE QUE FAIRE Réalisation: Julia Guglielmetti Graphisme : Julia Guglielmetti Musique : Pylone (Valentin Perroud) - Bloom
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Large-scale mining, oil, and gas projects can have a profound and negative affect on women’s rights and gender equality. Adverse impacts include the disruption of family and social life; the increased risks to health and safety, especially in terms of domestic and sexual violence; environmental degradation; as well as changing access to and control over land and livelihoods. These adverse impacts fall most heavily on women. This case study focused on the East African Crude Oil Pipeline (EACOP). It shows that conventional environmental and social impact assessment (ESIA) processes may not identify all potential adverse impacts on women, and can fail to analyse the implications of potential impacts on gender norms and gender power relations, leading to a downplaying of the significance of these impacts. The implications for women and girls’ health and safety resulting from the in-migration of large numbers of mostly men seeking project employment and other opportunities and increases in women’s unpaid care work are two potential adverse impacts the EACOP ESIA failed to identify. Strengthening gender analysis within the current suite of impact assessment tools and methodologies, particularly for extractive industries projects, is therefore urgently needed. © 2021 IAIA.
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Les femmes sont infériorisées dans les discours religieux et appropriées par les hommes, exclues des cultes publics et reléguées aux marges du sacré. En lien avec les mouvements féministes du XXème siècle, des femmes croyantes et féministes ont remis en question cet ordre patriarcal et misogyne, espérant une évolution des doctrines et pratiques pour permettre leur inclusion pleine et entière dans leur communauté au même titre que les hommes. Certaines de ces femmes se sont intéressées aux rituels et à leur réappropriation afin de les rendre plus inclusifs. Pour Catherine Bell, les transformations apportées à des rites peuvent permettre de renégocier les rapports de pouvoir : la formalisation d’un rituel entraîne l’élaboration d’un ordre hégémonique, à partir duquel la réalité des individus appartenant à une institution religieuse sera interprétée. Bell développe dans son ouvrage Ritual Theory, Ritual Practice (2009) un cadre d’analyse de la ritualité. En s’inspirant entre autres des travaux de Foucault sur le pouvoir et de Bourdieu sur la légitimité, ce cadre d’analyse permet de s’intéresser plus particulièrement à la ritualité comme une stratégie d’action pour manipuler et façonner la réalité, telle qu’elle est expérimentée, incorporée, et reproduite par les agents sociaux, impliquant donc l’établissement de rapports de pouvoir. En faisant appel à cette théorisation de Bell et à la théorie féministe des rapports de sexe de Colette Guillaumin pour étudier la ritualité au sein du judaïsme libéral et du catholicisme romain, nous avons voulu répondre à la question suivante : comment l’analyse des transformations féministes de rituels juifs et catholiques vis-à-vis de leur forme traditionnelle peut nous permettre de saisir les modalités de négociation des féminismes religieux face à leur institution? Ainsi, nous avons sélectionné quatre cas de transformation féministe de rituels pour les comparer avec leur forme traditionnelle. Dans le judaïsme, nous nous sommes intéressée au miqveh (un bain purificateur à destination des femmes en âge d’être menstruées), et au séder (premier repas de la Pâque lors duquel on se rappelle de la sortie d’Égypte), et dans le catholicisme nous avons étudié l’eucharistie (un sacrement qui fait mémoire du dernier repas du Christ) et l’ordination des prêtres (qui permet aux hommes de rentrer dans la caste des clercs de laquelle sont exclues les femmes). Nous les avons analysés à partir d’un cadre divisé en quatre éléments : la différenciation (en quoi les actes posés se différencient-ils de gestes quotidiens et constituent-ils un espace interne possédant ses propres valeurs), le corps et l’environnement (comment le premier est envisagé dans ses mouvements et sa position dans l’espace, en relation avec le deuxième qui est ainsi créé et qui influence en retour le corps, permettant une certaine socialisation des corps et des individus), la maîtrise rituelle (qui concerne les modalités d’accès au savoir et de participation au rituel), et enfin l’ordre hégémonique (c’est-à-dire les prescriptions rituelles définissant l’orthodoxie et l’orthopraxie du rite, ainsi que ses buts et effets recherchés). Plus qu’une comparaison entre les transformations apportées, il s’agit d’un contraste entre les éléments communs que se dégagent des analyses, comme les questions d’inclusion, tant des femmes pour élaborer et participer aux rituels que des expériences biologiques et sociales qu’elles peuvent vivre, ou encore un retravail des symboles ou des textes pouvant mener à des réécritures bibliques. Mais des divergences entre les réappropriations ressortent aussi, notamment quant à leur réception par les institutions religieuses. En effet, d’un côté les femmes juives ont pu, grâce au rapport du judaïsme libéral avec les textes et l’interprétation, contaminer les pratiques communautaires, permettant alors l’amorce d’un changement d’ordre hégémonique. De l’autre, les femmes catholiques, malgré leurs pratiques et revendications féministes envers l’Église, restent dans les marges, et risquent même l’excommunication, en raison notamment de la hiérarchie vaticane et de son rapport à l’autorité. Cet état des choses mènent alors certaines femmes catholiques à rentrer dans des formes de résistances par rapport à l’institution, continuant de pratiquer des rituels que celle-ci récuse. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : ritualité, féminisme, rapports de sexe, judaïsme libéral, catholicisme, miqveh, ordination, séder, eucharistie.
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La criminalisation de la violence conjugale est un phénomène relativement récent au Québec comme ailleurs au Canada. Aussi, les réponses du système de justice à ce problème social ont évolué et se sont transformées dans les dernières décennies. On observe à cet égard un recours de plus en plus grand à la mesure 810 du Code criminel (C.cr.) dans les situations de violence conjugale. Cette mesure, aussi appelée « engagement de ne pas troubler l’ordre public », permet d'obtenir une ordonnance judiciaire obligeant un individu, dans la présente étude un auteur de violence conjugale, à contracter un engagement de ne pas troubler l’ordre public et d’avoir une bonne conduite pour une période maximale de 12 mois. Toutefois, son utilisation en matière de violence conjugale, tout particulièrement dans les situations où des comportements peuvent faire l’objet d’une poursuite riminelle, donne lieu à plusieurs questionnements, parfois des critiques. Dans tous les cas, le point de vue des femmes victimes de violence quant à cette mesure n’a que très peu été documenté. Cette recherche souhaite, entre autres, pallier cette lacune
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Aides-soignantes, caissières, aides à domicile… ce sont majoritairement des femmes qui se retrouvent en première ligne contre le virus. Comme le rappelle l’historienne Clyde Plumauzille dans ce podcast, ces inégalités ne sont pas nouvelles, la prise en charge d’autrui au sein du foyer ou dans la société étant historiquement dévolue aux femmes.
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La libération sexuelle de mai 1968 a peut-être remis en question les moeurs de l’époque, mais elle n'a pas du tout interrogé les rapports de domination entre hommes et femmes, et comment ils influent sur la sexualité. Elle n’a pas analysé les stéréotypes qu’on attache aux sexualités dites « féminine » et « masculine » et qui font le lit de la culture du viol. Bref, la libération sexuelle, c’était pas la libération sexuelle des femmes. Dans cette vidéo, on va essayer de comprendre comment ces constructions sociales continuent de régir nos sexualités et comment elles banalisent les violences sexuelles. Montage : Camille Paulet - Le blog de Noémie Renard : https://antisexisme.net/ Son livre : "En finir avec la culture du viol", éditions Les Petits Matins - Le documentaire "Sexe sans consentement" : • Video - Patreon : www.patreon.com/MarinePerin uTip : utip.io/marinette Contact : marineperin @ gmail.com Twitter : @MarinePerin Instagram : @MarinettePerin
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Despite sustained feminist criticism, the production and consumption of pornography does not show signs of waning. Here, I offer a critical review of the existing feminist anti-pornography debate, arguing that it has largely failed to provide suitable grounds for a stable and comprehensive critique, instead often indirectly providing theoretical resources for pornography to reinvent itself. This is a product, in my view, of a misguided focus on the pornographic object. Feminist critics are better served, I argue, by redirecting their critical gaze towards the consumers of pornography, and, in particular, to the attitudes such consumption reflects. To that end, I introduce an alternative, attitudinal approach that enables criticism of pornography as a reflection of sexist attitudes, as well as for its role in concealing these attitudes.