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Cette thèse a pour but d’examiner les représentations des identités et des sexualités lesbiennes dans les textes contemporains français et québécois. Elle montre comment les autrices de notre corpus reproduisent ou contestent les représentations dominantes de leur époque. Nous adoptons des perspectives féministes et queers afin de mieux cerner la construction des identités de genre et les sexualités multiples des personnages lesbiens. Le premier chapitre, de nature théorique, expose les recherches tant en sexologie (Krafft-Ebing, Ellis) et en psychanalyse (Freud) qu’en études féministes (Irigaray, de Beauvoir, Wittig, Rich), queers (Sedgwick, Jagose, Halberstam) et de genre (de Lauretis, Butler, Bourcier). Ce chapitre nous sert d’appui aux quatre chapitres suivants dans lesquels nous analysons Le Pur et l’impur de Colette, Thérèse et Isabelle de Violette Leduc, Tryptique lesbien (« Chronique lesbienne du moyen-âge québécois ») de Jovette Marchessault et Le Carnet écarlate d’Anne Archet. Notre étude du texte de Colette explore le rapport ambigu qu’entretient la narratrice avec des travesties, des androgynes, des hermaphrodites, des lesbiennes aristocrates et le personnage de Renée, l’une des lesbiennes les plus connues à la Belle Époque. Au sein du troisième chapitre, on a une représentation plus positive de la sexualité lesbienne. Violette Leduc renouvelle l’expression du désir et du plaisir lesbien en utilisant un langage métaphorique et poétique. Le récit de Jovette Marchessault nous intéresse pour la valeur politique qu’elle attribue à l’identité lesbienne. Dans son oeuvre, la lesbienne symbolise la résistance contre les institutions hétéropatriarcales. Enfin, notre étude du Carnet écarlate met en lumière les nouveaux traits qui définissent la littérature érotique lesbienne, tels que la représentation des pratiques sexuelles non normatives et celle des relations polyamoureuses. Au fil de ces analyses, nous souhaitons donner une meilleure visibilité à la multiplicité des identités lesbiennes.
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Le présent volume porte sur les philosophies féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement en font l'un des champs les plus novatrices de la recherche philosophique actuelle : le féminisme marxiste, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer, l'épistémologie, l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism et l'intersectionnalité. L'ensemble de ces pensées constitue un vaste corpus riche d'outils critiques pour réfléchir à de nouveaux frais sur de nombreux enjeux de la philosophie mais aussi pour éclairer les débats contemporains sur le genre et la sexualité, la matérialité des rapports de pouvoir comme leur articulation et leur représentation dans la modernité, les violences sexuelles et le sexisme.
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Tout au long du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, les lecteurices, les écrivain.e.s et les amateurices de théâtre étaient fasciné.e.s par les femmes qui s'habillaient avec des vêtements pour hommes - depuis les actrices sur scène qui mettaient en valeur leurs jambes galbées dans des culottes d'homme jusqu'aux histoires de vaillantes femmes soldat.e.s et de femmes pirates impitoyables. Couvrant les genres allant des pièces de théâtre, des romans et de la poésie aux brochures et aux affiches, la femme travestie en est venue à signaler plus que l'indépendance féminine ou les comportements non conventionnels ; elle est également venue signaler un investissement dans les intimités féminines de même sexe et les désirs saphiques. Sapphic Crossings révèle comment divers textes britanniques de l'époque associent le travestissement féminin à la possibilité passionnante de relations intimes et incarnées entre personnes de même sexe. Ula Lukszo Klein reconsidère le rôle des désirs lesbiens et leur structuration à travers des incarnations transgenres comme étant crucial non seulement pour l'histoire de la sexualité mais aussi pour la montée des concepts modernes de genre, de sexualité et de désir. Elle incite les lecteurices à repenser les racines du lesbianisme et des identités transgenres d’aujourd’hui et introduit de nouvelles façons de penser la sexualité incarnée dans le passé.
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Les pratiques drag king (PDK) émergent en contexte étatsunien entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, à partir de l’enchevêtrement entre subcultures sexuelles, subcultures de genre et techniques performatives expérimentales. Elles se diffusent par la suite en Italie à la fin des années 1990. Traditionnellement historicisées et problématisées par des théoricien.ne.s et des activistes anglophones (Halberstam, 1998a ; Volcano et Halberstam, 1999 ; Torr et Bottoms, 2010), les PDK ont généralement été comprises comme des performances de femmes (hétérosexuelles, lesbiennes ou queers, supposément cisgenres) s’habillant en hommes pour dénaturaliser la masculinité par son imitation (Torr et Bottoms, 2010). Néanmoins, cette conceptualisation est limitée par des présomptions anglonormatives étasuniennes (Baldo, Borghi et Fiorilli, 2014 ; Baril, 2017) et cisnormatives (Baril, 2016). Elle occulte également les spécificités des PDK dans divers contextes nationaux et elle efface spécifiquement les sujets trans. Afin de pallier à ces limites, cette thèse analyse les contributions théoriques et heuristiques des voix trans, non binaires et non cisgenres italiennes pour conceptualiser les PDK actuelles à partir de quinze entrevues semi-dirigées, conduites en Italie dans le cadre d’une ethnographie de type « affinitaire ». Traité selon une analyse thématique (Paillé et Mucchielli, 2016), le matériau offre trois macro-rubriques : les critiques de la reproduction de masculinités toxiques et de biais hétérocisnormatifs et homonormatifs en milieu d’ateliers DK, la reconnaissance du DK comme espace de subjectivation et enfin la mise en lumière des tensions entre DK et postures trans. Ces macro-rubriques ont été discutées en puisant dans un cadre théorique et conceptuel qui repose sur les études trans, les études féministes, les études sur les masculinités et sur des perspectives issues des productions subculturelles queers, trans et des mouvements sociaux. Premièrement, les entrevues montrent que l’on peut, dans les ateliers DK, recentrer et reproduire des masculinités hégémoniques et créer des dynamiques homosociales oppressives en délégitimant à la fois les masculinités subalternes et les désirs des participant.e.s de s’identifier avec celles-ci. Elles ont également souligné la nécessité de dépasser l’idée que le DK aurait une base biologique (le sexe féminin assigné à la naissance). Cette vision ne respecte pas l’autodétermination des participant.e.s, occulte leurs trajectoires de vie et les raisons qui les poussent à expérimenter. Deuxièmement, les témoignages démontrent que les PDK sont une pratique de subjectivation pour explorer un potentiel genre désiré ou construire et affirmer son propre genre. Elles sont donc une cyber-technologie des corps et des genres trans, non binaires et non cisgenres selon un principe de soutenabilité par rapport au genre. Elles représentent un contexte où re/trouver une masculinité « soutenable » ainsi qu’éthique et solidaire avec d’autres sujets marginalisés et d’autres luttes de justice sociale. De plus, les PDK peuvent être des catalyseurs de futurs queers, au sens d’espaces d’articulation de masculinités trans queers et pédées. Troisièmement, la recherche a créé un espace d’expression pour aborder la question de la transnormativité en Italie. Non seulement cette normativité influence la perception de soi des participant.e.s, mais elle repose sur une « comptabilisation des privilèges » qui est utilisée pour produire des hiérarchies de légitimité au sein des réseaux trans. De fait, le terrain a permis de détecter un « privilège de subjectivation » possédé par les personnes qui se conforment au protocole de transition officiel. Enfin, les témoignages ont relevé le double standard faisant en sorte que les genres cis soient jugés différemment par rapport aux genres trans au sein des PDK. Les personnes trans sont soumises à une surveillance supplémentaire qui les pousse à devoir démontrer un sentiment de cohérence et de persistance dans l’identification avec leur genre d’élection. Les contributions théoriques et heuristiques des voix trans, non binaires et non cisgenres italiennes pour approcher et conceptualiser les PDK actuelles sont très riches et permettent de renouveler non seulement les études sur le DK, les études trans, sur les masculinités, de genre et transféministes mais éventuellement les PDK elles-mêmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : pratiques drag king, théories drag king, Italie, masculinités, transitude, études trans, sociologie du genre, transféminisme, technologies de genre, transnormativité, ethnographie affinitaire.
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« Je ne suis pas un homme je ne suis pas une femme je ne suis pas hétérosexuel je ne suis pas homosexuel je ne suis pas bisexuel. Je suis un dissident du système genre-genre. Je suis la multiplicité du cosmos enfermée dans un régime politique et épistémologique binaire, et je crie devant vous. Je suis un uraniste confiné dans les limites du capitalisme technoscientifique." Paul B. Preciado écrit entre les possibles - et faisant ce qu'il déploie un autre possible. Il fait la politique avec un enthousiasme contagieux, sans aucune hostilité. Ce livre est l'histoire de ses transitions. Cette histoire n'est pas celle du passage d'un point à un autre, mais de l'errance et de l'entre-deux comme lieu de vie. Une transformation constante, sans identité fixe, sans activité fixe, ni adresse, ni pays : les transitions sont sa maison. Et cette maison, vous lecteur, si vous y entrez, vous ne voudrez plus jamais la quitter tout à fait, jamais oublier sa langue intermédiaire, sa langue carrefour, sa langue en transition." Virginie Despentes »
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Publié en trois volumes (2001, 2005 et 2011), ce livre pionnier a permis l’ouverture d’un espace théorique et politique queer en France. Il propose une boîte à outils destinée aux activistes en quête de cultures et de politiques sexuelles qui ne soient pas (homo ou hétéro) normatives.Stimulants et provocants, les textes réunis dans ce recueil constituent également une introduction critique à la déconstruction des genres et aux travaux de Judith Butler et de Michel Foucault. Ils mettent de plus en évidence l’apport des subcultures trans, butch et SM à une réflexion plus large sur les relations entre pouvoir et savoir, ainsi que le formidable potentiel des sexualités dissidentes et la continuité politique entre féminisme pro-sexe et activisme queer.Ce recueil mis à jour regroupe ainsi en un seul livre les articles des trois volumes, épuisés dans leurs différentes éditions mais faisant l’objet d’un intérêt constant. Il s’agit ainsi de remettre à disposition des lecteurs un outil politique et théorique désormais « classique » des queer studies francophones.
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Les littératures lesbiennes francophones montrent, d’une part, que les lesbiennes sont absentes du réel, car leur existence est réduite à l’(in)visibilité publique, sociale et historique, sur laquelle elles n’ont pas le contrôle et qui voile leur capacité à se réfléchir et s’inventer par et pour elles-mêmes. D’autre part, elles développent un système de reconnaissance politique en parallèle du modèle dominant. L’objectif de cette thèse est de montrer ce que permettent la littérature, et spécifiquement les littératures lesbiennes francophones, pour conjurer cette absence des lesbiennes. Il est question, plus particulièrement, de montrer que cette occultation est freinée par des pratiques du tiers espace. Il s’agit d’une notion qui émerge des études postcoloniales, géographiques et queer of color. Elle dénote une manière de reconfigurer deux éléments, lieux, ou perspectives en un troisième qui dépasse leur condition première d’existence afin de rendre le réel plus habitable. En tant qu’outil littéraire, nous avançons qu’il s’agit autant d’une manière de lire que d’écrire. Dans la première partie, nous étudierons les trois principales cultures du visible mises en scène dans notre corpus à travers une pratique de lecture du tiers espace, c’est-à-dire en tournant notre regard vers de nouveaux lieux d’autorité dans lesquels les personnages parviennent à définir leur identité au-delà de ces cultures. Dans la deuxième partie, nous nous attarderons sur le réalisme virtuel en tant que pratique d’écriture du tiers espace. Nous nous pencherons sur ses deux dimensions, documentaire et interactive, qui réinventent aussi bien le passé que la prise de parole. Notre recherche est aussi audacieuse : elle ose nommer un corpus, celui des littératures lesbiennes francophones, participant à combattre l’absence réelle des lesbiennes de l’espace public, social et historique
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Avec Homo Inc.orporated, Sam Bourcier poursuit la réflexion menée dans la trilogie des Queer Zones. Mariage, procréation, travail, patrie, les gais et les lesbiennes ont basculé dans la sphère de la reproduction et de la production. Que reste-t-il du sujet politique LGBT lorsqu'il est défini par le droit et le management de la diversité ? Pas grand-chose. Raison pour laquelle les queers et les transféministes se mobilisent pour un agenda de redistribution économique et de justice sociale plus large que la simple demande d'égalité et d'intégration. Homo Inc.orporated propose une critique radicale de l'homonationalisme et des politiques de l'égalité des droits. C'est aussi une boîte à outils pour lutter contre le néolibéralisme, avec une réflexion et de nouveaux moyens d'action sur les politiques du savoir à l'université, le genre comme travail, la grève du genre sans oublier le gender fucking !
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Chercheuse indépendante en trans et queer studies, militante queer marxiste, dans cet article Lou Hanna tente d’établir un lien entre la transition de genre et le travail. En partant d’une analyse marxiste de l’expropriation de nos corps et de nos vies par le capitalisme néolibéral, il s’agit de tracer une continuité entre performance de genre et travail du genre. Cet article propose ainsi une conception des transidentités en rupture avec un discours hégémonique libéral qui tend à dépolitiser les acquis des luttes issus de l’activisme trans, de plus en plus axé sur une politique des droits au détriment d’une réelle politique révolutionnaire.
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S’il ne fait aucun doute que les activistes féministes queer ont pu reprendre à leur compte le slogan « mon corps est un champ de bataille », elles et ils n’en ont pas pour autant négligé d’investir le langage, ce champ de bataille symbolique. Intervenir sur la langue, se réapproprier les discours de haine en les détournant, sont alors autant de stratégies contre-discursives participant activement au processus de subjectivation. Les enjeux de langage deviennent ainsi un terrain propice pour appréhender le monde, élaborer un espace commun, intelligible et safe, et se constituer en tant que sujet. Ils participent pleinement à l’élaboration politique, identitaire et culturelle de la mouvance ou praxis féministe queer en France. Cette analyse cherche à examiner les dynamiques de traduction au cœur des créations langagières des activistes féministes queer, notamment celles qui relèvent des questions d’autodéfinition. Bien plus qu’une simple formalité de transcription langagière, la traduction soulève des enjeux politiques et culturels déterminants. À partir d’une lecture contextualisée et au plus près des usages, il s’agit ici de souligner l’ambivalence et la complexité de tout processus de traduction, oscillant entre circulation et déformation, réappropriation et reconfiguration.
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La polyamorie féministe est une nouvelle utopie collective pour celles qui rêvent d’un monde égalitaire, féministe et multiple. Dans ce monde idéal, nous, les femmes, nous ne serions pas divisées e…
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La volonté de ce projet de maîtrise consiste à analyser la manière dont les représentations de figures genderqueers en art actuel participent à une réflexion critique des notions d'identité et de sexualité comme lieux privilégiés de résistance à l'hétéronormativité. Je souhaite démontrer à quel point la représentation du corps queerisé peut agir comme espace stratégique d'une repolitisation de la sexualité et de l'identité et ainsi contribuer à une micropolitique de résistance. Par le truchement des politiques et théories queers et féministes, les pratiques artistiques polymorphes de J.J. Levine, Dorothée Smith, Nina Arsenault et Virginie Jourdain questionnent et critiquent l'hétéronormativité et ses discours pour en dévoiler les principaux axiomes idéologiques et ainsi en déconstruire l'apparente naturalité. Dans l'objectif de comprendre et d'articuler les enjeux que sous-tendent les théories féministes et queers actuelles, je vais m'attarder plus spécifiquement à en circonscrire les prémisses enracinées dans le contexte postmoderne. En revisitant des auteurs clés tels Michel Foucault et Judith Butler, je souhaite mettre en lumière leurs contributions intellectuelles et théoriques pour la constitution d'une pensée critique des identités et des sexualités. Les représentations de figures genderqueers en art actuel participent ainsi d'une déconstruction des présupposés immanents de l'hétéronormativité dont le genre est en quelque sorte l'ancrage ontologique. En jouant de ces codes hégémoniques de manière à en désamorcer la violence symbolique, Smith, Levine, Jourdain et Arsenault participent à une remise en cause des concepts même d'identité et de sexualité pour nous faire entrevoir de possibles subjectivations dissidentes. À la source de mes réflexions, il y a ainsi une volonté épistémologique de produire un savoir mutant, progéniture androgyne d'une multitude de penseurs qui n'ont de cesse de nourrir la discipline de l'histoire de l'art. Ce mémoire est donc le mariage polygame de méthodologies hétéroclites dont l'objectif ultime est la production d'un savoir queer riche et sensible. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : postmodernisme, queer, identités, sexualités, genderqueer, J.J. Levine, Dorothée Smith, Virginie Jourdain, Nina Arsenault, micropolitique de résistance, subjectivités dissidentes, hétérotopies identitaires, hétéronormativité, pharmacopornographie.
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"Queer zones 3 est le dernier volume d'une trilogie qui offre un panorama du "queer made in France" tel qu'il s'est développé depuis dix ans. Marie-Hélène Bourcier y poursuit ses analyses des politiques sexuelles et des zones "érogènes" hautement politiques identifiées dès Queer Zones 1 comme espaces de transformation subjective et sociale : le SM, la post-pornographie et les subcultures trans. Elle y souligne les conséquences politiques du refus français d'un cultural turn, dont les effets se font sentir à travers un canon universitaire étriqué et excluant, mais aussi, plus généralement, dans les politiques de l'identité pratiquées en France.Queer Zones 3 s'affirme comme un moment de rupture assumée avec les politiques LGBT officielles, dont l'homonationalisme et l'agenda homonormatif sont aux antipodes des projets politiques queer. Pour Marie-Hélène Bourcier, ces politiques participent d'une gouvernementalité des minorités qui contredit l'un des fondamentaux des luttes féministes, antiracistes et queer : l'empowerment. Queer Zones 3 est ainsi une réflexion sur les ressources et l'orientation de notre "queerisation", un appel à l'action et à la créativité politique, qui s'efforce de dégager les conditions d'une nouvelle "désorientation sexuelle" visant à bouleverser notre conception moderne de l'homosexualité et de l'hétérosexualité".-- page 4 de la couverture.
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Queer zones 3 est le dernier volume d’une trilogie qui offre un panorama du « queer made in France » tel qu’il s’est développé depuis dix ans. Marie-Hélène Bourcier y poursuit ses analyses des politiques sexuelles et des « zones érogènes» hautement politiques identifiées dès Queer Zones 1 comme espaces de transformation subjective et sociale : le SM, la post-pornographie et les subcultures trans’. Elle y souligne les conséquences politiques du refus français d’un cultural turn, dont les effets se font sentir à travers un canon universitaire étriqué et excluant, mais aussi, plus généralement, dans les politiques de l’identité pratiquées en France. Queer Zones 3 s’affirme comme un moment de rupture assumée avec les politiques LGBT officielles, dont l’homonationalisme et l’agenda homonormatif sont aux antipodes des projets politiques queer. Pour Marie-Hélène Bourcier, ces politiques participent d’une gouvernementalité des minorités qui contredit l’un des fondamentaux des luttes féministes, antiracistes et queer : l’empowerment. Queer Zones 3 est ainsi une réflexion sur les ressources et l’orientation de notre « queerisation », un appel à l’action et à la créativité politique, qui s’efforce de dégager les conditions d’une nouvelle « désorientation sexuelle » visant à bouleverser notre conception moderne de l’homosexualité et de l’hétérosexualité.
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Cette anthologie, la première du genre en langue française, retrace l'histoire complexe de quarante années de théories féministes anglo-américaines en histoire de l'art, à partir d'exemples détaillés et emblématiques. Les premiers écrits abordent l'histoire des pionnières de cette théorisation féministe, avec des écrits de Lucy Lippard, une analyse rétrospective des caractéristiques du mouvement californien des années 1970 ou des réceptions polémiques de The Dinner Party. Une seconde partie est consacrée à des textes qui s'attachent à une relecture de l'histoire de l'art des siècles passés, que ce soit le point de vue de Griselda Pollock, des « vieilles maîtresses » à une théorisation des espaces de la féminité, ou des approches plus marxistes du travail des artistes. Le troisième volet regroupe de nouvelles perspectives : l'analyse des masculinités à l'époque moderne et dans les performances des années 1960-1970, puis une approche des problématiques spécifiques aux artistes de couleurs, notamment afro-américaines. Enfin, deux études permettent de faire le point sur le développement postféministe en art et les questions queer. Cette sélection, issue d'un vaste répertoire, permet d'aborder les différentes conceptions théoriques des études féministes, de genre et queer en art qui se sont succédées et répondues des années 1970 aux années 2000.
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Au cours des deux dernières décennies, la ville de Madrid a été marquée par la fierté, le féminisme et la mondialisation, mais aussi par les vestiges du machisme nourri pendant les longues années de la dictature de Franco. Crossing through Chueca examine comment la culture littéraire lesbienne s'inscrit dans ce mélange depuis la fin du mouvement contre-culturel la movida madrileña en 1988 jusqu'à la marche sur le mariage gay en 2005. Jill Robbins parcourt les différents espaces littéraires de la ville associés à la culture queer, en particulier le quartier gay de Chueca, révélant à quel point il est le produit d’interrelations – un site sillonné par une multiplicité de sujets qui le constituent comme un espace queer à travers la négociation de leurs identités sexuelles, raciales, de genre et de classe. Robbins reconnaît Chueca comme un espace politique également, un refuge contre l'homophobie. Elle montre également comment les pratiques spatiales et littéraires de Chueca sont liées aux enjeux économiques. En examinant comment les identités sexuelles des femmes sont devenues visibles dans et à travers le phénomène Chueca, ce travail est un exemple révélateur d'études queer transnationales au sein du débat occidental plus large sur le genre et la sexualité.
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Le troisième livre du poème épique du poète italien Matteo Maria Boiardo, Orlando innamorato (Orlando amoureux), a été publié à titre posthume en 1494 ; en 1532, le poète Ludovico Ariosto publie sa version finale d'une suite, Orlando furioso (La Frénésie d'Orlando). À la fin de son poème, Boiardo raconte l'histoire du désir insatisfait de la princesse Fiordispina pour la jeune guerrière Bradamante, une histoire que l'Arioste raconte dans le corps de son œuvre ultérieure. Dans Hopeless Love , Mary-Michelle DeCoste examine les deux versions de l'épisode Fiordispina et Bradamante en utilisant la théorie féministe et queer. DeCoste relie ensuite ces traitements du désir féminin queer à leurs contextes culturels plus larges en explorant leurs antécédents dans des genres tels que l’épopée romantique médiévale et l’hagiographie et en examinant des tropes similaires dans d’autres épopées romantiques du XVIe siècle. Œuvre importante sur un sujet jusqu'alors négligé, Hopeless Love révèle la diffusion du désir féminin queer dans la littérature italienne et promeut une meilleure compréhension de la sexualité dans l'Europe médiévale et de la Renaissance.
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Si les rapports intimes entre les femmes ont toujours existé, comment expliquer leur absence dans le discours critique littéraire français malgré la foulée des études récentes sur les femmes, des études gays et lesbiennes et des études queers ? Voulant remédier à cette absence, ce livre retrace une généalogie de l’intimité féminine dans la littérature française du dix-septième siècle. Suivant une lecture qui s’inspire des études lesbiennes et queers, il explore l’effet d’un héritage androcentré sur l’intimité féminine au Grand Siècle, telle qu’elle a été envisagée par l’imaginaire d’Honoré d’Urfé dans L’Astrée et d’Isaac de Benserade dans Iphis et Iante. L’anxiété masculine qui se dégage de leurs représentations contraste avec la célébration de l’intimité féminine chez Madeleine de Scudéry dans Mathilde (d’Aguilar) et chez Charlotte-Rose de Caumont de La Force dans Plus belle que fée, deux œuvres qui élargissent les possibilités érotiques au sein des rapports intimes entre femmes au-delà de ce que les écrivaines avaient auparavant osé.
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