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Si les rapports intimes entre les femmes ont toujours existé, comment expliquer leur absence dans le discours critique littéraire français malgré la foulée des études récentes sur les femmes, des études gays et lesbiennes et des études queers ? Voulant remédier à cette absence, ce livre retrace une généalogie de l’intimité féminine dans la littérature française du dix-septième siècle. Suivant une lecture qui s’inspire des études lesbiennes et queers, il explore l’effet d’un héritage androcentré sur l’intimité féminine au Grand Siècle, telle qu’elle a été envisagée par l’imaginaire d’Honoré d’Urfé dans L’Astrée et d’Isaac de Benserade dans Iphis et Iante. L’anxiété masculine qui se dégage de leurs représentations contraste avec la célébration de l’intimité féminine chez Madeleine de Scudéry dans Mathilde (d’Aguilar) et chez Charlotte-Rose de Caumont de La Force dans Plus belle que fée, deux œuvres qui élargissent les possibilités érotiques au sein des rapports intimes entre femmes au-delà de ce que les écrivaines avaient auparavant osé.
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Lorsqu’il fut publié pour la première fois aux États-Unis en 1990, Épistémologie du placard devint immédiatement un classique qui, aux côtés des travaux de Judith Butler et de Teresa de Lauretis, posa les termes de la « théorie queer ». À mi-chemin entre les études féministes et les gay and lesbian studies, Eve Kosofsky Sedgwick déconstruit la sexualité comme Butler le genre. Dans cet ouvrage de référence, elle affirme que l’ensemble de la culture occidentale moderne s’articule autour de l’opposition homo/hétérosexuel et que celle-ci affecte les binarismes qui structurent l’épistémologie contemporaine, de savoir/ignorance à privé/public en passant par santé/maladie.S’appuyant sur de nombreux textes datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècles (Wilde, Proust, Nietzsche, Melville et James), l’auteur traque l’émergence des nouveaux discours institutionnels médicaux, juridiques, littéraires et psychologiques, qui produiront en miroir les figures de « l’homosexuel » et de « l’hétérosexuel », au détriment des multiples différences au cœur des sexualités.
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Le présent article trace d’abord un bref portrait de trois conceptions dominantes de l’identité sexuelle : le modèle patriarcal, le modèle féministe et le modèle postmoderne. Puis, après avoir présenté plus longuement le dernier, il analyse deux romans relayant cette conception postmoderne de l’identité de sexe/genre, l’un écrit par un homme (Self, de Yann Martel, paru en 1996), et l’autre par une femme (Ce qu’il en reste, de Julie Hivon, paru en 1999). Dans ces deux romans, qui revêtent de ce fait une importante dimension politique, les identités figées sont mises à mal tant discursivement que formellement - par la déconstruction des signes du passé et la mise en place de dispositifs énonciatifs confondant hommes et femmes, par exemple. Ils participent ainsi à une conception culturaliste de l’identité sexuelle, selon laquelle le genre est une performance.,This article begins by briefly introducing three major frameworks for conceptualizing gender identity : a patriarchal model, a feminist model and a postmodern model. After exploring the third in greater depth, it offers a reading of two novels of postmodern gender identity, one by a male author (Self by Yann Martel, 1996), one by a female author (Ce qu’il en reste by Julie Hivon, 1999). Both novels, which are therefore strongly political, challenge the concept of predetermined gender identity on the levels both of discourse and of form, by deconstructing older concepts and by blurring gender lines. They are therefore grounded in a view of gender identity as cultural construction and performance.
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In her paper, "A Bakhtinian Perspective on Feminist Lesbian Crime Writing," Sarah Posman discusses how the Bakhtinian concepts "ethos" and "chronotope" add to the discussion of feminist lesbian crime writing. She sets out from a Bakhtinian typology of action stories and situates recent crime writing as a curious mixture of mission stories and transformation stories. Focusing on the innovative potential of feminist lesbian crime writing, Posman explores how such stories tackle the iconically masculine and heterosexual conventions of the detective story and manage to balance tradition and subversion successfully. Posman infuses her analysis with issues central to feminism and queer theory and considers how a feminist lesbian detective hero can "change the world," that is, how such an "other" ethos impinges on crime writing's conventional chronotopical constellation. The hero and world under discussion are those of the popular Kate Delafield series by Katherine V. Forrest.
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My essay theorizes femme/butch family romances against the grain of dominant feminist and lesbian thought that desexualizes the space of mother/daughter desire. I do so through a reading/recoding of the infringing incestuous mommie-boy desires that surface in an archetypal lesbian novel, Jane Rule's Desert of the Heart.
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"Gender" has, in recent years, become one of the busiest terms in literary and cultural theory, as well as being one of the most contested. David Glover and Cora Kaplan chart the main lines of contemporary debate surrounding gender in a guide which:* presents a history of the term, from the sexology of psychoanalysis of the 1960s to its current usage within the interdisciplinary field of gender studies* looks at the major perspectives on gender from second-wave feminist writers and critics* examines new work on masculinity in literary and cultural studies* assesses how the creation of new queer and gendered identities has impacted the study of literature* surveys empirical and theoretical work on readership and spectatorship, looking in detail at modes of fantasy, cultural consumption, reader response and fan cultures.
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Que signifie raconter une histoire du point de vue d’une femme ? Comment les écrivain.e.s canadien.n.e.s anglophones et francophones ont-iels mis en pratique la théorie littéraire féministe ? Les écrivaines d'avant-garde Daphné Marlatt et Nicole Brossard répondent à ces questions, et à bien d'autres, dans leurs deux ouvrages révolutionnaires, désormais rendus plus accessibles grâce aux lectures narratologiques minutieuses et au contexte théorique de Narrative in the Feminine . Susan Knutson commence son étude par une analyse des contributions de Marlatt et Brossard à la théorie féministe internationale. La deuxième partie présente une lecture narratologique de How Hug a Stone , affirmant qu'au niveau le plus profond du récit, Marlatt construit un sujet humain inclusif en termes de genre qui par défaut ne se réfère pas au masculin générique mais au féminin. La troisième partie propose une lecture parallèle de Picture Theory , le roman ludique de Brossard qui nous entraîne dans des (re)lectures de nombreux autres textes écrits par Brossard, Barnes, Wittig, Joyce, de Beauvoir, Homer... pour ne citer qu'eux. Le chapitre 12 se termine par une réflexion sur l'expression <'e>criture au f<'e>minin — une contribution québécoise à un débat théorique international. Les lecteurices qui s’intéressent à l’écriture féministe et à la théorie du langage, ainsi que les étudiant.e.s et enseignant.e.s de littérature canadienne et d’études critiques et queer, trouveront ce livre inestimable pour ses lectures attentives, son aperçu scientifique et son extension du concept féministe du générique. Enfin, l'étude constitue un guide de deux ouvrages importants des principales écrivaines expérimentales du Canada et du Québec, Daphné Marlatt et Nicole Brossard.