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Gloria Anzaldúa est née au Texas en 1942, à la frontière du Mexique. On la connaît notamment, outre-Atlantique, pour l’ouvrage choral1 qu’elle a copublié en 1982 : la première grande tribune des poètesses féministes non-blanches. Fille d’ouvrier, la théoricienne chicana du « mestizaje » (« métissage ») et de la pensée queer n’a eu de cesse de travailler ses concepts à même la ligne de démarcation qui séparait ces deux États frontaliers : une ligne comme une « blessure », disait-elle. Anzaldúa a fait le choix, alors controversé, d’une écriture où se mélangent toutes ses langues : l’espagnol, le nahuatl uto-aztèque et l’anglais. Exilée dans son propre pays, car trop mexicaine ; exilée au sein des luttes de sa communauté, car lesbienne et féministe ; exilée des champs d’études féministes étasuniens, car trop proche de sa culture familiale : Gloria Anzaldúa, disparue en 2004, s’est employée à penser la création d’espaces à même de fortifier ces vécus et ces identités composites. Nous avons publié un portrait d’elle dans notre dernier numéro papier ; nous prolongeons ce texte par une semaine thématique qui lui sera ici consacrée : comment appréhender la question des appartenances à partir de son œuvre, encore méconnue dans l’espace francophone ? Pour commencer, la traduction d’un texte qu’elle a écrit en 1992.
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Spanning 125 years, Art and Queer Culture is the first major historical survey to consider the ways in which the codes and cultures of homosexuality have provided a creative resource for visual artists. Attempts to trouble the conventions of gender and sexuality, to highlight the performative aspects of identity and to oppose the tyranny of the normal are all woven into the historical fabric of homosexuality and its representation. From Oscar Wilde to Ryan Trecartin, from the molly houses of eighteenth-century London to the Harlem drag balls of the 1920s, the flamboyant refusal of social and sexual norms has fuelled the creation of queer art and life throughout the modern period. Although the book proceeds in a chronological fashion, it does not propose a progressive narrative in which homosexuals become increasingly adept at negotiating the circumstances of censorship and overcoming the terms of stigma and invisibility. The dialogue between art and queer culture does not move towards ever more affirmative images of equality and dignity. Rather than countering homophobia with 'positive' images of assimilation, many of the artists and photographers featured in this book draw upon, and even draw out, the deviant force of homosexuality. Art and Queer Culture includes not only pictures made and displayed under the rubric of fine art but also those intended for private, underground or otherwise restricted audiences. Scrapbooks, amateur artworks, cartoons, bar murals, anonymous photographs, activist posters, all appear in its pages, as do paintings, sculptures, art photographs and video installations. Writing queer culture into the history of art means redrawing the boundaries of what counts as art as well as what counts as history. It means searching for cracks in the partition that separates 'high' art from 'low' culture and in the divide between public achievement and private life
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Voir différemment propose une histoire et une théorie des idées sur l'identité en relation avec les discours et les pratiques des arts visuels dans la culture euro-américaine, depuis les premières croyances modernes selon lesquelles l'art est l'expression d'un individu, l'image peinte une « image du monde » exprimant une vision globale et point de vue cohérent, à la montée des politiques identitaires après la Seconde Guerre mondiale dans le monde de l'art et au-delà. Le livre est à la fois une histoire de ces idées (par exemple, retraçant la domination d'un modèle binaire de soi et de l'autre de Hegel à travers la politique identitaire classique des années 1970) et une réponse politique à la revendication commune dans l'art et le discours politique populaire que nous sommes " au-delà » ou « post- » identité. En contestant cette dernière affirmation, Seeing Differently examine de manière critique comment et pourquoi nous « identifions » les œuvres d'art avec une subjectivité expressive, notant l'impossibilité de prétendre que nous sommes une « post-identité » étant donné la persistance des croyances dans le discours artistique et la culture visuelle plus large sur qui « est » le sujet et propose une nouvelle théorie sur la manière de penser ce type d'identification de manière plus réfléchie et autoréflexive. En fin de compte, Seeing Differently propose un mode de pensée de l'identification en tant que processus de « durée féministe queer » qui ne peut jamais être entièrement résolu, mais doit être pris en compte dans la réflexion sur l'art et la culture visuelle. La duréenalité féministe queer est un mode d'interprétation relationnelle qui affecte à la fois «l'art» et «l'interprète», nous rendant potentiellement plus conscients de la façon dont nous évaluons et valorisons l'art et d'autres types de culture visuelle.
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Persistence is a raucous, insightful, sexy, and sometimes dangerous look at what the words butch and femme can mean in today's ever-shifting gender landscape, with one eye on the past and the other on what is to come.
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Cette anthologie, la première du genre en langue française, retrace l'histoire complexe de quarante années de théories féministes anglo-américaines en histoire de l'art, à partir d'exemples détaillés et emblématiques. Les premiers écrits abordent l'histoire des pionnières de cette théorisation féministe, avec des écrits de Lucy Lippard, une analyse rétrospective des caractéristiques du mouvement californien des années 1970 ou des réceptions polémiques de The Dinner Party. Une seconde partie est consacrée à des textes qui s'attachent à une relecture de l'histoire de l'art des siècles passés, que ce soit le point de vue de Griselda Pollock, des « vieilles maîtresses » à une théorisation des espaces de la féminité, ou des approches plus marxistes du travail des artistes. Le troisième volet regroupe de nouvelles perspectives : l'analyse des masculinités à l'époque moderne et dans les performances des années 1960-1970, puis une approche des problématiques spécifiques aux artistes de couleurs, notamment afro-américaines. Enfin, deux études permettent de faire le point sur le développement postféministe en art et les questions queer. Cette sélection, issue d'un vaste répertoire, permet d'aborder les différentes conceptions théoriques des études féministes, de genre et queer en art qui se sont succédées et répondues des années 1970 aux années 2000.
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Lorsqu’il fut publié pour la première fois aux États-Unis en 1990, Épistémologie du placard devint immédiatement un classique qui, aux côtés des travaux de Judith Butler et de Teresa de Lauretis, posa les termes de la « théorie queer ». À mi-chemin entre les études féministes et les gay and lesbian studies, Eve Kosofsky Sedgwick déconstruit la sexualité comme Butler le genre. Dans cet ouvrage de référence, elle affirme que l’ensemble de la culture occidentale moderne s’articule autour de l’opposition homo/hétérosexuel et que celle-ci affecte les binarismes qui structurent l’épistémologie contemporaine, de savoir/ignorance à privé/public en passant par santé/maladie.S’appuyant sur de nombreux textes datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècles (Wilde, Proust, Nietzsche, Melville et James), l’auteur traque l’émergence des nouveaux discours institutionnels médicaux, juridiques, littéraires et psychologiques, qui produiront en miroir les figures de « l’homosexuel » et de « l’hétérosexuel », au détriment des multiples différences au cœur des sexualités.
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Le présent article trace d’abord un bref portrait de trois conceptions dominantes de l’identité sexuelle : le modèle patriarcal, le modèle féministe et le modèle postmoderne. Puis, après avoir présenté plus longuement le dernier, il analyse deux romans relayant cette conception postmoderne de l’identité de sexe/genre, l’un écrit par un homme (Self, de Yann Martel, paru en 1996), et l’autre par une femme (Ce qu’il en reste, de Julie Hivon, paru en 1999). Dans ces deux romans, qui revêtent de ce fait une importante dimension politique, les identités figées sont mises à mal tant discursivement que formellement - par la déconstruction des signes du passé et la mise en place de dispositifs énonciatifs confondant hommes et femmes, par exemple. Ils participent ainsi à une conception culturaliste de l’identité sexuelle, selon laquelle le genre est une performance.,This article begins by briefly introducing three major frameworks for conceptualizing gender identity : a patriarchal model, a feminist model and a postmodern model. After exploring the third in greater depth, it offers a reading of two novels of postmodern gender identity, one by a male author (Self by Yann Martel, 1996), one by a female author (Ce qu’il en reste by Julie Hivon, 1999). Both novels, which are therefore strongly political, challenge the concept of predetermined gender identity on the levels both of discourse and of form, by deconstructing older concepts and by blurring gender lines. They are therefore grounded in a view of gender identity as cultural construction and performance.
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"Gender" has, in recent years, become one of the busiest terms in literary and cultural theory, as well as being one of the most contested. David Glover and Cora Kaplan chart the main lines of contemporary debate surrounding gender in a guide which:* presents a history of the term, from the sexology of psychoanalysis of the 1960s to its current usage within the interdisciplinary field of gender studies* looks at the major perspectives on gender from second-wave feminist writers and critics* examines new work on masculinity in literary and cultural studies* assesses how the creation of new queer and gendered identities has impacted the study of literature* surveys empirical and theoretical work on readership and spectatorship, looking in detail at modes of fantasy, cultural consumption, reader response and fan cultures.
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Rooted in Gloria Anzaldúa’s experience as a Chicana, a lesbian, an activist, and a writer, the groundbreaking essays and poems in this volume profoundly challenged how we think about identity. Borderlands/La Frontera remapped our understanding of what a “border” is, seeing it not as a simple divide between here and there, us and them, but as a psychic, social, and cultural terrain that we inhabit, and that inhabits all of us. This twentieth-anniversary edition features new commentaries from prominent activists, artists, and teachers on the legacy of Gloria Anzaldúa’s visionary work