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Même si la misogynie et les agressions sexuelles sont des problèmes bien connus et depuis longtemps dénoncés par des féministes militant dans les réseaux de gauche et d’extrême-gauche, les textes d’analyse sur l’antiféminisme de gauche restent relativement rares dans la vaste production d’études sur l’antiféminisme en général
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Ce mémoire porte sur les expériences de militants impliqués dans des mobilisations féministes au Québec au cours des cinquante dernières années. Ma recherche prend pour point de départ les tensions que pose la participation des hommes au mouvement féministe. Une revue des travaux existants permet d’en identifier quatre principales : l’identification des hommes au féminisme ; la gestion de la mixité ; l’autonomie organisationnelle masculine ; le maintien de l’engagement à l’extérieur du mouvement féministe. Dans le cadre de cette recherche, je me penche sur la manière dont les militants proféministes vivent ces tensions, à partir d’une analyse de la subjectivité masculine basée sur les théories féministes matérialistes. Au plan méthodologique, je fais appel à la méthodologie Q, une méthode mixte spécialisée dans l’étude des subjectivités. L’analyse des données révèle la présence d’un discours dominant sur l’expérience de l’engagement proféministe, ainsi que deux discours secondaires. Le discours principal Une lutte quotidienne pour la justice se concentre sur les impacts personnels positifs du féminisme sur la vie des militants et la manière dont celui-ci est vécu comme une facette d’un engagement plus vaste pour la justice sociale. Les discours secondaires L’antisexisme entre hommes et L’émancipation au masculin mettent en lumière des expériences opposées sur le rapport entre la masculinité et la lutte pour l’émancipation des femmes. D’un côté, L’antisexisme entre hommes insiste sur le soutien actif des revendications féministes en intervenant auprès des hommes et en confrontant leurs attitudes sexistes. De l’autre, l’expérience de L’émancipation au masculin se concentre sur l’épanouissement personnel des hommes et l’émancipation vis-à-vis des contraintes de la masculinité dominante. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme, Proféminisme, Militantisme, Subjectivité, Rapports sociaux de sexe, Méthodologie Q
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La nourriture n'est pas aussi neutre que l'on peut le penser. Certains aliments, comme la viande, seraient considérés plus masculins que d'autres. En effet, le patriarcat a des effets sur la nourriture également. Il s'agit, dans ce projet de mémoire, de questionner ce qu'est la masculinité et la féminité en tant qu’idéaux, qui se construisent mutuellement en lien avec la domination masculine. Il s'agit également de penser les rapports de genre et les différentes responsabilités genrées autour des choix alimentaires. La division sexuelle du travail telle que pensée par le féminisme matérialiste peut également être étudiée autour de l’alimentation. De plus, le genre serait performé au sens de Butler (1988) en ce qui regarde l'alimentation. C'est d’ailleurs ce qui motive les questionnements autour des habitudes alimentaires et leur signification en lien avec le genre et les rapports de domination. Pour penser le carnisme et les aspects genrés de la viande, il importe nécessairement de se pencher sur la question du véganisme et de l’antispécisme. Puisqu’être végane implique de retirer tous les produits animaux des habitudes de consommation et de minimiser la souffrance animale, nous avons mené une enquête auprès de 10 hommes cisgenres québécois et 3 femmes cisgenres, une femme trans et une personne non binaire s’identifiant comme véganes afin de déterminer les impacts d'une alimentation végane sur les codes de la masculinité. Notre étude conclut que toutes les personnes interviewées déconstruisent en profondeur les normes genrées autour de la nourriture. Ainsi, ces hommes véganes sont capables de reconnaitre des différences marquantes entre eux et le reste des hommes en société. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : véganisme, genre, antispécisme, déconstruction, patriarcat, féminisme, viande, masculinité
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The COVID-19 pandemic has drawn attention to the home as a work environment, but the focus has centered on the experiences of paid workers. Stay-at-home mothers (SAHMs), for whom the home was already a workplace, have received little attention. This article explores how pandemic-induced lockdowns impacted SAHMs' working conditions and their experiences of childrearing. Combining a Marxist-feminist conceptualization of domestic labor with a labor process framework, we performed a qualitative content analysis of vignettes SAHMs shared about their day-to-day domestic labor in an online mothering community. Our findings show that, under lockdown conditions, the primacy given to partners' paid work combined with children's increased demands for care and attention reduced SAHMs work autonomy and exacerbated gender inequalities in the home. Combining labor process theory with literature on motherwork illuminates the home as a gendered work environment and enhances understanding of how changing conditions of domestic labor can intensify gender inequalities (and workers' awareness of them) that typically remain “hidden in the household.”. © 2022 John Wiley & Sons Ltd.
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« Silvia Federici présente une critique de la politique des communs dans une perspective féministe. De son vécu au Nigeria et de ses rencontres avec des militantes d'Amérique latine et du monde entier, Federici révèle les luttes quotidiennes des femmes contre la spoliation de leur terre, de leur logement et nourriture. De ses recherches historiques, elle compare les enclosures, qui ont permis la naissance du capitalisme par la destruction des communs et la prolétarisation des populations rurales, aux « nouvelles enclosures » au cœur de la phase actuelle d'accumulation capitaliste mondiale. Cet ouvrage soutient que les luttes autour de la reproduction sociale sont cruciales autant pour notre survie économique que pour la construction d'un monde libéré des hiérarchies et des divisions que le capital a implantées dans le corps du prolétariat international. Federici considère que les communs ne doivent pas être compris comme des îlots de partage dans un océans de relations d'exploitation, mais plutôt comme des espaces autonomes à partir desquels défier l'organisation capitaliste de la vie et du travail. »-- Quatrième de couverture.
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Cette recherche est une étude exploratoire sur les conditions de travail des femmes œuvrant dans les organismes communautaires Famille (OCF) au Québec. Basée sur neuf entrevues réalisées auprès de travailleuses de ce milieu, elle offre une analyse du sens que les femmes donnent à leur vécu et à leur expérience. Cette recherche a pour ambition de dresser un portrait des conditions de travail et des conditions de vie des femmes œuvrant dans ce milieu, en considérant la spécificité des OCF, ses rapports de pouvoir avec les bailleurs de fonds, ses dynamiques avec les acteurs sociaux et ses enjeux particuliers. À travers une lunette féministe matérialiste ancrée dans les théories du care, jumelées à une perspective critique du néolibéralisme, nous explicitons la façon dont les contraintes imposées au secteur communautaire Famille par l’État québécois et les bailleurs de fonds privés, affectent les conditions de travail et les conditions de vie des salariées évoluant dans ce milieu. Dans un premier temps, nous démontrons que les politiques néolibérales affaiblissent les OCF par la non-reconnaissance de leur spécificité, par leur sous-financement et par l’imposition de nombreux partenariats qui contribuent à limiter leur autonomie. Dans un deuxième temps, nous illustrons comment les politiques néolibérales, mais aussi le manque de reconnaissance et la dévalorisation de ce travail de care, précarisent les conditions de travail dans les OCF. Dans un troisième temps, nous explorons les situations de précarité et/ou de pauvreté découlant des conditions de travail. Au surplus, nous interrogeons le rapport potentiellement paradoxal qui peut émerger du fait d’intervenir auprès de familles qui ont des besoins socio-économiques similaires à ceux des travailleuses. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Organismes communautaires Famille, travailleuses, conditions de travail, féminisme matérialiste, care, néolibéralisme, précarité, pauvreté
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Cet article analyse la nature et la répartition du travail domestique au sein de ménages de classes supérieures davantage dotés en capital économique que culturel, dont les femmes sont au foyer ou éloignées d'emplois rémunérateurs. En détaillant le rapport de ces femmes au travail domestique, on éclaire des situations asymétriques peu connues, qui renseignent de manière plus large sur l'articulation des rapports sociaux de genre et de classe. Parce que les ménages concernés poussent à son paroxysme la division sexuée du travail qui prévaut dans la majorité des couples, les situations des femmes au foyer offrent un effet de loupe sur les logiques genrées. Cet article démontre que les femmes au foyer sont loin d'être « inactives » et qu'elles participent pleinement au positionnement social du ménage en réalisant notamment un travail d'éducation, de consommation et d'entretien du capital social, qui façonne le style de vie de ces ménages, ancrés au sein des classes supérieures.
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« Refusant la réduction des réalités trans à des questions d'identité, cet ouvrage assume une perspective féministe matérialiste : il s'agit d'aborder les conditions sociales des personnes trans, leurs positions dans les rapports sociaux de sexe, de race et de classe, ainsi que leurs inscriptions dans les mouvements féministes. Diverses par leurs thèses et leurs ancrages disciplinaires, ces contributions se rejoignent par leur exigence de tenir ensemble élaboration théorique et engagement militant pour repenser en profondeur les problématiques et les luttes trans et féministes. »-- Site de l'éditeur.
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Le présent volume porte sur les philosophies féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement en font l'un des champs les plus novatrices de la recherche philosophique actuelle : le féminisme marxiste, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer, l'épistémologie, l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism et l'intersectionnalité. L'ensemble de ces pensées constitue un vaste corpus riche d'outils critiques pour réfléchir à de nouveaux frais sur de nombreux enjeux de la philosophie mais aussi pour éclairer les débats contemporains sur le genre et la sexualité, la matérialité des rapports de pouvoir comme leur articulation et leur représentation dans la modernité, les violences sexuelles et le sexisme.
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Icône du Black Power et de la Révolution dans les années 1970, Angela Davis est une figure incontournable de l’activisme et du féminisme, toujours engagée dans la lutte pour la justice sociale. Cet article vise à cerner la place de cette intellectuelle militante au sein du féminisme noir américain. Effectivement, Angela Davis s’est plutôt définie comme révolutionnaire ou communiste noire que comme « féministe noire ». Néanmoins, ses écrits, indissociables de ses combats, ont indéniablement participé à l’affirmation du féminisme noir : nous le montrons en analysant son autobiographie et ses recherches sur les femmes noires. Angela Davis a inspiré le féminisme noir et y a contribué par son activisme révolutionnaire et par sa praxis pionnière de l’intersectionnalité, concept et approche qu’elle continue de défendre contre un féminisme qualifié de « bourgeois ». Toutefois, elle dépasse aussi le féminisme noir dans une certaine mesure, en se plaçant à l’avant-poste d’un féminisme révolutionnaire internationaliste et radical qui se dit « abolitionniste » (du système carcéral).
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Cet article, basé sur une enquête de terrain menée en 2011, à Montréal, porte sur les enjeux qui traversent la question de la présentation physique des rappeuses dans l’espace public. Au cours des entretiens, les rappeuses soulignent que les activités de médiatisation et de représentation sur scène impliquent de devoir composer avec des représentations situées de la féminité dans un contexte où les industries musicales et médiatiques favorisent leur visibilité d’abord en tant que femmes, ce qui a des effets sur leur reconnaissance/légitimité en tant qu’artiste. Cette étude jette un regard sur les processus qui s’organisent dans une activité rap majoritairement masculine, elle-même durablement évincée des espaces dominants de production et de médiatisation de la musique au Québec.
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Les femmes sont infériorisées dans les discours religieux et appropriées par les hommes, exclues des cultes publics et reléguées aux marges du sacré. En lien avec les mouvements féministes du XXème siècle, des femmes croyantes et féministes ont remis en question cet ordre patriarcal et misogyne, espérant une évolution des doctrines et pratiques pour permettre leur inclusion pleine et entière dans leur communauté au même titre que les hommes. Certaines de ces femmes se sont intéressées aux rituels et à leur réappropriation afin de les rendre plus inclusifs. Pour Catherine Bell, les transformations apportées à des rites peuvent permettre de renégocier les rapports de pouvoir : la formalisation d’un rituel entraîne l’élaboration d’un ordre hégémonique, à partir duquel la réalité des individus appartenant à une institution religieuse sera interprétée. Bell développe dans son ouvrage Ritual Theory, Ritual Practice (2009) un cadre d’analyse de la ritualité. En s’inspirant entre autres des travaux de Foucault sur le pouvoir et de Bourdieu sur la légitimité, ce cadre d’analyse permet de s’intéresser plus particulièrement à la ritualité comme une stratégie d’action pour manipuler et façonner la réalité, telle qu’elle est expérimentée, incorporée, et reproduite par les agents sociaux, impliquant donc l’établissement de rapports de pouvoir. En faisant appel à cette théorisation de Bell et à la théorie féministe des rapports de sexe de Colette Guillaumin pour étudier la ritualité au sein du judaïsme libéral et du catholicisme romain, nous avons voulu répondre à la question suivante : comment l’analyse des transformations féministes de rituels juifs et catholiques vis-à-vis de leur forme traditionnelle peut nous permettre de saisir les modalités de négociation des féminismes religieux face à leur institution? Ainsi, nous avons sélectionné quatre cas de transformation féministe de rituels pour les comparer avec leur forme traditionnelle. Dans le judaïsme, nous nous sommes intéressée au miqveh (un bain purificateur à destination des femmes en âge d’être menstruées), et au séder (premier repas de la Pâque lors duquel on se rappelle de la sortie d’Égypte), et dans le catholicisme nous avons étudié l’eucharistie (un sacrement qui fait mémoire du dernier repas du Christ) et l’ordination des prêtres (qui permet aux hommes de rentrer dans la caste des clercs de laquelle sont exclues les femmes). Nous les avons analysés à partir d’un cadre divisé en quatre éléments : la différenciation (en quoi les actes posés se différencient-ils de gestes quotidiens et constituent-ils un espace interne possédant ses propres valeurs), le corps et l’environnement (comment le premier est envisagé dans ses mouvements et sa position dans l’espace, en relation avec le deuxième qui est ainsi créé et qui influence en retour le corps, permettant une certaine socialisation des corps et des individus), la maîtrise rituelle (qui concerne les modalités d’accès au savoir et de participation au rituel), et enfin l’ordre hégémonique (c’est-à-dire les prescriptions rituelles définissant l’orthodoxie et l’orthopraxie du rite, ainsi que ses buts et effets recherchés). Plus qu’une comparaison entre les transformations apportées, il s’agit d’un contraste entre les éléments communs que se dégagent des analyses, comme les questions d’inclusion, tant des femmes pour élaborer et participer aux rituels que des expériences biologiques et sociales qu’elles peuvent vivre, ou encore un retravail des symboles ou des textes pouvant mener à des réécritures bibliques. Mais des divergences entre les réappropriations ressortent aussi, notamment quant à leur réception par les institutions religieuses. En effet, d’un côté les femmes juives ont pu, grâce au rapport du judaïsme libéral avec les textes et l’interprétation, contaminer les pratiques communautaires, permettant alors l’amorce d’un changement d’ordre hégémonique. De l’autre, les femmes catholiques, malgré leurs pratiques et revendications féministes envers l’Église, restent dans les marges, et risquent même l’excommunication, en raison notamment de la hiérarchie vaticane et de son rapport à l’autorité. Cet état des choses mènent alors certaines femmes catholiques à rentrer dans des formes de résistances par rapport à l’institution, continuant de pratiquer des rituels que celle-ci récuse. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : ritualité, féminisme, rapports de sexe, judaïsme libéral, catholicisme, miqveh, ordination, séder, eucharistie.
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En s'appuyant sur les outils théoriques développés par les féministes matérialistes depuis les années 1970, cette recherche propose un regard inédit sur les rapports humains/animaux dans le cadre de l'institution de l'élevage. En situant cette dernière dans la continuité des rapports d'appropriation que sont le servage, l'esclavage et le sexage, il s'agit de donner à voir le processus d'animalisation - c'est-à-dire de mise en situation minoritaire - des individus· élevés, mais aussi de contrer les différentes stratégies idéologiques visant à occulter la dimension organisée, arbitraire et violente de ce processus. Après avoir repéré quelques-unes de ces stratégies dans la recherche en sciences sociales (spècies-blindness et recours au paradigme maussien don/contre-don pour théoriser l'élevage), un corpus de 139 contenus publicitaires pour des produits issus de l'élevage (publispécisme) est analysé. À travers une approche socio-sémantique et par la constitution d'une typologie en quatre classes, nous montrons que les animaux y sont soit absents en tant qu'individus (référents absents), soit présents en tant qu'animalisés, déjà-viande et toujours disponibles (différents présents). Ces résultats viennent en appui de la thèse de Colette Guillaumin selon laquelle les rapports d'appropriation produisent une idée de Nature leur permettant de s'inscrire dans le règne du spontané et du légitime. Nous concluons sur la nécessité, aussi bien épistémologique que politique, d'inclure la question des rapports sociaux d'espèce dans les recherches sur les rapports de pouvoir et les inégalités. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : anthropocentrisme, animalisation, humanité, animalité, rapports sociaux d'espèce, publispécisme, naturalisation, féminisme matérialiste