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The COVID-19 pandemic has drawn attention to the home as a work environment, but the focus has centered on the experiences of paid workers. Stay-at-home mothers (SAHMs), for whom the home was already a workplace, have received little attention. This article explores how pandemic-induced lockdowns impacted SAHMs' working conditions and their experiences of childrearing. Combining a Marxist-feminist conceptualization of domestic labor with a labor process framework, we performed a qualitative content analysis of vignettes SAHMs shared about their day-to-day domestic labor in an online mothering community. Our findings show that, under lockdown conditions, the primacy given to partners' paid work combined with children's increased demands for care and attention reduced SAHMs work autonomy and exacerbated gender inequalities in the home. Combining labor process theory with literature on motherwork illuminates the home as a gendered work environment and enhances understanding of how changing conditions of domestic labor can intensify gender inequalities (and workers' awareness of them) that typically remain “hidden in the household.”. © 2022 John Wiley & Sons Ltd.
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Cette recherche est une étude exploratoire sur les conditions de travail des femmes œuvrant dans les organismes communautaires Famille (OCF) au Québec. Basée sur neuf entrevues réalisées auprès de travailleuses de ce milieu, elle offre une analyse du sens que les femmes donnent à leur vécu et à leur expérience. Cette recherche a pour ambition de dresser un portrait des conditions de travail et des conditions de vie des femmes œuvrant dans ce milieu, en considérant la spécificité des OCF, ses rapports de pouvoir avec les bailleurs de fonds, ses dynamiques avec les acteurs sociaux et ses enjeux particuliers. À travers une lunette féministe matérialiste ancrée dans les théories du care, jumelées à une perspective critique du néolibéralisme, nous explicitons la façon dont les contraintes imposées au secteur communautaire Famille par l’État québécois et les bailleurs de fonds privés, affectent les conditions de travail et les conditions de vie des salariées évoluant dans ce milieu. Dans un premier temps, nous démontrons que les politiques néolibérales affaiblissent les OCF par la non-reconnaissance de leur spécificité, par leur sous-financement et par l’imposition de nombreux partenariats qui contribuent à limiter leur autonomie. Dans un deuxième temps, nous illustrons comment les politiques néolibérales, mais aussi le manque de reconnaissance et la dévalorisation de ce travail de care, précarisent les conditions de travail dans les OCF. Dans un troisième temps, nous explorons les situations de précarité et/ou de pauvreté découlant des conditions de travail. Au surplus, nous interrogeons le rapport potentiellement paradoxal qui peut émerger du fait d’intervenir auprès de familles qui ont des besoins socio-économiques similaires à ceux des travailleuses. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Organismes communautaires Famille, travailleuses, conditions de travail, féminisme matérialiste, care, néolibéralisme, précarité, pauvreté
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Cet article analyse la nature et la répartition du travail domestique au sein de ménages de classes supérieures davantage dotés en capital économique que culturel, dont les femmes sont au foyer ou éloignées d'emplois rémunérateurs. En détaillant le rapport de ces femmes au travail domestique, on éclaire des situations asymétriques peu connues, qui renseignent de manière plus large sur l'articulation des rapports sociaux de genre et de classe. Parce que les ménages concernés poussent à son paroxysme la division sexuée du travail qui prévaut dans la majorité des couples, les situations des femmes au foyer offrent un effet de loupe sur les logiques genrées. Cet article démontre que les femmes au foyer sont loin d'être « inactives » et qu'elles participent pleinement au positionnement social du ménage en réalisant notamment un travail d'éducation, de consommation et d'entretien du capital social, qui façonne le style de vie de ces ménages, ancrés au sein des classes supérieures.
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Dans les rapports de genre, le fait que les hommes puissent s'assurer la force de travail des femmes sans contrepartie mesurable (en temps, en argent, etc.) montre que la nature de la relation est différente de celle de la vente classique du travail. Comme dans l'esclavage et le servage, il y a appropriation directe de la base matérielle – corporelle – de l'individu. Cette appropriation se manifeste, dans la forme matrimoniale de cette relation, par le fait que le travail n'est pas évalué, par l'appropriation des produits – parmi lesquels les enfants –, par le droit illimité d'utiliser le corps de l'épouse. Elle s'exprime par la nature de certaines tâches : la responsabilité, par exemple, des besoins corporels du dominant et de ses dépendants. Ces tâches sont empiriquement associées à l'appropriation corporelle (du dominé), par exemple dans l'esclavage. La relation sociale que l'on pourrait appeler « sexage » est à la fois collective (appropriation collective des femmes par les hommes) et privée (comme dans le mariage, qu'il soit légal ou de droit commun).