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Ce mémoire porte sur les expériences de militants impliqués dans des mobilisations féministes au Québec au cours des cinquante dernières années. Ma recherche prend pour point de départ les tensions que pose la participation des hommes au mouvement féministe. Une revue des travaux existants permet d’en identifier quatre principales : l’identification des hommes au féminisme ; la gestion de la mixité ; l’autonomie organisationnelle masculine ; le maintien de l’engagement à l’extérieur du mouvement féministe. Dans le cadre de cette recherche, je me penche sur la manière dont les militants proféministes vivent ces tensions, à partir d’une analyse de la subjectivité masculine basée sur les théories féministes matérialistes. Au plan méthodologique, je fais appel à la méthodologie Q, une méthode mixte spécialisée dans l’étude des subjectivités. L’analyse des données révèle la présence d’un discours dominant sur l’expérience de l’engagement proféministe, ainsi que deux discours secondaires. Le discours principal Une lutte quotidienne pour la justice se concentre sur les impacts personnels positifs du féminisme sur la vie des militants et la manière dont celui-ci est vécu comme une facette d’un engagement plus vaste pour la justice sociale. Les discours secondaires L’antisexisme entre hommes et L’émancipation au masculin mettent en lumière des expériences opposées sur le rapport entre la masculinité et la lutte pour l’émancipation des femmes. D’un côté, L’antisexisme entre hommes insiste sur le soutien actif des revendications féministes en intervenant auprès des hommes et en confrontant leurs attitudes sexistes. De l’autre, l’expérience de L’émancipation au masculin se concentre sur l’épanouissement personnel des hommes et l’émancipation vis-à-vis des contraintes de la masculinité dominante. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme, Proféminisme, Militantisme, Subjectivité, Rapports sociaux de sexe, Méthodologie Q
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En partant du concept d’indivisibilité de la justice, cet article se penche sur la pertinence des théories de l’intersectionnalité des oppressions dans le contexte du féminisme québécois francophone pour démontrer 1) l’existence d’une protothéorie de l’intersectionnalité dans le féminisme radical des années 1970 au Québec et 2) que les féministes québécoises d’aujourd’hui sont bien placées pour proposer une synthèse entre l’approche intersectionnelle en provenance des États-Unis et le matérialisme français. Cette démonstration permettra au passage de récuser deux accusations fallacieuses au sujet de l’approche intersectionnelle, soit qu’elle est postmoderne et source de fragmentation du mouvement féministe.
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Dans toutes les sociétés, et que les acteurs sociaux en soient conscients ou non, la conception du sexe anatomique comporte toujours un aspect stratégique, c'est-à-dire politique, dans l'organisation des relations entre les sexes. Deux questions se posent et se croisent : la conceptualisation du sexe (quel rapport établit-on entre le biologique et le social ?) et la catégorisation des sexes (qu'est-ce qu'un homme, qu'est-ce qu'une femme, qu'est-ce que du masculin, du féminin, de l'unisexe ou du troisième genre... ?). Si l'oppression des femmes est générale, les idéologies du sexe sont diverses. L'auteur s'est intéressée à ceux et celles qui parlent et à celles qui se taisent, aux métamorphoses subtiles du discours savant, aux interprétations et aux déterminants de la conscience des femmes, aux normes des sociétés et des individus sur le sexe et le genre, et aux tentatives de subversion. Que ce soit du côté des normes ou du côté des contestataires, et qu'elles disent que le genre traduit, ou symbolise, ou construit le sexe, les idéologies témoignent du sexe social : que l'anatomie est politique.
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Recueil de textes de cette figure du féminisme et pionnière de la sociologie du travail et du genre en France. Il éclaire la construction d'analyses et de concepts autour de la division sexuelle du travail, des rapports sociaux de sexe, leur intrication avec les rapports de classe et de race. L'ensemble permet de retracer le chemin intellectuel et politique de D. Kergoat.
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De la cuisine au studio explore les parcours de douze artistes issues de trois générations différentes : femmes signataires du manifeste Refus global en 1948, premières cinéastes qui ont œuvré à l’ONF dans les années 1970 et artistes médiatiques impliquées au Studio XX. À partir d’entrevues avec les artistes, Anna Lupien pose un regard sociologique sur l’expérience de créatrices qui ont investi l’art en tant qu’espace d’expression dans la sphère publique. De quelle façon ont-elles élaboré des stratégies créatives et par le fait même donné corps à des transformations sociales engendrées par le mouvement féministe, notamment en ce qui a trait à la conciliation travail-famille ? Comment ont-elles intégré des milieux artistiques qui ne leur étaient pas ouverts d’emblée ? Comment se sont-elles engagées pour le bien commun à travers leur parcours artistique ? Les histoires de ces artistes – Madeleine Arbour, Christine Brault, Mireille Dansereau, Dorothy Todd Hénaut, Stéphanie Lagueux, Bérengère Marin-Dubuard, Helena Martin Franco, Terre Nash, Anne-Claire Poirier, Françoise Riopelle, Bonnie Sherr Klein et Françoise Sullivan – témoignent des luttes inachevées du mouvement féministe et des brèches qu’elles ont pratiquées dans l’ordre des choses, suscitant des rencontres originales entre l’art et le politiqu
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Interview d'Elsa Dorlin pour l'ouvrage "Femmes, genre, féminismes".
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Le travail domestique a été beaucoup étudié par les féministes depuis trente ans. Mais ce qu’il désigne : la prise en charge de tout le travail non payé de la maison par les femmes, n’a pas changé. Le « non-partage » est dénoncé, mais peu de solutions concrètes sont proposées. Le caractère « privé » a été dénoncé en ce qui concerne les violences contre les femmes, mais pas l’appropriation de leur travail. La théorie matérialiste qui fait de cette appropriation l’un des socles du patriarcat est rappelée ; le rôle de l’État est examiné, et la conclusion est que nos sociétés, via le marché du travail, mais aussi via le système fiscal et de sécurité sociale, contribuent à rendre possible cette appropriation du travail des femmes et des concubines par les hommes. On suggère d’adopter comme revendication : la suppression des subventions d’État aux ménages où la femme ne travaille pas, en même temps que l’application du droit commun au travail domestique, c’est-à-dire le paiement par le bénéficiaire. L’hypothèse est que les hommes seront plus enclins à faire leur part quand ne pas la faire leur reviendra très cher.
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In the spring 1993 issue of The Sciences, Brown University geneticist Anne Fausto-Sterling, citing the work of John Money, indicates that approximately four percent of the population is, to some degree, intersexual: they either possess physical characteristics of both officially recognized sexes or they have chromosomes which indicate a sex which are 'contradicted' by their physical appearance.1 In Toronto, the four percent figure translates into roughly 88,000 people. Yet little has been written about intersexuality, although its concerns often intersect with those of feminist and queer theory. This paper deals with feminist issues in patriarchal medicine and its relation(s) to intersexuality (and intersexuality's inherent ability to challenge arguments for the 'natural' basis of heterosexuality).