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Current debates about the future of the family are often based on serious misconceptions about its past. Arguing that there is no biologically mandated or universally functional family form, Stephanie Coontz traces the complexity and variety of family arrangements in American history, from Native American kin groups to the emergence of the dominant middle-class family ideal in the 1890s. Surveying and synthesizing a vast range of previous scholarship, as well as engaging more particular studies of family life from the seventeenth to the nineteenth centuries, Coontz offers a highly original account of the shifting structure and function of American families. Her account challenges standard interpretations of the early hegemony of middle-class privacy and “affective individualism,” pointing to the rich tradition of alternative family behaviors among various ethnic and socioeconomic groups in America, and arguing that even middle-class families went through several transformations in the course of the nineteenth centure. The present dominant family form, grounded in close interpersonal relations and premised on domestic consumption of mass-produced household goods has arisen, Coontz argues, from a long and complex series of changing political and economic conjunctures, as well as from the destruction or incorporation of several alternative family systems. A clear conception of American capitalism’s combined and uneven development is therefore essential if we are to understand the history of the family as a key social and economic unit. Lucid and detailed, The Social Origins of Private Life is likely to become the standard history of its subject.
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Arraisonner quelqu'un, c’est en vieux français tenter de le persuader, argumenter pour lui faire entendre raison. En termes de marine et de police sanitaire, arraisonner un navire, c'est l'interpeller, interrompre sa route pour le contrôler. Ainsi, c'est de la double face, matérielle et mentale, du contrôle et de la manipulation des femmes que traite ce livre collectif. Par l'analyse de sociétés très diverses, anciennes et modernes, comme par la critique des discours scientifiques, les auteurs — ethnologues, sociologues, linguistes – éclairent avec rigueur et imagination théoriques deux domaines encore peu explorés de la problématique des sexes : 1) L’élaboration sociale (politique) de la sexualité et la manipulation des mécanismes de la reproduction — dont l'exposé dément les explications naturalistes ; 2) Les conditions socio-sexuées de la connaissance, les effets sur la conscience de l’oppression matérielle subie et exercée — dont l'analyse exclut toute explication idéaliste. Si les deux sexes sont socialement construits, ce n'est pas de façon symétrique. Objets de raisonnements réducteurs et réduites dans leur corps et dans leur raison, soumises à persuasion ou raisonnées de force, inspectées, contrôlées dans leur tête et dans leur ventre tel un navire sa cargaison, son état sanitaire, son port d'attache : ainsi sont-elles créées « femmes » dans de multiples sociétés. Ainsi s'exerce l'arraisonnement des femmes.
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La « différence » est une relation entre hommes et femmes qui assigne à l'un des groupes, celui des femmes, des obligations matérielles envers l'autre groupe ; imposées par des signes dans le corps (motricité entravée, vête-ments, usage de l'espace et du temps) elles nous à intérioriser la soumission et la disponibilité. La différence n'est ni « naturelle » ni bonne en soi. Conséquence banale de ce qui nous est imposé socialement, elle est l'expression de la relation de pouvoir entre hommes et femmes, Revendiquer un « droit à la différence » est acte d'allégeance au « Réfèrent » . Et qui est le Réfèrent ?
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Dans ce long métrage documentaire, Luce Guilbeault, qui coréalise le film aux côtés de Nicole Brossard et de Margaret Wescott, interviewe quelques féministes américaines : Rita Mae Brown, auteure et poète, Margo Jefferson, écrivaine et critique, Kate Millett, auteure et sculpteure, Lila Karp, écrivaine et professeure, Ti-Grace Atkinson, théoricienne et militante féministe, Betty Friedan, auteure. Elles nous racontent leurs expériences, leurs sentiments et leurs théories sur la question du féminisme.
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Dans les rapports de genre, le fait que les hommes puissent s'assurer la force de travail des femmes sans contrepartie mesurable (en temps, en argent, etc.) montre que la nature de la relation est différente de celle de la vente classique du travail. Comme dans l'esclavage et le servage, il y a appropriation directe de la base matérielle – corporelle – de l'individu. Cette appropriation se manifeste, dans la forme matrimoniale de cette relation, par le fait que le travail n'est pas évalué, par l'appropriation des produits – parmi lesquels les enfants –, par le droit illimité d'utiliser le corps de l'épouse. Elle s'exprime par la nature de certaines tâches : la responsabilité, par exemple, des besoins corporels du dominant et de ses dépendants. Ces tâches sont empiriquement associées à l'appropriation corporelle (du dominé), par exemple dans l'esclavage. La relation sociale que l'on pourrait appeler « sexage » est à la fois collective (appropriation collective des femmes par les hommes) et privée (comme dans le mariage, qu'il soit légal ou de droit commun).
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Le fait de s'approprier c'est-à-dire d'être - dans un rapport social déterminé (sexation) - une chose (cf. Partie I, Questions Féministes n°2) a un corollaire idéologique : la classe des femmes est considérée comme totalement immergée dans la Nature, et se définit par ses caractéristiques somatiques. Ce n'est nullement le cas de la classe des hommes qui se considèrent comme ayant des rapports dialectiques et antagonistes à la Nature. Cette idéologie tend à présenter les femmes et les hommes comme deux espèces distinctes. La conscience de classe des femmes ne peut se développer qu'en opposition au discours idéologique qui nous transforme en groupement naturel.
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« Môman travaille pas, a trop d'ouvrage! est le premier livre publié par les Éditions du remue-ménage en 1976. Pièce de théâtre marquante, drôle et vitriolique, qui appelait à une révolution tous azimuts, elle a été coécrite à l'époque par une troupe de théâtre de combat s'intéressant spécifiquement à l'exploitation des femmes, le Théâtre des cuisines. Le livre étant épuisé depuis plusieurs années, il était plus que temps de remettre en circulation ce joyau du féminisme et du théâtre québécois ; joyau qui, hélas, est plus que jamais d'actualité, lorsqu'on pense aux questions de travail domestique, de travail de soins, de charge mentale et d'invisibilisation. Les codirectrices de la collection LA NEF, Marie-Claude Garneau, Marie-Claude St-Laurent et Marie-Ève Milot ont souhaité bonifier cette nouvelle édition de photos d'archives, d'un avant-propos de Véronique O'Leary, porte-parole de la troupe, et d'une préface de Naïma Hamrouni, dont les travaux portant sur la philosophie féministe, le care et la justice sociale permettent de prolonger les enjeux soulevés dans la pièce, et de les ancrer dans les luttes actuelles. »-- Résumé de l'éditeur.
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Dans Odyssée d’une amazone, recueil d’articles et conférences de 1967, date à laquelle elle avait fondé la National Organization of Women (NOW), à 1973, Ti-Grace Atkinson retrace sa lutte au sein du Women’s Lib. En 1968, elle quitte la NOW, dont elle critique le réformisme, et fonde le groupe des Féministes Radicales, élaborant avec elles une analyse de la condition des femmes et une tactique révolutionnaire. L’ennemi principal, ce sont les hommes, agents de cette exploitation qu’elle nomme « cannibalisme métaphysique ». Il faut rompre avec l’ennemi et lutter contre la reproduction des rapports d’exploitation entre femmes. En 1971, elle quitte le groupe. Dans son dernier texte, elle reconnaît les impasses de la violence verbale. Ce livre, document lucide et passionné, constitue une réflexion sur les contradictions historiques et la réalité politique de la lutte des femmes aux États-Unis. S’il souligne les impasses du réformisme et du radicalisme, il contribue à ouvrir la lutte des femmes vers de nouvelles pratiques
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Le titre sonne comme une condamnation. Le texte, toujours vif, souvent violent, parfois plein d'humour, est un texte de combat. Des féministes, qui se sont réunies pour écrire ensemble ce qu'elles pensent des conditions de la maternité, poursuivent ici un combat qu'elles ont déclenché en avril 1971 avec le manifeste des 343.
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Écrit au plus vif du Women’s Lib américain, cet essai de Kate Millett, publié en 1970, est issu de sa thèse. Il a immédiatement rencontré un succès considérable et est devenu un classique mondial. Considéré comme le premier essai de critique littéraire féministe, il s’attache à dévoiler la dimension politique de la sexualité, à démasquer l’idéologie masculine à l’œuvre dans la littérature (D.H. Lawrence, Henry Miller, Norman Mailer, Jean Genet) et à démontrer que les relations entre les deux sexes sont organisées à la manière d’une politique destinée à tous les niveaux à maintenir la domination des hommes sur les femmes. Au-delà de sa dimension militante, il a contribué au développement des études et recherches féminines et féministes au niveau universitaire
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Réédition d'un ouvrage paru chez le même éditeur en 1971. C'est une analyse critique d'une certaine envergure, souvent virulente et parfois contestée, de la prétendue supériorité du mâle. Trois parties bien distinctes : 1. La politique sexuelle. L'auteur dégage l'aspect politique souvent négligé de la sexualité. C'est le sujet de la thèse soutenue par l'auteur, à partir des concepts de puissance et de domination utilisés dans les relations entre les sexes - 2. L'arrière-plan historique. Fait ressortir les transformations de la relation entre les sexes : la révolution sexuelle entre 1830 et 1930; le climat de réaction entre 1930 et 1960 - 3. Le reflet littéraire. Etude basée sur la critique littéraire. L'auteur y montre comment quatre écrivains, Lawrence, Miller, Mailer et Genet, ont contribué à perpétuer l'idée de domination masculine. Importante bibliographie.
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Traduit de l'américain par Sylvia Gleadow Shumalith Firestone est une des fondatrices du Women's Lib. Contrairement à ce qu'ont tenté de faire jusqu'à présent les défenseurs de l'égalité des sexes, Firestone reconnaît et souligne l'inégalité fondamentale des deux sexes face à la reproduction biologique. Mais rejoignant ceux qui critiquent la soumission à la « loi naturelle », elle montre que le propre de l'homme, de l'être humain, serait d'établir une égalité réelle, sociale, là où la nature n'y prédispose pas. Ainsi agissons-nous dans quantité d'autres domaines, comme par exemple celui de la santé. L'autrice s'efforce en outre d'imaginer ce que pourrait et devrait être une société idéale, celle vers laquelle tend la politique féministe.
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Le présent article cherche donc à mettre de l’avant que l’opposition entre queers et radicales relève davantage de conflits politiques locaux qu’elle n’est liée aux théories elles-mêmes. En effet, il s’est développé dans les dernières années une approche matérialiste queer qui rapproche grandement les deux positions au-delà de leur lutte pour s’établir comme sujet politique légitime du féminisme. Ce matérialisme queer propose d’autres possibilités que l’éternelle tension entre pro-sexe et anti-sexe, division provenant des feminist sex wars des années 1980. C’est pour cette raison que j’aimerais mettre de l’avant des travaux d’intellectuels-les qui utilisent cette approche du matérialisme queer pour relire des objets d’étude au cœur du litige des feminist sex wars, soit la pornographie et le BDSM, et montrer par là que les positions queer, loin de faire l’apologie inconditionnelle de ces manifestations, intègrent diverses dimensions critiques face à celles-ci.