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Historiquement, la grossesse et l'accouchement étaient le champ de pratique des sages-femmes et traduisaient les savoirs empiriques qu’elles et d’autres femmes avaient développés sur leur corps. Mais, aux 19e et 20e siècles, en Occident, les sages-femmes perdent la main mise sur l'accouchement au profit de la nouvelle profession médicale omnipotente, métier historiquement réservé aux hommes. L’obstétrique-gynécologie voit le jour sous la lunette misogyne et raciste d’hommes qui tentent de mener cette spécialité vers la reconnaissance et la gloire auprès de leurs pairs, parfois aux dépens des femmes surtout noires ou pauvres. De nos jours, au Québec et à travers le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer la violence obstétricale subie par les personnes qui accouchent : des abus, des mauvais traitements et des non-respects des droits des personnes vécus durant la grossesse et l’enfantement. Ainsi, c’est avec une posture épistémologique féministe que cette recherche tente, à partir de témoignages de femmes ayant enfanté dans le milieu hospitalier au Québec, de comprendre l’expérience d’accouchement dans un lieu où les rapports de pouvoir sont inégaux. Cette recherche qualitative croise les données avec deux théories clés : les savoirs faisant autorité et l’injustice épistémique. Trois points saillants ressortent de l’analyse : 1) ce sont les soignant·es qui détiennent les savoirs faisant autorité et avec eux le pouvoir décisionnel dans la salle d’accouchement. 2) Les personnes qui accouchent sont victimes d’injustice testimoniale au moment de l’enfantement. 3) L’injustice herméneutique nuit à la reconnaissance et à la lutte contre les violences obstétricales. Finalement, cette recherche met en lumière que les injustices épistémiques que vivent les personnes qui accouchent en milieu hospitalier au Québec sont la toile de fond dans laquelle s’enracinent les violences obstétricales. L’analyse témoigne de la nécessité de renverser les rapports de pouvoir inégaux dans la salle d’accouchement et de changer de paradigme autour de la naissance afin d’obtenir plus de justice périnatale. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Injustice épistémique, savoirs faisant autorités, violence obstétricale, accouchement, justice périnatale, rapports de pouvoir.
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Le 23 novembre 2017, une coalition d’intervenants des industries créatrices du Canada a publié une déclaration dans laquelle elle s’engageait à adopter une politique de tolérance zéro en matière de harcèlement, de discrimination, d’intimidation et de violence, et a mis en place des groupes de travail chargés d’étudier l’élaboration d’un Code de conduite, de mécanismes de production de rapports plus sûrs, ainsi que la formation et l’éducation pour l’ensemble de l’industrie. Ce code de conduite n’est que la première étape dans la réalisation de ces objectifs. En travaillant ensemble, nous avons tenté d’avoir une approche de portée étendue, inclusive et précise en réponse aux préoccupations soulevées par les braves personnes qui ont partagé leurs expériences de harcèlement – quelle qu’en soit la nature. Sur ce site Internet, vous trouverez le Code de conduite, les ressources disponibles et la liste actuelle des signataires.
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À l'aide des données de l'ESG de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), le présent article de Juristat examine les expériences de discrimination dans la vie quotidienne des Canadiens, avec un accent particulier sur les expériences des populations noires et des Premières Nations, des Métis et des Inuits vivant au Canada.
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La littérature scientifique a exploré de nombreux aspects relatifs à la notion de « violence », mais elle n’a jamais cherché à l’appréhender, à notre connaissance, en termes de généalogie vis-à-vis des mouvements féministes. Il s’avère par ailleurs que la formulation du concept de « violence obstétricale » est récente alors que l’expérience est ancienne. C’est ce paradoxe que cet article interroge. Plus précisément, cette contribution vise à élucider comment les mouvements féministes ont pu jouer un rôle facilitateur dans l’émergence de ce concept dont la généalogie s’ancre dans la réflexivité hospitalière et les mouvements féministes. En se saisissant de l’observation d’une association féministe engagée dans la pratique des accouchements alternatifs, cette étude vise à appréhender comment les dynamiques militantes ont ouvert la voie à ce nouveau concept. La recherche de terrain a permis d’identifier deux postures à partir d’entretiens mené auprès des usagères du système hospitalier. L’analyse de l’histoire de cette association montre que c’est un compromis interne à la rencontre entre ces deux postures qui a favorisé un espace de parole pour les parturientes et des négociations avec l’hôpital local pour des réalisations concrètes. La discussion analyse ces deux postures au prisme des points de vue féministes universaliste et différencialiste, ainsi que de la sociologie du corps. La conclusion interroge cette dynamique des mouvements sociaux, se demandant si on peut y observer un processus analogue.
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« '"Cette histoire n’est pas facile à raconter pour moi, mais je dois dénoncer la situation que vivent les femmes à la prison Leclerc afin que l’on prenne conscience des problèmes de droits humains qui ont cours dans cet établissement carcéral de Laval." C’est sur ces mots que s’ouvre le témoignage bouleversant de Louise Henry, incarcérée pendant 11 mois dans cet ancien pénitencier fédéral pour hommes à sécurité maximale où ont été transférées en 2016 les détenues de la Maison Tanguay. Le récit de son expérience derrière les barreaux et de celles de ses codétenues est aussi troublant qu’accablant: fouilles à nu excessives, recours abusif à l’isolement, violence verbale et psychologique, annulation subite de visites, accès limité à l’infirmerie, malpropreté extrême, problèmes d’eau potable, de chauffage et de plomberie, gestion inappropriée de la pandémie de COVID-19... Les conditions de détention à la prison Leclerc sont déplorables et inadaptées aux besoins des femmes. Il est temps que le gouvernement provincial ferme cet établissement, qualifié depuis des années de «véritable honte pour le Québec» par les militant.e.s des droits de la personne.Comme société, n’avons-nous pas plutôt la responsabilité de soutenir et d’aider ces femmes souvent issues de groupes défavorisés, marginalisés et racisés? Comment punir les crimes mineurs de manière à favoriser la réhabilitation des détenues? Quel est le bien-fondé de recourir à la judiciarisation et à l’emprisonnement pour répondre à des problèmes sociaux? Une chose est sûre: personne ne ressortira indemne de ce témoignage poignant et courageux. »--Quatrième de couverture.
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À qui appartient la ville? Sûrement pas aux femmes. Souvent le théâtre des violences ordinaires ou frontales, la ville repose sur des fondations sexistes. Kern s'attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race, d'âge se déploient dans la ville. Elle nous invite à redéfinir et à nous réapproprier les espaces urbains. Comment rendre nos villes plus féministes? Partant de son expérience quotidienne de citadine à différentes époques de sa vie (enfant, adolescente, étudiante, travailleuse, militante et mère), elle s'appuie sur les théories d'urbanisme, des travaux de géographes féministes et des références à la culture pop pour montrer comment une ville genrée qui s'embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d'une ville plus inclusive.
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The settler state's taking of Indigenous children into care disrupts their communities and continues destructive, assimilationist policies. This article presents the perceptions of lawyers, social workers and judges of how Indigenous parents experience child welfare in Quebec. Our participants characterized those experiences negatively. Barriers of language and culture as well as mistrust impede meaningful participation. Parents experience epistemic injustice, wronged in their capacity as knowers. Mistrust also hampers efforts to include Indigenous workers in the system. Emphasizing state workers’ ignorance of Indigenous family practices and the harms of settler colonialism, participants called for greater training. But critical literature on professional education signals the limits of such training to change institutions. Our findings reinforce the jurisdictional calls away from improving the system towards empowering Indigenous peoples to run services of child welfare. The patterns detected and theoretical resources used are relevant to researchers of other institutions that interact with vulnerable populations.
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Ce mémoire a pour but d'examiner l'éventuel impact qu'a eu la quatrième vague du féminisme sur la situation des femmes dans le champ littéraire. Dans sa première partie de contextualisation, il trace les contours d'une histoire littéraire au féminin marquée par l'invisibilisation, l'exclusion et la marginalisation. Dans sa seconde partie, il fait état d'une série de transformations ayant récemment agité le monde de l'édition depuis la déferlante #MeToo, la plus notable étant l'essor inédit pris par l'édition d'ouvrages de non-fiction féministes, une pratique qui témoigne tantôt de l'engagement profond d'une série de nouvelles maisons d'édition indépendantes, tantôt de la pratique du "feminism washing" par les grandes maisons généralistes. La troisième et ultime partie vise à répondre à la question suivante : les inégalités de genre, de quelque nature qu'elles soient, affectent-elles autant le champ littéraire depuis #MeToo? Y seront abordées les questions du plafond de verre, des inégalités salariales, du capital symbolique accordé aux autrices et du harcèlement sexuel au sein du milieu littéraire.
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''Le privilège de dénoncer cherche à savoir pourquoi les femmes et les filles noires sont largement absentes du débat public lorsqu'il est question de violences sexuelles. Kharoll-Ann Souffrant explore sans détour les raisons historiques de ce constat à partir d'exemples tirés du Québec, de la France et des États-Unis. Entre les impacts actuels de la colonisation et de l'esclavage, les stéréotypes liés à la sexualité des Noir·es ainsi que les failles du système de justice criminelle, l'autrice assemble les pièces du casse-tête pour révéler les dynamiques à l'œuvre derrière la marginalisation des femmes afrodescendantes. La parole des survivantes noires serait-elle doublement invisibilisée, tant par les institutions patriarcales que par un certain féminisme blanc et libéral qui aurait accaparé le mouvement #MeToo? Une invitation à élargir sans délai notre compréhension des violences sexuelles et racistes, et ce, pour le bénéfice de l'ensemble de la société. «Dans un Québec qui – comme tant de sociétés – s'élance encore d'un pas hésitant lorsqu'il s'agit de confronter le racisme systémique, la parole de Kharoll-Ann Souffrant est précieuse. Elle est une femme noire dont les racines se trouvent sur la terre où s'est érigée la première république noire au monde, à Haïti, née d'une révolution victorieuse contre la France coloniale, contre l'oppression esclavagiste. Aujourd'hui Kharoll-Ann Souffrant pose sa plume telle la digne héritière de celles et ceux qui se sont dressé·es il y a plus de deux cents ans. Avec verve, elle décrypte ce racisme conçu pour écraser ses aïeux, dont les résidus persistent à obstruer les regards qui se posent sur elle.» ''-- Site de l'éditeur.
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À l'occasion de la Semaine internationale de lutte contre le harcèlement de rue (14 avril 2021), le Centre d'éducation et d'action des femmes de Montréal (CÉAF) et l'équipe de recherche partenariale dirigée par Mélissa Blais (dans le cadre du Service aux collectivités de l'UQAM) ont dévoilé les résultats de la toute première étude menée au Québec visant spécifiquement à documenter les impacts du harcèlement de rue sur les femmes. Objectif de la recherche : documenter et analyser les conséquences des violences commises contre les femmes dans l'espace public, en fonction de l’articulation des rapports de pouvoir basés notamment sur la racialisation, la classe, la sexualité, l’expression de genre, la situation de handicap et l’âge.
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Plus d’une centaine de femmes travaillant dans le livre signent un texte dénonçant un climat délétère et des inégalités flagrantes. Elles demandent que les entreprises de l’édition prennent leur responsabilité.
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This report provides a comprehensive picture of acute multidimensional poverty to inform the work of countries and communities building a more just future for the global poor [...]
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Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique. Il est dédié à toutes les résistantes anonymes au quotidien des violences les plus crasses, à celles qui embrasent les tribunaux, cassent des genoux et brisent les vitrines, à celles qui inventent mille tactiques imperceptibles pour survivre et se mettre à l’abri, à la mémoire de celles dont les noms recouvrent les murs de nos villes la nuit, à la puissance des collectifs qui se font, à ceux qui se sont défaits, qui se sont (re)constitués ailleurs ou autrement, à ce qui nous lie.
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Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique. Il est dédié à toutes les résistantes anonymes au quotidien des violences les plus crasses, à celles qui embrasent les tribunaux, cassent des genoux et brisent les vitrines, à celles qui inventent mille tactiques imperceptibles pour survivre et se mettre à l’abri, à la mémoire de celles dont les noms recouvrent les murs de nos villes la nuit, à la puissance des collectifs qui se font, à ceux qui se sont défaits, qui se sont (re)constitués ailleurs ou autrement, à ce qui nous lie.
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ONU Femmes a mis en œuvre une réponse rapide et ciblée visant à atténuer l’incidence de la crise du COVID-19 sur les femmes et les filles et à garantir qu’elles bénéficient des mesures de relèvement à long terme.La réponse d’ONU Femmes au COVID-19 comprend des conseils en matière de politique à suivre ainsi que des interventions, et elle s’inscrit dans le cadre d’un programme plus large mené à l’échelle des Nations Unies.
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Autrice de Peau, recueil d’essais devenu culte, Dorothy Allison a grandi dans le sud des États-Unis, dans un contexte de misère sociale et de violences familiales et sexuelles. Dans Deux ou trois choses dont je suis sûre, elle raconte les femmes de sa famille – mère, sœurs, cousines, filles et tantes –, rendant hommage à leur force, leur humour, leur beauté et surtout leur détermination obstinée face au quotidien qui les accable. Illustré de photographies de sa collection personnelle, ce livre montre à quel point les petites histoires d’une génération peuvent acquérir le statut de légende pour les générations suivantes. Un ouvrage où la vision singulière de Dorothy Allison s’exprime avec beaucoup d’humour et d’émotion
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The literature on epistemic injustice currently displays a logocentric or propositional bias that excludes people with intellectual disabilities from the scope of epistemic agency and the demands of epistemic justice. This paper develops an account of epistemic agency and injustice that is inclusive of both people with and people without intellectual disabilities. I begin by specifying the hitherto undertheorized notion of epistemic agency. I develop a broader, pluralist account of epistemic agency, which relies on a conception of knowledge that accounts not only for propositional knowing, but also for other types of knowing that have been largely neglected in debates on epistemic injustice and agency. Based on this pluralist account of epistemic agency, I then show that people with intellectual disabilities qualify as epistemic agents and therefore as subjects of epistemic justice. Finally, I argue that this pluralist account of epistemic agency pushes us to revisit the current conception of epistemic injustice and to expand its taxonomy in two important ways.
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Présentation dans le cadre du webinaire "Recherche collaborative et diversité des réalités régionales", organisé par la communauté de pratique "Nouvelles-Alliances pour plus de savoirs en égalité des sexes".
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"This is one of the first books to offer a comprehensive philosophical treatment of microaggressions. Its aims are to provide an intersectional analysis of microaggressions that cuts across multiple groups and dimensions of oppression and marginalization, and to engage a variety of perspectives that have been sidelined within the discipline of philosophy. The volume gathers a diverse group of contributors: philosophers of color, philosophers with disabilities, philosophers of various nationalities and ethnicities, and philosophers of several genders and gender identities. Their unique frames of analysis articulate both how the concept of microaggressions can be used to clarify and sharpen our understanding of subtler aspects of oppression and how analysis, expansion, and reconceiving the notion of a microaggression can deepen and extend its explanatory power. The essays in the volume are divided into four thematic parts. The essays in Part I seek to defend microaggressions from common critiques and to explain their impact beyond the context of college students. In Part II the contributors set forth a framework for legitimizing microaggressions research that takes into account issues of measurement, scale, and replication. Part III explores the harms of microaggressions. The chapters show how small slights can accumulate to produce significant harm at the macro level, demonstrate how microaggressions contribute to epistemic harm, and establish novel understandings of racial and accent-triggered microaggressions. Finally, Part IV addresses issues of disability and ableism within the context of microaggressions. It includes commentary on transgender athletes, disciplinary techniques for bodily nonconformity, ableist exceptionalism, and deafness. Microaggressions and Philosophy features cutting-edge research on an important topic that will appeal to a wide range of students and scholars across disciplines. It includes perspectives from philosophy of psychology, empirically informed philosophy, feminist philosophy, critical race theory, disability theory, philosophy of language, philosophy of science, and social and political philosophy"-- Provided by publisher.