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Note sur la traduction : Considéré comme le premier journal anarcha-féministe d’Amérique du Sud, La Voz de la Mujer paraît à Buenos Aires en 1896-1897 : il s’agit d’une publication semi-clandestine en raison du plaidoyer pour l’action directe qu’elle contient. Les rédactrices y critiquent de manière véhémente la religion, la société capitaliste et les inégalités entre hommes et femmes, d’où la devise « Ni dieu, ni patron, ni mari ». Nous reproduisons ici les éditoriaux des numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 7 – le numéro 6 n’étant plus accessible. À plusieurs moments, nous avons fait le choix de l’écriture inclusive. Bien que volontairement anachronique, ce choix permet de souligner les intentions féministes des rédactrices et leurs idées novatrices concernant la maternité, le mariage et l’amour libre, et leur dénonciation du sexisme des militants anarchistes. La traduction cherche également à adapter certaines formules orales au contexte québécois du 21e siècle.
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Historiquement, la grossesse et l'accouchement étaient le champ de pratique des sages-femmes et traduisaient les savoirs empiriques qu’elles et d’autres femmes avaient développés sur leur corps. Mais, aux 19e et 20e siècles, en Occident, les sages-femmes perdent la main mise sur l'accouchement au profit de la nouvelle profession médicale omnipotente, métier historiquement réservé aux hommes. L’obstétrique-gynécologie voit le jour sous la lunette misogyne et raciste d’hommes qui tentent de mener cette spécialité vers la reconnaissance et la gloire auprès de leurs pairs, parfois aux dépens des femmes surtout noires ou pauvres. De nos jours, au Québec et à travers le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer la violence obstétricale subie par les personnes qui accouchent : des abus, des mauvais traitements et des non-respects des droits des personnes vécus durant la grossesse et l’enfantement. Ainsi, c’est avec une posture épistémologique féministe que cette recherche tente, à partir de témoignages de femmes ayant enfanté dans le milieu hospitalier au Québec, de comprendre l’expérience d’accouchement dans un lieu où les rapports de pouvoir sont inégaux. Cette recherche qualitative croise les données avec deux théories clés : les savoirs faisant autorité et l’injustice épistémique. Trois points saillants ressortent de l’analyse : 1) ce sont les soignant·es qui détiennent les savoirs faisant autorité et avec eux le pouvoir décisionnel dans la salle d’accouchement. 2) Les personnes qui accouchent sont victimes d’injustice testimoniale au moment de l’enfantement. 3) L’injustice herméneutique nuit à la reconnaissance et à la lutte contre les violences obstétricales. Finalement, cette recherche met en lumière que les injustices épistémiques que vivent les personnes qui accouchent en milieu hospitalier au Québec sont la toile de fond dans laquelle s’enracinent les violences obstétricales. L’analyse témoigne de la nécessité de renverser les rapports de pouvoir inégaux dans la salle d’accouchement et de changer de paradigme autour de la naissance afin d’obtenir plus de justice périnatale. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Injustice épistémique, savoirs faisant autorités, violence obstétricale, accouchement, justice périnatale, rapports de pouvoir.
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The COVID-19 pandemic has drawn attention to the home as a work environment, but the focus has centered on the experiences of paid workers. Stay-at-home mothers (SAHMs), for whom the home was already a workplace, have received little attention. This article explores how pandemic-induced lockdowns impacted SAHMs' working conditions and their experiences of childrearing. Combining a Marxist-feminist conceptualization of domestic labor with a labor process framework, we performed a qualitative content analysis of vignettes SAHMs shared about their day-to-day domestic labor in an online mothering community. Our findings show that, under lockdown conditions, the primacy given to partners' paid work combined with children's increased demands for care and attention reduced SAHMs work autonomy and exacerbated gender inequalities in the home. Combining labor process theory with literature on motherwork illuminates the home as a gendered work environment and enhances understanding of how changing conditions of domestic labor can intensify gender inequalities (and workers' awareness of them) that typically remain “hidden in the household.”. © 2022 John Wiley & Sons Ltd.
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There is a growing concern that the COVID-19 pandemic has had disproportionate impacts on women, especially those with children. Female educators, and, in particular, those with childcare responsibilities, have also reported higher levels of stress and work-life challenges as compared to their male counterparts. It is unclear exactly which factors are behind these disparities. However, while some have pointed to the gendered division of domestic labor as the main contributor, other pandemic-related and work-related stressors may be involved in female educators’ increased stress levels and work-life balance challenges. To address this question, this mixed-methods research draws on survey data gathered from 752 educators across New York State. Findings demonstrate that women reported higher levels of stress and work-life balance challenges than their male counterparts. While quantitative analyses indicated that gender disparities in work-life balance challenges were related to the higher stress women experienced from work and COVID-19 rather than childcare responsibilities, qualitative analyses of open-ended survey responses revealed that childcare duties were nonetheless an important factor impacting work-life balance challenges for both men and women. This article has significant implications for the teaching profession and adds broader insights into the gendered effects of the pandemic. © 2022 Informa UK Limited, trading as Taylor & Francis Group.
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Dans le débat public sur la gestation pour autrui (GPA), parler de « travail » pour qualifier ce que font les femmes porteuses est largement perçu comme une façon de cautionner les formes de marchandisation et d’exploitation du corps des femmes à l’œuvre dans les circuits mondialisés de la bioéconomie. Contre cette interprétation qui accompagne la condamnation morale de cette pratique reproductive, en particulier dans sa version « commerciale », l’article développe une défense féministe de la conceptualisation de la GPA comme travail, appuyée sur les études ethnographiques menées auprès des femmes porteuses indiennes et nourrie théoriquement à la fois par le marxisme, par l’éthique du care et par la notion d’intersectionnalité. In fine, l’objectif est de mettre en lumière la fécondité de cette conceptualisation non seulement pour la pleine reconnaissance des femmes porteuses, mais aussi pour le diagnostic critique des divisions du travail qui structurent la société capitaliste.
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Dans le cadre de cet article, l’auteure soutient que la prolifération actuelle des techniques de procréation médicalement assistée nous oblige à dépasser l’opposition permissif/restrictif censée différencier les législations des pays dans ce domaine et à inscrire le don et l’échange de matériaux génétiques et d’embryons dans leurs contextes culturels spécifiques, prenant en compte les conceptualisations locales de la parenté, du genre et de la sexualité. À partir du cas de la Grèce, l’auteure montre comment le discours néolibéral sur le libre choix des individus en matière de procréation se croise avec leurs représentations plus « traditionnelles » de ce que doit être la parenté, rendant ainsi possible l’émergence d’une bioéconomie de la procréation tout en renforçant les conceptualisations normatives du genre, de l’âge, de la sexualité, de la santé et de l’ethnicité. L’article avance que les interrelations complexes entre le néolibéralisme, la parenté et le genre produisent des constellations spécifiques de droits reproductifs et de citoyenneté.
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Au travers de sa conception du biopolitique, Michel Foucault a démontré que la (re)production est un élément central des politiques eugénistes postcoloniales visant à contrôler racialement le corps de la future nation. Selon Nikolas Rose (2006), cette biopolitique étatique traditionnelle a été remplacée par une nouvelle forme d’eugénisme libéral. Dans la bioéconomie actuelle, ce n’est plus l’État, mais les consommateurs et consommatrices qui font des choix en matière de procréation. Le marché de la procréation médicalement assistée (PMA) au Mexique sert de cas empirique dans cet article pour montrer que l’eugénisme libéral qui y est pratiqué ne remplace pas la biopolitique étatique traditionnelle, mais la transforme. Cette reconfiguration s’impose quand l’auteure examine (1) l’accès racialisé aux programmes mexicains de gestation pour autrui (GPA) ; (2) la survalorisation des gamètes de personnes blanches et ; (3) la dévaluation des traits génétiques des femmes non-blanches durant les processus de sélection et de classification des travailleuses de la procréation. En analysant les géographies transnationales du marché mexicain de GPA, cet article montre comment les futurs corps sont blanchis par les pratiques biomédicales et les choix des consommateurs·trices qui sont eux-mêmes influencés et renforcés par les imaginaires esthétiques et (post)coloniaux de la blanchité
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This article presents the lived narrative of a female academic with children working in a British university and trying to cope with a completely new way of work and life in the context of the pandemic. The overall aim of the article is to offer a gendered account of burnout—specifically how women may be experiencing burnout at multiple levels, and the efficacy of their subsequent coping strategies. The narrative provides insights into how a range of coping mechanisms such as disengagement, denial, and energy conservation are deployed to deal with the increased responsibilities at work and home as a result of the pandemic. Existing research has viewed burnout as gender neutral, leaving a gap in the literature on the significant differences in both men's and women's experience of burnout as well as their coping behaviors.
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"La réalisation des projets de couple et familiaux constitue des préoccupations importantes des individus contemporains. Ces projets font l'objet de représentations sociales générées par diverses sources?: œuvres littéraires, philosophiques, scientifiques, populaires, mais aussi cinématographiques ou médiatiques. Ces représentations proposent des modèles et fournissent des supports à des imaginaires alimentant les scénarios personnels, créant des attentes qui se heurtent aux réalités quotidiennes, et qui entrainent souvent des désillusions et des déceptions, mais aussi des adaptations. Dans le but de mieux saisir les logiques à l'œuvre dans les attentes conjugales et familiales, cet ouvrage composé de treize chapitres rédigés par des chercheuses et chercheurs québécois, canadiens et internationaux (Brésil, Espagne, France, Suisse), issus de disciplines variées (anthropologie, démographie, psychologie, sexologie, sociologie et travail social), vise à mettre en évidence l'influence des imaginaires sur les itinéraires conjugaux et familiaux. La richesse des contributions à cet ouvrage collectif devrait aider à mieux saisir l'importance des études sur les imaginaires familiaux, autant pour la communauté scientifique que pour toute personne intéressée à mieux comprendre, et possiblement à mieux accompagner, les imaginaires, les attentes et les désillusions conjugales et familiales vécues par les individus et les couples."
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Cet article propose une mise en récit du parcours de deux chercheur·e·s dont les intérêts de recherche et d’enseignement portent sur les familles issues de la diversité sexuelle. En mettant à l’épreuve le modèle hétéronormatif traditionnel, les familles homoparentales, notamment celles qui ont recours à la procréation assistée, font émerger de nouvelles trames familiales et relationnelles, en plus de rendre visibles les normes culturelles associées à la parenté, à la parentalité et à la concrétisation du désir d’enfant. Dès lors, une compréhension de la diversité familiale en adéquation avec les pratiques sociales contemporaines s’actualise par une prise en compte de la pluralité des expériences vécues par les parents de même sexe et de leurs enfants.
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« Valparaíso, décembre 1986, tremblement de terre entre les quatre murs d'une maison. Un homme et une femme annoncent à leurs enfants qu'il faut tout laisser derrière et fuir le Chili de Pinochet. C'est Noël, la petite Caroline a sept ans et elle aura la nausée durant tout le voyage. La fillette atterrit à Montréal. En plus de la neige dehors, il y a le tapis rouge vin de l'hôtel Ramada qui accueille les personnes réfugiées en attente de papiers. Il y a aussi Passe-Partout qui semble s'adresser à elle à travers le téléviseur. Après le premier appartement à Montréal-Nord, la classe d'accueil de madame Thérèse qui lui apprend le français, les enfants qui se moquent de ses cheveux et de sa boîte à lunch, la misère des rues d'Hochelaga, il y aura tout ce temps passé dans les banques où ses parents font des ménages. Entre l'exil, les fantômes du passé et le jeu des différences, la petite Caroline camouflera sa furieuse envie de vivre pour ne plus détonner et devenir une immigrante modèle. Mais comment apprend-on à ne plus s'effacer? Peut-on embrasser une nouvelle culture sans renier ses origines? Lumineux et vivant, Là où je me terre sonde la possibilité d'aimer et de lutter sans ne plus avoir à fuir. »
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Cadre de la recherche : Le consensus établi autour de l’exceptionnalisme de la politique familiale québécoise dissimule certains enjeux et défis liés à l’accessibilité et à la disponibilité des mesures de soutien aux familles. Objectifs : L’objectif de la recherche consiste à proposer une réflexion sur le caractère universel souvent attribué à la politique familiale québécoise en documentant l’évolution de l’architecture des trois principales mesures de soutien aux familles depuis 1997, soit les services de garde, les congés parentaux et les prestations monétaires. Méthodologie : Le texte repose sur une revue systématique d’archives, de documents gouvernementaux et de recherches scientifiques sur l’évolution et la transformation de la politique familiale québécoise. Le point de départ de l’analyse est l’examen du Livre blanc Nouvelles dispositions de la politique familiale : les enfants au cœur de nos choix. Résultats : En dépit de son penchant social-démocrate, la politique familiale québécoise n’est pas universelle dans son ensemble et toutes les familles ne sont pas égales dans le soutien qu’elles reçoivent de l’État. Nous montrons l’existence historique de quatre régimes de service de garde, dont les caractéristiques varient selon la nature des services offerts, leurs coûts et la possibilité d’y avoir accès. Nous montrons aussi qu’en raison de l’architecture du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), certains parents ne se qualifient pas pour l’obtention de prestations parentales. Enfin, nous montrons que même si toutes les familles reçoivent depuis 2005 des prestations monétaires, le montant de ces dernières varie selon le revenu. Conclusions : Même si le Québec offre une politique familiale généreuse, la province n’échappe pas entièrement aux caractéristiques des sociétés libérales, dont le Canada fait partie. Contribution : L’article contribue à la réflexion sur la perspective universaliste attribuée à la politique familiale québécoise.
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"L'implication de l'État dans la vie privée pose problème : les individus ont davantage de droits que par le passé, mais certains de leurs comportements, jugés problématiques pour la collectivité, justifient un interventionnisme renouvelé, dans lequel acteurs privés et mécanismes de marché occupent une place croissante. En tension entre libéralisme et normalisation, cette action publique participe aux recompositions des rapports sociaux, entre les classes sociales, entre les genres, ainsi qu'entre la population majoritaire et les personnes racisées. Objet de vifs débats et de réformes récurrentes, la régulation par le droit des séparations conjugales est un observatoire précieux de ces recompositions, ici analysées à partir de trois enquêtes collectives, qualitatives et quantitatives, menées des deux côtés de l'Atlantique. En France comme au Québec, l'accès aux procédures, les interactions avec les professionnel.les et l'encadrement des modes de vie sont les trois dimensions constitutives du gouvernement de la vie privée. Cependant, chacun des contextes n'articule pas de la même manière inégalités de classe et inégalités de genre. En scrutant la production institutionnelle des inégalités privées, cet ouvrage invite à imaginer des voies alternatives, dans la sphère privée comme dans la sphère publique, pour que la politique des droits tienne ses promesses émancipatrices."
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Résumé Cet article retrace les jalons historiques ayant mené à l’institutionnalisation de l’homoparenté au Québec et met en lumière la synergie entre les revendications d’associations gaies et lesbiennes et les interventions étatiques de l’appareil gouvernemental. La décriminalisation de l’homosexualité au Canada en 1969, puis l’ajout de l’orientation sexuelle comme motif illicite de discrimination dans la Charte québécoise des droits et libertés en 1977 ont posé les bases juridiques sur lesquelles s’est ancrée la reconnaissance des couples de même sexe et des familles homoparentales aux tournants du nouveau millénaire. Les stratégies de mobilisation déployées par les groupes militants se sont alors inscrites dans les filières institutionnelles de l’action publique, à la rencontre des interventions progressistes de l’État québécois. L’analyse rétrospective de cette lutte offre une meilleure compréhension de la transformation des représentations familiales contemporaines et des débats actuels en matière de filiation.
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Les femmes sont le pivot des solidarités familiales, c’est un fait solidement documenté. Malgré cette évidence empirique, les solidarités familiales n’occupent qu’une place fort discrète dans l’univers théorique des rapports sociaux de sexe, contrairement par exemple au travail domestique ou, plus récemment, au travail du care. Les auteures s’interrogent ici sur cet état de fait. Elles proposent ensuite une lecture des solidarités familiales avec, pour ancrage, le paradigme fondateur que constitua la refonte du concept de travail par les courants féministes matérialistes. Adoptant une perspective historique et macrosociologique, cet article est l’occasion de prendre du recul face à un certain nombre de résultats issus d’une vaste enquête que les auteures avaient menée en 2004 sur les transformations des solidarités familiales au Québec au long du XXe siècle. La profondeur historique de cette enquête fait en sorte que ces données, bien que recueillies en 2004, restent pertinentes pour leur propos, à savoir jeter un éclairage sur les logiques reliant les évolutions concomitantes des solidarités familiales, du travail des femmes et des politiques publiques au Québec durant ce siècle crucial de son histoire.
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La hausse de la participation des femmes au marché du travail a contribué au recul du modèle familial traditionnel de l’homme pourvoyeur et de la femme au foyer. Conséquemment, les relations entre les sexes ont été bouleversées; un bouleversement que certains auteurs qualifient de révolution des rôles de genre. C’est dans cette perspective des rôles de genre que le présent article examine l’effet du partage des tâches domestiques et de l’articulation du temps travaillé au sein des couples à deux revenus au Québec et dans le reste du Canada sur la satisfaction de l’équilibre travail-famille. Basée sur une exploitation de l’Enquête sociale générale de 2011, l’analyse révèle une association positive entre division traditionnelle des tâches domestiques et satisfaction parmi les Québécoises et entre partage traditionnel du temps travaillé et satisfaction parmi les femmes vivant ailleurs au Canada. De leur côté, les hommes qui assument la plus grande part des tâches domestiques paraissent moins satisfaits de l’équilibre travail-famille que ceux qui partagent également ces tâches avec leur conjointe. Enfin, le fait de travailler de longues heures, soit plus de 40 heures/semaine, a un impact négatif sur la satisfaction des hommes et des femmes, quel que soit leur lieu de résidence.
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En Afrique de l’Ouest, le taux d’activité des femmes est élevé. Souvent cantonnées dans le secteur informel, elles contribuent pourtant de façon importante aux revenus du ménage. Toutefois, les rôles socialement prescrits imposent aux femmes la quasi-intégralité des tâches domestiques et des soins aux enfants. Cet article étudie la manière dont les femmes actives à Cotonou, au Bénin, gèrent leur quotidien entre contraintes familiales et obligations professionnelles. L’analyse montre que la conciliation incombe à toutes les femmes, quel que soit leur milieu socioéconomique. La différence se joue plutôt dans les ressources sociales et financières dont elles disposent pour pallier le fardeau de la double journée.
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Une enquête dans laquelle des psychologues, des sociologues et des démographes examinent les mécanismes sociaux à l'oeuvre dans la manifestation des inégalités entre les hommes et les femmes au moment de la naissance de leur premier enfant en Suisse romande. Le poids du passé, la répartition des tâches domestiques et l'emploi du temps sont quelques-uns des aspects abordés.
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Signe d’une inquiétude propre à notre époque, les recherches actuelles en littérature interrogent avec insistance la filiation et l’héritage. On commente à répétition les fractures et les rapports ambigus au passé qui caractérisent la production littéraire contemporaine: «il ne s’agit pas de s’inventer des parentés, de se forger victorieusement de toutes pièces une lignée, mais plutôt d’assumer un héritage fragilisé par les secousses, voire les ressacs, d’une modernité dont on accueille et réévalue à la fois le désir de rupture» (Lapointe et Demanze, 2009: 7). Combien plus précaires encore, l’héritage et la filiation au féminin. Disparues sous le nom du mari1 dans les arbres généalogiques, exclues traditionnellement de la transmission du patrimoine et, partant, des réélaborations littéraires de cette grande question2, tenues à distance des débats sociaux, marginalisées ou effacées de l’histoire littéraire, les femmes souffrent d’une filiation au pire absente, au mieux trouée. Si les créateurs ont cru, selon Harold Bloom (1973), avoir trop de pères littéraires, figures puissantes contre lesquelles il leur fallait s’insurger, les créatrices, elles, ont manqué cruellement de mères. Voilà pourquoi la filiation, si elle touche tous les êtres, est aussi une brûlante question féministe.
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La justice reproductive est à la fois un cadre d’analyse et de pratiques et un mouvement social qui a émergé aux États-Unis pendant les années 1990. Le terme a été consacré par des femmes africaines-américaines lors de la Conférence internationale sur la population et le développement qui a eu lieu au Caire en 1994. Il est le résultat de l’amalgame entre « justice sociale » et « droits reproductifs ». La justice reproductive situe l’accomplissement de la pleine autonomie sexuelle et reproductive des femmes et des filles au sein d’un projet plus large de justice sociale. Ce mouvement a émergé de l’initiative de femmes racisées et autochtones et continue d’être majoritairement porté par elles.
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