Votre recherche
Résultats 62 ressources
-
Le projet de création de ce mémoire consiste en l’écriture introspective d’un corps hanté par la honte, l’angoisse et l’inconfort. Dans un recueil de poésie en vers, la voix poétique entreprend une plongée intérieure, au cœur du corps troublé du sujet. Les effets physiques et psychologiques des contraintes socialement imposées aux femmes et aux personnes queers sont décortiqués. La honte, le dégoût, le trouble face au corps apparaissent ici comme des symptômes des normes patriarcales et hétéronormatives que nous avons intégrées et qui nous font violence. Par la morsure je respire est divisé en trois parties, qui font écho aux réflexions développées dans le deuxième volet du mémoire. Dans la partie réflexive, je tente d’observer et de penser les liens qui existent entre la construction genrée des corps, la peur, la honte, et la création littéraire. En m’appuyant entre autres sur les textes de Jack Halberstam, Renate Lorenz et Paul B. Preciado, j’explore les potentiels de l’échec et de la théorie freak comme outils de déconstruction et de subversion des normes sociales et du contrôle sur les corps. J’avance qu’il est possible pour les dissident·es du genre de se réclamer d’une posture monstrueuse dans l’écriture. Cette revendication se conçoit non seulement par une prise de conscience et une réclamation individuelle, mais bien dans et par la collectivité. À l’image de la génération symbolique de Françoise Collin, l’idée est de s’engager dans une dynamique de transmission et de mémoire. Le désir qui nous meut ici est celui d’une communauté littéraire féministe et queer qui peut penser et dire le corps en marge du système hétéropatriarcal. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : corps, honte, peur, intime, échec, monstre, théorie queer, féminisme, sororité, communauté littéraire.
-
Dans ce texte est proposée une « lecture du genre » (Boisclair 2002) des oeuvres de Philémon Cimon (L’été, Les femmes comme des montagnes), Pierre Lapointe (Pierre Lapointe, Sentiments humains) et Ariane Moffatt (Aquanaute, Le coeur dans la tête, Tous les sens). L’étude des chansons contenues sur ces albums prend pour point de départ une interrogation des subjectivités genrées de ces trois artistes, entre personne réelle et persona, et montre que ces dernières façonnent leurs compositions. La sollicitation du concept de sexe/genre ouvre dès lors la porte à l’exploration des représentations des identités sexuelles et de genre dans ces chansons, où les identités des artistes se trouvent mises en abîme. En s’intéressant à l’énonciation et au discours (en particulier, au discours amoureux) contenu dans le texte des chansons sélectionnées, il est possible de rendre compte de la reproduction des injonctions à l’hétérosexualité et des poncifs qui cloisonnent le genre, ainsi que des glissements et brouillages qui autorisent des resignifications du genre. Ainsi, chez Cimon, on observe la reconduite du point de vue masculin où la valeur du féminin réside dans sa capacité à émerveiller le sujet et à susciter son désir. À l’opposé, les textes de Lapointe et Moffatt dépeignent des personnages et des récits queer, bien que leur identité queer n’ait pas été revendiquée à l’heure de la parution de leurs oeuvres.
-
Le mouvement Femen est un groupe féministe international qui manifeste seins nus. Au Québec comme un peu partout dans le monde, les Femen attirent l’attention des médias. Le discours médiatique entourant ce mouvement constitue donc un objet d’étude intéressant afin d’explorer la question plus large du rapport au corps et à la sexualité des femmes. Dans le cadre de ce projet, une analyse critique de discours a été menée sur 214 textes issus de cinq groupes de quotidiens québécois francophones. Alors qu’on tend à penser que l’égalité entre les sexes est atteinte au Québec, le discours médiatique québécois entourant le mouvement Femen révèle que le corps, la nudité et la sexualité des femmes font l’objet d’un contrôle social en plus d’un regard patriarcal, colonialiste et hétéronormé. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femen, agentivité sexuelle, slut-shaming, discours médiatique, féminisme, corps, nudité
-
Cette thèse explore l'incarnation et le genre au sein de la communauté de danse swing contemporaine de Montréal. En m'appuyant sur la savoir dans les domaines de musicologie, études de la danse, études de jazz, et études de genre, je cherche à illuminer la relation entre les danseurs et les musiciens/DJ. J'explore les nombreuses facettes de cette conversation chorographique et musicale, retraçant cette relation dialogique et collaborative sur le plancher de danse sociale. La communauté actuelle est le produit d'un renouveau du swing, et les questions d'authenticité deviennent donc des considérations importantes pour les danseurs, les musiciens, et les DJ. Un produit de ce renouveau c'est l'ensemble des valeurs hétéronormatives qui sous-tendent toujours la communauté contemporaine. J'étudie dans quelle mesure ces valeurs sont réifiées, remises en question, ou subverties par les participants en tant que leurs choix musicaux et chorographiques.À cette fin, j'ai entrepris des entrevues avec six informateurs, chacun ayant une expérience en tant que danseur et musicien et/ou DJ. Leur position privilégiée découlant de leur double expérience qui leur donne une perspective unique de la façon dont les danseurs et les musiciens/DJ remplient leurs fonctions. Cette thèse fournit une contribution unique au domaine en situant les voix d'individus ayant une expérience chorographique et musicale en dialogue avec les études existantes, et finalement, réévalue l'importance des connaissances incarnées et du genre au sein de la communauté swing de Montréal.
-
Are sex and gender really two different things? How malleable is gender identity? Do both gender and sex have to be conceptualized as binaries—as having two distinct but complementary categories? Should we emphasize gender differences, or is that the wrong question? When should we call a gender difference “small”? Are women really “nonaggressive” or does that label stem from stereotyping? How does subtle or “modern” sexism work on its targets? Scholarship on these and other gender-related questions has exploded in recent years. Hilary Lips synthesizes that research for students in an accessible and readable way. Concepts on sex and gender are presented with the social context in which they were developed. As in previous editions, Lips takes a multicultural approach, discussing the gender experiences of people from a wide range of races, cultures, socioeconomic statuses, and gender and sexual identities. She emphasizes empirical research but takes a critical approach to that research.
-
Je ne suis pas un homme je ne suis pas une femme je ne suis pas hétérosexuel je ne suis pas homosexuel je ne suis pas bisexuel. Je suis un dissident du système sexe-genre. Je suis la multiplicité du cosmos enfermée dans un régime politique et épistémologique binaire...Je n'apporte aucune nouvelle des marges. Je vous offre un morceau d'horizon.
-
Résumé Cet article retrace les jalons historiques ayant mené à l’institutionnalisation de l’homoparenté au Québec et met en lumière la synergie entre les revendications d’associations gaies et lesbiennes et les interventions étatiques de l’appareil gouvernemental. La décriminalisation de l’homosexualité au Canada en 1969, puis l’ajout de l’orientation sexuelle comme motif illicite de discrimination dans la Charte québécoise des droits et libertés en 1977 ont posé les bases juridiques sur lesquelles s’est ancrée la reconnaissance des couples de même sexe et des familles homoparentales aux tournants du nouveau millénaire. Les stratégies de mobilisation déployées par les groupes militants se sont alors inscrites dans les filières institutionnelles de l’action publique, à la rencontre des interventions progressistes de l’État québécois. L’analyse rétrospective de cette lutte offre une meilleure compréhension de la transformation des représentations familiales contemporaines et des débats actuels en matière de filiation.
-
Dans la foulée du numéro précédent, qui portait sur les féminismes, ce dossier poursuit la réflexion sur la question des genres et des sexualités en s’attardant aux pratiques et aux théories qui cherchent à transcender la pensée binaire de la société patriarcale hétéronormative et cisnormative. On y explore notamment les stratégies déployées par les artistes afin de rendre visible les communautés LGBT+ et de faire entendre la multiplicité des voix en marge du régime patriarcal de production des savoirs.
-
Les personnes intersexuées sont rendues invisibles par les mythes sociaux sur l’hermaphrodisme et le troisième sexe. Pourtant, certaines d’entre elles se politisent afin de faire cesser les interventions non consensuelles que la médecine pratique sur elles dans le but de conformer leur corps aux normes « mâle » et « femelle ». Saisis de cette critique, les médecins s’investissant dans la prise en charge intersexe l’invalident partant du postulat que ces personnes qui prennent la parole dans l’espace public sont rares. Pour comprendre cette faible présence des perspectives intersexes critiques, nous mobilisons les concepts de subjectivation politique de Lamoureux (2001) et de Gaulejac (2007), de même que celui d’injustice épistémique de Fricker (2007). À partir de données empiriques et de savoirs construits sur le terrain par l’auteure à titre de chercheure engagée intersexe, cet article relève les mécanismes institutionnels encadrant les possibilités de construction d’une position de sujet réflexif, puis les composantes requises au développement d’une position d’acteur sujet.
-
Depuis 2011, de plus en plus d’études documentent les besoins et enjeux des jeunes et des enfants qui se sentent différent.e.s dans leur genre. S’il en ressort qu’illes sont encore parmi les jeunes les plus à risque de suicide, de violence par les pairs, d’échec scolaire, de dépression, d’anxiété et de troubles alimentaires, un milieu de vie qui les accepte et les soutient semble le facteur le plus déterminant pour leur santé tant psychique que relationnelle et somatique et leur insertion sociale et professionnelle. Pour favoriser un développement harmonieux pour les jeunes trans et en questionnement, une perspective anti-oppressive est aujourd’hui nécessaire.
-
Les possibilités de communication anonyme permises par les nouvelles technologies amènent des personnes qui ont en commun des pratiques ou des expériences qui les stigmatisent à se retrouver à l’abri des regards pour échanger entre elles et former des communautés en ligne. Ce faisant, elles se réapproprient leur expérience dans un langage choisi qui leur permet de redonner sens à des identités et des pratiques marginales ou considérées comme déviantes ou pensées comme relevant de la pathologie par le discours médical. L’enquête que nous avons menée dans une communauté en ligne de personnes trans éclaire la manière dont la fréquentation de celle-ci permet à ces personnes de se (re)connaître dans leur expérience particulière du corps et du genre et de faire sens de cette expérience. La volonté communément partagée par ces personnes de penser autrement leur expérience donne lieu à la rencontre d’une multitude de conceptions différentes, et parfois incompatibles entre elles, de l’identité de genre et de l’expérience trans. L’analyse se penche plus particulièrement sur la régulation du discours et des échanges qui est faite par les modérateurs dans ce contexte et sur le type de consensus qu’elle rend possible.
-
Présenté en deux parties, un essai et une création, ce mémoire se veut une première exploration de la présence du polyamour dans la littérature québécoise. Alors que la monogamie règne toujours en maître du « vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » dans la plupart des fictions littéraires, le modèle polyamoureux – posant qu’il est possible et acceptable d’aimer plus d’une personne et d’entretenir plusieurs relations amoureuses à la fois – s’inscrit comme un nouveau possible. Considérant ce modèle comme une critique de la monogamie institutionnelle et de la contrainte à cette dernière (ou mononormavité), la présente recherche étudie la représentation du polyamour dans trois romans québécois : C’est la faute au bonheur d’Arlette Fortin (2001), Ainsi font-elles toutes de Clara Ness (2005) et Tarquimpol de Serge Lamothe (2007). L’étude du nombre de partenaires impliqués, de leur configuration et du contrat établi dans chaque cellule amoureuse permet de mettre en lumière les éléments communs ou exclusifs à chaque récit et de comparer leurs discours. L’essai est suivi d’un court roman racontant l’irruption d’une cinquième personne dans un appartement où les colocataires partagent déjà leur amour, leurs ressources et, occasionnellement, leur sexualité. Cette création se pose à la fois en continuation et en opposition avec les romans étudiés, en évitant les pièges hétéronormatifs présents dans ces derniers, et en intégrant le polyamour dans le quotidien des personnages.
-
— Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? me demande-t-elle en feuilletant le carnet écarlate. — Le meilleur de moi-même. — Vraiment ? Alors je dois lui faire l’amour. Elle lèche une page comme s’il s’agissait de mon sexe, effaçant petit à petit de sa salive tout ce que j’avais écrit, puis offre à ma bouche un petit bout de langue bleue. Vedette anarcha-féministe du wild wild web, Anne Archet fait son entrée officielle dans la littérature papier avec ce recueil joyeux et sans complexe. À la fois torride et tendre, cruel et hilarant, Le carnet écarlate réunit des centaines d’aphorismes et microrécits sulfureux mettant en scène l’érotisme lesbien sous toutes ses formes. Un livre cochon et féministe qui vous fera rire aux éclats, pour un public large (d’esprit).
-
Les hormones sexuelles sont des objets hybrides et complexes à la frontière du sexe et du genre. Dès lors qu’elles sont synthétisées sous forme pharmaceutique, elles peuvent attribuer des caractéristiques sexuelles au corps de manière partiellement exogène à celui-ci. Il s’en suit que l’utilisation clinique qui en est faite est socialement réglementée. À travers une analyse de divers contextes d’utilisation des hormones observés à Bahia, au Brésil, cet article montre que le dualisme sexuel est le produit de pratiques de régulation biomédicales qui visent à encadrer la circulation des hormones. Le sens du terme local « hormônio » n’est pas pleinement recoupé par celui d’hormone, qu’il excède. L’emploi commun qui est fait au Brésil du singulier procure au terme « hormônio » une qualité fluide et homogène. Dans ce contexte, les hormones sont comprises comme une sorte de substance qui peut circuler entre les corps. Cette conceptualisation des hormones comme une substance a des implications pour le statut ontologique des corps et révèle la relative plasticité de la relation sexe/genre.
-
En trente ans, le regard sur l'homosexualité en France a bien changé : les homosexuels vivent et parlent plus librement de leur orientation sexuelle au quotidien. Néanmoins, rappelle Marina Castañeda, malgré cette meilleure acceptation globale, il reste difficile à des jeunes d'annoncer leur choix à leur famille. Certains sont rejetés du foyer familial comme s'ils étaient marginaux. Plus généralement, les homosexuels se sentent encore obligés d'annoncer à leur entourage leur préférence sexuelle, comportement qui semblerait surprenant pour un hétérosexuel. On ne peut donc pas faire comme si tous les préjugés sociaux avaient disparu et nier les difficultés rencontrées.
-
Des corps féminins en rangées, qui se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de cheveux. Les filles en série créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, filles-marchandises, filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie. Les filles sont des filles parce qu’elles sont en série. Mais la figure des filles en série est double: à la fois serial girls et serial killers de l’identité qu’on cherche à leur imposer. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, cassent le party, libèrent la poupée et se mettent à courir. Cet essai percutant, paru pour la première fois en 2013, se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, depuis les Cariatides jusqu’aux Pussy Riot. Dans cette édition revue et augmentée, Martine Delvaux s’attaque à la blancheur des filles en série et analyse de nouvelles formes de résistance investies par les ballerines, les survivantes d’agressions et Beyoncé.
-
Après en avoir retracé rapidement la genèse, cet article rapporte les principales critiques adressées au concept d’homophobie, notamment son réductionnisme qui tend vers des explications de nature psychologique ainsi que l’éviction de la hiérarchie des sexes/genres. Nous discutons ensuite deux pistes théoriques permettant de contourner les limites précédemment identifiées. La première examine le potentiel de l’approche intersectionnelle. La seconde voie invite à une redéfinition du concept d’homophobie, lui reconnaissant une portée exclusivement descriptive, et non plus en tant que concept explicatif, justifiant ainsi sa subordination au concept d’hétérosexisme qui offre une perspective systémique. Nous examinons ces concepts en fonction de leur capacité à rendre compte de l’oppression des lesbiennes.