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À la suite des changements récents, les politiques en matière de recherche dans le domaine de la santé aux Etats-Unis exigent l'inclusion des femmes et des membres de minorités raciales et ethniques comme sujets expérimentaux dans la recherche biomédicale. Cet article analyse les débats qui sous-tendent ces politiques et qui concernent la gestion médicale des corps, des groupes, des identités et des différences. Une grande part de l'incertitude qui entoure ces nouvelles politiques reflète le fait que les chercheurs, les médecins, les décideurs politiques et les militants dans le domaine de la santé adoptent des approches concurrentes et souvent vagues quant à la nature des différences de sexe/genre, de race et d'ethnie, et quant au rapport du biologique au social dans l'expression de la maladie physique.
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Plus de cinq cent mille femmes travaillent comme aides à domicile en France ; ce chiffre ne cesse d’augmenter face aux besoins croissants des personnes âgées et des familles. Mais qui sont ces femmes – parce que ce sont essentiellement des femmes – et quelles sont leurs conditions d’existence ? Sait-on vraiment en quoi consiste leur travail quotidien ? Que signifie pour elles travailler auprès de personnes âgées ? Christelle Avril, sociologue, maîtresse de conférences à l’université Paris-XIII et chercheuse au laboratoire IRIS, travaille sur l’articulation entre classe, genre et race, dans une perspective résolument empirique et en multipliant les méthodes d’enquête et d’analyse. En partant de façon inédite de l’univers professionnel des femmes, l’auteure étudie le genre et les tensions racistes dans les milieux populaires. Elle révèle parmi ces travailleuses du bas de l’échelle sociale de profondes divisions qui différencient les attitudes de classe, opposent immigrées et non immigrées, ou encore distinguent les conceptions de l’identité féminine. Fondé sur une enquête de terrain extrêmement riche et sur des données chiffrées, cet ouvrage, dont Olivier Schwartz souligne dans sa postface l’importance et l’audace, éclaire les rapports et les tensions qui mettent en mouvement l’ensemble de la société.
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"Comment et pourquoi plus de deux millions d’américains sont aujourd’hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d’électeurs dans les minorités ? Comment et pourquoi plus de deux millions d'américains vivent en prison ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui criminalisent les communautés de couleur et désaffilient politiquement les électeurs des minorités ?
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La justice reproductive est à la fois un cadre d’analyse et de pratiques et un mouvement social qui a émergé aux États-Unis pendant les années 1990. Le terme a été consacré par des femmes africaines-américaines lors de la Conférence internationale sur la population et le développement qui a eu lieu au Caire en 1994. Il est le résultat de l’amalgame entre « justice sociale » et « droits reproductifs ». La justice reproductive situe l’accomplissement de la pleine autonomie sexuelle et reproductive des femmes et des filles au sein d’un projet plus large de justice sociale. Ce mouvement a émergé de l’initiative de femmes racisées et autochtones et continue d’être majoritairement porté par elles.
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"What does it mean to conduct research for justice with youth and communities who are marginalized by systems of inequality based on race, ethnicity, sexuality, citizenship status, gender, and other categories of difference? In this collection, editors Django Paris and Maisha Winn have selected essays written by top scholars in education on humanizing approaches to qualitative and ethnographic inquiry with youth and their communities. Vignettes, portraits, narratives, personal and collaborative explorations, photographs, and additional data excerpts bring the findings to life for a better understanding of how to use research for positive social change."-- Site de l'éditeur.
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Le présent article analyse les enquêtes et une commission sur des décès par hypothermie en Saskatchewan, au Canada. Il souligne les économies raciales et d’espace liées à ces décès, et il suggère que les relations structurelles propres au colonialisme de peuplement produisent et encouragent les expulsions continues et quotidiennes d’autochtones de la part des colonisateurs, expulsions qui sont inévitablement violentes. La ville coloniale appartient au colonisateur et son occupation est inévitablement récusée par la présence des autochtones dans la ville. L’autochtonité met mal à l’aise, car elle conteste la prétention du colonisateur à la légitimité en remettant en cause une fiction très tenace dans les états coloniaux selon laquelle les peuples autochtones seraient à l’agonie. La pratique qui consiste à repousser les autochtones aux périphéries de la ville vient du besoin des colonisateurs de maintenir les lignes de force des villes coloniales. Aujourd’hui, quand cette pratique est scrutée par le droit, comme ce fut le cas dans l’enquête sur le décès de Neil Stonechild, et dans des enquêtes sur les décès par hypothermie, elle est considérée soit comme le fait de quelques policiers sans vergogne ou encore on la nie carrément. Ce qui demeure dans les registres judiciaires, toutefois, ce sont les économies raciales d’espace dans la ville coloniale et la dévalorisation persistante de la vie autochtone, une dévalorisation que la loi produit et soutient. Dans la première partie, je présente des idées sur les économies raciales et d’espace de la ville coloniale. Dans la deuxième partie, j’étudie le cas du décès de Neil Stonechild, ainsi que la réponse du droit à ce décès, la Commission d’enquête Wright. Dans la troisième partie, j’analyse les enquêtes sur les décès par hypothermie de Rodney Niastus et de Lawrence Wegner, deux jeunes autochtones morts dix ans après Stonechild, et j’explore deux mouvements dans l’espace et le temps : Niastus et Wegner traversant la ville pour trouver la mort dans un champ gelé de la zone nord-ouest, et le cheminement que l’enquête nous invite à faire en nous faisant croire que Niastus et Wegner sont les seuls responsables de leur décès. Dans le panorama des décès d’autochtones en détention en Saskatchewan, y compris en prison, par suicide et à la suite de violents affrontements avec la police, le corps d’un autochtone est un corps qui ne peut être assassiné.