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« The Promise of Happiness is a provocative cultural critique of the imperative to be happy. It asks what follows when we make our desires and even our own happiness conditional on the happiness of others: 'I just want you to be happy', 'I'm happy if you're happy'. Combining philosophy and feminist cultural studies, Sara Ahmed reveals the affective and moral work performed by the 'happiness duty', the expectation that we will be made happy by taking part in that which is deemed good, and that by being happy ourselves, we will make others happy. Ahmed maintains that happiness is a promise that directs us toward certain life choices and away from others. Happiness is promised to those willing to live their lives in the right way. Ahmed draws on the intellectual history of happiness, from classical accounts of ethics as the good life, through seventeenth-century writings on affect and the passions, eighteenth-century debates on virtue and education, and nineteenth-century utilitarianism. She engages with feminist, antiracist, and queer critics who have shown how happiness is used to justify social oppression, and how challenging oppression sometimes causes unhappiness. Reading novels and films including "Mrs. Dalloway", "The Well of Loneliness", "Bend It Like Beckham", and Children of Men, Ahmed considers the plight of the figures who are challenged by, and themselves challenge, the attribution of happiness to particular objects or social ideals: the feminist killjoy, the unhappy queer, the angry black woman, and the melancholic migrant. Through her readings, she raises critical questions about the moral order imposed by the injunction to be happy. »--Quatrième de couverture.
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L'étude porte sur la question de la scolarisation des femmes et de l'éducation scolaire des filles et sur certains aspects socioculturels relevant des pratiques sociales qui entraveraient profondément la réussite scolaire des filles et excluraient les femmes du système éducatif formel. Sur le plan méthodologique, trois techniques d'investigation ont été utilisées: une étude documentaire, un questionnaire et des guides d'entrevues ont été soumis aux femmes et à des personnes ressources. Les résultats obtenus révèlent ce qui suit: 1. La division sociale du travail entre les hommes et les femmes, qui attribue aux femmes les travaux domestiques, les soins aux enfants, les élever, initier les filles aux valeurs traditionnelles, etc. n'est établie que sur les principes de la nature et de l'apparence physique de celles-ci. Étant donné qu'initialement, les femmes sont considérées comme le sexe ayant les aptitudes à pouvoir assumer facilement ces types de responsabilités. 2. Le système de la dot et les procédures du mariage selon le milieu, qui ont pour fondement la politique du système patriarcal, apparaissent comme une dette, un crédit à rembourser par le biais des divers services que les femmes rendent à leur mari et aux familles. En tel cas, pour s'accommoder aux normes sociales, pour se faire apprécier, les femmes adoptent certains comportements qui souvent les empêchent de jouir pleinement de leurs droits. 3. Le complexe d'infériorité par rapport aux hommes que les femmes intériorisent et transmettent aux filles, favorise généralement l'adoption d'une attitude de soumission totale, sinon d'esclavage, par celles-ci à l'égard de leur mari et des hommes en général. Ainsi, par peur d'être mal vu par la société, d'être jugées par leurs pairs, les femmes en viennent à accepter sans condition leur situation de dominées, d'exploitées et d'exclues du système scolaire. Pour y remédier, nous avons proposé des stratégies d'action axées sur la sensibilisation auprès des femmes par rapport à leurs droits fondamentaux, l'éducation des enfants sur une base équitable et l'application de programmes d'actions à l'endroit des différents acteurs et de la population. La prise en compte et la réalisation de ces approches de solution pourraient contribuer à améliorer les conditions pénibles de la surcharge du travail des femmes, à remédier aux conditions scolaires difficiles des filles, favorisant ainsi leur maintien aux études de même que leur réussite. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Patriarcat, Division sexuelle du travail, Rapports sociaux de sexes, Domination, Genre.
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Au 31 mars 2010, l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) avait recueilli de l’information sur la disparition et la mort de plus de 580 femmes et filles autochtones au Canada. Cette constatation résulte de travaux de recherche quantitative et qualitative effectués sur une période de cinq ans. L’AFAC a obtenu en 2005 un financement pour l’initiative Soeurs par l’esprit – un projet de recherche, de sensibilisation et de politiques appuyé par Condition féminine Canada – pour déterminer les causes premières de la disparition et du meurtre de femmes et de filles autochtones, les circonstances qui entourent ce phénomène et les tendances en cette matière. L’AFAC a recueilli des éléments de preuve pour documenter de manière systématique les problèmes liés à la violence sur lesquels les femmes, les familles et les communautés tentaient d’attirer l’attention depuis la dernière génération. Ce que leurs histoires nous disent : Résultats de recherche de l’initiative Soeurs par l’esprit récapitule cinq ans de recherche sur la disparition et le meurtre de femmes et de filles autochtones au Canada. Ce rapport a pour but de répondre à trois questions fondamentales : Quelles sont les causes premières de la violence envers les femmes autochtones au Canada, les circonstances qui entourent ce phénomène et les tendances en cette matière? Combien de femmes et de filles autochtones au Canada sont disparues ou ont été retrouvées mortes, assassinées? Et pourquoi cette violence a-t-elle mené à un nombre aussi terriblement élevé de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées sans que la police ou le pouvoir judiciaire fasse la lumière sur ces affaires? Ce que leurs histoires nous disent présente des éléments de preuve démographiques et statistiques tirés de la base de données de Soeurs par l’esprit de l’AFAC, tout en situant le problème dans le contexte général des causes premières et des voies d’avenir pour la suite des choses. Ce rapport met également à contribution de l’information tirée de la documentation existante et met l’accent sur certaines des histoires et des expériences communiquées par les familles de femmes et de filles disparues ou assassinées. L’AFAC rappelle aux lectrices et aux lecteurs que chaque chiffre présenté ici représente une femme ou une fille aimée, qui manque à sa famille. Au 31 mars 2010, 582 cas de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées avaient été consignés dans la base de données de Soeurs par l’esprit de l’AFAC. La recherche de l’AFAC a révélé que les répercussions intergénérationnelles et la vulnérabilité qui résulte de la colonisation et des politiques de l’État – notamment les pensionnats indiens, la rafle des années 1960 et le système de protection de la jeunesse – sont des facteurs qui sous-tendent les résultats de la violence que subissent les femmes et les filles autochtones. Dans le résumé de la recherche et la détermination des tendances liées aux causes premières et aux circonstances entourant la violence, il y a un certain nombre de résultats clés qui devraient éclairer la prise de décisions en ce qui concerne les politiques et les services aux victimes ainsi que les mesures à adopter. Ces résultats clés sont appuyés par les thèmes communs qui émergent des histoires de vie que nous avions communiquées dans la première et les deuxièmes
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Cet article étudie la manière dont le discours de l’égalité-de-genre-et-des-libertés-sexuelles, qui a acquis un statut central dans les débats sur la citoyenneté et l’intégration en Occident, est amené à travailler la définition des frontières du « nous/non-nous » dans le contexte des récentes controverses autour des accommodements religieux au Québec. Alors que l’État-nation constitue le cadre le plus saillant dans lequel les frontières ethnoculturelles sont produites, le Québec, avec son ambigüité quant à la dominance ethnique et son projet irréalisé mais encore actuel de définition nationale et de souveraineté politique (sa séparation du Canada), s’avère un cas intéressant pour l’étude des processus de définition de frontières. L’examen des arguments relatifs à l’égalité de genre présents dans la couverture du débat sur les accommodements religieux proposée par la presse révèle des pratiques discursives de patrouille de frontières (boundary patrolling), comme le ravalement des conceptions minoritaires sur la féminité, la masculinité, le mariage et la sexualité au rang d’archaïsmes ou de pathologies. Non seulement ces pratiques discursives contribuent-elles à délégitimer les idéaux et les accommodements multiculturels, mais elles présentent le Québec, qui se qualifie lui-même de « tard-venu de la modernité », comme un promoteur de l’égalité de genre et des libertés sexuelles dont le statut exemplaire doit être protégé contre l’altérité religieuse.
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Cet ouvrage présente quelques-unes des communications prononcées en décembre 2009 à Montréal lors du colloque international La tuerie de l’École Polytechnique 20 ans plus tard: Les violences masculines contre les femmes et les féministes. Ces textes proposent des réflexions sur le sens politique de cet attentat, ses représentations dans les médias et dans la culture, ainsi que sur ses liens avec l’antiféminisme du passé et d’aujourd’hui. Un chapitre est également consacré aux pistes de réflexion élaborées par des groupes de femmes d’ici et d’ailleurs, qui aspirent à contrer l’antiféminisme et les violences faites aux femmes. Dans la foulée des événements commémoratifs organisés sous la bannière Se souvenir pour agir, cet ouvrage et le film DVD qui l’accompagne offrent des traces de cette mobilisation sans précédent. Y sont rappelés le rassemblement public du 6 décembre 2009 auquel ont pris part plus de 1 000 personnes, l’exposition des Guerrilla Girls ainsi que l’exposition thématique Parler ou se taire?, et l’événement Bleu silence qui réunissait Pol Pelletier, le duo Lambert-Chan et Sylvie Tremblay. Ce livre regroupe les textes de Mélissa Blais, Mélanie Boucher, Yanick Dulong, Micheline Dumont, Francis Dupuis-Déri, Lyne Kurtzman, Diane Lamoureux, Florence Montreynaud, Dominique Payette, Francine Pelletier, Julianne Pidduck, Richard Poulin, Judy Rebick, Sandrine Ricci et Gilbert Turp.
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In this dissertation, I argue that the exemption of prisons from the rule of law fosters abusive institutional practices that reveal the race and gender dynamics of sexual abuse in prison and in the outside world. The first article, Beyond Modesty: Privacy in Prison and the Risk of Sexual Abuse, shows that Fourth Amendment privacy offers little protection against the cross-gender searches and surveillance that expose women prisoners to sexual abuse by male guards. It proposes a reinterpretation of Fourth Amendment privacy that would recognize a constitutional right to be free from the fear, risk and reality of prison sexual abuse. The second article, Impunity: Sexual Abuse in Women's Prisons, shows that an edifice of constitutional, statutory and common-law rules confers near-complete institutional immunity against nearly all prisoner claims of custodial sexual abuse. These immunity rules parallel those of historical status regimes which excluded low-status litigants from courts on the basis of race and gender, such as civil death, slavery, segregation and the common law of marriage and rape--with similar results: low-status women of color are exposed to systematic and institutionalized sexual abuse, and are prevented from seeking protection or redress from the courts. The third article, Our Prisons, Ourselves: Race, Gender and the Rule of Law, develops these insights in men's prisons. In the absence of enforceable external rules, staff and administrators often adopt a gendered practice of institutional governance that requires prisoners to prove their manhood by fighting, and penalizes unmanly men by allowing others to rape them. These unlawful gendered practices are obscured by a false but powerful racialized narrative: most people inside and outside prison believe, inaccurately, that prison rape is mainly black-on-white. By casting sexual violence as a "complex and intractable" race relations problem for which administrators are not to blame, the racial narrative bolsters the rationale for exempting prison administration from the rule of law. Thus the perception (and reality) of unchecked prison violence supplies a reason for courts not to interfere with the unlawful institutional policies that foster it.
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Au Canada, on voit émerger un malaise face à la persistance des stéréotypes sexuels et sexistes dans les médias. Ces stéréotypes sont en effet perçus comme étant des freins à la réalisation d’une pleine égalité entre les femmes et les hommes. Le présent article, rédigé dans le cadre d’une recherche portant spécifiquement sur la régulation de la discrimination dans l’industrie de la radio et télédiffusion, analyse la mise en œuvre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte de l’autoréglementation. Plus précisément, j’y explique comment l’État canadien a confié aux diffuseurs sur son territoire le mandat d’exclure de leur programmation les contenus médiatiques discriminatoires. Je regarde ensuite comment les diffuseurs s’acquittent de cette tâche. Mots-clés: égalité, stéréotypes, radio, télédiffusion
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L’approche théorique en émergence d’Essed (1991; 2002) sur l’exclusion ethnoculturelle ouvre une voie prometteuse pour mieux comprendre l’actualisation de ce concept. Fondée sur la prémisse que le racisme est inhérent à l’ordre social et à la culture dominante, l’exclusion est expérimentée à travers des pratiques familières, systématiques et récurrentes, cumulées au fil du temps. Au cours de l’hiver 2006, le Conseil de planification sociale d’Ottawa (CSPO) a organisé douze groupes d’entretien regroupant 64 volontaires, et ce, dans le but de cerner les pratiques d’exclusion qui touchent des familles d’origine somalienne, chinoise et libanaise. L’échantillon typique respecte le scénario migratoire et la diversité de chacune des trois communautés. Il se divise en quatre groupes : un de jeunes femmes, un de jeunes hommes, un de mères et un de pères. Les jeunes femmes de notre échantillon affrontent des barrières à leur intégration à la société canadienne, barrières érigées autant par leur famille et leur communauté d’origine que par des membres de la culture dominante. Leurs communautés étant préoccupées par d’autres enjeux, souvent socio-économiques, les jeunes femmes expérimentent donc une invalidation de leurs perceptions et un sentiment d’être différentes de leur culture d’origine. Les stratégies qu’elles adoptent pour s’y opposer reçoivent peu d’échos; ce silence augmente l’invalidation ressentie.
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Forced migration challenges and changes gender relations. The transnational activities of refugees resettled in the West create gender asymmetries among those who stay behind. This article explores the transnational marriages of young southern Sudanese women (‘invisible girls’), who either stayed in Sudan or remained in refugee camps in Kenya, to Sudanese men who were resettled to America, Canada or Australia (‘lost boys’). Incorporating gender as a relational category into the analysis of transnational practices that migrants and refugees engage in is important. The article argues that there is a need to put feminist analysis at the centre of transnational processes resulting from (forced) migration. It looks at the connections between different geographical locations, the impacts of the migration of young refugee men on bridewealth and marriage negotiations and the gender consequences for young women, men and their families. It is argued that transnational activities, such as marriage, contest, reconfigure and reinforce the culturally inscribed gender norms and practices in and across places. Transnational marriage results in ambiguous benefits for women (and men) in accessing greater freedoms. Anthropological analyses of marriage need a geographical focus on the transnational fields in which they occur. The article seeks to deepen understanding of the nuanced gendered consequences of transnationalism. It shows how gender analysis of actions taken across different locations can contribute to the theorisation of transnational studies of refugees and migrants.
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Dans une série d'essais courts, accessibles et éclairants, hooks explore les sujets déroutants et parfois controversés que les enseignants et les élèves l'ont invitée à aborder depuis la publication des précédents volumes à succès de sa série Teaching, Teaching to Transgress et Teaching Community . . Les questions sont variées et vastes, allant de la question de savoir si un enseignement significatif peut avoir lieu dans une grande salle de classe à la confrontation des problèmes d'estime de soi. Un professeur, par exemple, a demandé comment les professeures noires peuvent maintenir une autorité positive dans une salle de classe sans être vues à travers le prisme de stéréotypes racistes et sexistes négatifs. Un enseignant a demandé comment gérer les larmes en classe, tandis qu'un autre voulait savoir comment utiliser l'humour comme outil d'apprentissage. Abordant les questions de race, de sexe et de classe dans ce travail, hooks discute de l'équilibre complexe qui nous permet d'enseigner, de valoriser et d'apprendre des œuvres écrites par des auteurs racistes et sexistes. Soulignant l'importance de la lecture, elle insiste sur la primauté de la liberté d'expression, une éducation démocratique de l'alphabétisation. Tout au long de ces essais, elle célèbre le pouvoir transformateur de la pensée critique. C'est un travail intellectuel provocateur, puissant et joyeux. C'est une lecture incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à l'éducation aujourd'hui.
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Jordan-Young has written a stunning book that demolishes most of the science associated with the dominant paradigm of the development of sex and gender identity, behavior, and orientation. The current paradigm, brain organization theory, proposes: "Because of early exposure to different sex hormones, males and females have different brains"; and these hormones also create "gay" and "straight" brains. Jordan-Young interviewed virtually every major researcher in the field and reviewed hundreds of published scientific papers. Her conclusion: "Brain organization theory is little more than an elaboration of longstanding folk tales about antagonistic male and female essences and how they connect to antagonistic male and female natures." She explains, in exquisite detail, the flaws in the underlying science, from experimental designs that make no statistical sense to "conceptually sloppy" definitions of male and female sexuality, contradictory results, and the social construction of normality. Her conclusion that the patterns we see are far more complicated than previously believed and due to a wider range of variables will shake up the research community and alter public perception.
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All of us have probably eaten Chiquita bananas. Some of us may even remember the Chiquita banana jingle and the blue sticker with Miss Chiquita. Few of us know how the company has engaged with issues of Corporate Social Responsibility (CSR) and the implications for women workers in ‘the very, very tropical equator’ where bananas grow.
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This article elaborates an intimate justice framework to help guide research on sexual satisfaction. Using a critical historiography approach, I examine the etiology and development of the psychological construct of “satisfaction” over the last century and argue that social and political antecedents to satisfaction ratings are an essential and under-theorized aspect of research in this field. By examining what are considered to be the most influential definitions in life satisfaction research, I identify conceptual gaps, oversights, and disagreements that characterize this body of work, and specifically its theoretical treatment of inequity. Moving to the intimate domain, I argue that the field of sexual satisfaction must include theories and methods that systematically consider the role of social and sexual stigmas as antecedents to sexual satisfaction ratings. In the conclusion, building from existing social justice theories, I propose an intimate justice framework as a means to guide research that can highlight issues of entitlement and deservingness in sexual satisfaction research. This is particularly important as sexual satisfaction is increasingly used as an indicator of individual and relational well-being; however, this construct is presently limited and inadequately measured for women and men who experience limited sexual rights in the socio-political domain because of their gender and/or sexual minority status.
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La question du travail du sexe fait toujours, aujourd’hui, l’objet de polémiques où le moralisme et les bons sentiments prévalent sur la discussion ouverte. La traite des femmes pour fins de « prostitution » et leur vulnérabilité physique face à la violence et à l’homicide débouchent souvent sur des demandes de répression accrue, et ce sont les travailleuses du sexe qui font les frais de ces discours prohibitionnistes et moralisateurs. Soucieux de véhiculer auprès d’un large public une vision différente de la « prostitution » dans le respect des travailleuses du sexe et de remettre en question les bases du message néo-abolitionniste qui présente ces dernières essentiellement comme des victimes de souteneurs ou de leur fausse conscience, cinq spécialistes ont entrepris la rédaction collective d’un livre pour démystifier plusieurs préjugés liés au travail du sexe. Sont abordés dans ce livre original les fondements du débat actuel de la « prostitution » comme travail, les différentes réponses des régimes juridiques, la variété de pratiques et d’expertises mises en oeuvre par les femmes elles-mêmes, incluant celles des migrantes illégales, et l’action collective des regroupements qui luttent pour une reconnaissance du travail du sexe. Mais oui c’est un travail ! invite donc à déconstruire certains mythes et stéréotypes, et à étayer la preuve à l’effet qu’il est non seulement possible de défendre la légitimité du travail du sexe tout en luttant contre la violence, mais que cela est nécessaire.
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« En 2011, le service de leadership du Y des femmes de Montréal (maintenant appelé services jeunesse) et le service aux collectivités de l’UQAM ont produit un guide d’accompagnement pour déposer une plainte contre les images et messages à caractère sexiste et sexuel dans les médias. Ce travail est né de l’inquiétude conjointe des deux organismes quant à l’augmentation de la diffusion dans les médias d’images et de messages à caractère sexiste, sexuel ou pornographique. Il semble que les consommateurs et consommatrices soient plus défavorables aux messages ouvertement sexistes, néanmoins, les publicités continuent de présenter les femmes et les hommes dans des rôles stéréotypés. Cela est peut-être encore plus pernicieux, car plus difficile à identifier. C’est pour cette raison qu’il est important d’actualiser ledit guide. Nous disions précédemment que les stéréotypes de genre dans les publicités sexistes avaient peu évolué, mais les usages numériques et technologiques, eux, ont changé, nécessitant une mise à jour facilitant le dépôt de plainte. » (2010, 5)
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Bien que les différences de pouvoir qui permettent aux composantes de la stigmatisation de se déployer aient été identifiées, la littérature démontrant les disparités de genre dans la stigmatisation est rare. En utilisant un cadre basé sur le genre, cet article vise d'abord à comprendre les signaux sociaux sexistes qui produisent la stigmatisation de la maladie mentale adoptée par la population générale. Deuxièmement, il met en évidence l'influence du genre sur les expériences quotidiennes d'une maladie mentale grave et persistante et la stigmatisation qui y est associée. Les résultats sont tirés d'une combinaison de méthodes ethnographiques et qualitatives, notamment une ethnographie de terrain de deux centres de santé, d'un hôpital psychiatrique et des ménages et quartiers des participants, deux discussions de groupe avec des membres de la population générale participant à des groupes de soutien social spécifiques au genre ( N = 12 femmes/5 hommes) et des récits de maladie d'hommes et de femmes atteints d'une maladie mentale grave et persistante ( N = 22), qui a été menée de mai à août 2006 dans un district urbain pauvre du Pérou. Dans une société comme celle du Pérou, où les rôles de genre sont séparés en domaines sociaux et économiques spécifiques, les attentes sexistes façonnent à la fois l’expérience d’une maladie mentale grave et persistante et la stigmatisation des personnes atteintes d’une telle maladie mentale d’une manière spécifique au genre. Non seulement les inégalités entre les sexes créent les conditions conduisant à un différentiel de pouvoir qui permet à la stigmatisation de se développer, mais la stigmatisation se construit autant autour de rôles sociaux définis par le genre qu’elle est mise en œuvre dans des sphères sociales distinctes pour les hommes et les femmes atteints d’une maladie mentale grave et persistante. L’expérience sexuée de la stigmatisation doit donc être pleinement comprise afin de concevoir des interventions plus efficaces qui remettraient en question les perceptions stéréotypées et les pratiques discriminatoires, et réduiraient leur effet sur la vie quotidienne des malades mentaux au Pérou.