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Après Économie politique du patriarcat (1998), il s’agit du second tome de L’Ennemi principal. L’auteure nous présente la suite de son analyse matérialiste de la société, une analyse en termes de rapports sociaux et donc politiques, fondamentale pour la compréhension de toutes les oppressions, fondamentale à tout projet d’émancipation : «J’étudie l’oppression des femmes. Mais l’oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c’est un type d’oppression unique. Mais est-il unique qu’une oppression soit unique ? Non, c’est banal : toutes les oppressions sont uniques, comme les individus. La singularité est ce qu’il y a de mieux partagé au monde. Ceci ne signifie pas que cette singularité soit obtenue par des mécanismes totalement originaux.» L’auteure, à travers ce texte, à pour objectif d’affirmer une position théorique originale. A son fondement, l’anti-naturalisme, qui consiste à rejeter les explications biologiques, naturelles, innéistes à la domination masculine, pour y substituer une interprétation sociale du phénomène : les femmes ne préexistent pas à leur domination
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Le concept de patriarcat occupe la première place dans le féminisme radical ; il le résume et le distingue des autres tendances, en particulier des féministes socialistes qui ne reconnaissent pas au patriarcat le rang de système à part entière. L'importance du concept du patriarcat est étroitement liée au statut donné, dans la théorie féministe radicale, à l'oppression, qui est vue comme le fait fondamental et même constitutif des rapports entre les sexes. A son tour la primauté théorique de l'oppression jette une nouvelle lumière sur une vieille question, celle du rôle des intellectuelles dans les luttes. Le danger d'une « trahison de classe » toujours possible ne peut être conjuré que si celles-ci prennent le contrepied des valeurs universitaires de distanciation : pour analyser l'oppression des autres, les intellectuelles doivent garder une conscience aiguë de la leur propre.
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Un ouvrage fascinant, aux images voluptueuses, sur les étranges canons de la beauté féminine à travers les âges. Ainsi, on apprend que l'engouement pour le teint pâle a contraint les femmes à fuir le soleil et à appliquer sur leur visage des plâtres toxiques. De même, en épluchant les recettes de beauté du 15e et 17e siècles, l'auteure égrène l'extraordinaire variété des ingrédients pour les soins du visage : poudre de perles de corail, lard finement râpé, fiente de chat, poudre de cloportes, foie de thon pourri, oeufs de fourmi, etc. Les exemples cités peuvent susciter un certain dégoût, mais l'auteure rappelle que nos pratiques modernes ne sont pas sans contradictions : chirurgie esthétique (visages tirés, lèvres boursouflées, paupières allégées) sans oublier les coûts astronomiques des crèmes de beauté - que sait-on sur la fabrication de ces produits? [SDM].
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Cet essai analyse la pertinence actuelle du projet souverainiste québécois à partir de deux entreprises critiques: celle de la philosophie politique, en examinant l’histoire des notions de souveraineté, de citoyenneté et de nation; celle également du féminisme, comme théorie et comme pratique, en considérant la place des femmes dans le projet souverainiste. L’amère patrie s’attache à comprendre le sens et la nature de l’association polémique et pas toujours marquée de réciprocité entre féministes et nationalistes dans le Québec contemporain.
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This paper explores the use of homophobic terms by boys and young men and the meanings they invoke when using them. Highly detailed interviews were conducted with young men from diverse backgrounds about their own experiences while growing up and their observations of schools, teachers, family and peers. Homophobia was found to be more than a simple prejudice against homosexuals. Homophobic terms like “poofter” and “faggot” have a rich developmental history and play a central role in adolescent male peer-group dynamics. Homophobic terms come into currency in primary school. When this happens, words like poofter and faggot rarely have sexual connotations. Nevertheless, far from being indiscriminate terms of abuse, these terms tap a complex array of meanings that are precisely mapped in peer cultures, and boys quickly learn to avoid homophobia and to use it decisively and with great impact against others. Significantly, this early, very powerful use of homophobic terms occurs prior to puberty, prior to adult sexual identity and prior to knowing much, if anything, about homosexuality. An effect of this sequence is that early homophobic experiences may well provide a key reference point for comprehending forthcoming adult sexual identity formation (gay or not) because powerful homophobic codes are learned first.
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Gay Wachman provides a critical new reading of sexually radical fiction by British women in the years during and after the First World War. She contrasts works by Sylvia Townsend Warner, Virginia Woolf, Rose Allatini, and Evadne Price with more politically and narratively conservative novels by Radclyffe Hall and Clemence Dane. These writers, she states, formed part of an alternative modernist tradition that functioned both within and against the repressive ideology of the British Empire, using fantasy as a means of reshaping and critiquing a world fragmented by war. Wachman places at the center of this tradition Sylvia Townsend Warner's achievement in undermining the inhibitions that faced women writing about forbidden love. She discusses Warner's use of crosswriting to transpose the otherwise unrepresentable lives of invisible lesbians into narratives about gay men, destabilizing the borders of race, class, and gender and challenging the codes of expression on which imperialist patriarchy and capitalism depended.