Votre recherche
Résultats 5 ressources
-
L'expression littéraire est un acte puissant par lequel un être construit son identité à la fois individuellement et collectivement. Dans le contexte de la francophonie, cet acte identitaire est d'autant plus paradoxal que la langue utilisée est le français et que la littérature francophone émerge, lors de la colonisation, dans un environnement multiculturel, à partir de la déconstruction d'une littérature dominante. Afin d'interroger les multiples processus intervenant dans la constitution de l'identité francophone, un colloque a eu lieu à l'université de Pau en 1998. Il s'est achevé par une table ronde qui a réuni trois écrivains francophones : Rachid Boudjedra, Pius Ngandu Nkaashama et Tierno Monénembo qui ont évoqué la relation qu'ils entretiennent avec la langue et l'écriture. Cet ouvrage rassemble les interventions des participants à ce colloque. Tout au long de ces journées, l'identité francophone est apparue comme une configuration d'éléments multiples où la langue remplit une fonction importante. Elle ne suffit cependant pas à fonder le discours identitaire dans la mesure où elle n'est qu'un isntrument au service des écrivains. D'autres éléments apparaissent, en effet, déterminants dans l'élaboration de cette identité, éléments indissociables de l'Histoire et des développements propres à chaque société. De ce fait, l'espace littéraire francophone apparaît décentré par rapport à la langue française car il fait entendre de nouvelles voix à la périphérie de l'aire linguistique du français. Ce qui démontre, si cela était nécessaire, la richesse et la complexité de la littérature francophone, qui constitue d'une certaine façon, le laboratoire de la culture post-moderne du vingt-et-unième siècle.
-
Qu’est-ce que la littérature lesbienne ? Doit-il contenir des personnages ouvertement lesbiens et les présenter sous un jour positif ? L’auteurice doit-iel être ouvertement (ou secrètement) lesbienne ? Doit-il y avoir un thème lesbien et doit-il être politiquement acceptable ? Marilyn Farwell examine ici le travail d'écrivaines tels qu'Adrienne Rich, Marion Zimmer Bradley, Jeanette Winterson, Gloria Naylor et Marilyn Hacker pour répondre à ces questions. Divisant leurs écrits en deux genres : l'histoire romantique et l'histoire héroïque, ou de quête, Farwell aborde certaines des questions les plus problématiques à l'intersection de la littérature, du sexe, du genre et du postmodernisme. Illustrant comment le conflit générationnel entre les lesbiennes-féministes d’il y a vingt ans et les théoricien.nes queer d’aujourd’hui attise les feux critiques de la théorie lesbienne et littéraire contemporaine, Heterosexual plots and lesbian narratives conclut en plaidant en faveur d’une définition large et généreuse de l’écriture lesbienne.
-
Tous originaux de ce volume, ces essais évocateurs rédigés par des chercheureuses tels que Robyn Wiegman, Elizabeth Grosz et Judith Roof examinent un domaine encore intact de la critique littéraire et culturelle et de la théorie du genre, une postmodernité spécifiquement lesbienne. Les essais retracent, d’une part, comment certaines théories et productions culturelles lesbiennes mettent en avant une politique de différence et de marginalité et critiquent ainsi l’hégémonie patriarcale et hétérosexuelle. D’un autre côté, certains essais soulignent comment une esthétique postmoderne, avec sa valorisation de la différence, de la pluralité sexuelle et du flou des genres, contribue à la production culturelle lesbienne. Parmi les sujets abordés figurent les définitions changeantes des termes lesbien et postmoderne ; le potentiel et danger de ce nouveau territoire conceptuel dans la théorie, la représentation littéraire et visuelle et la culture populaire ; la lesbienne dans le cinéma hollywoodien ; les actrices Jodie Foster et Sandra Bernhard ; et des œuvres de Jeanette Winterson, Michelle Cliff et Gloria Anzaldua. Tout au long, les contributeurices abordent les questions et enjeux interdépendants de classe, de race, d’ethnicité, de postcolonialisme et de marchandisation.
-
Ce volume est une collection soigneusement choisie de textes théoriques, poétiques, analytiques et critiques. Les voix des écrivai.e.s créatif.ves, des traducteurices professionnel.l.e.s et des universitaires offrent un éventail de perspectives sur les écrivaines québécoises contemporaines. À la lumière du postmodernisme, leurs textes proposent des lectures, des appréciations et des célébrations des écritures nouvelles et expérimentales au féminin québécois des trente dernières années. De plus, la bibliographie rassemble une mine d'informations sur ces écrivaines. En français.Les discours féminins . . . examiner la problématique et les fruits de la jonction, dans un contexte québécois, des deux grands mouvements sociaux, théoriques et littéraires d'aujourd'hui : le féminisme, et le postmodernisme. Le livre fait entendre les voix émouvantes et étonnantes de Louky Bersianik, Nicole Brossard, Susanne de Lotbinière-Harwood, Daphne Marlatt et France Théoret, et font lire les textes de quatorze spécialistes de la littérature québécoise dont Janet Paterson, Karen Gould, Louise Forsyth, Lori Saint-Martin. Les auteurices du livre nous offrent l'étude de l'oeuvre d'une ou de plusieurs écrivaines ou écrivains ; elles s'intéressent aux genres littéraires et à la traduction ; elles se penchent sur la question épineuse de la théorie dans l'émergence d'une littérature et d'une culture au féminin, et aussi sur les significations problématiques des termes "féminisme" et "postmodernisme". Ce livre représente un état présent de la plus grande pertinence et utilité, une exploration collective, sous plusieurs perspectives, d'une problématique complexe et tout à fait actuel.
-
Nous vivons à l'ère postmoderniste, poststructuraliste (et, diraient certain.e.s, postféministe), à une époque où le terme lesbienne pose problème, même lorsqu'il est utilisé de manière non péjorative par une lesbienne autoproclamée. Nous ne pouvons plus parler en tant qu'« individus », semble-t-il ; le faire est d’une naïveté et/ou d’une simplicité impardonnable. Nous ne pouvons parler qu'en tant que « sujets » romancés, nos identités individuelles n'existant que comme la création de textes (de quelqu'un) ou comme le résultat d'une signification. En cent ans, les sexologues allemand.e.s ont « apparu » les lesbiennes pour nous pathologiser et les poststructuralistes français.e.s nous ont « fait disparaître » pour déconstruire les catégories de sexe et de genre et « interroger » « le » sujet. Certains universitaires suggèrent que le féminisme et le postmodernisme ont de nombreux points communs. Les théoricien.nes du postmodernisme des deux côtés de l’Atlantique affirment de la même manière que leur mouvement partage un agenda politique avec le féminisme, dans la mesure où déstabiliser les relations narratives entre dominant.e et subordonné.e, contenant et contenu, c’est aussi déstabiliser les relations sociales et culturelles de domination et de confinement en dans lequel le masculin conventionnel subsume et enveloppe le féminin conventionnel. Dans le jargon actuel, le postmodemisme et le féminisme ont « problématisé les relations de genre », remettant en question le « caractère naturel » des relations de genre et considérant la relation entre les sexes comme le résultat de forces sociales, de langage et/ou de pouvoir (Giroux, 28). ). Ni « l'homme » ni la « femme » ne sont un objet ontologiquement stable, une catégorie invariable ; les deux sont construits dans l’histoire (Fuss, 3). Nous ne contesterons pas l’idée que le terme Lesbienne, pendant la brève période où il a été utilisé, a souvent été un terme d’opprobre et non d’approbation – qu’il a été utilisé linguistiquement pour signifier la déviance et même la monstruosité. Nous ne souhaitons pas non plus tomber dans le genre d’essentialisme qui supposerait que toutes les lesbiennes sont « simplement » des lesbiennes. Nous sommes membres de différentes races, classes, groupes ethniques ; collectivement, les lesbiennes souffrent de nombreuses formes d’oppression. En revanche, la philosophie postmoderne, du moins dans les formes qu'elle a prises au sein des instances du pouvoir (pédagogie académique, théorie esthétique et critique) nous semble menacer d'effacer le réel (ou, comme diraient les postmodernistes, « » matériel ») Lesbiennes. Si l’identité est construite par des textes, peut-être n’existe-t-il pas de personne (« objet ») comme lesbienne, aucune caractéristique (non construite) que partagent les lesbiennes. Si les textes et l'identité individuelle peuvent être déconstruits, peut-être que n'importe qui, même non-lesbienne, pourra « lire comme une lesbienne », comme certains l'ont suggéré. Mais s’il n’y a pas d’identité lesbienne en tant que telle, alors l’affirmation selon laquelle on « lit en tant que lesbienne » est un non-sens. Le discours postmoderniste cherche à déplacer les notions humanistes libérales du soi, du « sujet bourgeois » (H. Foster, 77, cité dans Waugh, 8). Mais comme le note Waugh (8-9), le moi unifié postulé par l’humanisme libéral n’était/n’est pas un moi féminin, et encore moins un moi lesbien. La subjectivité, historiquement construite et exprimée à travers l'équation phénoménologique soi/autre, repose nécessairement sur l'« altérité » féminine de l'« individuité » masculine. Le centre subjectif des discours socialement dominants (du « je » philosophique et rationnel de Descartes au phallique/symbolique psychanalytique de Lacan) en termes de pouvoir, d'action et d'autonomie a été un sujet « universel » qui a établi son identité à travers la marginalisation ou l'exclusion invisible de ce qu'elle a également défini comme la « féminité » (qu'il s'agisse du non-rationnel, du corps, des émotions ou du pré-symbolique). Le « féminin » devient ainsi ce qui ne peut s'exprimer parce qu'il existe en dehors du domaine de la signification symbolique. Constitué à travers un regard masculin et donc doté du mystère de celui dont le statut objectif est perçu comme absolu et définitif. Un . . . devient une femme... Dans la relation dialectique entre l'humanisme traditionnel et l'antihumanisme postmoderne apparu dans les années 1960, les femmes continuent d'être déplacées. Comment peuvent-ils aspirer, rejeter ou synthétiser un nouveau mode d’être à partir d’une thèse qui n’a jamais contenu ou exprimé ce qu’ils ont ressenti comme étant leur expérience historique ?