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Le féminisme académique entretient une relation ambiguë avec l’intersectionnalité qu’il encense et discipline du même souffle. Par un ensemble de discours et de pratiques, la pensée critique raciale est évacuée de l’appareillage actuel de l’intersectionnalité et les personnes racialisées comme productrices des savoirs intersectionnels se trouvent marginalisées dans les débats et les espaces académiques contemporains. La science sert souvent d’alibi dans de telles opérations. Ces dernières font l’objet de l’analyse de l’auteure qui les conceptualise en tant que blanchiment de l’intersectionnalité.
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This exploratory study examined how seasoned White social workers grappled with the presence and effects of White privilege on their clinical practice. Data were collected in focus groups; findings were surfaced through thematic analysis. Five themes emerged: the role of engaging in continuous self-awareness in clinical practice; the complexity of using intersectionality to inform our work; the necessity of addressing White privilege in clinical conversations; the importance of creating strategies for use of power; and the process of engaging in life-long growth. These workers demonstrated awareness of, and accountability for, White privilege. Implications for progressive social work practice are discussed.
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Cette publication célèbre les 20 ans de FéminÉtudes et revient sur les moments forts de la revue. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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Les théories féministes ont désormais largement adopté le concept d’intersectionnalité pour décrire et analyser les axes multiples d’oppression et leurs imbrications. Cependant, encore relativement peu de recherches explorent la question de savoir si les organisations de femmes dans différents contextes ont elles aussi adopté ce terme et l’analyse politique qu’il implique. À partir de données qualitatives recueillies auprès de militantes des droits des femmes en France et au Canada, cet article montre que l’intersectionnalité est un des répertoires discursifs possible — mais pas le seul — que les organisations de femmes peuvent utiliser pour analyser l’expérience sociale et les intérêts politiques des femmes situées à l’intersection de plusieurs rapports d’oppression. À partir des données qualitatives, l’article propose une typologie de quatre répertoires types que les militantes utilisent pour penser l’intersectionnalité et l’inclusion au sein de leurs organisations.
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En parallèle avec les luttes des femmes sur le terrain, un courant théorique du féminisme autochtone se développe depuis la fin des années 90. Celui-ci revisite le narratif de la colonisation et la théorie postcoloniale en y intégrant l’analyse genre/« race ». L’auteure tente d’inscrire cette production intellectuelle au sein du paradigme intersectionnel universitaire et de la rendre accessible à un public francophone qui la connaît souvent moins bien. En replaçant la violence sexuelle et le patriarcat d’État au centre du débat, les féminismes autochtones arrivent à percevoir une dimension politique souvent laissée de côté par les analyses intersectionnelles.
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Dans les études de genre, l’intersectionnalité est à la mode ; cependant, en même temps que dans le champ universitaire, ce mot résonne aussi dans le monde militant. Il invite en effet à penser la pluralité des formes de domination (en particulier sexe, race et classe) et la complexité de leurs articulations. S’il a d’abord été forgé aux États-Unis, dans le sillage du féminisme noir, avant de se diffuser dans d’autres langues et d’autres pays, il s’est imposé en France depuis 2005, dans un contexte européen de sexualisation des questions raciales (et de racialisation des questions sexuelles).Ce numéro prend pour point de départ les contextes qui rendent possibles de telles circulations, avec (et depuis) ou sans (et avant) le mot, soit une manière de penser une intersectionnalité « située ». Sans se réduire au seul miroir franco-étatsunien, il s’ouvre sur le féminisme latino-américain et sur d’autres traductions, voire migrations : ainsi de l’Inde à l’Allemagne. Il s’attache aussi à montrer l’intersectionnalité en pratique, dans sa mise en œuvre qui revient à la traduire d’une discipline à l’autre. En interrogeant la métaphore de l’intersection, il suggère enfin que l’intersectionnalité ne renvoie pas seulement à des catégories, à des propriétés ou à des identités : elle fonctionne aussi comme un langage du pouvoir. Les rapports de domination ne se résument pas à leur addition (ou multiplication) : ils se signifient mutuellement.