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La philosophe Judith Butler est aujourd’hui reconnue comme une figure marquante du féminisme postmoderne. L’originalité de sa pensée a fortement influencé le champ des études féministes, gaies et lesbiennes et queers. Dans ses théorisations, Butler procède à la déconstruction du naturalisme et du fondationnalisme sous-tendant les catégories de sexe et de genre. Cette prise de position constructiviste l’amène à réfléchir et à militer pour la reconnaissance sociale et politique des différents genres et des multiples sexualités. Bien que Butler soit devenue une référence incontournable à l’échelle internationale, ses travaux ont fait l’objet de peu d’analyses au Québec. Cet article veut favoriser une meilleure compréhension des postulats philosophiques et épistémologiques de son oeuvre. Pour ce faire, une analyse des concepts clés de la pensée de Butler, notamment celui de performativité du genre, est d’abord effectuée. Puis les principales critiques à l’égard de ses thèses sont examinées et, finalement, les réponses de Butler à ces critiques sont présentées.
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Cet article examine les fondements des revendications d’une partie du mouvement gai et lesbien pour obtenir l’accès au mariage et à l’homoparentalité. Marie-Hélène Bourcier [1] interroge les rapports entre mariage, hétérosexualité et différence sexuelle et montre que faute d’avoir articulé une politique des droits sexuels qui remette en cause la différence sexuelle « biologique », fondement du mariage et de la famille traditionnelle, la revendication gaie et lesbienne s’est engagée sur une voie homonormative. Selon l’auteur, cette stratégie uniformisante refuse de penser son potentiel discriminatoire avéré et invisibilise d’autres formes de sociabilités et d’intimités nées des expériences et des subcultures gaies, lesbiennes et queer. Elle constitue une restriction considérable de l’agenda des luttes LGBTQ qui gagneraient sans doute à prendre en compte les droits des genres et les droits sexuels de manière à interroger les fondements même du code civil et à permettre la prolifération d’identités et de formes d’alliances à la fois plus justes et plus transformatrices.
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Les auteures se livrent à une analyse des discours produits et diffusés par des groupes et des personnes qui luttent contre le patriarcat et l’hétérosexisme en priorité et qui semblent avoir une certaine culture libertaire. Une lecture des zines, des brochures, des journaux, des compilations vidéo/DVD, des albums de musique et des sites Web leur a permis de mettre en évidence trois tendances : la première regroupe les féministes radicales, clairement en continuité avec la génération politique précédente; la deuxième tendance s’apparente au women-of-color feminism; et la troisième est représentée par des groupes queers radicaux qui, tout en tentant de déconstruire l’identité sexuelle femme, invente un militantisme de multiples identifications.
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The writings of Judith Butler are now canonised in the fields of feminist and queer theory, yet her contribution to politics and her role in the field of political theory remain uncertain. I argue, perhaps uncontroversially, that Butler's is a politics of subversion; I also contend, perhaps more contentiously, that Butler's understanding of subversion only takes clear shape in light of her implicit theory of heteronormativity. Butler's work calls for the subversion of heteronormativity; in so doing her writings both illuminate the general problem of normativity for politics and offer a robust response to that problem. Butler resists the tendency to treat norms as merely agreed-upon standards, and she rebuts those easy dismissals of theorists who would take seriously the power of norms thought in terms of normativity and normalisation. Butler's contribution to political theory emerges in the form of her painstaking unfolding of subversion. This unfolding produces an account of the politics of norms that is needed desperately by both political theory and politics. Thus, I conclude that political theory cannot afford to ignore either the theory of heteronormativity or the politics of its subversion.
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Littérature, cinéma, sémiotique, psychanalyse, étude sur le genre, féminisme queer, depuis les années 1980, Teresa de Lauretis, universitaire italienne enseignant au Etats-Unis, porte une pensée critique au travers de tous ce champs. Elle relit Freud à partir des épistémologies lesbienne et gaie, en lui empruntant ses théories du fantasme et de la pulsion. Elle revisite Gramsci Foucault ou Althusser, s'appropriant, croisant et hybridant les apports, construisant une conception du sujet de part en part social et psychique. Ce premier recueil de textes publié en français par Pascale Molinier et traduit par Sam (M.H) Bourcie tente de rassembler plusieurs aspects fondamentaux de sa pensée. Dans Technologie de genre Teresa de Lauretis montre comment le genre est construit comme représentation par " des technologies sociales, des appareils techno-sociaux ou biomédicaux " et en même temps subjectivé par chaque individu. Avec "Théorie queer: sexualités lesbiennes et gaies" apparaissait en 1990 la première occurrence du terme a Queer Theory dans le domaine des études sur le genre. Enfin, dans " Culture populaire, fantasmes public et privé ", prenant pour objet le film de David Cronenberg, "M. Butterfly "", elle confronte l'effet des formes culturelles populaires à celui des fantasmes privés. Attentif au sexuel comme énigme, à la culture comme force sociale, le travail de Teresa de Lauretis, toujours au plus près de sa propre expérience, excède souvent son objet pour éclairer l'ensemble des représentations et des rapports sociaux qui nous construisent comme individus.
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On les appelle lesbiennes, lesbos, gouines? Qui sont ces femmes qui aiment les femmes ? Leurs relations sont trop souvent envisagées sous le prisme hétérosexuel ou gay, et donc réduites à des normes et des codes qui ne sont pas les leurs. Eli Flory s'attache au contraire à définir avec précision ce qui caractérise leur comportement, leur imaginaire et leur quotidien. Elle donne la parole à des femmes qui vivent sans tabou leur désir, nous livrant leur point de vue " de l'intérieur ", dans un quotidien qui diffère entre Paris et la province. Elle analyse la représentation des histoires d'amour entre femmes et l'imagerie qui leur est associée, replaçant le sujet dans une perspective historique. Eli Flory pose aussi la question des droits des homosexuelles et le problème de la lesbophobie, peut-être d'autant plus crucial que, plus que l'homosexualité masculine, l'amour entre femmes souffre d'une reconnaissance insuffisante. Un panorama de la culture et des pratiques lesbiennes parachève ce portrait tout en nuances de l'identité, de la sexualité de ces femmes.
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Interview d'Elsa Dorlin pour l'ouvrage "Femmes, genre, féminismes".
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A Companion to Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender, and Queer Studies est la première enquête en un seul volume sur les discussions actuelles qui ont lieu dans ce domaine d'étude en développement rapide. Reconnaissant la nature multidisciplinaire du domaine, les éditeurs rassemblent de nouveaux essais rédigés par une équipe internationale de chercheurs établis et émergents. Aborde l'impact politique, économique, historique et culturel de la sexualité Engager l'avenir des études queer en se demandant ce que représente la sexualité, quel travail elle fait et comment elle continue de structurer les discussions dans diverses disciplines universitaires ainsi que dans la politique contemporaine.
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In this paper, I revisit the relationship of queer theory and sociology in order to address some critical issues around conceiving the subject and the self in sexualities research. I suggest that while sociology and queer theory are not reducible to each other, sociology has its own deconstructionist impulse built into pragmatist and symbolic interactionist analyses of identity and subjectivity that is often overlooked by or reinvented through queer theory. But, conversely, queer theory has a very specific deconstructionist raison d'etre with regard to conceiving the sexual subject that marks its key departure from Foucault and sociology more generally. This deconstructionist mandate, by definition, moves queer theory away from the analysis of self and subject position—including those accruing from race, class and gender—and toward a conception of the self radically disarticulated from the social. This “anti-identitarian” position has been a source of criticism among some sociologists who find in queer theory an indefensible “refusal to name a subject” ( Seidman 1993:132). But this criticism, I suggest, stems from a misplaced effort to synthesize queer theory and sociology when, in fact, the two approaches to the subject are founded on incommensurable methodological and epistemological principles. Rather, I argue that the very promise of queer theory rests in a strong deconstructionism that exists in tension with, rather than as an extension of, sociological approaches to the self
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Les études sur l'homosexualité ont, à ce jour, essentiellement porté sur les milieux urbains, négligeant les autres milieux de vie comme les petites villes et les régions rurales, où les conditions socioculturelles peuvent contribuer à amplifier les difficultés de dévoilement et d'expression publique de l'identité ou des préférences sexuelles. La rareté ou l'absence de réseaux associatifs ou de rencontres et la carence de ressources d'aide dans le domaine de la santé et des services sociaux pourraient aussi contribuer à l'isolement ainsi qu'aux sentiments d'aliénation et de malaise chez ces personnes. Afin de mieux cerner ces enjeux, les auteurs analysent les réalités quotidiennes, sociales, relationnelles et sexuelles de lesbiennes et gais vivant en région. Ils explorent les dimensions touchant la famille et l'homoparentalité, ainsi que les variations dans les usages grâce à Internet et à l'intervention en ligne. Ces réflexions pourront sans doute aider à mieux comprendre les réalités des personnes homosexuelles vivant à l'extérieur des grands centres et, ainsi, orienter des interventions psychosociales plus adaptées chez ces populations encore négligées.
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"Le retour sur l'histoire du courant féministe "lutte de classes" met en évidence l'urgence à penser les rapports sociaux de sexe en les articulant aux rapports de classe et aux rapports Nord-Sud. Quels sont les apports et les limites du Queer pour penser le genre et les oppressions? Quels sont les rapports entre les mouvements féministes et les mouvements gais et lesbiens? Quels sont les effets de la mondialisation néolibérale sur l'oppression des femmes et sur leurs luttes à l'échelle mondiale? Les questions des rapports de classe et celle du racisme ont été également remises au-devant de la scène par la révolte des banlieues dont les filles semblaient toutefois singulièrement absentes. Pourtant, elles luttent contre le sexisme, ainsi que le montre le collectif Féminin-Masculin de Vitry. A l'heure où les retours en arrière sont toujours possibles, comme en atteste l'émergence d'un mouvement masculiniste, la construction d'un courant féministe se donnant pour objectif de changer radicalement la société reste nécessaire pour gagner l'égalité réelle entre hommes et femmes."
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In recent years, lesbians and gay men have developed a new, aggressive style of politics. At the same time, innovative intellectual energies have made queer theory an explosive field of study. In "Fear of a Queer Planet", Michael Warner draws on emerging new queer politics, and shows how queer activists have come to challenge basic assumptions about the social and political world. Existing traditions of theory - Marxism, cultural studies, psychoanalysis, anthropology, legal theory, nationalism, and antinationalism - have too often presupposed a heterosexual society, as the essays in this volume demonstrate. "Fear of a Queer Planet" suggests a new agenda for social theory. It moves beyond the idea that lesbians and gay men share a minority identity and special interests and that their issues can be subordinated to more general social conflicts. Instead, Warner and the other contributors to this volume show that queer sexualities take many forms, are the subject of many kinds of conflict and struggles, and must be taken as a starting point in thinking about cultural politics. This collection explores the impact of ACT UP, Queer Nation, multiculturalism, the new religious right, outing, queerness, postmodernism, and other shifts in the politics of sexuality. The authors featured speak from different backgrounds of gender, race, nationality, and discipline. Together, they show how struggles over sexuality have profound implications for progressive politics, social theory, and cultural studies. Michael Warner has written extensively on censorship and the public sphere, the construction of American literary history, and the social and political implication of literary theories. He is author of "The Letter of the Republic: Publication and the Public Sphere in Eighteenth-Century America" and co-editor of "The Origins of Literary Studies in America: A Documentary Anthology".