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Cet article vise à analyser un symbole qui distingue les femmes afro-descendantes : leur chevelure crépue. Ces dix dernières années, denombreuses afro-féministes (aux États-Unis, en France, dans la Caraïbe et ailleurs) ont repris possession de leurs cheveux comme partie essentielle de leur héritage et ont choisi de garder leur état naturel, souvent surnommé « nappy » (contraction de l’anglais « natural » et « happy »). Dans notre analyse, nous comparerons les approches de l’écrivaine Léonora Miano et celles de l’activiste Rokhaya Diallo telles qu’elles apparaissent dans leurs oeuvres respectives, à savoir le roman Blues pour Élise et la nouvelle « Corpus Christi » pour la première et le roman graphique Pari(s) d’amies ! pour la seconde. Dans leurs oeuvres, Léonora Miano et Rokhaya Diallo souhaitent déconstruire les discours et les représentations négatives des cheveux et du physique des afro-descendantes, en revendiquant l’amour de soi. Bien que certains personnages résistent à l’idée du cheveu naturel, nous verrons que cette réappropriation constitue un acte performatif.
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Dans Crépuscule du tourment 1 de Léonora Miano, que ce soit dans le « Nord » ou sur le « Continent » subsaharien, l’Afropéenne Ixora lutte pour imposer sa triple marginalité : femme, noire, homosexuelle. Dans la démarche migratoire qu’elle accomplit pour offrir un avenir déracialisé à son fils, Ixora finit par trouver l’amour saphique sous le soleil homophobe des tropiques. L’article analyse la complexité de ce personnage à travers l’approche intersectionnelle de Clenora Hudson-Weems. Élaboré pour circonscrire les facteurs d’oppression de la femme noire, l’africana womanism dénonce successivement le racisme, le classisme et le sexisme. Si le parcours d’Ixora rejoint en partie la théorie de C. Hudson-Weems, il permet aussi de la dépasser et de proposer une image plus libre de la femme noire contemporaine.