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Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique. Il est dédié à toutes les résistantes anonymes au quotidien des violences les plus crasses, à celles qui embrasent les tribunaux, cassent des genoux et brisent les vitrines, à celles qui inventent mille tactiques imperceptibles pour survivre et se mettre à l’abri, à la mémoire de celles dont les noms recouvrent les murs de nos villes la nuit, à la puissance des collectifs qui se font, à ceux qui se sont défaits, qui se sont (re)constitués ailleurs ou autrement, à ce qui nous lie.
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Djamila Ribeiro, journaliste, écrivaine et militante, est considérée comme une porte-parole du féminisme noir brésilien contemporain. Elle s’inscrit dans des mobilisations féministes croissantes qui, numériques ou non, suscitent l’intérêt des médias. Par son activité littéraire et éditoriale et sa présence sur les réseaux sociaux et dans les médias, l’auteure contribue à diffuser, voire à vulgariser, les savoirs noirs et postcoloniaux. La lecture de ses ouvrages, et notamment de Lugar de Fala (2017), essai traduit en France sous le titre La Place de la parole noire, révèle un ensemble de références intellectuelles qui ne sont pas circonscrites aux auteur·e·s brésilien·ne·s, mais incluent des textes fondateurs de la pensée féministe noire, états-unienne et globale. L’analyse des modèles théoriques de Djamila Ribeiro, ainsi que de la réception et de la circulation de ses ouvrages, permet de comprendre la posture intellectuelle et militante de cette figure marquante de la troisième vague féministe au Brésil.
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Cet article explore la politique féministe telle qu’elle est représentée dans le roman Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie, ainsi que la manière dont ce féminisme s’entremêle avec des formes de care. Je cerne les contours de l’engagement affiché de l’autrice pour le féminisme intersectionnel, tout en pointant quelques angles morts. Après avoir situé l’oeuvre d’Adichie dans le contexte des féminismes postcolonial, populaire et décolonial, j’étudie l’importance des cheveux et la question plus générale de l’agentivité. Dans la dernière partie, je démontre que la poétique du care développée dans le roman n’adhère pas totalement au féminisme décolonial en raison de l’invisibilité relative des structures néo-coloniales à l’oeuvre au Nigeria pendant la période contemporaine.