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Avec Geneviève Pagé, membre de l'Institut de recherches et d'études féministes et professeure au Département de science politique.
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Constatant les obstacles de tous types auxquels les personnes trans (transsexuelles et transgenres) se heurtent toujours de même que les tensions internes traversant la catégorie trans, le présent mémoire constitue une recherche théorique dont l'objectif est d'enrichir le corpus naissant des études trans francophones pour le bénéfice de l'ensemble des sujets concernés. La question de recherche principale se pose comme suit : « Comment conceptualiser ce que vivent les personnes trans? » et s'accompagne de deux sous-questions de recherche, soit « Comment des sujets trans ont-ils émergé? » et « Que vivent aujourd'hui ces sujets trans? » L'analyse prend son ancrage dans une perspective féministe matérialiste adaptée aux réalités trans, posant ainsi les bases de ce qui pourrait devenir un matérialisme trans. Le matériau résulte de recensions et de synthèses d'écrits pré-existants, l'enjeu n'était pas tellement de créer de nouvelles données que de poser un regard vif et englobant sur celles déjà disponibles. La discussion se présente en trois temps : 1) l'émergence de sujets trans et la constitution de séries trans ; 2) la domination, l'oppression et l'injustice herméneutique subies par les sujets trans et 3) l'examen de l'arsenal conceptuel trans développé depuis les années 1990, principalement en français et en anglais, de ses limites et de ses potentialités. Il en ressort que de nombreux concepts développés pour nommer ce que vivent les personnes trans ne sont pas à même de saisir les rapports sociaux en présence et que des lacunes considérables se présentent dans la considération de leur consubstantialité. Le concept de cisgenrisme, toutefois, porte la promesse d'analyses en termes de rapports sociaux. Dans son ensemble, le travail produit soulève la complexité des rapports sociaux de genre et de race au sein même de la catégorie trans de même que l'importance d'effectuer du travail universitaire qui bénéficie à toutes les personnes trans, et non pas seulement aux moins marginalisées d'entre elles. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : transphobie, cissexisme, cisgenrisme, cisgenrenormativité, cisnormativité, transmisogynie, matérialisme trans, transféminisme, consubstantialité des rapports sociaux, théories trans.
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"Désir(s)", "Mondialisation", "Nudité", "Race", "Voix" ... Les soixante-six textes thématiques de cette encyclopédie explorent les reconfigurations en cours des études de genre. Trois axes transversaux organisent cette enquête collective: le corps, la sexualité, les rapports sociaux. Dans les activités familiales, sportives, professionnelles, artistiques ou religieuses, les usages du corps constituent désormais un terrain privilégié pour appréhender les normes et les rapports de genre. Les pratiques érotiques que les sociétés, à travers l'histoire, ont catégorisées comme normales ou déviantes occupent quant à elles une place inédite pour éclairer les articulations entre hiérarchies des sexes et des sexualités. Enfin, les inégalités liées au genre sont de plus en plus envisagées en relation avec celles liées à la classe sociale, la couleur de peau, l'apparence physique, la santé ou encore l'âge. Cette approche multidimensionnelle des rapports sociaux a transformé radicalement les manières de penser la domination au sein des recherches sur le genre. En analysant les concepts, les enquêtes empiriques et les débats caractéristiques de ces transformations saillantes, les contributrices et contributeurs de cet ouvrage dessinent une cartographie critique des études de genre en ce début de XXIe siècle.
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Evidence shows that secure land rights have positive effects on poor people in general and women in particular, especially where households previously had little security. Several countries in Africa have been undertaking land reform initiatives that prohibit gender-based discrimination; however, the results revealed a substantial gap between the development of laws and their effective implementation. This paper draws attention to the political systems within which land tenure and property rights operate, especially for women. It also points out the main challenges in securing women’s land rights in Africa and highlights the economic, social and environmental benefits of increasing women’s access to land. The analysis shows that although many of the changes in policy and law appear to be legal and technical, access to and control over land is in practice related to socio-economic characteristics and governed by cultural practices and power relations at the family, community and country levels. The paper therefore recognizes the need for innovative approaches that go beyond property rights in operationalising strategies that strengthen women’s access to land. It is not enough for land legislation to be gender-sensitive; it must be gender-transformational. Land markets could potentially contribute to this transformation but their role is still limited by poor institutional capacity. The roles that different actors (women, men, women’s organizations, community leaders, donors) can play would be crucial in the process of securing women’s access to land in Africa.
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Conférence de Joan W. Scott présentée en anglais le 18 octobre 2012 par l’Institut de recherches et d'études féministes. Joan W. Scott est titulaire de la Chaire de recherche Harold F. Linder en sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton au New Jersey. Autrice de nombreux articles et ouvrages traduits dans plusieurs langues, elle est bien connue pour son élaboration théorique du concept de genre comme catégorie d’analyse.
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À partir du cas de lesbiennes d’ascendance maghrébine, de leurs rapports avec leurs familles et de leur éventuel sentiment d’appartenance à la communauté gay et lesbienne en France, cet article traite de l’émergence du sujet dans la configuration complexe que forment les rapports sociaux de sexe, de race, de classe et de sexualité. Il s’appuie sur huit entretiens menés auprès de femmes âgées de 25 à 38 ans. Confrontées aux injonctions paradoxales des normes de coming-out , de loyauté filiale et d’hétéronormativité, ces femmes évoluent dans une ambivalence permanente. Une situation qui permet la construction de sujets tacites, ambivalents et incertains : des lesbiennes en devenir.
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La mesure actuellement la plus utilisée pour recenser la richesse d’un pays est le Produit intérieur brut, qui représente la valeur monétaire des biens et services fabriqués une année donnée. Cet indicateur a été inventé au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Comme tous les indicateurs il est issu de « conventions », parmi lesquelles celle de ne pas considérer comme faisant partie de la richesse nationale les activités réalisées au sein du foyer, qui ont très longtemps été prises en charge par les seules femmes et dont la répartition reste encore aujourd’hui très déséquilibrée entre les femmes et les hommes. L’article vise dans un premier temps à revenir sur les raisons – implicites ou explicites – de cette exclusion. Il présente ensuite une des manières de faire justice à un certain nombre de revendications féministes qui considèrent légitime de prendre au moins la mesure de la contribution de la production domestique à la richesse nationale en réalisant une estimation monétaire de celle-ci. Après avoir envisagé les différentes méthodes d’estimation, jusqu’à la plus récente, proposée par la Commission Stiglitz et l’ocde, ainsi que les avantages et inconvénients de celles-ci, nous analysons dans une dernière partie une autre manière de dépasser les limites intrinsèques au pib : le développement de nouveaux indicateurs plus axés sur la santé sociale, en envisageant, de manière exploratoire, les modalités d’une meilleure prise en compte des inégalités entre femmes et hommes.
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En 1980, lors de la conférence de la National Women’s Studies Association qui s’est tenue à Bloomington, Indiana, j’ai assisté à une présentation sur « Les femmes dans l’islam » au cours de laquelle je suis intervenue vivement, depuis ma place dans le public, car les intervenantes invitées, trois femmes arabes, présentaient, selon moi un tableau idéalisé de la situation des femmes dans l’islam. Les sociétés islamiques se distinguaient peut-être même plutôt – c’est en tout cas ce que je pensais à l’époque – par le fait qu’elles plaçaient sans équivoque les femmes sous le contrôle des hommes et par le fait qu’elles accordaient aux hommes, de façon tout aussi explicite, le droit à une sexualité et le droit d’exploiter les femmes. Comme le soutenaient les intervenantes, à son avènement l’islam avait apporté un certain nombre de progrès positifs pour les femmes en Arabie. Il avait également accordé certains droits aux femmes tels que le droit à la propriété (qui, en Occident, ne fut accordé aux femmes qu’au dix-neuvième siècle et qui n’est d’ailleurs toujours pas accordé aux femmes selon, parexemple, la loi rabbinique, tout comme le droit de témoigner). Et on ne pouvait certainement pas dire que l’islam était plus malveillant à l’égard des femmes que les deux autres religions monothéistes. Cependant, il me semblait que cela ne justifiait en rien le fait de minimiser la position d’approbation flagrante qui est celle de l’islam en ce qui concerne la supériorité des hommes et le contrôle exercé par ces derniers sur les femmes. Ni d’ailleurs le fait d’occulter les difficultés rencontrées par les femmes, en particulier en ce qui concerne les lois sur le mariage, le divorce et la garde des enfants. Cet article est la traduction de : « Western Ethocentrism and Perceptions of the Harem », Feminist Studies, vol. 8, n°3, autumn 1985, p. 521-534. Cet article a été écrit en 1982 donc avant la disparition de l’Union Soviétique qui date de 1992.
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Dans cette contribution, l’auteure cherche à alimenter la réflexion sur les interactions entre recherche féministe et engagement public à partir de sa propre expérience. Se prêtant à un exercice public d’autoanalyse de sa trajectoire – genre encore (trop?) rarement mobilisé dans le monde universitaire (féministe) et, a fortiori chez les chercheures et chercheurs en apprentissage –, elle propose de partager ses questionnements, hésitations, stratégies d’action, doutes et sources de contentement quant à ses engagements féministes dans les milieux universitaire, militant et professionnel. Abordant chronologiquement les différentes étapes de son parcours depuis son immersion dans le champ des études féministes, elle montre finalement que ses va et vient entre recherche et action de terrain participent d’un seul et m ême processus : celui de la construction d’une identité féministe et d’un engagement individuel et collectif visant à la transformation effective des rapports sociaux (de sexe).
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Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l’une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l’un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en œuvre d’alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres « de basse intensité », ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.