Votre recherche
Résultats 12 ressources
-
Qu’est-ce que le genre ? Comment les identités sexuelles et les rapports entre hommes et femmes sont-ils construits, et comment se transforment-ils ? Quel rôle jouent, dans ces processus, la politique et les mobilisations collectives, l’économique et le social, mais aussi le langage et l’inconscient ? Historienne mondialement reconnue, Joan W. Scott a imposé l’idée selon laquelle le genre ne constitue pas seulement un domaine d’investigation : c’est un instrument critique destiné à transformer la réflexion dans tous les secteurs. Pour elle, il se situe au cœur de toute relation de pouvoir et traverse l’ensemble des dynamiques à l’œuvre dans la société. Ce volume réunit les grands essais de Joan W. Scott sur le genre publiés entre 1986 et 2011. Des textes qui renouvellent l’analyse de questions aussi diverses que la laïcité, la démocratie, la représentation de l’État et de l’identité nationale, ou encore celle du marxisme et des classes sociales. À l’heure où les études sur le genre se multiplient, Joan W. Scott s’interroge sur l’avenir du féminisme. Elle s’inquiète de la manière dont cette catégorie est si souvent vidée de ses implications radicales. Et montre comment elle peut continuer à nous inciter à penser autrement.
-
En 1980, lors de la conférence de la National Women’s Studies Association qui s’est tenue à Bloomington, Indiana, j’ai assisté à une présentation sur « Les femmes dans l’islam » au cours de laquelle je suis intervenue vivement, depuis ma place dans le public, car les intervenantes invitées, trois femmes arabes, présentaient, selon moi un tableau idéalisé de la situation des femmes dans l’islam. Les sociétés islamiques se distinguaient peut-être même plutôt – c’est en tout cas ce que je pensais à l’époque – par le fait qu’elles plaçaient sans équivoque les femmes sous le contrôle des hommes et par le fait qu’elles accordaient aux hommes, de façon tout aussi explicite, le droit à une sexualité et le droit d’exploiter les femmes. Comme le soutenaient les intervenantes, à son avènement l’islam avait apporté un certain nombre de progrès positifs pour les femmes en Arabie. Il avait également accordé certains droits aux femmes tels que le droit à la propriété (qui, en Occident, ne fut accordé aux femmes qu’au dix-neuvième siècle et qui n’est d’ailleurs toujours pas accordé aux femmes selon, parexemple, la loi rabbinique, tout comme le droit de témoigner). Et on ne pouvait certainement pas dire que l’islam était plus malveillant à l’égard des femmes que les deux autres religions monothéistes. Cependant, il me semblait que cela ne justifiait en rien le fait de minimiser la position d’approbation flagrante qui est celle de l’islam en ce qui concerne la supériorité des hommes et le contrôle exercé par ces derniers sur les femmes. Ni d’ailleurs le fait d’occulter les difficultés rencontrées par les femmes, en particulier en ce qui concerne les lois sur le mariage, le divorce et la garde des enfants. Cet article est la traduction de : « Western Ethocentrism and Perceptions of the Harem », Feminist Studies, vol. 8, n°3, autumn 1985, p. 521-534. Cet article a été écrit en 1982 donc avant la disparition de l’Union Soviétique qui date de 1992.
-
Les sociétés interprètent diversement la différence sexuelle. Partout, on cultive cette différence et on établit une hiérarchie entre les sexes : le masculin domine le féminin et même l'efface pour figurer à lui seul le genre humain. Contre cet effacement, y compris dans sa forme moderne " universaliste ", Sylviane Agacinski propose une philosophie de la mixité qui rompt avec les modèles masculins et avec cette honte du féminin qui a caractérisé pendant un temps le féminisme. S'écartant de Simone de Beauvoir, l'autrice soutient qu'il n'y a plus de contradiction entre la liberté des femmes et leur fécondité, qui n'est pas seulement un " destin biologique ". La relation entre les hommes et les femmes ne dépend d'aucune vérité éternelle : elle résulte d'une longue histoire dont les débats sur la parité révèlent un nouvel enjeu.
-
Extrait de la couverture du vol. 5 : "A étudier aujourd'hui, privilège de l'histoire contemporaine, des vies de femmes qui ont traversé le siècle, on est frappé par le tragique et le grandiose de leurs existences. Happées par la guerre, la révolution ou la dictature, mais aussi spectatrices et actrices d'un formidable bouleversement entre les sexes. Incontestablement la vie des femmes a changé, et l'égalité sexuelle progressé au XXe siècle, sous la pression bien sûr des féministes, grâce aussi aux progrès techniques, à la maîtrise féminine de la fécondité et à une plus grande participation des femmes à la vie sociale - mais non sans résistance et déplacement des discriminations. Ici l'histoire tend la main aux autres sciences humaines, sans épuiser le champ du possible ni parler de façon univoque. Du moins espère-t-on montrer la valeur scientifique d'une approche sexuée de l'histoire et inviter à la réflexion sur les enjeux de notre temps."
-
A étudier aujourd'hui, privilège de l'histoire contemporaine, des vies de femmes qui ont traversé le siècle, on est frappé par le tragique et le grandiose de leurs existences. Happées par la guerre, la révolution ou la dictature, mais aussi spectatrices et actrices d'un formidable bouleversement entre les sexes. Incontestablement la vie des femmes a changé et l'égalité sexuelle progressé au XXe siècle, sous la pression bien sûr des féministes, grâce aussi aux progrès techniques, à la maîtrise féminine de la fécondité et à une plus grande participation des femmes à la vie sociale – mais non sans résistance et déplacement des discriminations. Ici l'histoire tend la main aux autres sciences humaines, sans épuiser le champ du possible ni parler de façon univoque. Du moins espère-t-on montrer la valeur scientifique d'une approche sexuée de l'histoire et inviter à la réflexion sur les enjeux de notre temps.
-
En déclarant qu' "on ne naît pas femme, on le devient", Simone de Beauvoir a posé les fondements d'une conception féministe du genre. L'analyse développée dans Le Deuxième sexe a anticipé la distinction ultérieure entre sexe et genre, et a également soulevé certains problèmes liés à cette distinction. Plutôt que l'oeuvre même de Beauvoir, ce sont les discussions récentes autour de la distinction sexe/genre qui font l'objet de cet article. Plus particulièrement, j'examine la manière dont les féministes matérialistes françaises, avec qui Beauvoir elle-même a travaillé, ont fait fructifier son héritage. En affirmant que le "sexe" est un phénomène tout aussi social que le "genre", ces féministes ont maintenu une tradition anti-essentialiste fondamentalement opposée aux perspectives "différentialistes" si souvent associées à la construction anglophone du "French feminism". Je confronte la contribution de ces féministes, notamment Christine Delphy et Monique Wittig, aux conceptions féministes du genre, avec l'approche plus déconstructive associée à des théoriciennes comme Judith Butler. Ce faisant, je plaide pour une analyse matérialiste du genre et pour une vision d'un monde sans genre plutôt que d'un monde avec de multiples genres. In claiming that 'one is not born, but rather becomes, a woman', Simone de Beauvoir laid the foundations for a feminist understanding of gender. The analysis developed in The Second Sex anticipated the later distinction between sex and gender, and also evinced some of the problems associated with that distinction. It is these more recent discussions of the sex/gender distinction which are the focus of this paper, rather than Beauvoir's work itself. More specifically, I consider the ways in which French materialist feminists, with whom Beauvoir herself worked, carry forward her legacy. In arguing that ' sex' is as much a social phenomenon as 'gender', these feminists have kept alive an anti-essentialist tradition which is fundamentally opposed to the 'difference' perspectives so often associated with the anglophone construction of ' French Feminism'. I compare the contribution that these feminists, especially Christine Delphy and Monique Wittig, have made to feminist understandings of gender with the more deconstructive approach associated with thinkers such as Judith Butler. In so doing I argue the case for a materialist analysis of gender and for a vision of a world without gender rather than a world with many genders.
-
Commencée fin 1987, « L’histoire des femmes en Occident » vient de s’achever. Ce travail collectif international d’une grande ampleur - 5 volumes, 3 000 pages écrites par 72 auteurs - constitue à ce jour l’effort le plus achevé pour affirmer la légitimité d’un champ de recherche : l’approche sexuée de l’histoire de nos sociétés. Publiée en 9 langues, cette entreprise a suscité aussitôt un immense intérêt, signe incontestable d’une demande sociale forte. Mais cette approche historique pose beaucoup de questions : sur la pertinence de la chronologie classique, sur la notion d’Occident et son étroitesse, sur la validité des sources, sur la fonction des images, sur la difficulté à saisir autre chose qu’une représentation construite majoritairement par les hommes, sur le consentement des femmes à leur rôle, sur la notion de pouvoirs, sur celle de progrès... Prolongement critique de « L’histoire des femmes en Occident », le colloque « Femmes et Histoire » est la manifestation d’une réflexion ouverte et actuelle qui ne demande qu’à se poursuivre.
-
Explores the historical roots of the debate about women in Islamic societies by tracing the developments in Islamic discourses on women and gender up to the present. The book describes the gender systems in place in the Middle East both before and after the rise of Islam.
-
Le texte d'Henri Corneille Agrippa, Discours abrégé sur la noblesse et l'excellence du sexe féminin, de sa prééminence sur l'autre sexe, n'est pas seulement une contribution importante à l'histoire du discours sur la différence des sexes : pris hors contexte, il constitue aussi une divertissante démonstration par l'absurde de l'inadéquation de l'analyse des rapports de sexe en termes de déduction par rapport à des attributs (imaginaires ou réels) qui en constitueraient l'essence. Réédition d'après l'éd. de 1744, dont l'orthographe et la ponctuation ont été modernisés (indication de la préf. de 1990).
-
Stratégies des pouvoirs, stratégies des femmes pour leur résister : c’est toujours la même chose et c’est toujours différent. Lieux concrets et formes subtiles d’oppression, qu’il s’agisse d’institutions, d’organisations ou de discours. Insurrections héroïques des femmes, actions d’éclat ou mouvements souterrains méconnus des historiens, tentatives suivies d’échec. Alliances inattendues, effets imprévisibles, paradoxes. Le livre fait apparaître l’impossibilité de s’en tenir à des catégories massives, tranchées, telles que « la droite », « la gauche », « la femme ouvrière », « la bourgeoise », « la lesbienne », « la catholique », « la féministe ». À la place, une irréductible pluralité des représentations, des actions, des réactions. 4è de couverture
-
« Il s’agit de faire toute la lumière possible, en l’état actuel des connaissances, sur une protestation aussi ancienne que la pensée, mais régulièrement déjouée par les pièges de l’imaginaire masculin et du discours dominant. » Cette « querelle » des femmes a été analysée selon quatre temps forts : le temps du féminisme élitaire (du VIe siècle à 1789) ; une période de féminisme en mouvement (1789-1871) ; un temps de féminisme bourgeois et réformiste (1871-1945) ; enfin, une période de féminisme radical, inaugurée par Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe (1949). « C’est au total quinze siècles d’une autre histoire qui se déroulent sous nos yeux dans ces 500 pages d’analyse patiente, une histoire tour à tour sereine et passionnée, grave et légère, besogneuse et festive, une histoire arrachée aux pesanteurs des mythes, des doutes et de la mauvaise foi. » M.A. et D.A.