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Au Canada, on voit émerger un malaise face à la persistance des stéréotypes sexuels et sexistes dans les médias. Ces stéréotypes sont en effet perçus comme étant des freins à la réalisation d’une pleine égalité entre les femmes et les hommes. Le présent article, rédigé dans le cadre d’une recherche portant spécifiquement sur la régulation de la discrimination dans l’industrie de la radio et télédiffusion, analyse la mise en œuvre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte de l’autoréglementation. Plus précisément, j’y explique comment l’État canadien a confié aux diffuseurs sur son territoire le mandat d’exclure de leur programmation les contenus médiatiques discriminatoires. Je regarde ensuite comment les diffuseurs s’acquittent de cette tâche. Mots-clés: égalité, stéréotypes, radio, télédiffusion
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Bien que l’oppression des femmes soit antérieure au capitalisme, il n’en reste pas moins que ce mode de production lui a imprimé des spécificités. En outre, les femmes sont touchées de manière différente des hommes par la mondialisation néolibérale. Les rapports sociaux de sexe font partie des fondations et de l’agencement de ce capitalisme financiarisé, lequel a exacerbé la division sexuelle du travail. Ces rapports nous permettent de comprendre des phénomènes internationaux aussi important que la marchandisation du vivant (entre autres, du corps et du sexe), les mouvements migratoires, qui se sont féminisés, les nouvelles pauvretés, les hiérarchies sociales (caste, classe, groupes racialisés et ethnicisés), les violences, etc. Les femmes sont à la fois une main-d’oeuvre capitale tant pour le travail salarié que pour celui qui est non rémunéré, une source formidable de profits pour les entreprises et de travail gratuit pour la société dans son ensemble et pour les hommes en particulier. En même temps, grâce à cette position subordonnée dans la société et à la surexploitation qui en découle, les femmes constituent un groupe très actif tant dans l’analyse du monde actuel que dans les luttes et dans la mise en place d’alternatives. Sans cette perspective analytique, tout reste obscur. Pour les Nouveaux Cahiers du socialisme, les questions de l’oppression des femmes et du féminisme sont fondamentales. On ne peut imaginer penser et construire une alternative au capitalisme sans s’attaquer au patriarcat. Notre dossier est divisé en quatre parties. La première se penche sur différents enjeux politiques et théoriques, tant par rapport au socialisme marxiste qu’à l’intérieur du féminisme. La deuxième concerne quelques questions québécoises, dont la lutte du Front commun intersyndical, l’impact des politiques néolibérales sur la main-d’oeuvre féminine, les effets de ces politiques dans les domaines de la santé et de l’éducation en rapport avec la dégradation de la condition des femmes et la question des différences salariales et la lutte pour l’équité salariale. La troisième examine la masculinité, ses violences, son hégémonie. La quatrième fait état des luttes tant par les organisations autonomes des femmes que par celles qui sont mixtes et discute du Nous féministe.
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Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l’une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l’un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en œuvre d’alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres « de basse intensité », ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.
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La mondialisation néolibérale transforme grandement la migration et le travail des femmes. Nombre de femmes du Sud migrent vers les pays du Nord où elles sont déclassées dans le service domestique, alors qu’elles employaient des domestiques ayant migré du milieu rural vers les villes du Sud. Dans le cas des femmes haïtiennes, on peut établir une chaîne non linéaire pour comprendre leur migration et leur travail, en Haïti et en France. Cette chaîne associe la migration interne et la migration internationale, au cœur des confrontations Nord/Sud. Elle lie les formes de travail domestique au travail nondomestique. Elle associe le travail des hommes et celui des femmes, le travail au Sud et le travail au Nord. Elle articule les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, dans une analyse des divisions sexuelle, sociale, raciale et internationale du travail. Cet article vise à analyser les trajectoires de travail et de migration en insistant d’une part sur les parcours féminins marqués par les rapports sociaux de sexe, et d’autre part sur les parcours des femmes discriminées par le racisme et le classisme. En ce sens, cet article analyse le travail et la migration au féminin pluriel.
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François Poulain de la Barre (1647-1723) est un penseur de l'égalité entre les sexes. Exemple de transgression idéologique, il passe du catholicisme au protestantisme « rationnel », de la scolastique à la philosophie nouvelle, du phallocentrisme à la philogynie. Il utilise la méthode de Descartes et sa réflexion sur l'homme pour démontrer cette égalité des sexes, aussi bien d'un point de vue physiologique que psychologique. Cette réflexion s'appuie aussi sur une généalogie de l'humanité qui discute les thèses des théoriciens du droit naturel. Relisant parallèlement des textes souvent utilisés contre les femmes (Aristote et surtout la Bible), Poulain de la Barre apparaît comme un protagoniste essentiel du travail de lecture critique des textes sacrés à l'âge classique, au même titre que Simon ou Spinoza. D'où un vaste programme de réforme sociale, qui fait de l'éducation des femmes la seule voie pour leur émancipation et qui interroge la légitimité des sources traditionnelles d'autorité (le savant, le prêtre, le noble). Souvent cités dans les études anglo-saxonnes (aussi bien en histoire, philosophie, littérature que dans les études de genre).
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Les sociétés interprètent diversement la différence sexuelle. Partout, on cultive cette différence et on établit une hiérarchie entre les sexes : le masculin domine le féminin et même l'efface pour figurer à lui seul le genre humain. Contre cet effacement, y compris dans sa forme moderne " universaliste ", Sylviane Agacinski propose une philosophie de la mixité qui rompt avec les modèles masculins et avec cette honte du féminin qui a caractérisé pendant un temps le féminisme. S'écartant de Simone de Beauvoir, l'autrice soutient qu'il n'y a plus de contradiction entre la liberté des femmes et leur fécondité, qui n'est pas seulement un " destin biologique ". La relation entre les hommes et les femmes ne dépend d'aucune vérité éternelle : elle résulte d'une longue histoire dont les débats sur la parité révèlent un nouvel enjeu.
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« Ce bilan critique traite de l’impact de la libéralisation sur la division sexuelle du travail et des activités, de même que sur la structuration d’ensemble des rapports sociaux, en particulier les inégalités de sexe, de classe et de développement. Concentré sur les écrits qui synthétisent les grands aspects de cet impact, ce bilan vise à répondre aux trois questions suivantes : la libéralisation utilise-t-elle de manière systémique les rouages de la division sexuelle du travail, les renouvelle-t-elle ou participe-t-elle du ralentissement du processus d’émancipation des femmes ? » (2009, 13)
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Traduction de Bodies That Matter, (1993) La prise en compte de la matérialité des corps n’implique pas la saisie d’une réalité pure, naturelle, derrière le genre : si le sexe est un présupposé nécessaire du genre, nous n’aurons jamais accès au réel du sexe qu’à travers nos schèmes culturels. Le sexe, comme le genre, est une norme culturelle, qui régit la matérialité des corps. Il importe donc de souligner que le concept de matière a une histoire, où sont sédimentés les discours sur la différence sexuelle. En outre, si certains corps (par exemple blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par la norme, d’autres (par exemple lesbiens ou non blancs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable. À travers une reprise critique du concept foucaldien de « contrainte productive », Judith Butler s’efforce, loin de tout volontarisme, de ressaisir la façon dont ces corps peuvent défaire les normes qui les constituent et devenir le lieu d’une puissance d’agir transformatrice. Ce livre, où l’épistémologie se mêle à la politique, constitue un jalon des études de genre et l’un des ouvrages majeurs de son auteure.
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La pensée féministe s'est historiquement attachée, depuis -- voire en dehors de -- la tradition matérialiste, à montrer que le rapport declasse n'épuise pas l'expérience de la domination vécue par les femmes et, plus généralement, par les minorités sexuelles. Plus encore, en élaborant des outils d'analyse tels que le mode de production domestique, les rapports sociaux de sexe ou le rapport de genre , la pensée féministe a travaillé sur l'imbrication des rapports de pouvoir, dénaturalisant la catégorie de sexe à l'aune de ses déterminations historico-sociales. Depuis quelques années en France, la réflexion sur l'imbrication des rapports de pouvoir s'est complexifiée davantage, notamment sous l'influence des travaux nord et sud-américains, mais aussi caribéens ou indiens. Les problématiques relatives aux identités sexuelles, aux régimes de sexualité, mais aussi celles qui articulent le genre et la nation, la religion et/ou la couleur, ont permis de développer un véritable champ de réflexion. La question cruciale de l'articulation du sexisme et du racisme, notamment, a ainsi renouvelé tout autant l'agenda des mouvements féministes que la recherche universitaire. Cet ouvrage a pour mais d'interroger les différents outils critiques pour penser l'articulation des rapports de pouvoir de sexe et de race ont-elles méthodologiquement le même statut que la classe ? À quelles conditions utiliser la catégorie decourse comme une catégorie d'analyse ? L'analyse en termes de classe a t-elle été éclipsée par l'analyse croisée du sexisme et du racisme, après les avoir longtemps occultés ?...) cet ouvrage discute les différents modes de conceptualisation de ce que l'on pourrait appeler l'hydre de la domination : analogique, arithmétique, géométrique, généalogique. À partir de différentes traditions disciplinaires (sociologie, science politique, philosophie, psychologie, littérature...), les contributions ici réunies présentent un état des lieux des diverses appréhensions de l'imbrication des rapports de pouvoir -- intersectionnalité , consubstantialité , mondialité , postcolonialité , ... et, ce faisant, (re)dessinent les contours d'une véritable épistémologie de la domination.
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Le sexe du militantisme propose une analyse de la (re)production des rapports de pouvoir au travers des pratiques militantes, saisissant les logiques par lesquelles les inégalités de genre, de classe et de race imprègnent le militantisme, qu'il soit de gauche ou de droite, progressiste ou conservateur. Premier ouvrage en français à explorer le militantisme dans une perspective de genre à partir de recherches empiriques sur les partis, les syndicats et les mouvements sociaux, il rassemble des politistes, sociologues, anthropologues et historiennes dont le souci est de ne pas appréhender les luttes politiques comme si elles étaient « neutres » et non sexuées. Une contribution majeure à l'étude des mobilisations collectives qui complète les analyses classiques, aveugles aux rapports de genre.
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Cet article vise à dresser un portrait introductif du féminisme postcolonial et à proposer des pistes de lecture pour approfondir cette pensée en nommant certains des débats importants qui l’agitent et certaines de ses protagonistes. Il s’agit de montrer dans un premier temps que le féminisme postcolonial s’inscrit dans la filiation des études postcoloniales (incarné entre autres par Edward Said), des Subaltern Studies (le projet de Ranajit Guha) et des féminismes dissidents (black feminism, chicana feminism, féminisme indigène, etc.). Mais aussi de rappeler que c’est en rupture avec l’androcentrisme des études postcoloniales et avec l’ethnocentrisme du féminisme hégémonique, mais aussi dans leur continuité critique, que s’est constitué ce courant qui vise avant tout à repenser l’oppression des femmes à la lumière de l’histoire coloniale et esclavagiste. Le féminisme postcolonial propose une lecture complexe de l’articulation des rapports de sexe et de race, et en appelle à une remise en question constructive des savoirs produits par les féministes blanches.
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Lexique écrit par une historienne de la biologie et de la médecine et par une sociologue du travail et du genre qui cherche à démontrer la vitalité de la domination masculine. Offre un outil permettant de mieux en comprendre la construction et les mécanismes.
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La thèse de l'ouvrage : les violences masculines sont un des moyens d'entretenir en bon état de marche le système de domination patriarcale, système dont profitent la majorité des hommes et une minorité de femmes. L'originalité du livre réside en une synthèse théorique qui établit et décrit, à partir d'un matériel aussi vaste que diversifié, les types de violences masculines et les manières de les occulter ; tant sur le plan social, qu'il s'agisse des lois, du fonctionnement des services sociosanitaires, de la police et des tribunaux, des théories psychologiques et psychiatriques en vigueur, que sur le plan de l'individu et de ses ressorts psychologiques. Parce qu'il révèle les stratégies et les tactiques d'occultation mises en oeuvre par la société, ce livre offre à la fois des clés de compréhension et d'action.
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La combinaison des rapports de sexe, de classe et interethniques dans la production des inégalités n’a été que très partiellement étudiée en France, et surtout de manière très générale et fort peu opératoire. En s’appuyant sur les travaux des Black Feminists, cet article propose une introduction au riche débat sur le thème de l’intersection de ces différents rapports sociaux qui s’est développé en Amérique du Nord, de manière conjointe dans les champs académiques et militants, depuis une trentaine d’années. Il aborde ses conditions d’émergence et de développement, sous l’impulsion d’Afro-américaines voulant faire reconnaître la spécificité de leur expérience du monde social ; les enjeux épistémologiques et méthodologiques ainsi que les efforts d’application empirique de ce cadre d’analyse ; enfin ses prolongements juridiques et politiques, marqués par une tendance à la réification des catégories de l’altérité (la « race », le genre, la classe) au détriment des processus qui les produisent.À l’heure où la France s’apprête à se doter d’une autorité indépendante de lutte contre les discriminations, cette vigoureuse discussion offre nombre d’enseignements tant pour leur analyse que pour leur traitement.
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Dans la majorité des sociétés connues, la sexualité apparaît comme un échange asymétrique et non réciproque entre hommes et femmes, une compensation masculine pour une prestation féminine, un paiement qui peut revêtir les formes les plus variées en échange d'une sexualité transformée en service. Comment se fait-il que les hommes, même plongés dans les situations les plus misérables, peuvent se payer le service sexuel d'une femme - alors que non seulement les femmes n'ont pas, sauf exception, cette possibilité mais de plus n' ont même pas droit à leur propre sexualité ?
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" Les stéréotypes d'antan, pudiquement appelés "nos repères", nous enfermaient mais nous rassuraient. Aujourd'hui, leur éclatement en trouble plus d'un. Bien des hommes y voient la raison de la chute de leur empire et le font payer aux femmes. Nombre d'entre elles sont tentées de répliquer par l'instauration d'un nouvel ordre moral qui suppose le rétablissement des frontières. C'est le piège où ne pas tomber sous peine d'y perdre notre liberté, de freiner la marche vers l'égalité et de renouer avec le séparatisme. Cette tentation est celle du discours dominant qui se fait entendre depuis dix ou quinze ans. Contrairement à ses espérances, il est peu probable qu'il fasse progresser la condition des femmes. Il est même à craindre que leurs relations avec les hommes se détériorent. C'est ce qu'on appelle faire fausse route. "