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Les affrontements politiques actuels de la « guerre contre le terrorisme » illustrent que l'interaction au sein et entre les civilisations dites occidentales et moyen-orientales est en constante évolution. Un thème récurrent est cependant la façon dont l'Islam et les musulman.e.s signifient « l'Ennemi » dans l'imaginaire socioculturel occidental et sont devenu.e.s « l'Autre » contre lequel l'Occident s'identifie. Dans un mélange unique et perspicace de théorie raciale critique, féministe et postcoloniale, Sunera Thobani examine comment l'islam est à la base de la formation de l'identité occidentale à des moments critiques de son histoire, y compris les croisades, la Reconquista et la période coloniale. Plus précisément, elle explore comment la masculinité et la féminité se forment à ces moments charnières et quel rôle le féminisme a joué dans les guerres contre l'islam « radical ». En exposant ces relations symbiotiques, Thobani explore comment le retour de la « religion » retravaille les politiques raciales, de genre et sexuelles par lesquelles la société occidentale se définit, et plus spécifiquement, se définit contre l'islam. Contester l'islam, construire la race et la sexualité déballe les orthodoxies conventionnelles et non conventionnelles pour ouvrir de nouveaux espaces dans la façon dont nous pensons à l'identité sexuelle et raciale en Occident et au rôle crucial que l'islam a eu et continue d'avoir dans son développement.
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À quoi ressemble la joie dans les milieux de lutte? Qu'est ce qui nous rend collectivement et individuellement plus capables, plus puissant.e.s et pourquoi, parfois, les milieux radicaux produisent tout l'inverse et nous vident de tout désir? C'est à ces questions que Joie militante tente de répondre, combinant propositions théoriques, analyses de cas pratiques et entretiens avec des militant.e.s issu.e.s de luttes diverses : féminisme, libération Noire, résurgence Autochtone, squat, occupations, luttes queer, anti-carcérales, d'autonomie des jeunes, anarchisme, autonomisme, écologie radicale. La joie, au sens spinoziste du terme, renvoie à notre capacité à affecter et être affecté.e.s, à prendre activement part à la transformation collective, à accepter d'en être bouleversé.e.s. La joie telle qu'elle nous est ici proposée est une façon d'habiter pleinement nos mondes, nos attachements, plutôt que de chercher à les diriger. Ce livre, paru aux États-Unis en 2017, y est déjà devenu un incontournable pour penser différemment le militantisme et les luttes. Il s'agit maintenant d'ouvrir également ces discussions au contexte français
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En mobilisant les outils de la sociologie, ce livre met à distance le discours moral ou humaniste sur l'adoption transraciale ou transnationale, afin d'aborder celles-ci d'un point de vue politique. Ces formes d'adoption sont en effet traversées par des enjeux qui vont au-delà de l'amour ou du désir d'enfant. Pour les comprendre, ce livre introduit une perspective théorique et militante encore trop peu connue en France : la justice reproductive, qui considère les disparités d'accès aux techniques reproductives, contraceptives, abortives et de stérilisation, ou encore les placements et les adoptions d'enfants, comme résultant d'inégalités systémiques. Le texte navigue entre un récit de vie poignant et des affiliations choisies aux théories critiques de la race, aux Cultural Studies, aux études féministes, aux études décoloniales et aux théories queer. Amandine Gay répond ainsi à l'urgence pour les personnes adoptées--et pour les autres--d'ouvrir un champ de réflexion, fondésur leurs expériences et expertises, analysant les rapports de pouvoir qui s'exercent dans l'adoption, et les structures conventionnelles de la parenté.
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Léonora Miano n'est pas une Afropéenne (afro-européenne). Ceux qui se définissent ainsi ont grandi en Europe.Marquée par l'Afrique subsaharienne, la sensibilité de l'auteur se distingue de celle des Afropéens. Ceux-ci se sont construits en situation de minorité. Ce qui détermine la perception de soi, complique l'identification et la solidarité entre Afropéens et Subsahariens.La France identifie à l'Afrique tous ses citoyens d'ascendance subsaharienne, privilégiant les natifs de ce continent. Cela ne favorise pas l'ancrage des Afropéens dans leur pays, leur capacité à se sentir responsables de son destin.Pourtant, ceux qui se sont donné un nom - Afropéens - dans lequel Afrique et Europe fusionnent, s'ils sont fidèles aux implications de cette association plus qu'à leur amertume, peuvent incarner un projet de société fraternel, anti-impérialiste et anti-raciste. Dans une France en proie aux crispations identitaires, la perspective afropéenne apparaît encore comme une utopie. De part et d'autre, la tentation du rejet est puissante.
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"Dans son livre Capitalisme carcéral, Jackie Wang examine le fonctionnement actuel du capitalisme aux États-Unis illustrant divers aspects du continuum carcéral comme la biopolitique de la délinquance juvénile, la police prédatrice, le profilage racial, la gouvernance cybernétique et le maintien de l’ordre algorithmique. Comment un réseau carcéral et des appareils de répression policiers s’articulent-ils à la violence de l’économie et du racisme? S’agit-il de la continuation directe, sous un autre visage, du système d’esclavage qui perdura jusqu’au XIXe siècle et sur lequel se sont fondés les États-Unis d’Amérique? Est-ce un système de gestion des populations « surnuméraires » déclassées de leur position dans la hiérarchie sociale? Est-ce que les dispositifs policiers qui strient les espaces urbains ne seraient que d’autres moyens d’extraire de la valeur afin de garantir, à travers les mille et une infractions qu’ils répriment et le fermage d’amendes, la santé financière de l’État? De la privatisation des prisons et des agences de sécurité jusqu’au développement massif d’une industrie technosécuritaire en passant par les algorithmes de reconnaissance faciale et le quadrillage GPS des villes qui les transforment en véritables prisons à ciel ouvert, cet ensemble d’hypothèses nous fait plonger au cœur de l’enfer du capitalisme étasunien, de ses logiques totalitaires et sécuritaires et de ses processus de racialisation des corps."-- Résumé de l'éditeur.
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« In this groundbreaking and timely book, antiracist educator Robin DiAngelo deftly illuminates the phenomenon of white fragility. Referring to the defensive moves that white people make when challenged racially, white fragility is characterized by emotions such as anger, fear, and guilt, and by behaviors including argumentation and silence. These behaviors, in turn, function to reinstate white racial equilibrium and prevent any meaningful cross-racial dialogue. In this in-depth exploration, DiAngelo explores how white fragility develops, how it protects racial inequality, and what we can do to engage more constructively. »--Page 4 de la couverture.
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Quels sont les liens entre l’industrie militaro-carcérale américaine, l’apartheid en Israël-Palestine, les mobilisations de Ferguson, Tahrir et Taksim ? Qu’est-ce que l’expérience des Black Panthers et du féminisme noir nous dit des rapports actuels entre les oppressions spécifiques et l’impérialisme ? Témoin et actrice de luttes de libération pendant plus d’un demi siècle, Angela Davis s’exprime ici sur l’articulation de ces différents combats, pour une nouvelle génération saisie par l’urgence de la solidarité internationale.
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« La race n'est-elle qu'une chimère - une fiction collective aux effets pernicieux - ou est-elle un concept nécessaire à l'analyse et à l'éradication éventuelle du racisme et de ses conséquences? Cette catégorie ambiguë relève-t-elle de la biologie ou bien renvoie-t-elle à une réalité de nature socio-politique? Le racisme est-il d'abord un attribut des individus ou des institutions - un état mental fait de croyances et d'affects ou un système social? Toute discrimination raciale est-elle inévitablement raciste? Est-elle immorale et injuste même dans les cas où elle ne serait pas entièrement irrationnelle? Enfin, la discrimination positive est-elle justifiable? Telles sont quelques-unes des questions abordées dans ce recueil, qui propose une introduction au champ d'investigation que la race, le racisme et les discriminations constituent pour la philosophie - ici envisagée dans son articulation avec les sciences sociales. Il réunit dix textes majeurs, presque tous inédits en français. »
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Avec "De la marge au centre", son deuxième essai paru aux États-Unis en 1984, bell hooks poursuit la réflexion initiée dans "Ne suis-je pas une femme?" Étudiant les succès et les manquements des mouvements féministes qui ont traversé le xxe siècle, elle constate l'échec de la création d'un féminisme de masse qui s'adresserait à toutes. Elle s'attache ainsi, dans un style toujours accessible, à bouleverser les représentations habituelles de la pensée féministe majoritaire en plaçant au centre de sa réflexion les femmes noires et/ou des milieux populaires, insistant sur le besoin profond d'une approche révolutionnaire de ces questionnements. Cet ouvrage percutant a imposé bell hooks comme l'une des voix les plus influentes et stimulantes de la scène féministe
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"Comment et pourquoi plus de deux millions d’américains sont aujourd’hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d’électeurs dans les minorités ? Comment et pourquoi plus de deux millions d'américains vivent en prison ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui criminalisent les communautés de couleur et désaffilient politiquement les électeurs des minorités ?
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Dans de nombreux pays d'Europe, l'expansion des emplois domestiques (aide aux personnes âgées, ménage) s'articule autour de la progression des migrations internationales. L'externalisation du travail gratuit, traditionnellement accompli par les femmes dans les familles, a créé un besoin d'emplois non qualifiés et flexibles, auquel répondent des travailleurs et travailleuses migrant.e.s. Ce livre examine les processus par lesquels ces emplois féminisés sont construits comme non qualifiés, au regard de l'articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et du racisme. À travers l'analyse ethnographique des pratiques de recrutement, de placement et de formation professionnelle des employé.e.s domestiques migrant.e.s, il montre le rôle crucial du racisme dans les nouveaux arrangements de la division sexuelle du travail, dans deux sociétés aussi différentes à cet égard que la France et l'Italie. Un de ses apports originaux est d'éclaircir les mécanismes de la discrimination raciste dans l'aide à domicile en France, et leurs implications du point de vue de la professionnalisation de ces emplois.
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« Dans ce récit, considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine, Maya Angelou relate son parcours hors du commun, ses débuts d'écrivain et de militante dans l'Amérique des années 1960 marquée par le racisme anti-Noir, ses combats, ses amours. Son témoignage dénué de la moindre complaisance, révèle une personnalité exemplaire. À la lire, on mesure mieux encore le chemin parcouru par la société américaine en moins d'un demi-siècle. »-- Quatrième de couverture.
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Intervention majeure dans les domaines de la théorie critique de la race, du féminisme noir et de la théorie queer, The Erotic Life of Racism soutient que les analyses théoriques et politiques de la race ont largement échoué à comprendre et à décrire la profonde banalité du racisme et la manière dont il fonctionne comme une pratique quotidienne. Si le racisme a un quotidien, comment reste-t-il si puissant tout en masquant sa présence même ? Pour répondre à cette question, Sharon Patricia Holland entre dans le territoire de l'érotique, comprenant la pratique du racisme comme constitutive de la pratique de l'être racial et du choix érotique. En mettant à nouveau l'accent sur le binaire noir/blanc, Holland revigore l'engagement critique avec la race et le racisme. Elle soutient que ce n'est qu'en mettant en dialogue la théorie critique de la race, la théorie queer et la pensée féministe noire que nous pouvons pleinement envisager la relation entre le racisme et les dimensions personnelles et politiques de notre désir. La vie érotique du racisme redirige de manière provocante notre attention vers un désir qui n'est plus indépendant du racisme mais plutôt intégré à celui-ci.
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Dans Femmes, Race et Classe, Angela Davis, historienne et militante, développe une analyse critique des liens parfois conflictuels ayant existé au cours des XIXe et du XXe siècles entre féminisme et luttes d’émancipation du peuple noir. Elle démontre que les luttes ont porté leurs fruits à chaque fois qu’elles ont été solidaires. Se refusant à mettre en concurrence les différents éléments constitutifs de sa propre identité, elle affirme que les oppressions spécifiques doivent être articulées à égalité pour dépasser les contradictions et mener un combat global contre le système capitaliste au fondement de toutes les exploitations. Cet essai dense et fondateur, écrit en 1980, trouve aujourd’hui une actualité centrale avec les débats contemporains sur le féminisme dit « intersectionnel ».
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Ensemble de textes de la poétesse et militante féministe noire américaine (1934-1992) où elle exprime sa pensée sur les injustices civiles et sociales, les droits civiques, le féminisme, l'identité féminine noire. Un souvenir revient dans les écrits d'Audre Lorde. C'est l'hiver à New York. Audre est dans le métro avec sa mère. Emmitouflée, elle est assise à côté d'une dame en manteau de fourrure. Elle regarde la dame, blanche, qui d'une main rageuse retire le pan de manteau qui effleure l'enfant. Une enfant Noire qui ne comprend pas et cherche désespérément un cafard, une poussière, bref une saleté justifiant ce geste. Quelque chose pour ne pas réaliser que la saleté... c'est elle. Ensuite, le regard rageur de la dame blanche qui tue l'enfant Noire de cinq ans parce qu'elle ne peut pas le nommer : le regard du racisme. Un souvenir vrillé en elle, plus qu'une douleur, une souffrance indélébile qui permet à la poète adulte d'affirmer qu'au fond, en Amérique, on ne veut pas que les Noir-e-s vivent. Audre a vécu, survécu, pour nous dire son « amérique », ses passions, ses colères, dans une série d'écrits lumineux.