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Les affrontements politiques actuels de la « guerre contre le terrorisme » illustrent que l'interaction au sein et entre les civilisations dites occidentales et moyen-orientales est en constante évolution. Un thème récurrent est cependant la façon dont l'Islam et les musulman.e.s signifient « l'Ennemi » dans l'imaginaire socioculturel occidental et sont devenu.e.s « l'Autre » contre lequel l'Occident s'identifie. Dans un mélange unique et perspicace de théorie raciale critique, féministe et postcoloniale, Sunera Thobani examine comment l'islam est à la base de la formation de l'identité occidentale à des moments critiques de son histoire, y compris les croisades, la Reconquista et la période coloniale. Plus précisément, elle explore comment la masculinité et la féminité se forment à ces moments charnières et quel rôle le féminisme a joué dans les guerres contre l'islam « radical ». En exposant ces relations symbiotiques, Thobani explore comment le retour de la « religion » retravaille les politiques raciales, de genre et sexuelles par lesquelles la société occidentale se définit, et plus spécifiquement, se définit contre l'islam. Contester l'islam, construire la race et la sexualité déballe les orthodoxies conventionnelles et non conventionnelles pour ouvrir de nouveaux espaces dans la façon dont nous pensons à l'identité sexuelle et raciale en Occident et au rôle crucial que l'islam a eu et continue d'avoir dans son développement.
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Au travers de sa conception du biopolitique, Michel Foucault a démontré que la (re)production est un élément central des politiques eugénistes postcoloniales visant à contrôler racialement le corps de la future nation. Selon Nikolas Rose (2006), cette biopolitique étatique traditionnelle a été remplacée par une nouvelle forme d’eugénisme libéral. Dans la bioéconomie actuelle, ce n’est plus l’État, mais les consommateurs et consommatrices qui font des choix en matière de procréation. Le marché de la procréation médicalement assistée (PMA) au Mexique sert de cas empirique dans cet article pour montrer que l’eugénisme libéral qui y est pratiqué ne remplace pas la biopolitique étatique traditionnelle, mais la transforme. Cette reconfiguration s’impose quand l’auteure examine (1) l’accès racialisé aux programmes mexicains de gestation pour autrui (GPA) ; (2) la survalorisation des gamètes de personnes blanches et ; (3) la dévaluation des traits génétiques des femmes non-blanches durant les processus de sélection et de classification des travailleuses de la procréation. En analysant les géographies transnationales du marché mexicain de GPA, cet article montre comment les futurs corps sont blanchis par les pratiques biomédicales et les choix des consommateurs·trices qui sont eux-mêmes influencés et renforcés par les imaginaires esthétiques et (post)coloniaux de la blanchité
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À quoi ressemble la joie dans les milieux de lutte? Qu'est ce qui nous rend collectivement et individuellement plus capables, plus puissant.e.s et pourquoi, parfois, les milieux radicaux produisent tout l'inverse et nous vident de tout désir? C'est à ces questions que Joie militante tente de répondre, combinant propositions théoriques, analyses de cas pratiques et entretiens avec des militant.e.s issu.e.s de luttes diverses : féminisme, libération Noire, résurgence Autochtone, squat, occupations, luttes queer, anti-carcérales, d'autonomie des jeunes, anarchisme, autonomisme, écologie radicale. La joie, au sens spinoziste du terme, renvoie à notre capacité à affecter et être affecté.e.s, à prendre activement part à la transformation collective, à accepter d'en être bouleversé.e.s. La joie telle qu'elle nous est ici proposée est une façon d'habiter pleinement nos mondes, nos attachements, plutôt que de chercher à les diriger. Ce livre, paru aux États-Unis en 2017, y est déjà devenu un incontournable pour penser différemment le militantisme et les luttes. Il s'agit maintenant d'ouvrir également ces discussions au contexte français
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Dans cet article fondateur, K. Crenshaw introduit le concept d’« intersectionnalité », pour penser le caractère composé des effets de subordination liés à des facteurs comme la race, le genre, l’âge, la sexualité, etc. Elle analyse d’abord trois affaires juridiques qui ont traité des questions de discrimination raciale et sexuelle pour montrer les limites des « analyses à enjeu unique » : DeGraffenreid v. General Motors, Moore v. Hughes Helicopter, Inc. et Payne v. Travenol. Dans aucune de ces affaires, les tribunaux n’ont permis aux plaignantes d’alléguer une discrimination fondée à la fois sur la race et le sexe. K. Crenshaw montre qu’il faut penser l’intersectionnalité des discriminations pour saisir et corriger la situation particulière des femmes noires. Dans un second temps, elle élargit la réflexion vers le cadre sociopolitique et suggère que la condition des femmes noires doit être mieux prise en compte tant par les mouvements féministes que par les mouvements anti-racistes.
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En 2019, à Bastille, on assiste à la représentation des "Indes galantes", l’ode à l’exotisme colonial de Rameau, revisitée par Clément Cogitore dans une version hip-hop ! Qui est derrière cette révolution ? Bintou Dembélé, première femme noire à avoir chorégraphié un ballet à l’opéra de Paris en trois cent cinquante ans. Programme court (2020, 6mn) Disponible jusqu'au 10/01/2026
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En mobilisant les outils de la sociologie, ce livre met à distance le discours moral ou humaniste sur l'adoption transraciale ou transnationale, afin d'aborder celles-ci d'un point de vue politique. Ces formes d'adoption sont en effet traversées par des enjeux qui vont au-delà de l'amour ou du désir d'enfant. Pour les comprendre, ce livre introduit une perspective théorique et militante encore trop peu connue en France : la justice reproductive, qui considère les disparités d'accès aux techniques reproductives, contraceptives, abortives et de stérilisation, ou encore les placements et les adoptions d'enfants, comme résultant d'inégalités systémiques. Le texte navigue entre un récit de vie poignant et des affiliations choisies aux théories critiques de la race, aux Cultural Studies, aux études féministes, aux études décoloniales et aux théories queer. Amandine Gay répond ainsi à l'urgence pour les personnes adoptées--et pour les autres--d'ouvrir un champ de réflexion, fondésur leurs expériences et expertises, analysant les rapports de pouvoir qui s'exercent dans l'adoption, et les structures conventionnelles de la parenté.
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Se défendre. Une philosophie de la violence Conférence d’Elsa DORLIN En 1685, le Code noir défendait « aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons » sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l’État colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s’armer. Aujourd’hui, certaines vies comptent si peu que l’on peut tirer dans le dos d’un adolescent noir au prétexte qu’il était « menaçant ». Une ligne de partage oppose historiquement les corps « dignes d’être défendus » à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce « désarmement » organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense. Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l’insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie de l’autodéfense politique. Sous l’histoire officielle de la légitime défense affleurent des « éthiques martiales de soi », pratiques ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle qu’elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith Butler.
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Léonora Miano n'est pas une Afropéenne (afro-européenne). Ceux qui se définissent ainsi ont grandi en Europe.Marquée par l'Afrique subsaharienne, la sensibilité de l'auteur se distingue de celle des Afropéens. Ceux-ci se sont construits en situation de minorité. Ce qui détermine la perception de soi, complique l'identification et la solidarité entre Afropéens et Subsahariens.La France identifie à l'Afrique tous ses citoyens d'ascendance subsaharienne, privilégiant les natifs de ce continent. Cela ne favorise pas l'ancrage des Afropéens dans leur pays, leur capacité à se sentir responsables de son destin.Pourtant, ceux qui se sont donné un nom - Afropéens - dans lequel Afrique et Europe fusionnent, s'ils sont fidèles aux implications de cette association plus qu'à leur amertume, peuvent incarner un projet de société fraternel, anti-impérialiste et anti-raciste. Dans une France en proie aux crispations identitaires, la perspective afropéenne apparaît encore comme une utopie. De part et d'autre, la tentation du rejet est puissante.
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"Dans son livre Capitalisme carcéral, Jackie Wang examine le fonctionnement actuel du capitalisme aux États-Unis illustrant divers aspects du continuum carcéral comme la biopolitique de la délinquance juvénile, la police prédatrice, le profilage racial, la gouvernance cybernétique et le maintien de l’ordre algorithmique. Comment un réseau carcéral et des appareils de répression policiers s’articulent-ils à la violence de l’économie et du racisme? S’agit-il de la continuation directe, sous un autre visage, du système d’esclavage qui perdura jusqu’au XIXe siècle et sur lequel se sont fondés les États-Unis d’Amérique? Est-ce un système de gestion des populations « surnuméraires » déclassées de leur position dans la hiérarchie sociale? Est-ce que les dispositifs policiers qui strient les espaces urbains ne seraient que d’autres moyens d’extraire de la valeur afin de garantir, à travers les mille et une infractions qu’ils répriment et le fermage d’amendes, la santé financière de l’État? De la privatisation des prisons et des agences de sécurité jusqu’au développement massif d’une industrie technosécuritaire en passant par les algorithmes de reconnaissance faciale et le quadrillage GPS des villes qui les transforment en véritables prisons à ciel ouvert, cet ensemble d’hypothèses nous fait plonger au cœur de l’enfer du capitalisme étasunien, de ses logiques totalitaires et sécuritaires et de ses processus de racialisation des corps."-- Résumé de l'éditeur.
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Yuderkys Espinosa-Miñoso est une penseuse, écrivaine, chercheuse, enseignante et activiste féministe antiraciste et décoloniale d’origine afrodominicaine. Elle prépare un doctorat en philosophie à l’Université de Buenos Aires sur la “critique de la raison féministe latinoamericaine” sous la direction de Maria Lugones. Elle est membre fondatrice du Groupe Latino-américain d’Etude, de Formation et d’Action Féministe (GLEFAS).
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« In this groundbreaking and timely book, antiracist educator Robin DiAngelo deftly illuminates the phenomenon of white fragility. Referring to the defensive moves that white people make when challenged racially, white fragility is characterized by emotions such as anger, fear, and guilt, and by behaviors including argumentation and silence. These behaviors, in turn, function to reinstate white racial equilibrium and prevent any meaningful cross-racial dialogue. In this in-depth exploration, DiAngelo explores how white fragility develops, how it protects racial inequality, and what we can do to engage more constructively. »--Page 4 de la couverture.
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Les différences d’insertion dans l’emploi entre immigrés et natifs sont étroitement liées à l’origine nationale et au genre. Alors que le désavantage des hommes immigrés non occidentaux est souvent expliqué en termes de discrimination et de transférabilité du capital humain, celui des femmes immigrées repose plutôt sur un argumentaire culturel, selon lequel la participation des femmes au marché du travail serait le reflet des rôles de genre dans la région d’origine. En utilisant les données d’enquête sur les travailleurs sélectionnés au Québec, nous examinons la rapidité avec laquelle les immigrés accèdent à l’emploi selon la nationalité et le genre. Ces derniers sont tous des requérants principaux de la catégorie des travailleurs qualifiés au Québec. Les facteurs liés aux « barrières culturelles », censés freiner l’accès des femmes à l’emploi, sont ainsi neutralisés dans l’analyse des différents groupes se destinant au marché du travail. Des modèles de Cox avec interactions montrent que l’effet de genre se juxtapose à celui de l’origine nationale des immigrés et révèlent des différences de genre pour l’accès au premier emploi, qui sont principalement modulées par les connaissances linguistiques. Au contraire, l’accès à un emploi conforme au niveau d’éducation diffère selon l’origine nationale, indépendamment du genre.
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Quels sont les liens entre l’industrie militaro-carcérale américaine, l’apartheid en Israël-Palestine, les mobilisations de Ferguson, Tahrir et Taksim ? Qu’est-ce que l’expérience des Black Panthers et du féminisme noir nous dit des rapports actuels entre les oppressions spécifiques et l’impérialisme ? Témoin et actrice de luttes de libération pendant plus d’un demi siècle, Angela Davis s’exprime ici sur l’articulation de ces différents combats, pour une nouvelle génération saisie par l’urgence de la solidarité internationale.
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« La race n'est-elle qu'une chimère - une fiction collective aux effets pernicieux - ou est-elle un concept nécessaire à l'analyse et à l'éradication éventuelle du racisme et de ses conséquences? Cette catégorie ambiguë relève-t-elle de la biologie ou bien renvoie-t-elle à une réalité de nature socio-politique? Le racisme est-il d'abord un attribut des individus ou des institutions - un état mental fait de croyances et d'affects ou un système social? Toute discrimination raciale est-elle inévitablement raciste? Est-elle immorale et injuste même dans les cas où elle ne serait pas entièrement irrationnelle? Enfin, la discrimination positive est-elle justifiable? Telles sont quelques-unes des questions abordées dans ce recueil, qui propose une introduction au champ d'investigation que la race, le racisme et les discriminations constituent pour la philosophie - ici envisagée dans son articulation avec les sciences sociales. Il réunit dix textes majeurs, presque tous inédits en français. »
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Avec "De la marge au centre", son deuxième essai paru aux États-Unis en 1984, bell hooks poursuit la réflexion initiée dans "Ne suis-je pas une femme?" Étudiant les succès et les manquements des mouvements féministes qui ont traversé le xxe siècle, elle constate l'échec de la création d'un féminisme de masse qui s'adresserait à toutes. Elle s'attache ainsi, dans un style toujours accessible, à bouleverser les représentations habituelles de la pensée féministe majoritaire en plaçant au centre de sa réflexion les femmes noires et/ou des milieux populaires, insistant sur le besoin profond d'une approche révolutionnaire de ces questionnements. Cet ouvrage percutant a imposé bell hooks comme l'une des voix les plus influentes et stimulantes de la scène féministe
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Qu’est-il arrivé à la recherche et à la théorie féministe dans notre culture universitaire néolibérale ? Les transformations globales et nationales dans l’activisme du mouvement social et les projets de recherche féministe ont-ils dépolitisé les projets intellectuels féministes, antiracistes, femmes-de-couleur1 et transnationaux ? J’examine ici les diverses façons dont mon propre travail a voyagé et ce qu’il a perdu (et trouvé) en étant traduit dans différents contextes, pour offrir quelques réflexions sur les effets des paysages géopolitiques néolibéraux obsédés par la sécurité nationale et sur les cadres intellectuels postmodernes, ainsi que sur la théorisation féministe intersectionnelle et le travail de solidarité transnationale. La façon dont mon travail a été adapté et développé dans certaines communautés de chercheuses et d’activistes féministes marginalisées me semble offrir notamment d’intéressantes leçons pour nous toutes, les féministes universitaires, en indiquant les limites des projets de savoirs féministes postmodernes dans l’Université néolibérale.
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À la suite des changements récents, les politiques en matière de recherche dans le domaine de la santé aux Etats-Unis exigent l'inclusion des femmes et des membres de minorités raciales et ethniques comme sujets expérimentaux dans la recherche biomédicale. Cet article analyse les débats qui sous-tendent ces politiques et qui concernent la gestion médicale des corps, des groupes, des identités et des différences. Une grande part de l'incertitude qui entoure ces nouvelles politiques reflète le fait que les chercheurs, les médecins, les décideurs politiques et les militants dans le domaine de la santé adoptent des approches concurrentes et souvent vagues quant à la nature des différences de sexe/genre, de race et d'ethnie, et quant au rapport du biologique au social dans l'expression de la maladie physique.
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"Comment et pourquoi plus de deux millions d’américains sont aujourd’hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d’électeurs dans les minorités ? Comment et pourquoi plus de deux millions d'américains vivent en prison ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui criminalisent les communautés de couleur et désaffilient politiquement les électeurs des minorités ?