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«Dysphoria mundi est un texte mutant, qui hybride essai, philosophie, opéra, poésie et autofiction, afin de rendre compte de la transition planétaire en cours. Ce livre apprend au regard à distinguer ce que la propagande nihiliste mainstream cherche à dissimuler : les déplacements irréversibles qui s'opèrent dans les sphères sociales, politiques, sexuelles. Il n'est pas question d'un passé mythique ni d'un avenir messianique, mais d'un présent révolutionnaire. Le XIXe siècle était hystérique ; le XXe, schizophrène ; notre époque est dysphorique. Anxiété généralisée, troubles post-traumatiques, syndrome de dépendance, dysphorie de genre, destruction légitimée de l'écosystème... Voici l'hypothèse que propose ce livre : généraliser la notion de dysphorie afin de la comprendre non pas comme une maladie mentale, mais comme une dissidence politique. L'auteur organise une archive implacable de la fabrication/destruction nécropolitique de la subjectivité dans la modernité, et dessine une cartographie des pratiques d'émancipation susceptibles de transformer l'avenir. On dit souvent qu'il nous est devenu plus facile d'imaginer la fin du monde que de penser la fin du capitalisme. Preciado persiste à observer les preuves de pratiques alternatives à cette impasse : de nouveaux modes de vie jusqu'alors disqualifiés comme improductifs et anormaux se présentent désormais comme la seule issue.»--Page 4 de la couverture.
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Dans des contextes sociaux souvent hostiles, les parents qui ont des enfants trans doivent prendre des décisions pour eux·elles concernant leur transition personnelle, sociale, légale et médicale. En plus d'être eux·elles aussi à risque de subir de la stigmatisation et de l'isolement, ces parents craignent que leurs enfants soient marginalisés·es ou qu'ils·elles subissent de la violence. Pourtant, peu de professionnels·les de la santé et des services sociaux du réseau public québécois sont formés·es ou sensibilisés·es aux besoins spécifiques des personnes trans et de leur entourage. À travers les récits de huit parents d'enfants trans, cette recherche vise donc à documenter le point de vue de ces parents en explorant leur trajectoire dans les services, en identifiant les ressources auxquelles ils·elles ont eu recours et en analysant les répercussions des services dans leur vie et dans l'accompagnement de leur enfant trans. L'analyse des récits repose sur des théories issues de la psychologie clinique, du féminisme et du travail social. Le concept de maltraitance théorique permet de questionner les discours tenus sur la transidentité au sein des services sociaux et de santé ainsi que les interventions qui en découlent. La perspective féministe favorise une analyse critique dans une perspective de construction des rapports sociaux de genre et l'approche narrative met de l'avant le sens que les parents attribuent à leur expérience dans les services en lien avec leur vie personnelle et familiale. Les données recueillies démontrent de grandes lacunes dans l'offre de services sociaux et de santé du réseau public : rareté des services, délais, outils conceptuels inadéquats et pratiques inappropriées. D'autre part, les services reçus ont des répercussions importantes sur la vie personnelle et familiale des parents, mais également sur l'accompagnement de leur enfant et de sa différence. À cet effet, il importe que tous·tes les professionnels·les adoptent des pratiques trans-affirmatives dans l'accompagnement de ces familles et prennent en compte le point de vue des parents dans l'élaboration des services et des politiques les concernant, eux·elles et leurs enfants trans. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : parents d'enfants trans, services d'aide et d'intervention, féminisme, transféminisme, récits d'expérience, carte narrative, maltraitance théorique, pratique transaffirmative.
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Depuis 2011, de plus en plus d’études documentent les besoins et enjeux des jeunes et des enfants qui se sentent différent.e.s dans leur genre. S’il en ressort qu’illes sont encore parmi les jeunes les plus à risque de suicide, de violence par les pairs, d’échec scolaire, de dépression, d’anxiété et de troubles alimentaires, un milieu de vie qui les accepte et les soutient semble le facteur le plus déterminant pour leur santé tant psychique que relationnelle et somatique et leur insertion sociale et professionnelle. Pour favoriser un développement harmonieux pour les jeunes trans et en questionnement, une perspective anti-oppressive est aujourd’hui nécessaire.
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Some authors in disability studies have identified limits of both the medical and social models of disability. They have developed an alternative model, which I call the ‘composite model of disability’, to theorise societies’ ableist norms and structures along with the subjective/phenomenological experience of disability. This model maintains that ableist oppression is not the only source of suffering for disabled people: impairment can be as well. From a feminist, queer, trans activist, anti-ableist perspective and using an intersectional, autoethnographic methodology, I apply this composite model of disability to trans identities to consider the potentially ‘debilitating’ aspects of transness. I argue that transness, like disability, has too often been perceived from two perspectives, medical or social, without the benefit of a third option. From a medical perspective, transness is reduced to an individual pathology curable with hormonal/surgical treatments, a conceptualisation that erases structural oppression. From a social point of view, transness is conceptualised as a neutral condition and variation in sex/gender identity. In this model, structural oppression (transphobia/cisgenderism) is seen as the only cause of ‘trans suffering’. I argue that, just as the medical and social models of disability provide limited opportunities for reflection on the complex experience of disability, medical and social understandings of transness, respectively, are insufficient to describe the complexity of trans experience. I explore the possibilities presented by the application of a composite model of disability in trans studies. By both problematising cisgenderist oppression and acknowledging trans people's subjective experiences of suffering through some of the debilitating aspects of transness, this composite model avoids the pitfalls of the medical and social models. The application of tools from disability studies to trans issues uncovers cisnormativity in disability movements and denounces ableism in trans movements. This will, I hope, solidify alliances between these communities and fields of study.
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Engagée dans une recherche sur le terrain transidentitaire, la chercheuse s'attache à croiser état des lieux du terrain associatif et militant trans avec l'histoire des définitions de la médecine légale, mettant à jour la politisation des groupes, les apports des nouveaux médias et les effets de la médiatisation sur les personnes transgenres. Cet ouvrage est complémentaire du titre Médiacultures: la transidentité en télévision, édité simultanément.
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En 1982, le professeur René Küss plaide à la télévision pour un protocole appelant à distinguer entre « vrais » et « faux » trans’ : de « vrais trans’ » ne causent aucun trouble dans le genre : on leur accorde une aide exceptionnelle (l’opération) par laquelle - hommes devenus femmes ou femmes devenues hommes - ils rentrent dans l’ordre du genre et de l’identité. Telle est l’une des premières expressions de ce que nous proposons d’appeler le « bouclier thérapeutique ». Les trois décennies qui suivent voient s’affronter les affirmations transidentaires et l’idéologie dominante des « traitants ». Appareil de légitimation d’un ordre ancien, le « bouclier thérapeutique » ne serait-il plus aujourd’hui pour ses partisans que le dernier vestige d’une ère marquée par l’effritement d’un deuxième bouclier, juridique celui-ci, garantissant que la libre disposition de l’état civil reste une exception ? Sur ces questions qui interrogent profondément les représentations que nos sociétés se font d’elles-mêmes, peut-être le temps est-il venu d’ouvrir la route tracée par la recherche en sciences sociales et humaines aux nouveaux paradigmes amorcés par les Études de Genre.
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Du décret français du 10 février 2010 aux travaux de réécriture lancés par le DSM et la CIM, les questions transidentitaires doivent être discutées, appréhendées sur le plan théorique aussi bien que politique. Le schisme entre les associations d’usagers, les trans’ en demande et/ou en obligation de suivi, et les équipes hospitalières spécialisées dans la prise en charge de ce public, pour le cas de la France tout particulièrement, a une histoire intimement liée à un ordre présumé du social et de ses acteurs en termes de genre dans une vision binaire de la société. La demande de reconnaissance de savoirs, d’expertises du terrain transidentitaire s’est heurtée, dès le début des années 1980, au bouclier thérapeutique , que l’on peut définir comme l’argument ultime de l’instance médico-légale en charge du sujet transsexe, écartant les autres sujets/trajets trans’, pour mettre à distance toute intervention du politique, des sciences humaines et sociales dans ce qui est devenu un paradigme théorique : le changement de sexe est d’abord un changement culturel de genre. Enfin, l’instance médico-légale s’efforce d’ignorer sa propre politisation et militance. Partagé entre la volonté de résister et de participer face/avec un protocole inadapté, inefficace et culturellement obsolète, le terrain a connu ses propres mouvements s’interrogeant, s’interpellant sur l’esprit de la méthode. La question trans’ compte désormais autant de politiques que de groupes. La théorisation du fait trans’, trouve sa légitimité non pour revenir seulement sur l’inégalité homme/femme, mais pour lutter du même élan contre toute forme d’inégalité et de stigmatisation. Le terrain transidentitaire s’est profondément transformé, les outils pour l’appréhender comme le paradigme théorique lui-même, se doivent une chose : évoluer.
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Le sexe social est construit sur un mode binaire. Par contre, le sexe biologique se présente comme un continuum, avec, aux deux extrêmes, les « sexes biologiques » clairement définis et, au milieu, une large gamme de situations intermédiaires — des individus « intersexe ». De tels individus remettent en cause nos certitudes sur la stabilité des catégories « homme » et « femme ». Cet article trace l’histoire des interventions médicales ayant pour but de corriger l’anomalie de l’intersexe et de produire des êtres humains dont le corps ne remet pas en cause la bipolarité du féminin et du masculin. Il suit les débats sur les liens supposés entre intersexualité et homosexualité puis expose la transition du traitement de l’intersexualité à celui de la transsexualité. Il étudie enfin le rôle des nouvelles techniques de la médecine dans la séparation entre le « sexe » et le « genre ». La possibilité de moduler les paramètres du « sexe biologique » permet alors une réflexion sur le « sexe social » comme variable indépendante des structures biologiques.