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Cet article propose une réflexion sur la manière dont les actes et savoir-être musicaux, médiatisés par les tambours, peuvent nourrir une éthique relationnelle entre partenaires autochtones et non autochtones, dans un contexte de recherche collaborative. L’article se base sur des recherches menées avec la Première Nation des Ilnuatsh de Mashteuiatsh. L’étude de leurs tambours, appelés teuehikan, a permis d’interroger et d’analyser des principes relatifs au respect, à l’attention et à la réciprocité. À travers ces principes, l’article revient sur les reconfigurations éthiques, méthodologiques et épistémologiques que la relation au teuehikan permet de conceptualiser. Il interroge plus spécifiquement comment la relation que les Ilnuatsh entretiennent avec le teuehikan s’inscrit au sein d’une éthique de l’attention dont les principes sont susceptibles de nourrir nos propres pratiques de recherche.
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Ce projet de recherche-création explore les avenues narratives d'une pensée de contrôle du corps par le sonore. Le travail de création réfléchira les mécanismes, les sentiments, les contraintes conscientes ou inconscientes de personnages face à l'environnement sonore urbain. Ces mécanismes, qu'ils soient intériorisés ou non par les personnages, permettront de penser le dispositif sonore, au sens de Foucault puis interprété par Agamben. Le dispositif crée, entre l'être sur lequel il agit et l'ensemble des dits et non-dits qu'il contient, un « processus de subjectivation », ou de « désubjectivation »: il se fait contrôle, s'organise en rapports de force. La partie création met en scène des personnages qui sont habités par des idéaux d'une libération du corps par la musique, que cette libération − ou son échec − soit spatiale, temporelle, sociale ou psychique. Ce travail se consacrera également à une analyse du recueil de Joséphine Bacon Un thé dans la toundra/ Nipishapui nete mushuat (2013) et du recueil L'Outre-vie (1979) de Marie Uguay. Ces autrices créent une dimension sonore et vocale évidente dans leurs poèmes, une sensibilité, voire une sursensibilité à l'ouïe − notamment par le teueikan (tambour) chez Bacon et par les « racines sonores » pour Uguay. Le son devient un vecteur qui permet de penser la subjectivité dans des possibles spatiaux et temporels simultanés que le corps paraît empêcher. R. Murray Schafer nomme « schizophonie » la séparation de la source d'émission du son par sa reproduction, par la multiplication des enregistrements. Ce rapport différé à la musique produite à distance du corps des musiciens − s'il s'agit de musique instrumentale − joue un rôle dans ce réseau de rapports de force, dans ce dispositif qui nous intéresse. Les sources sonores se sont aujourd'hui multipliées et apparaissent, par l'enregistrement, souvent déplacées et séparées de leur contexte de production original. Comment penser ces effets de décontextualisation? Le travail de création s'intéressera aux modalités et aux effets d'une voix énonciative travaillée par ces diverses représentations d'un corps qui entend, récepteur de réalités différées, d'une pensée du corps disséminé. Pour parler non pas seulement d'écoute, mais plutôt de ce que qui l'excède, de ce vers quoi tend l'écriture poétique: possibilité de l'écoute de l'autre, ou de l'écoute de ce qui est autre.
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La chanson populaire constitue un moyen privilégié pour faire changer les perceptions et revoir l’image que nous avons construite des Premiers peuples et elle permet de redéfinir les relations entre Autochtones et Allochtones. C’est ce que démontre un parcours de la chanson populaire québécoise de 1960 à 2019, qu’il s’agisse de chansons d’Allochtones (Gilles Vigneault, les Séguin), de chansons d’Autochtones, surtout à partir du succès de Kashtin au début des années 1990, de Chloé Sainte-Marie qui choisit de chanter en innu-aimun, ou du métis Samian dans les années 2000 qui multiplie les collaborations, pour arriver à l’émergence d’une chanson autochtone au Québec.
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Since the 1990s scholars, teachers, and policy makers have debated over the importance of culturally grounded or culture-based education (CBE) approaches in primary and secondary programmes. For Indigenous communities, CBE methods are often regarded as decolonising tools that support linguistic and sociocultural revitalisation efforts. A majority of Indigenous educational projects have prioritised teaching language above other cultural components, such as music, which has largely been overlooked as a powerful tool due to the pervasive assumption that traditional musical practices rely on the language to survive. This article explores how cultural components have a symbiotic rather than a hierarchical relationship, focusing on the interdependence between language and music. Based on ethnographic fieldwork and observations with four Indigenous language immersion teachers, I argue that music is a linchpin pedagogical tool that promotes intergenerational interactions, builds social relationships, and facilitates the daily use of language in and outside the classroom.