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Résultats 15 ressources
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Ce projet de recherche-création explore les avenues narratives d'une pensée de contrôle du corps par le sonore. Le travail de création réfléchira les mécanismes, les sentiments, les contraintes conscientes ou inconscientes de personnages face à l'environnement sonore urbain. Ces mécanismes, qu'ils soient intériorisés ou non par les personnages, permettront de penser le dispositif sonore, au sens de Foucault puis interprété par Agamben. Le dispositif crée, entre l'être sur lequel il agit et l'ensemble des dits et non-dits qu'il contient, un « processus de subjectivation », ou de « désubjectivation »: il se fait contrôle, s'organise en rapports de force. La partie création met en scène des personnages qui sont habités par des idéaux d'une libération du corps par la musique, que cette libération − ou son échec − soit spatiale, temporelle, sociale ou psychique. Ce travail se consacrera également à une analyse du recueil de Joséphine Bacon Un thé dans la toundra/ Nipishapui nete mushuat (2013) et du recueil L'Outre-vie (1979) de Marie Uguay. Ces autrices créent une dimension sonore et vocale évidente dans leurs poèmes, une sensibilité, voire une sursensibilité à l'ouïe − notamment par le teueikan (tambour) chez Bacon et par les « racines sonores » pour Uguay. Le son devient un vecteur qui permet de penser la subjectivité dans des possibles spatiaux et temporels simultanés que le corps paraît empêcher. R. Murray Schafer nomme « schizophonie » la séparation de la source d'émission du son par sa reproduction, par la multiplication des enregistrements. Ce rapport différé à la musique produite à distance du corps des musiciens − s'il s'agit de musique instrumentale − joue un rôle dans ce réseau de rapports de force, dans ce dispositif qui nous intéresse. Les sources sonores se sont aujourd'hui multipliées et apparaissent, par l'enregistrement, souvent déplacées et séparées de leur contexte de production original. Comment penser ces effets de décontextualisation? Le travail de création s'intéressera aux modalités et aux effets d'une voix énonciative travaillée par ces diverses représentations d'un corps qui entend, récepteur de réalités différées, d'une pensée du corps disséminé. Pour parler non pas seulement d'écoute, mais plutôt de ce que qui l'excède, de ce vers quoi tend l'écriture poétique: possibilité de l'écoute de l'autre, ou de l'écoute de ce qui est autre.
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Ce mémoire explore la notion d’intermédialité autochtone au sein de l’oeuvre de Natasha Kanapé Fontaine. Les imbrications entre les médias seront notre point d’appui pour penser les questions de l’esthétique dans l’art autochtone actuel. Par le biais de la représentation d’un média dans un autre, nous aborderons ainsi la réactualisation des traditions orales telles que le conte, le mythe, le chant et le tambour au sein des productions de cette artiste. Notre parcours observera les structures intermédiales qui mettent en exergue la mémoire ainsi que les connaissances ancestrales. Les croisements entre l’identité et le territoire seront également discutés dans l’optique des représentations intermédiales. Ainsi, les phénomènes d’affirmation et de réactualisation des savoirs se déploient par l’utilisation de divers médias. De ce fait, la résistance environnementale et culturelle ainsi que la néo-oralité sous-tendent l’oeuvre de l’artiste et s’expriment à travers les territoires imaginaires et médiatiques.
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In this dissertation I explore how Indigenous methodologies that foreground cultural advocacy, revitalization, and education can be articulated using Indigenous language and cultural metaphor in research on North American Indian composers. Toward this end, I apply the Kanienkéha (Mohawk) concept of "non:wa" or "now" that also refers to three modes of perception--the now of the past, the present, and the future--toward understanding the intersection of innovation and tradition in classical Native music. This research joins the existing discourse that critiques binary oppositions separating Indigenous tradition (as past) and innovation (as present and future). Through interviews, fieldwork, and musical analysis, I illustrate Native values of interconnectedness, relationality, continuity, politics, and soundscapes in the processes of Native composition as well as the resultant works, I explore how these, in turn, may be understood through the application of Indigenous research techniques. In collaboration with a cohort of contemporary musicians, I look primarily at two Navajo composers--Raven Chacon and Juantio Becenti--and examine my own work as a composer, performer, and ethnomusicologist of Kanienkéha descent to explore the following questions: How can the topic of classical Native music best be served by using Indigenous methodologies in fieldwork, research, and representation and What is classical Native Music and is it different from other contemporary classical music styles? Drawing on the teachings of Indigenous dotahs (elders/teachers), the scholarship of ethnomusicologists, and examining oral and written tradition while using language and cosmology as cultural metaphors, I present a variety of possibilities for looking at Indigenous music through Indigenous eyes. Rather than offering a set of conclusions, I offer a set of tools for discussion and reflection: 1) how we might understand a definition of classical Native music; 2) how we are part