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Dans ce texte est proposée une « lecture du genre » (Boisclair 2002) des oeuvres de Philémon Cimon (L’été, Les femmes comme des montagnes), Pierre Lapointe (Pierre Lapointe, Sentiments humains) et Ariane Moffatt (Aquanaute, Le coeur dans la tête, Tous les sens). L’étude des chansons contenues sur ces albums prend pour point de départ une interrogation des subjectivités genrées de ces trois artistes, entre personne réelle et persona, et montre que ces dernières façonnent leurs compositions. La sollicitation du concept de sexe/genre ouvre dès lors la porte à l’exploration des représentations des identités sexuelles et de genre dans ces chansons, où les identités des artistes se trouvent mises en abîme. En s’intéressant à l’énonciation et au discours (en particulier, au discours amoureux) contenu dans le texte des chansons sélectionnées, il est possible de rendre compte de la reproduction des injonctions à l’hétérosexualité et des poncifs qui cloisonnent le genre, ainsi que des glissements et brouillages qui autorisent des resignifications du genre. Ainsi, chez Cimon, on observe la reconduite du point de vue masculin où la valeur du féminin réside dans sa capacité à émerveiller le sujet et à susciter son désir. À l’opposé, les textes de Lapointe et Moffatt dépeignent des personnages et des récits queer, bien que leur identité queer n’ait pas été revendiquée à l’heure de la parution de leurs oeuvres.
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Un article de la revue Cap-aux-Diamants, diffusée par la plateforme Érudit.
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Longtemps dénigrée par une certaine élite et plus ou moins ignorée des ouvrages sur la chanson, Mary Travers Bolduc (1894-1941) est aujourd’hui considérée comme étant la première autrice-compositrice-interprète, ainsi que la toute première vedette de la chanson populaire québécoise. À une époque où les femmes bénéficient de peu ou pas d’autonomie, sa carrière semble à la fois une anomalie et un exploit. Cependant, l’image de la femme indépendante qui gère sa carrière et organise ses tournées apparaît en contradiction avec les chansons où elle reste fidèle aux valeurs traditionnelles de sa génération et de son public quant au rôle de la femme dans la société. Réécouter les chansons de Mme Bolduc et parcourir les archives permettent de mieux comprendre qui était celle que l’on surnommait « La Bolduc », — à la fois femme, épouse et mère, ainsi qu’artiste autodidacte et « reine de la chanson comique », à mi-chemin entre le folklore et la chanson populaire —, et aident à la compréhension de ce pourquoi sa réception critique a été aussi longtemps mitigée. On peut également mieux mesurer la valeur de son oeuvre en lien avec la société dans laquelle elle a évolué, ainsi qu’émettre le constat que la condescendance de certains à son égard au cours de sa carrière, tout comme le silence qui a suivi son décès, relèvent de préjugés ; non pas parce qu’elle était une femme, mais à cause de la classe sociale à laquelle elle appartenait et dont elle a été le miroir. Ce n’était pas tant le propos de ses chansons qui dérangeait mais bien son niveau langue, le ton parfois grivois et le style de sa musique, ce qui a pourtant garanti son succès auprès des spectateurs. Sa réhabilitation au cours des années 1960, dans le contexte d’une revalorisation du folklore et de l’âge d’or de la chanson joualisante, s’explique par l’évolution de l’horizon d’attente et du goût du public.
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Un article de la revue Cap-aux-Diamants, diffusée par la plateforme Érudit.
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The singer-songwriter Lhasa de Sela (1972-2010) launched her career and produced her three records in Montreal where she arrived in 1991. Not only did she change the face of migrant song in Quebec, but she also enjoyed international success, embarking on long world tours and selling more than a million records. This analysis will focus on the songs from her second album, The Living Road, and will show that Lhasa de Sela transcended linguistic and artistic frontiers by crossing the geographical border when she made Montreal her home and creative hub.
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After an introduction to the genre »chanson« and its fascination with real life, this article investigates the different ways in which French (and Franco-Canadian) chansons deal with ageing and old age. The study looks at the songs’ lyrics, which describe or represent old age in a manner between stereotype and intimate confession, and at the authentic or inauthentic performance of the chanson by its singer or singer-songwriter. The analyses are followed by an overview of chansons describing the end of the world. It can be shown that many of these songs focus on the feelings of lovers facing the apocalypse and that in more than one case chansons envisioning the last moments of the world contain a mixture of fear and parody.
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An article from Magazine Gaspésie, on Érudit.
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Cette analyse aborde le cas singulier de la circulation de la chanson J’attendrai dans la culture des années 1940, dont l’analyse des variantes permet de cerner les rapports mouvants d’une chanson aux genres chansonniers et musicaux, aux goûts et aux pratiques du public, ainsi qu’à leur ancrage au sein des champs culturels nationaux. Elle permet même, parfois, de sonder les modalités de l’évolution des modèles des rapports sociaux entre les sexes présents dans différentes versions. Ce sont ainsi autant les enjeux artistiques, culturels, sociaux et intimes à l’oeuvre qui guident notre analyse de ce cas de transfert culturel, que le repérage de vecteurs permettant de formuler une équation de la circulation culturelle des chansons à succès. , This article deals with the singular case of the circulation of the song J’attendrai in the 1940s. The analysis of the different versions of the song allows us to reveal the changing relationship between these versions and musical genres, the tastes and practices of the public, and the way they fit into national cultures. This analysis also allows us, in places, to explore the evolution of social relationships between genders as presented in the different versions of the song. This way, our analysis of this case of cultural transfer is guided as much by the artistic, cultural, social and intimate aspects of the song, as by a search for the vectors explaining the cultural circulation of a successful song.
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Un article de la revue Magazine Gaspésie, diffusée par la plateforme Érudit.
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Dans le contexte de travaux plus larges portant sur l’histoire de la chanson à succès par l’analyse des préférences musicales des lectrices du Bulletin des agriculteurs dans les années 1940, nous nous intéressons ici aux éléments qui permettent de comprendre les modalités par lesquelles les goûts musicaux témoignent de l’émergence d’une modernité culturelle au Québec dans les années 1940. Deux postulats orientent notre perspective. Le premier consiste à supposer l’existence d’une modernité culturelle « populaire » qui transite par la forme, les supports et la technologie. Le second sonde la façon dont les thèmes intimes et la focalisation sur l’expression du sentiment amoureux marquent une transformation des valeurs et, surtout, explore les marques formelles et discursives qui portent ces valeurs dans la chanson à succès. , As part of a larger research project on the history of popular song, which analyzes the musical preferences of the female readers of the Bulletin des agriculteurs in the 1940s, this article focuses on those elements that allow for an understanding of the modalities by which these women’s musical tastes reflected the emergence of a cultural modernity in Quebec during that decade. Two basic premises orient my perspective on the subject. The first presupposes the existence of a “popular” cultural modernity based on form, equipment, and technology. The second explores both the way in which intimate themes and the importance given to expressions of love reflected a shift in values, as well as the formal and discursive markers that transmitted these values in popular song.
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In the 1930s, Mary Travers wrote folk songs dealing with the thorny issue of the working poor during hard times. A self-styled “woman at the service of the community”, she focused on those who lost their jobs as a result of the economic crisis. Heeding tradition, she lauded the work of famers whom she perceived as the mythical representatives of an idealised “old era”. How did she reconcile her songs praising tradition with an increasingly industrial labour market ? How did she react to women entering the workforce ? What did she think of government actions in the face of dwindling employment and pressing poverty ? Did she consider herself to be a career woman, what with hers being the first successful recordings of Quebec folk songs ? Confronting or buttressing established taboos such as those about women in the workforce, she wrote songs reflecting those societal issues prevalent at the time. Yet, she set herself apart both through her trade as a songwriter and her depiction of it. The economic situation in the province of Quebec influenced how labour was perceived, and her writings, favouring the standpoint of a working woman from the lower classes where employment is a matter of both survival and pride, echoed this perception with originality. A sociological and critical analysis of her songs illustrates the societal discourse on labour that prevailed during hard times.
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Un article de la revue Québec français, diffusée par la plateforme Érudit.
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