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Le Lindy Hop et les danses Jazz africaines américaines du début du XXe siècle font aujourd'hui l'objet d'une sous-culture internationale. Leur popularité se nourrit en grande partie de la mise en valeur de leur joie et d'un cadre social hospitalier. Bien que cette culture soit aujourd'hui majoritairement investie par des danseurs non africains-américains, elle bénéficie d'une relation privilégiée avec plusieurs aînés, anciens habitués du Savoy Ballroom de Harlem, le lieu mythique où la danse s'est initialement développée. À leur côté, les processus de recréation, d'actualisation et de transmission de ces danses historiques présentent le terrain complexe d'une appropriation culturelle, celle d'un savoir situé afrocentrique et de la représentation de sa joie inhérente. À partir du paradigme épistémologique de la théorie critique, féministe et intersectionnelle du point de vue, cette recherche examine la démarche de traduction transculturelle, où le sens des récits des aînés et l'expression de leur affect en viennent à être substitués par des stratégies racialisées d'équivalence et d'identité et des rapports savoir/pouvoir non examinés. L'analyse s'est particulièrement centrée sur une lecture du cadre idéologique de la sous-culture, de sa « volonté de savoir » et du rapport « mythologique » (Roland Barthes) des danseurs à l'histoire et à l'authenticité. Le terrain s'est défini par une approche interdisciplinaire, multisite, ethnographique et phénoménologique située, représenté par trois études de cas localisées. Une observation participante a eu lieu dans le plus grand rassemblement international annuel de danseurs au Herräng Dance Camp suédois (1). Elle a mis en lumière un système de référence dominant et hégémonique qui perpétue les bases d'une marginalisation sociale et racialisée, malgré l'importance donnée à l'africanité de la danse et la promotion de valeurs d'ouverture, de participation, de communauté et de liberté proactive. Cette communauté culturelle, caractérisée par une volonté libérale de « bonne pratique » sociale, a aussi été le contexte d'émergence de figures « killjoy » (Sara Ahmed) (2) mettant en évidence l'homogénéité sociale structurelle de la sous-culture. L'affirmation féministe noire de ces dernières a également permis de contextualiser et de situer la dynamique politique, raciale, genrée et économique du récit des Anciens et de leur expérience du Harlem Renaissance qui a donné naissance à la danse. À partir d'une posture éthique et critique contre-hégémonique, soutenue par une articulation de la pensée d'Hannah Arendt et de la théorie postcoloniale, la conclusion de la recherche s'est réalisée autour d'une recherche-action participative dans l'école de danse Cat's Corner à Montréal (3). Elle a été le terrain d'une remise en cause appliquée d'un système culturel et pédagogique stabilisé par un régime hégémonique de la blanchité. Les résultats se sont concrétisés dans une réforme pédagogique de l'enseignement des danses Jazz, fondée sur une approche plus holistique et non conformiste de leur tradition et sur l'intégration d'une éthique renouvelée de la relation.
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Ce mémoire-création porte sur la conception sonore pour le théâtre et la danse contemporaine. Il vise à fournir des connaissances qui puissent faciliter l'intégration du son au sein d'une création scénique. La recherche dont il est question ici se concentre uniquement sur les aspects conceptuels et non techniques, toutes deux intrinsèques au processus de création du son. Me basant sur mon expérience de concepteure sonore, plus précisément à partir de l'étude de mes notes de chantier de création entre 1999 et 2014, je dégage dix principes récurrents qui indiquent des conditions optimales pour concevoir le son. Ce mémoire-création est l'analyse d'une approche personnelle et le processus méthodologique a été autopoïétique et heuristique. L'étude se présente en trois sections. La première s'intéresse aux récits des processus de création où chaque principe émerge à partir de l'expérience qui est racontée. Dans la deuxième section, les principes s'explicitent davantage au travers l'étude de textes sur la conception du son. Un corpus d'auteurs, surtout des praticiens de la création sonore, est déterminé pour cette partie. Un livret compose la troisième section. Il incarne la partie « création » de ce mémoire. Il s'agit encore de préciser les principes, mais cette fois au travers de dix lettres fictives, destinées à des étudiants-es. Chaque lettre, dont le sujet est un problème rencontré en cours de processus de création, vise à expliquer un principe dans un contexte concret. Le titre du livret est La conception sonore selon Nancy Tobin 01. Mon nom apparaît dans le titre pour signifier qu'il est surtout question de mon approche personnelle. La mention des chiffres « 01 » indique que le livret démarre une série où d'autres personnes conceptrices sont invitées à écrire sur leur propre expérience. Peu de textes sur la conception sonore - sur l'expérience concrète du faire - existent. Ce mémoire-création vise à combler en partie cette lacune et à inviter d'autres créateurs à écrire sur leur pratique. L'expression par le sonore est riche et diversifiée. Plus les pratiques seront partagées et diffusées, plus il sera possible de multiplier les possibles de l'espace de l'écoute.
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The author discusses the visibility and participation of women in electronic music culture. She argues that most electronic music social networks privilege male inclusion and success, and that skill-sharing is an important strategy to encourage women in the field. To seed this discussion, the author examines her own history with reflections on the gender dynamics within electronic music communities outside the academy, and the role that social and technical currencies play within them. She also discusses Ladies club, a music distribution project that led to several solo female electronic musicians taking the stage and organising events in Montreal during 2007.
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This article advances claims about Montreal’s electronic dance music scene through mapping the career of one of the key actors who shaped the electroclash scene from the early 2000s onwards—music producer/DJ Mini (née Evelyne Drouin). By way of detailing the career of DJ Mini, this text attempts to add to the queer musical narratives currently emerging from music scene analyses. Counter to the experiences of many women DJs and musicians participating in heterosexual and male-dominated music scenes, Drouin received extensive mentoring and support from various informal queer social networks spread throughout the circuits of the city. Not only did she gain access to a local production network of equipment and skill sharing, Drouin was also given access to spaces where she was able to develop production skills on her own time and at her own pace. DJ Mini’s story offers a telling case for the ways in which the politics of access—institutional, social, technological—remain central to the vitality and inclusivity of local music scenes.
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Cette recherche propose d’interroger l’activité rap montréalaise d’un point de vue sociodiscursif et à l’aune du genre, à travers le prisme des pratiques, des représentations, des expériences et des trajectoires de rappeuses à Montréal. Inscrite dans le champ de la sociolinguistique et arrimée aux, ancrages théoriques et épistémologiques qui envisagent le genre comme un rapport social coproduit et les subjectivités en tant que traversées des rapports sociaux, mais jamais Pleinement déterminées par ces derniers, cette étude se base sur une enquête de terrain réalisée en 2011 auprès de rappeuses à Montréal. Axée sur un corpus discursif et interprété selon une méthode qui croise analyse du discours et analyse de contenu thématique, elle engage une approche des phénomènes et des processus à l’œuvre en tant qu’ils sont territorialisés.Les pratiques, les expériences et les représentations des rappeuses seront envisagées dans un contexte marqué par leur « rareté ». Il sera constaté qu’outre une actualisation des rapports sociaux de sexe, les pratiques et les expériences des rappeuses sont aussi impactées par les enjeux sociolinguistiques de l’espace montréalais, ainsi que par ce qui relève du concept de québéquicité. Ainsi, les rappeuses composent leurs pratiques et leurs trajectoires en étant toujours situées à une place unique, dynamique et forcément ambivalente au sein de la matrice de la domination, et qui se façonne notamment par l’imbrication du genre, du langage, des représentations sur le rap, et des héritages d’une idéologie de la francophonie canadienne-française, que réactualise notamment le concept de québéquicité contemporain.
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In the stories recounting the early days of the rap scene in Montreal, actors of Haitian descent were particularly active on the rap scene: this is evident in rap texts, where frequent occurrences of Haitian Creole can be found. Considering this characteristic of Montreal rap, we propose a reflection on the issues around the visibility of Haitian migrants, and descendants of Haitian migrants, in Quebec public space by focusing on the practices and experiences of Montreal female rappers of Haitian descent. In this contribution, which aims at understanding the processes of hegemonization and minoritization at work in the Montreal and Quebec context, we will examine in particular how the vectors of differentiation involving language, “québéquicité” or gender, are manifested and reproduced in the media coverage of artistic productions.
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: Taking Elin Diamond’s and Rebecca Schneider’s recent work in drama and performance studies as a starting point, this essay looks at two eras of burlesque in Montreal—the 1940s-50s and 2012—tracing a shifting landscape of popular entertainment, politics, religion, and social attitudes toward female sexuality. There is a central question underlying this examination: Why burlesque? Why now (or, rather, again?). I argue that burlesque offers an archive that evokes a different, more glamorous history than the one passed down to women by second-wave feminism. Burlesque also provides an alternative to popular culture’s commodification of female sexuality, technology’s mediation of social life, and heteronormative culture’s privatization of sexuality, giving women—and men—a stage on which to make fun of our cultural fixation with sex and the female body. Both nostalgically looking back and eagerly reaching for the new, neo-burlesque repeats the past as it simultaneously reinvents it.
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Even if women artists are wishing for recognition of their work, independently from their gender, language and belonging to a cultural group, their practices conditions are sometimes linked to these statuses. Through a sociodemographic study of French Canadian artists, we will analyze more specifically the data on women artists. We will show that, even if they have a higher education than man, women artists usually are considerably less paid for their services. We will also try to understand if minorization processes of women from professional artistic francophone communities can explain some gender inequalities and how the production of identity discourses (women, francophonie, linguistic minority) reinforce tensions between art and the identity perspective.
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De la cuisine au studio explore les parcours de douze artistes issues de trois générations différentes : femmes signataires du manifeste Refus global en 1948, premières cinéastes qui ont œuvré à l’ONF dans les années 1970 et artistes médiatiques impliquées au Studio XX. À partir d’entrevues avec les artistes, Anna Lupien pose un regard sociologique sur l’expérience de créatrices qui ont investi l’art en tant qu’espace d’expression dans la sphère publique. De quelle façon ont-elles élaboré des stratégies créatives et par le fait même donné corps à des transformations sociales engendrées par le mouvement féministe, notamment en ce qui a trait à la conciliation travail-famille ? Comment ont-elles intégré des milieux artistiques qui ne leur étaient pas ouverts d’emblée ? Comment se sont-elles engagées pour le bien commun à travers leur parcours artistique ? Les histoires de ces artistes – Madeleine Arbour, Christine Brault, Mireille Dansereau, Dorothy Todd Hénaut, Stéphanie Lagueux, Bérengère Marin-Dubuard, Helena Martin Franco, Terre Nash, Anne-Claire Poirier, Françoise Riopelle, Bonnie Sherr Klein et Françoise Sullivan – témoignent des luttes inachevées du mouvement féministe et des brèches qu’elles ont pratiquées dans l’ordre des choses, suscitant des rencontres originales entre l’art et le politiqu
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My dissertation explores the eclectic singing careers of sisters Eva and Juliette Gauthier. Born in Ottawa, Eva and Juliettte were aided in their musical aspirations by the patronage of Prime Minister Wilfred Laurier and his wife Lady Zoë. They both received classical vocal training in Europe. Eva spent four years in Java. She studied the local music, which later became incorporated into her concert repertoire in North America. She went on to become a leading interpreter of modern art song. Juliette became a performer of Canadian folk music in Canada, the United States and Europe, aiming to reproduce folk music “realistically” in a concert setting. My dissertation is the result of examining archival materials pertaining to their careers, combined with research into the various social and cultural worlds they traversed. Eva and Juliette’s careers are revealing of a period of transition in the arts and in social experience more generally. These transitions are related to the exploitation of non-Western people, uses of the “folk,” and the emergence of a cultural marketplace that was defined by a mixture of highbrow institutions and mass culture industries. My methodology draws from the sociology of art and cultural history, transposing Eva and Juliette Gauthier against the backdrop of the social, cultural and economic conditions that shaped their career trajectories and made them possible.
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Un article de la revue ETC, diffusée par la plateforme Érudit.
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This interview with Diane Labrosse was conducted in December 2004 in the offices of Production SuperMusique within the framework of Dr. Andra McCartney's In and Out Of the Sound Studio project. Andrea Jane Cornell asked Labrosse about the experiences that brought her to choose sound as a medium for her artistic expression, and the methods that she employs to create sound.
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This article is an exploration of how genres and practices of electroacoustic soundmaking are gendered, examining processes of gendering in language used in the early dichotomous categorization between musique concrète and elektronische Musik, then thinking about related arguments concerning abstraction, context, and compositional control in the writings of electroacoustic soundmakers including Pierre Schaeffer, Pierre Boulez, Daphne Oram, Pauline Oliveros, and several participants of the In and Out of the Sound Studio project. Analysis of their practices and ideas suggests different ways of conceptualising electroacoustic genres, their related practices, and roles of contemporary electroacoustic soundmakers (composers, artists, producers, mixers, audiences...), by examining the potentials of the concepts of empathetic knowledge and ecological thinking advanced by feminist epistemologist Lorraine Code.
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Dans l’introduction à ce numéro spécial d’Intersections, Andra McCartney et Ellen Waterman présentent les Dedans et Dehors du Studio, un projet de recherche ethnographique inter-universitaire soutenu financièrement par le CRSH du Canada de 2001 à 2005. L’équipe de recherche a étudié les idées et pratiques des artisans sonores canadiens, se penchant particulièrement sur le sujet de la relative invisibilité et inaudibilité des femmes, réfléchissant aux différentes manières dont les technologies et pratiques sonores peuvent être orientées sexuellement. Dans leurs essais, les auteures discutent des relations trouvées entre les termes genre, son et technologie, du point de vue aussi bien terminologique, qu’esthétique, du mentorat, ou encore méthodologique et théorique. Les contributions de McCartney, Diamond, Laplante, Labrosse, Marsh et Bosma sont ici discutées.
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Le quartier chaud de Montréal a fait couler beaucoup d'encre, mais sa culture de cabaret n'a jamais été examinée dans la perspective des artistes transsexuelles et travesties qui l'ont rendu si populaire. Par le biais des récits provenant des danseuses elles-mêmes, Viviane Namaste peint un portrait honnête de quatorze transsexuelles - danseuses, chanteuses, magiciennes ou effeuilleuses - et jette un regard dans les coulisses du monde dans lequel vivent et travaillent ces hommes devenus femmes. Les années soixante et soixante-dix ont été des décennies de changement social au Québec. C'était du spectacle! raconte l'histoire de la première génération de transsexuelles ayant subi une chirurgie d'inversion de sexe. Namaste examine les conditions de travail dans les cabarets, la prostitution, les abus de pouvoir des policiers à l'égard des transsexuelles, le rôle du crime organisé dans la vie nocturne de la ville et l'accès aux soins de la santé. C'était du spectacle! offre un rare survol de la culture urbaine de Montréal, présenté dans ses propres mots par l'une de ses plus importantes communautés artistiques.