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Au cours des vingt dernières années, plusieurs travaux s’intéressant à la chanson québécoise dans ses dimensions historiques ont contribué à renouveler notre perception du passé musical populaire québécois. Des ouvrages de référence, comme le Dictionnaire de la musique populaire au Québec (Thérien et D’Amours, 1992) et la numérisation de l’Encyclopédie de la musique au Canada (Kalmann, Potvin et Winters, 1993), sont venus baliser le domaine des études sur la chanson en rendant accessibles de ...
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Dans le contexte de travaux plus larges portant sur l’histoire de la chanson à succès par l’analyse des préférences musicales des lectrices du Bulletin des agriculteurs dans les années 1940, nous nous intéressons ici aux éléments qui permettent de comprendre les modalités par lesquelles les goûts musicaux témoignent de l’émergence d’une modernité culturelle au Québec dans les années 1940. Deux postulats orientent notre perspective. Le premier consiste à supposer l’existence d’une modernité culturelle « populaire » qui transite par la forme, les supports et la technologie. Le second sonde la façon dont les thèmes intimes et la focalisation sur l’expression du sentiment amoureux marquent une transformation des valeurs et, surtout, explore les marques formelles et discursives qui portent ces valeurs dans la chanson à succès. , As part of a larger research project on the history of popular song, which analyzes the musical preferences of the female readers of the Bulletin des agriculteurs in the 1940s, this article focuses on those elements that allow for an understanding of the modalities by which these women’s musical tastes reflected the emergence of a cultural modernity in Quebec during that decade. Two basic premises orient my perspective on the subject. The first presupposes the existence of a “popular” cultural modernity based on form, equipment, and technology. The second explores both the way in which intimate themes and the importance given to expressions of love reflected a shift in values, as well as the formal and discursive markers that transmitted these values in popular song.
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Cette analyse aborde le cas singulier de la circulation de la chanson J’attendrai dans la culture des années 1940, dont l’analyse des variantes permet de cerner les rapports mouvants d’une chanson aux genres chansonniers et musicaux, aux goûts et aux pratiques du public, ainsi qu’à leur ancrage au sein des champs culturels nationaux. Elle permet même, parfois, de sonder les modalités de l’évolution des modèles des rapports sociaux entre les sexes présents dans différentes versions. Ce sont ainsi autant les enjeux artistiques, culturels, sociaux et intimes à l’oeuvre qui guident notre analyse de ce cas de transfert culturel, que le repérage de vecteurs permettant de formuler une équation de la circulation culturelle des chansons à succès. , This article deals with the singular case of the circulation of the song J’attendrai in the 1940s. The analysis of the different versions of the song allows us to reveal the changing relationship between these versions and musical genres, the tastes and practices of the public, and the way they fit into national cultures. This analysis also allows us, in places, to explore the evolution of social relationships between genders as presented in the different versions of the song. This way, our analysis of this case of cultural transfer is guided as much by the artistic, cultural, social and intimate aspects of the song, as by a search for the vectors explaining the cultural circulation of a successful song.
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En juin 2003 décédait tragiquement Roger Chamberland. Professeur titulaire à l’Université Laval, directeur du Département des littératures, cet homme du présent multipliait compétences et engagements dans une urgence aussi fervente que généreuse. Ses intérêts de recherche portaient sur des objets à la croisée des mouvements littéraires, artistiques et technologiques de son temps : formes variées de la culture populaire, expressions musicales contemporaines, esthétiques nouvelles étaient pour lui autant de champs d’investigation dignes de l’attention du chercheur d’aujourd’hui. Codirigé par Patrick Roy et Serge Lacasse, le présent ouvrage porte trace de cette enquête sur notre post-modernité. Il rend hommage au professeur, au chercheur qu’était Roger Chamberland. Ceux qui ont côtoyé cet homme d’exception, ses étudiants, ses collègues, ses amis, savent qu’il était infiniment plus que cela.
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Durant la Crise et la Deuxième Guerre mondiale, on imagine Montréal sans ressources pour la culture, Montréal ligotée, bâillonnée. C’est bien mal la connaître. Au contraire, elle s’engage alors dans une des grandes révolutions du siècle, soit celle des médias qui parlent et qui chantent. Le cinéma, la radio, le disque y recomposent l’environnement du divertissement et des arts d’une manière surprenante. Et ces nouveaux médias ne remplacent pas la presse, le concert ou le théâtre, ils s’y ajoutent, multipliant l’offre à un point qu’on n’avait encore jamais vu. Cela révolutionne la vie chez soi où, en plus du journal et du magazine, dont les tirages explosent, le piano rencontre deux nouveaux concurrents, le gramophone et le récepteur radio. Sans être riche, on peut entendre des concerts, même de musique autochtone et de grandes vedettes, chez soi, on peut « swinger » sur le jazz chez soi. On peut aussi sortir, ce que facilite un urbanisme stimulé par les nouvelles gares. Les salles de cinéma, de danse, se multiplient. C’est là qu’on se laisse emporter par le jazz ou « Tico, tico ». On se plaint chaque année que le théâtre se meurt ? Ça n’empêche pas une rencontre entre Shakespeare et Alfred Pellan. Ou d’aller entendre un transethnique prêcher l’écologie. Et aussi de s’habiller à la mode pour aller skier sur la montagne. Ce bouleversement transforme le visage de la ville, comme nous le révèlent les peintres juifs, les radioromans, ou deux œuvres majeures du temps, Two solitudes et Bonheur d’occasion. On ne verra plus jamais Montréal avec les mêmes yeux, on n’entendra plus jamais Montréal avec les mêmes oreilles. Avec des textes de Marie Beaulieu, Justin Bur, Marc H. Choko, Marie-José des Rivières, Dominic Hardy, Lorne Huston, Germain Lacasse, Laurier Lacroix, Marie-Thérèse Lefebvre, Renée Legris, Jocelyne Mathieu, Sandria P. Bouliane, Adrien Rannaud, Peggy Roquigny, Lucie Robert, Mario Robert, Denis Saint-Jacques, Chantal Savoie, Esther Trépanier et Elspeth Tulloch.